Quatrième enchaînement
(l'aliénation de la liberté)Au terme de l'analyse des trois enchaînements précédents, nous pouvons considérer que les démons sont spécialisés par vices et qu'ils agissent chacun en leur temps. Au Livre VII des Collationes, Jean Cassien (moine et auteur ascétique chrétien, 350-432 ap. J.C.) explique que nous ne sommes jamais attaqués en même temps par des démons de spécialisations différentes. Il semble y avoir entre eux un ordre, une succession et une spécialisation dans leurs attaques. Si l'apprenti-spirite est un débutant ou, tout au contraire, un inconditionnel des tables tournantes, il y a fort à parier qu'il ne rencontrera pas les mêmes esprits. De plus, dans son renouvellement des expériences spirites, l'apprenti-spirite risque de rencontrer des esprits de plus en plus spécialisés dans leurs offensives contre sa personne. Ainsi, l'affectation des démons à des vices différents et leur inégalité dans la malice expliquent la grande diversité de types d'esprits rencontrés lors des séances.
Le plus souvent, les premières séances voient la venue d'esprits que l'on pourrait qualifier de "bouffons". Les apprenti-spirites parlent d'esprits "farceurs". Ils ont pour but de distraire (au sens fort du terme) les participants, en leur faisant oublier de quoi il retourne et en se moquant d'eux en manquant de respect aux morts qu'ils singent. Les apprenti-spirites rient avec eux; mais en se moquant des morts on se moque de soi même: car se moquer de l'homme revient à blesser sa propre dignité. Et c'est faire la part belle au diable qui ne cherche qu'à avilir l'homme. Ces esprits "bouffons" correspondraient aux plani décrits par Cassien, c'est à dire les "vagabonds", qui, "installés sur les chemins, mettent toute leur malice à harceler les passants de leurs moqueries". Après quoi, viennent les bacucei, ce qui se traduit par "bacuces": "ils se distinguent par leur vanité; ils jouent les grands personnages, se donnent des airs importants et cherchent à capter les hommages; ceux-là aiment le mensonge. D'autre aiment le blasphème: en particulier ceux qui inspirent les hérésies. Les Ecritures font mention de démons sourds et muets, de démons de jour, de démons de nuit, de démons de midi (démon de l'acédie selon Saint Jérôme), etc." (Tactique des démons chez Cassien, Dictionnaire de spiritualité, T.III, p. 209-210). On retrouve donc à travers le spiritisme tout le bestiaire des catalogues de démons déjà largement illustrés de leur temps par les Pères du désert.
Cependant, et pour débuter l'analyse du quatrième enchaînement sur l'aliénation de la liberté, notre propos va, en dernière phase de ce même enchaînement, et tout au long du déroulement des suivants, tourner autour des manifestations de celui que la tradition judéo-chrétienne nomme satan. Car, au niveau où nous en sommes rendus dans la pratique des expériences spirites, il serait tout à fait malhonnête de se cacher les yeux devant l'évidence du commerce que les apprenti-spirites peuvent entretenir avec la plus maléfique des puissances démoniaques: le diable en personne.
Ici, la peur entre en ligne de compte; elle est l'arme diabolique par excellence. Et avec la peur commence à disparaître peu à peu la liberté d'action et de pensée que l'homme a reçu de Dieu. Mais là encore, ayons en l'assurance avec Saint Paul: "Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur" (Epître aux Romains, 8.38-39). La proximité entre Dieu et l'homme dans l'amour demeure plus forte que toute tentative du diable pour s'accaparer l'homme.
a- la pseudo-prédiction de l'avenir:
Pourquoi certains esprits cherchent-ils à prédire l'avenir? A cela nous pouvons apporter au moins deux réponses:
Premièrement: Qui prédit l'avenir, affirme son autorité sur la nature humaine qui se déploie dans le temps. Celui qui peut prédire l'avenir domine l'avenir: il est maître des temps. Comme on peut le lire dans la Bible en Isaïe 41.23: "Annoncez ce qui arrivera, et nous dirons que vous êtes des dieux". En tentant de prédire l'avenir, les démons s'appliquent à se faire passer pour des dieux, ce qu'il ne sont assurément pas. Ils prennent beaucoup de peines à faire croire qu'ils peuvent produire des choses merveilleuses alors que leur art se limite aux seules apparences trompeuses, aux faux-semblants.
