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INTRODUCTION

             Jean-Yves, c'est pour toi que j'ai écrit ce livre. Je voudrais te rassurer... Je voudrais te permettre de quitter la prison de la peur dans laquelle le spiritisme enferme ses adeptes.

Je t'ai déjà montré que je n'avais pas peur et que, de ce fait, j'étais libre. Ma proposition était la suivante et elle reste plus que jamais valable: "Redeviens libre!". A toi de voir...

Dans cette étude sur le spiritisme, je chercherai avant toute chose à détruire l'obstacle diabolique de la peur. Pour chasser la peur, je n'emploierai pas de sortilèges mais je ferai usage de ma raison: "Le bon sens est source de vie pour qui le possède" (Les Proverbes, 16.22) -1-.

Aussi, Jean-Yves, il faut considérer la pratique du spiritisme comme étant une activité dangereuse et malsaine. Il est certain qu'il conviendrait purement et simplement de s'abstenir de toute expérience touchant à l'occulte. Cependant, ce sage conseil ne tenant pas face à ta curiosité pour le spiritisme, il m'est apparu indispensable de t'expliquer très précisément ce que sa pratique implique et provoque. Qu'il faille s'abstenir de toute expérience spirite ne t'apparaîtra évident, il me semble, que si la chose est prouvée dangereuse et sans aucun avantage pour celui qui s'y livre. Toutefois, c'est à regret, il faut que tu le saches, que je m'engage sur ce terrain. Je préfère l'air pur et l'azur aux atmosphères pestilentielles. Mais, tout compte fait, je ne saurais trop croire que de simples avertissements suffisent à te convaincre de ne plus jamais recommencer. Nous verrons donc les choses à fond sans en esquiver les difficultés pour que la preuve de leur inanité soit faite une bonne fois pour toute.

Plus personnellement, ce travail a pour but de t'aider à sortir définitivement de l'impasse où t'a conduit dans ta vie de foi cette dédicace de très mauvais goût: ton pacte avec le diable!

Je ne suis cependant pas inquiet au sujet de ces quelques lignes, d'ailleurs parties en fumée... N'as-tu pas brûlé le bout de parchemin en cause?

Je ne suis pas inquiet mais impatient: impatient de te voir suivre, à l'exemple de Saint Christophe, le plus puissant seigneur. Je me permets donc de te raconter une nouvelle fois l'histoire de la conversion de Saint Christophe pour illustrer combien est vrai l'adage qui dit que: "tous les chemins mènent à Rome!".

L'histoire de Saint Christophe nous est rapportée dans La légende dorée (XIII° siècle ap.JC) par le bienheureux Jacques de Voragine:

"Christophe était Cananéen; il avait une taille gigantesque, un aspect terrible, et douze coudées de haut. D'après ce que l'on lit dans ses actes, un jour qu'il se trouvait auprès du roi des Cananéens, il lui vînt à l'esprit de chercher le plus grand prince du monde, et de demeurer près de lui. Il se présenta chez un roi très puissant qui avait partout la réputation de n'avoir point d'égal en grandeur. Ce roi en le voyant l'accueillit avec bonté et le fit rester à sa cour. Or, un jour, un jongleur chantait en présence du roi une chanson où revenait souvent le nom du diable; le roi qui était chrétien, chaque fois qu'il entendait prononcer le nom de quelque diable, faisait de suite le signe de croix sur sa figure. Christophe, qui remarqua cela, était fort étonné de cette action, et de ce que pouvait signifier un tel acte. Il interrogea le roi à ce sujet et celui-ci ne voulant pas le lui découvrir, Christophe ajouta: "Si vous ne me le dites pas, je ne resterai pas plus longtemps avec vous. C'est pourquoi le roi fut contraint de lui dire: "Je me munis de ce signe, quelque diable que j'entende nommer, dans la crainte qu'il ne prenne pouvoir sur moi et ne me nuise". Christophe lui répondit: "Si vous craignez que le diable ne vous nuise, il est évidemment plus grand et plus puissant que vous; la preuve en est que vous en avez une terrible frayeur. Je suis donc bien déçu dans mon attente; je pensais avoir trouvé le plus grand et le plus puissant seigneur du monde; mais maintenant je vous fais mes adieux, car je veux chercher le diable lui-même, afin de le prendre pour mon maître et devenir son serviteur". Il quitta ce roi et se mit en devoir de trouver le diable. Or, comme il marchait au milieu d'un désert, il vit une multitude de soldats, dont l'un, à l'aspect féroce et terrible, vînt vers lui et lui demanda où il allait. Christophe lui répondit: "Je vais chercher le seigneur diable, afin de le prendre pour maître et seigneur". Celui-ci lui dit: "Je suis celui que tu cherches". Christophe tout réjoui s'engagea pour être son serviteur à toujours et le prit pour seigneur. Or, comme ils marchaient ensemble, ils rencontrèrent une croix élevée sur un chemin public. Aussitôt que le diable eut aperçu cette croix, il fut effrayé, prit la fuite et, quittant le chemin, il conduisit Christophe à travers un terrain à l'écart et raboteux, ensuite il le ramena sur la route. Christophe émerveillé de voir cela demanda pourquoi il avait manifesté tant de crainte, lorsqu'il quitta la voie ordinaire, pour faire un détour, et le ramener ensuite sur le chemin. Le diable ne voulant absolument pas lui en donner le motif Christophe dit: "Si vous ne me l'indiquez, je vous quitte à l'instant". Le diable fut forcé de lui dire: "Un homme qui s'appelle Christ fut attaché à la croix; dès que je vois l'image de sa croix, j'entre dans une grande peur, et m'enfuis effrayé". Christophe lui dit: "Donc ce Christ est plus grand et plus puissant que toi, puisque tu as une si grande frayeur en voyant l'image de sa croix ? J'ai donc travaillé en vain et n'ai pas encore trouvé le plus grand prince de ce monde. Adieu maintenant, je veux te quitter et chercher ce Christ.""

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