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Premier enchaînement
(les fausses identités)

L'esprit (qui est un démon dans tous les "cas de figure") se fait passer pour une personne connue des participants à la séance de spiritisme.

a- "Léopoldine" et Victor Hugo

L'esprit malfaisant peut se faire passer pour un proche récemment décédé. Le participant concerné, encore bouleversé par la disparition d'un membre de sa famille ou d'un ami qui lui était cher, se laisse berné. Son affectif prend le dessus sur sa raison; et le voila embrigadé à croire les pires extravagances et d'être convaincu d'entendre les propos de celui ou de celle qu'il pleure! "Enfin, pour faire plaisir à la visiteuse, Hugo vînt. Aussitôt la table craqua, tressaillit et se mit en mouvement. "Y a-t-il quelqu'un?" "oui - qui es-tu?" la table répondit: Léopoldine" (André Maurois, Olympio ou la vie de Victor Hugo, VIII, IV -1945-). Léopoldine était la fille chérie de Victor Hugo. Elle mourut jeune, et le célèbre écrivain en resta inconsolable. Il est connu que Victor Hugo pratiqua durant son exil sur l'île de Jersey, le spiritisme (selon la formule en vogue au XIX° siècle, à savoir la typtologie dont on a déjà parlée). La scène décrite par Maurois est rapidement brossée pour être "frappante"; elle ne nous fournit pas de détails précis sur le déroulement de la séance. Nous savons seulement que Victor Hugo se laissa prendre au piège... Crédule, il fut persuadé que sa fille, morte des années auparavant, voulait entrer en contact avec lui. Cet exemple d'imposture à laquelle céda un homme de l'envergure de Victor Hugo amène à s'interroger sur son "génie"... (à ce sujet, voir le troisième enchaînement: les confusions).

b- "Luce" et Rosemonde

Comme nous l'avons vu avec le cas "Bob Marley", l'esprit malfaisant décline la fausse identité la mieux adaptée à son auditoire et aux circonstances: "Une de nos plus jolies actrices, nommée Rosemonde, se jetait avec plus d'ardeur et de curiosité inquiète que les autres, [..] dans la nécromancie, depuis qu'elle croyait avoir évoqué l'âme d'une petite fille nommée Luce qui, à l'âge de sept ans, joua la comédie à l'Odéon et mourut" (Anatole France, Vie en Fleur, XXIX). Comme on peut s'en rendre compte, la pauvre Rosemonde s'est laissée berner et son affectivité a balayé son jugement. La perversité du ciblage est flagrante par le truchement de la fausse identité choisie par le démon pour tromper. La corde sensible de l'actrice est sollicitée à grand renfort de vibrations émotionnelles. Mais comme nous l'enseigne le grand roi Salomon, fils du roi David et ami de la Sagesse: "Le sot n'aime pas à réfléchir, mais à étaler son sentiment" (Les Proverbes, 18.2).

Mise en lumière

Non, après la mort, les âmes ne se promènent pas et ne viennent pas communiquer leurs impressions d'outre-tombe aux vivants lors des séances de spiritisme: "Il n'est pas raisonnable qu'une substance séparée de son corps erre ici-bas: Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, celles des pécheurs sont aussitôt éloignées d'ici" (Saint Jean Chrysostome, Sur Saint Matthieu 8,28). De même, "L'Hadès ne règne pas sur la terre; car la justice est immortelle" (Livre de la Sagesse, 1.15). Les âmes des morts ne règnent donc pas sur la terre où elles n'ont plus de demeure, leurs corps respectifs étant morts. Les âmes des morts n'habitent pas la terre. La terre n'est pas l'Hadès (notre monde n'est pas le lieu du séjour des âmes des morts). Aussi, les âmes des morts sont-elles écartées de notre monde suivant les décrets de la volonté divine. Le Christ dit: "J'ai été mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant la clef de la Mort et de l'Hadès" (Apocalypse, 1.18). La justice est immortelle en Jésus-Christ ressuscité parce qu'Il est vainqueur de la Mort. Il dispose des âmes des morts qui sont placées en dehors de notre monde en attendant le Jour du Jugement Dernier. Là, les âmes, le moment venu, seront jugées définitivement par Lui, "le Premier-né d'entre les morts" (Apocalypse, 1.5).

On peut donc affirmer que la communication avec les morts (la nécromancie) est une mise en scène des démons qui vise à occulter la vérité au sujet du devenir des âmes et de la résurrection des corps.

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