Secondement: Du point de vue de l'homme, cette fois, la prédiction de l'avenir lui est hostile car elle lui enlève sa liberté (son autodétermination) face à son devenir. De part le don de la liberté que Dieu lui a fait, l'homme n'est soumis à aucune fatalité. Il est l'artisan de sa propre destinée sous le regard de son Créateur, qui respecte infiniment la liberté de l'homme tout en désirant son bonheur. La liberté de l'homme l'engage devant Dieu: "C'est Lui qui rendra à l'homme selon son œuvre" (Les Proverbes, 24.12). L'homme n'est redevable de sa liberté qu'à Dieu seul; aucune force, aucune puissance ne peut contrôler la liberté de l'homme si ce dernier reconnaît que sa liberté est établie en Dieu son Rocher, inébranlable et au-dessus de tout. Aussi, toute tentative d'aliénation de cette liberté par la croyance à la divination, à l'astrologie, au tarot, à la chiromancie et aux prédictions des esprits, trahit-elle en tout premier lieu un manque de confiance en Dieu, source de toute liberté. "Ne vous tourner pas vers les esprits et ne cherchez pas les devins, ils vous souilleraient. Je suis le Seigneur votre Dieu" (Lévitique, 19.31).
En second lieu, la prédiction de l'avenir cause la peur (et plus particulièrement l'anxiété) et elle pousse l'homme à agir non plus selon son vouloir mais selon l'oppression de puissances qui contrôleraient soi-disant le cours de sa vie. L'homme devient alors malade de ses superstitions.
Et même si ce sont de bonnes choses qui sont dites devant arriver, elles seront tout aussi bonnes si elles arrivent sans qu'on l'ait su à l'avance; l'heureuse surprise en augmentera même le plaisir. De toute manière, "ne te glorifie pas du lendemain, car tu ignores ce qu'aujourd'hui enfantera" (Les Proverbes, 27.1).
Comment donc, les démons prédisent-ils l'avenir?
Jean-Yves, Si tu te rappelles bien, tu m'as rapporté les faits suivants: lors d'une partie de spiritisme, un esprit t'a dit qu'une certaine personne allait téléphoner chez toi à ta mère; ce qui s'est réalisé peu de temps après... Est-ce pour autant que cet esprit a prédit l'avenir de telle manière que nous dussions en être stupéfait? Évidemment, non!
Saint Athanase d'Alexandrie nous rapporte dans sa Vie d'Antoine deux histoires à ce propos: "Les démons usent volontiers d'un autre moyen. Voient-ils quelqu'un se mettre en route pour visiter un frère? Profitant qu'ils ont un corps plus léger que celui des hommes
-3-, ils prennent les devants et "Prédisent" au frère, plusieurs jours à l'avance, la visite qu'il va avoir; mais malheur à eux si le voyageur change d'avis en cours de route!" (Antoine, 31, 889c-892a). Ou bien encore: "Ainsi font-ils pour prédire la crue du fleuve: ils voient les eaux s 'amasser aux sources du Nil et aussitôt, en grande hâte, ils viennent annoncer que l'inondation est proche" (Antoine , 32, 892a). Ce à quoi l'auteur conclue: "C'est avec de pareils subterfuges qu'ils cherchent à faire croire qu'ils ont des pouvoirs extraordinaires, bien qu'ils soient, en fait, impuissants".Quelques neuf siècles après Saint Athanase, Saint Thomas d'Aquin dira la chose pareillement, si ce n'est en un langage plus philosophique: "Il faut considérer que connaître un événement futur dans sa cause, ce n'est rien d'autre que connaître l'inclination actuelle de la cause vers son effet; aussi, à proprement parler, ce n'est pas connaître le futur, mais le présent. De là vient que la connaissance des futurs est propre à Dieu" (De Malo, Q.XVI, a. 7, réponse).
Le don de prophétie est réservé aux cœurs purs que Dieu instruit sur ses desseins. Les démons, eux, sont dans l'ignorance des voies qu'emprunte la divine Providence. Ils ne connaissent pas à l'avance les événements, mais ils peuvent deviner l'avenir par le présent, comme le ferait un homme intelligent. On peut rapporter ici, à titre d'exemple - un de plus s'il en était encore besoin - l'histoire tourmentée de l'enfance de Saint Pacôme, l'un des plus célèbres Pères du désert. En effet, il est dit que les démons s'acharnaient contre Pacôme enfant, non pas parce qu'ils savaient à l'avance quel ascète il serait, mais simplement parce qu'ils pouvaient le conjecturer en voyant les vertus de l'enfant. (Pacôme S8, 42-43).
b- paroles de mort:
Comme nous l'avons dit, l'aliénation de la liberté est liée à la peur causée par la prédiction de l'avenir. Il est donc des prédictions faites par les esprits qui sont de véritables paroles de mort.
Nous retrouvons ici, avec le témoignage de Corinne, l'esprit "brésilien" dont nous avons déjà parlé. Cet esprit a en effet annoncé à Corinne qu'elle mourait prochainement d'un cancer de la gorge! Voilà ce que l'on peut appeler une parole de mort! Avec cela, la peur est au rendez-vous...
Je n'avais pas remarqué que Corinne portait un foulard autour du cou avant qu'elle ne me révélât ce qui lui était arrivé: bien après cette macabre prédiction, Corinne a détecté au niveau de son cou, une sorte de kyste. Au souvenir de la séance de spiritisme, la peur est réapparue. Peut-il y avoir un rapport de cause à effet?
Autre cas: celui-ci a malheureusement eu une tragique conclusion. Mon père m'a rapporté que des élèves de l'école où il enseigne, avaient entamés une séance de spiritisme qui a mal tourné. L'esprit présent a annoncé à un des élèves participants, sa mort imminente. Quelques jours plus tard, l'élève en question se suicidait! Après ce tragique événement, les autres élèves présents à la séance ont avoué avoir fait du spiritisme et ils ont témoigné des paroles de mort qui en étaient sorties.
Dans le premier cas, Corinne a réussi à vaincre sa peur en allant chez le médecin: celui-ci diagnostiqua la chose comme étant sans danger avec toutefois l'inconvénient que le kyste resterait tel quel.
Dans le second cas, l'élève, dont la fragilité psychologique était connue, n'est pas parvenu à raisonner la peur qui l'avait envahi au cours de la séance de spiritisme.
On est loin, à ce stade là, des rires partagés entre les participants et certains esprits dit "bouffons". Pour ma part, en cette matière, je suivrai volontiers le conseil du sage Qohélet: "Mieux vaut le chagrin que le rire" (Qohélet, 7.3). "Car tel le bruit des épines sous le chaudron, tel le rire du fou" (Qohélet, 7.6). Ce rire démentiel sort de l'enfer!
Là non plus, il ne faudrait pas croire que les démons aient prédit l'avenir. Dans le cas de Corinne, l'esprit s'est trompé! De plus, l'observation faite par Corinne de la présence sur son cou d'un kyste, est de très loin postérieure à la séance en cause. Mais il est toutefois à noter que la parole de mort prononcée a laissé une semence d'inquiétude chez Corinne qui a tout de suite rapproché les deux faits, le second étant cependant établi indépendamment du premier.
En ce qui concerne l'élève défunt, le démon ne s'est pas trompé. Cependant, il ne faut en aucun cas considérer que, le démon ayant prédit la mort, l'élève était condamné à mourir selon le délai annoncé. Sa mort n'était pas programmée. C'est au contraire le fait même de croire que sa mort était programmée qui a tué l'élève en question. C'est parce qu'il a imaginé n'avoir aucun recours pour y échapper et qu'il n'a sollicité aucun secours, dont il ne voyait plus l'utilité, que l'élève s'est emprisonné dans la peur jusqu'à aller trouver la délivrance à son tourment en se donnant la mort. Ce qu'il devait fuir, la mort, est devenue le moyen de la fuite elle-même! Quel piège!
Écoute bien, maintenant, car "l'enseignement du sage est source de vie pour éviter les pièges de la mort" (Les Proverbes, 13.14). Qu'on me dise: "Tu mourras demain", je réponds: "oui, je mourrai demain... peut-être après demain… ou après après demain, un jour très certainement". Il va sans dire que la mort guette tout un chacun. Doit-on pour cela vivre dans l'angoisse du jour fatidique?
Ce n'est pas parce qu'il existe chez l'homme une angoisse face à la mort que nous devons mêler cette angoisse à toutes les sauces. A quoi bon s'alarmer plus que de raison? Le fait est établi: nous mourrons. Qui pourrait le nier? Alors si on me le dit, pourquoi réagir comme si c'était une maudite surprise. On ne vainc pas la peur de la mort en refusant son éventualité, en agissant comme si de rien n'était. Premièrement, il faut poser le fait de la mort pour tout homme. Ensuite, il faut reconnaître qu'il y a une espérance au delà de toute espérance. La mort n'est plus alors une fin en soi, elle ouvre sur l'autre rive. "Mange du miel, mon fils, car c'est bon! Un rayon de miel est doux à ton palais. Ainsi la science de la sagesse pour ton âme. Si tu la trouves, il existe un avenir et ton espérance ne sera pas anéantie" (Les Proverbes, 24.13-14). Ici, c'est la foi qui sauve l'homme de la mort dans l'âme, cette angoisse devant la mort corporelle. Soyez en convaincus, nous vivrons… même après la mort!
c- la prison de la peur:
L'homme se connaît lui-même qui n'ignore pas les autres: "Le fer s'aiguise par le fer, l'homme s'affine au contact de son prochain" (Les Proverbes, 27.17). Mais il est des pièges qui isolent l'homme en réduisant sa sensibilité à son unique personne. Parmi ces pièges, il y a la peur, qui referme l'homme sur lui-même.
A ce qu'il me semble, la prison de la peur est triple:
1/ elle isole l'homme.
21 elle l'empêche d'être heureux, de découvrir le bonheur pour lequel il est fait.
3/ elle réduit la sympathie de l'homme pour son prochain (en tant que ce dernier pourrait causer la peur chez le premier, inspirer sa crainte!).
C'est là, il faut en convenir, une perception de l'autre hostile à l'amour du prochain. Cependant, "il n'y a pas de crainte dans l'amour; au contraire, le parfait amour bannit la crainte" (Première épître de Saint Jean, 4.18).
Le bonheur s'exprime à travers le bien que nous nous faisons mutuellement. Dieu nous a créé les uns et les autres, les uns pour les autres; de sorte que celui qui a conscience de son bonheur, soit à même de faire du bien à son prochain, pour lequel il doit estimé, certainement, que Dieu veuille également le bonheur. D'où la règle d'or que nous a laissé Jésus: "Ainsi, tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux" (Saint Matthieu, 7.12). Notre bonheur passe par celui des autres.
Cependant, voyons comment fonctionne la peur liée à l'anticipation de l'avenir et que l'on appelle l'anxiété: cette forme de peur implique, chez l'individu concerné, une modification de la perception du temps car sa conscience ne retient plus que certains moments dit d'accalmie comme horizons de vie. Il ne s'agit certes pas là de moments heureux. Il s'agit plutôt d'un temps lourd de sombres présages, qui s'amoncellent et qui sont marqués du sceau de la souffrance anticipée d'une peine à venir. Cette souffrance est sournoise car elle n'est pas reconnue comme l'unique source de souffrance. Là, se trouve le piège, car c'est cette souffrance qui produit la tension nécessaire à l'entretien de la peur chez la victime. Or, on approche ici de la défaillance la plus confondante pour la raison: à savoir l'angoisse de soi ou la peur de sa propre folie. L'individu en question a peur de ses réactions face à une crise à venir implacable et inévitable; et pour cause: la crise ne se manifeste qu'à travers les réactions du dit individu qui les conçoit par avance. Ainsi, l'anxiété est-elle une forme de prédiction de l'avenir, une peur anticipée dans le présent, sans fondement réel dans le futur.
"Je vis qu'il était l'esclave subjugué d'une espèce de terreur tout à fait anormale. - Je mourrai, -dit-il, - il faut que je meure de cette déplorable folie. C'est ainsi, ainsi, et non pas autrement, que je périrai. Je redoute les événements à venir, non en eux-mêmes, mais dans leurs résultats. Je frissonne à la pensée d'un accident quelconque, du genre le plus vulgaire, qui peut opérer sur cette intolérable agitation de mon âme. Je n 'ai vraiment pas horreur du danger, excepté dans son effet positif - la terreur. Dans cet état d'énervation - état pitoyable, - je sens que tôt ou tard le moment viendra où la vie et la raison m'abandonneront à la fois, dans quelque lutte inégale avec le sinistre fantôme, - LA PEUR!" (E. POE, La chute de la maison Usher - 1839).
d- la soi-disant fatalité de l'enfer:
A partir d'ici, comme je l'avais annoncé en introduction de cet enchaînement, nous allons entrer dans le domaine nauséeux du satanisme. Je prie le lecteur de me pardonner cette incursion dans un pareil registre, mais le spiritisme, comme nous pourrons le constater, y conduit malheureusement tôt ou tard. Néanmoins, j'éviterai toute description scabreuse et avilissante qui révulserait ou bafouerait notre nature. De fait, toute manifestation hostile au bien est hostile à l'homme. La preuve en est que toute agression contre le bien revient à s'en prendre à l'homme, en qui est inscrit au plus profond de son être le sens du bien.
Ainsi, Jean-Yves, m'as tu parlé des théories satanistes de Loïc avec qui tu as fait du spiritisme. Je vais ici, les résumer: Loïc t'a donc dit que "le diable avait vaincu Dieu en faisant crucifier Jésus-Christ sur la croix; Dieu est donc mort attaché au bois de la croix. Ce qui veut dire que seul reste le diable et qu'il n'existe plus que l'enfer après cette vie terrestre qui en est le prélude! Finalement, tout le monde va en enfer, où le diable règne en maître. L'homme n'a plus que deux possibilités: être torturé ou torturer, être victime ou être bourreau! D'où l'importance, dès ici-bas, de pactiser avec le diable afin d'être en enfer du côté des bourreau plutôt que de celui des victimes."
Dans ce que Loïc raconte, il y a plusieurs choses de vraies; il n'y a pas de mensonges efficaces sans demi-vérités! La première chose vraie est que Jésus-Christ est Dieu (Loïc dit en effet que "c'est Dieu qui est mort sur la croix"). La seconde en disant que Jésus-Christ est mort sur la croix; ce qui est vrai... mais Loïc oublie de confesser, et pour cause, que le Christ est ressuscité d'entre les morts. La troisième chose vraie, en déclarant que l'enfer existe et que le diable s'y trouve. La quatrième, en avouant que l'enfer est un enfer!
En conséquence de quoi, Jean-Yves, sache que lorsque "le juste échappe à l'angoisse, le méchant y tombe à sa place" (Les Proverbes, 11.8). Aussi, rends au diable et aux démons ce qui leur appartient, à savoir, le tourment de la morsure du feu éternel. Recherche et pratique la justice et tu seras justifié; tu seras sauvé et tu auras la vie: "ce que redoute le méchant lui échoit, ce que souhaite le juste lui est départi". Car "un homme juste se procure la vie" tandis que "la poursuite du mal conduit à la mort" (Les Proverbes, 10.24 et 11.19). Abandonne tout commerce avec la mort. Dieu te le rappelle: "Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie" (Deutéronome, 30.19). Aime Dieu comme la vie qu'il te donne. Car Dieu est juste et miséricordieux, et "qui poursuit la justice et la miséricorde trouvera vie et honneur" (Les Proverbes, 21.21).
Autrement, que reste-t-il de ta liberté s'il n'y a plus que l'enfer? Dans quelle peur vis-tu? Si après la mort tu n'espères pas le bonheur, que te reste-t-il à espérer? Car on ne peut pas espérer ce qui nous est contraire?! Tout comme on n'est jamais triste de ne pas être malheureux. Les théories de Loïc conduisent au désespoir. "Or, à la fuite des biens spirituels qui peuvent causer la joie, appartient l'abandon du bien divin espéré, et c'est le désespoir, et aussi l'abandon du bien spirituel faire" (Saint Thomas d'Aquin, De Malo, l'acédie, Q.XI, a.4, réponse).
Quand Loïc dit que notre vie terrestre est déjà un enfer, c'est faux, bien qu'elle soit loin d'être parfaite. On reconnaît dans cette argumentation tout le travail d'enlaidissement de la vie, d'exacerbation des horreurs et des crimes perpétrés, de diabolisation de l'homme et de contamination de son âme par le désespoir, réalisé, entre autre, par les groupes de hard-rock et de trash-metal. Jean-Yves, je sais que Loïc et toi, vous écoutez beaucoup ces musiques. J'en dénonce la nocivité. Car celui qui fait que le monde soit pourri, c'est celui qui, au lieu de chercher à l'embellir, crache dessus en disant qu'il est définitivement pourri! Comment pourrions-nous vivre dans un monde entouré de gens qui n'arrêtent pas de vomir dessus? On aurait à tout bout de champ la nausée. Que pourrait-on encore vouloir construire quand on entend parler que de destructions? Transmettra-t-on la vie quand on entend dire que c'est une malédiction?
Contre tous ces signes de mort, se lèvent des témoins de la vie. Des témoins prêts à donner leur vie pour dire ce que la vie a d'unique et d'inaliénable.
"Il n'est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime" (Saint Jean, 15.13). Et le Témoin de l'amour est le Christ.
Entends ceux qui poursuivent le mal conspirer contre Lui: "Traquons le juste, puisqu'il nous gêne et qu'il s'élève contre notre conduite, puisqu'il nous reproche nos manquements à la Loi et nous accuse de trahir notre éducation. Il se flatte de posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même fils du Seigneur. Il est un reproche vivant pour nos pensées, sa seule vue nous est à charge; son genre de vie jure avec les autres, sa conduite est excentrique. Nous sommes pour lui chose frelatée; il évite notre commerce comme une souillure. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d'avoir Dieu pour père. Voyons si ses dires sont vrais, examinons ce qu'il en sera de sa fin. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, il le délivrera des mains de ses adversaires. Éprouvons-le par des outrages et des tourments; nous connaîtrons ainsi sa douceur, nous verrons à l'œuvre sa résignation. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, à l'entendre, le secours lui viendra" (Livre de la Sagesse, 2.12-20).
Le Cantique des cantiques le chante: "l'amour est fort comme la Mort". En Jésus-Christ, l'Amour a vaincu la Mort. La pierre du tombeau est à jamais brisée. Mort où est ton aiguillon? Le Christ est ressuscité!
A la suite du Christ, des témoins se lèvent pour proclamer, au prix même de leur vie, la victoire de la vie sur toute puissance de mort. Et lorsque Loïc place l'homme devant la terrible alternative entre être victime ou être bourreau, il y a des hommes qui, au cours de l'histoire, ont choisi librement le camp des victimes.
Je te raconterai maintenant le sacrifice de Saint Maximilien Kolbe, mort assassiné un 14 août 1941 au camp d'Auschwitz.
Un prisonnier s'étant échappé du camp, les nazis décidèrent de procéder à des représailles: Pour un qui s'était échappé, dix devaient mourir. Un officier S.S. fit aligner devant lui les prisonniers d'un baraquement, parmi lesquels il désigna un homme pour qu'il meurt. L'homme supplia pour qu'on l'épargnât. Il avait une femme et des enfants qu'il aimait. Maximilien Kolbe qui se trouvait dans le même rang, s'avança et dit à l'officier S.S.: " Je veux prendre sa place". Ne sachant quoi répondre, l'officier le frappa, puis il finit par acquiescer. Les otages choisis et Maximilien Kolbe avec eux, furent enfermés au "bunker" jusqu'à ce qu'ils meurent de faim et de soif.. Maximilien entra en prière. Ne se laissant pas vaincre par la mort, pour en finir avec lui, on l'assassina, en lui administrant une piqûre au phénol.
L'homme dont Saint Maximilien Kolbe avait pris la place, survécut à l'enfer d'Auschwitz et assista en 1984 au procès de béatification de son heureux bienfaiteur. A cette occasion, Jean-Paul II célébra l'anniversaire de la naissance au Ciel de Saint Maximilien Kolbe.
Pour conclure l'analyse de cet enchaînement, nous pouvons dire que l'ultime prédiction que font les esprits au cours d'une séance de spiritisme, c'est la fatalité de l'enfer! Ce que Loïc colporte, il l'a appris à l'école de celui que le verre désigne par les lettres S.A.T.A.N., comme cela se produit à ce stade là de la pratique spirite.
Je crois savoir, Jean-Yves, que tu as cessé de fréquenter Loïc et sa clique. Un jour, en effet, il faut savoir faire un choix parmi ses fréquentations, car "il y a des amis qui mènent à la ruine, il y en a qui sont plus chers qu'un frère" (Les Proverbes, 18.24). C'est à toi de choisir. Pour ma part, j'ai choisi de t'aider plutôt que de ne plus te fréquenter. "Reprends un homme intelligent, il entendra raison", me suis-je dit. Peut-être conviendras-tu que: "Loyales sont les bourrades d'un ami, menaçants les embrassements d'un ennemi" (Les Proverbes, 27.6).
Surtout, Jean-Yves, ne regrette pas leur commerce; "que ton cœur n'envie pas les pécheurs, mais qu'il craigne le Seigneur tout le jour, car il existe un avenir et ton espérance ne sera pas anéantie" (Les Proverbes, 23.17-18). Cependant, si tu en as l'occasion, tu pourras remettre à Loïc et aux autres que tu as connus dans cette affaire, ce petit livre.
Leur erreur les trahit; elle les empêche de vivre heureux; elle fait d'eux des esclaves: ils croient que l'enfer est une fatalité, comme nous l'avons vu. "Ainsi raisonnent-ils, mais ils s'égarent; leur perversité les aveugle. Ils ignorent les secrets de Dieu, il n'attendent pas de rémunération pour la sainteté, ils ne veulent pas croire à la récompense des âmes pures" (Livre de la Sagesse, 2. 21-22).
Il n'y a pas de fatalité de l'enfer, l'homme est libre de choisir le bien et, à la suite du Christ, d'entrer dans le royaume éternel de l'amour de Dieu. De fait, il n'y a pas non plus de fatalité du Paradis: Dieu invite l'homme par Sa grâce à désirer librement accéder à la gloire du Ciel. Car la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant et la gloire de l'homme c'est la vision de Dieu.
Jean-Yves, si tu le désires, tu peux prier pour Loïc et les autres le Seigneur notre Dieu afin qu'Il leur accorde Sa grâce. Car Dieu est libre; Il est libre d'inviter qui Il veut. Cependant, le Seigneur se laisse toucher quand nous portons dans la prière quelqu'un devant Lui: oui, Dieu aime que nous Le prions pour le bien des hommes car cela procède de Son commandement de l'amour. "La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, il lui seront remis. Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris" (Épître de Saint Jacques, 5.16). "Mes frères, Si quelqu'un parmi vous s'égare loin de la vérité et qu'un autre l'y ramène, qu'il le sache: celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés" (Epître de Saint Jacques, 5.19-20).
Mise en lumière
- Dieu a créé l'homme libre:
Dieu a créé l'homme. C'est librement que Dieu a créé l'homme car Dieu est libre. Nul ne Lui a commandé de créer l'homme. Dieu a créé l'homme par amour.
"Dieu dit: "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance""(Genèse, 1.26).
Ainsi fait à l'image de Dieu, comme Sa ressemblance, l'homme a été créé libre parce que Son Créateur l'a librement créé.
La liberté de l'homme est un don de Dieu: "C'est lui qui au commencement a fait l'homme et il l'a laissé à son conseil. Si tu le veux tu garderas les commandements: rester fidèle est en ton pouvoir. Devant toi Il a mis le feu et l'eau, selon ton désir étends la main. Devant les hommes sont la vie et la mort, à leur gré l'une ou l'autre leur est donnée"(Ecclésiastique, 15. 14-17).
Pourquoi donc alors, l'homme cherche-t-il à brader cette magnifique liberté en s'imaginant que son destin est écrit par avance et que l'on peut en prédire les événements?
Dieu seul est maître du temps et Lui seul connaît l'histoire de chaque homme: "Car grande est la sagesse du Seigneur, il est tout puissant et voit tout. Ses regards sont tournés vers ceux qui le craignent, il connaît lui-même toutes les œuvres des hommes" (Ecclésiastique, 15. 18-19).
- la crainte de Dieu libère l'homme de toute peur:
On se rappellera ici, l'histoire de Saint Christophe.
A l'exemple de Saint Christophe, qui a trouvé en Jésus-Christ le plus puissant seigneur, le croyant vit dans l'assurance de sa victoire en Dieu sur toute puissance de mort hostile à sa vie.
Que peut craindre celui qui vit auprès du plus puissant seigneur? Si quelqu'un se dresse contre lui, ne se dresse-t-i1 pas contre son seigneur? "Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?" lance Saint Paul tel un défi.
Et comment reconnaît-on la puissance de Dieu?
Par le don de la crainte de Dieu.
Par le don de la crainte de Dieu, l'homme sait qu'il n'y a qu'une seule crainte légitime: la peur de la colère de Dieu.
Face à la colère de Dieu nulle autre peur ne résiste, toutes s'effacent, balayées par l'ouragan de Sa Puissance. Le diable lui-même tremble devant Dieu.
Ainsi l'homme qui tremble devant un autre que Dieu, tombe-t-il dans les filets de la peur, tendus par de prétendus usurpateurs de la liberté humaine. Cependant, l'homme qui craint Dieu reste libre. "Trembler devant les hommes est un piège, qui se confie au Seigneur est en sûreté" (Les Proverbes, 30.35).
L'homme qui craint Dieu doit parvenir, dans la croissance de la foi, à vaincre toute peur. C'est faire offense à son Protecteur que de trembler devant plus faible que Lui. "Fontaine piétinée, source corrompue: tel un juste tremblant devant un méchant" (Les Proverbes, 25.26).
La crainte de Dieu est donc la garantie de l'intégrité de la liberté humaine. A l'ombre de la puissance de Dieu, l'homme vit heureux: "la crainte du Seigneur réjouit le cœur, donne gaieté, joie et longue vie" (Ecclésiastique, 1.12).
- le Paradis existe:
Là, il n'y aura plus ni peur, ni souffrance, ni mort. Notre bonheur sera parfait et éternel.
Comment cela se passera-t-il? Je ne le sais pas. Je sais seulement que nous serons heureux. Pour cela, faisons confiance à Dieu qui connaît mieux que nous-mêmes ce qu'il y a de meilleur pour nous.
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