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Exemple de phénomènes parfois naturels, parfois supra-naturels

 

            Le monde est complexe. Aux yeux de Dieu pourtant, il est simple car chaque réalité trouve sa source en lui. Nous sommes de pauvres humains perdus dans la multiplicité toujours renouvelée de la création. Nous voudrions avoir une connaissance claire de tout, une connaissance à tiroir. Comme il serait facile, si nous pouvions affirmer avec certitude “ la lévitation d’un homme de Dieu prouve que Dieu est en lui ”. Malheureusement, la réalité est plus complexe et il faut à l’Église une extrême prudence pour se prononcer. Par ce chapitre, je voudrais donner quelques exemples de la difficulté du discernement. Dans ce monde du paranormal, les puissances humaines, angéliques, sataniques, divines se mélangent parfois, laissant les théologiens muets.

            J’ai voulu situer ce chapitre après avoir vu la N.D.E car le premier thème, le voyage dans l’astral, y a déjà été abordé dans celui de la décorporation.  

CHAPITRE 1: le voyage dans l’astral, le dédoublement, la bilocation.

 

            Les bouddhistes tibétains, Hindou, Chinois, écoles incontestées du paranormal, nous surprennent quand ils affirment, calmement, la possibilité pour l’homme de se dédoubler et de voyager à volonté sans son corps, dans le monde matériel. Pour un chrétien, le dédoublement n’est certes pas inconnu, même si on l’appelle plutôt bilocation ou ubiquité. Mais, à ses yeux, il s’agit de l’un de ces charismes étonnants que Dieu seul peut donner à ses serviteurs.

            Les vies des saints sont remplies de ce genre de phénomènes. Saint Martin de Porrès, pauvre religieux dominicain, simple frère convers au fond de son couvent d’Amérique du Sud, se fit voir puis fut reconnu jusqu’en Inde où il venait, orné de son éternelle boite à pharmacie, soigner les malades. Plus récemment, le Padré Pio, célèbre stigmatisé (1) Italien, se montra présent en même temps à deux réunions à la fois. Il s’agit bien d’un charisme, dirait Saint Thomas d’Aquin, car seul Dieu peut faire qu’on soit en deux lieux à la fois. Saint Thomas d’Aquin aurait parfaitement raison. C’est bien Dieu qui agissait en ses saints. Pourtant, si on regarde ce que nous enseignent ces écoles bouddhiques, on se demande s’il n’a pas mis dans notre nature humaine, le fondement de bien des charismes qu’il n’a plus qu’à susciter d’une chiquenaude...

            Voyager dans l’astral, voici une doctrine qui n’a jamais eu un impact bien fort en Occident, jusqu’à ce que viennent le docteur Moody et sa vie après la vie... Depuis la publication de son livre, les scientifiques américains sont soudainement intéressés au phénomène, qui n’attirait jusqu’ici que quelques jeunes assoiffés d’ésotérisme.

            Qu’enseignent ces écoles bouddhiques? Il s’agit d’une méthode appelée “ Kundalini Yoga ” et qui permet, selon eux, de provoquer à volonté une décorporation semblable à celle décrite au chapitre précédent... mais sans mourir.

            La technique demande un long entraînement et une sévère préparation. Les Yogis déconseillent l’audace qui ferait s’y essayer sans aide.

            Après s’être longtemps entraîné à divers Yogas plus spécialisés sur la respiration, la maîtrise des instincts ou de la peur, après qu’une certaine paix des passions ait été acquise, le maître engage son élève à apprendre la concentration. Il doit arriver à concentrer à volonté, en un seul endroit de son corps, toutes ses énergies vitales.

            Après ces préalables, l’élève doit tenter de concentrer hors de lui-même ces énergies. Il peut arriver parfois, après bien des années d’exercice (sauf don exceptionnel), qu’il éprouve une impression étrange, désagréable, comme un bourdonnement qui saisit sa tête. Il ne doit alors absolument pas avoir peur mais prolonger au contraire sa concentration: Les Yogis affirment qu’on ressent la même impression que lorsqu’on meurt. Selon eux, l’élève se retrouve alors pour la première fois hors de son corps qu’il peut même observer, au-dessous de lui, dans la position où il l’a laissé, pâle comme un mort.

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(1) Marqué miraculeusement des plaies de la passion du christ.
            Pourtant, expliquent les Yogis, le corps n’est pas mort mais fonctionne simplement au ralenti. Le corps astral, quant à lui, après s’être péniblement extrait de son enveloppe charnelle, demeure intimement relié à lui par une sorte de bien énergétique appelé couramment le “ cordon d’argent ”. Le corps astral peut ainsi continuer à être nourri.

            L’élève peut alors, à volonté, se déplacer dans la pièce. Le cordon d’argent s’allonge en fonction de la distance au corps physique. Les Yogis affirment qu’avec un peu d’entraînement et de confiance en soi, l’élève peut arriver à se promener dans le monde entier. Les propriétés qu’ils décrivent à propos du corps astral sont les mêmes que celles dont parle le docteur Moody au sujet de l’expérience de mort imminente.

             Le retour dans le corps physique se fait à volonté et est aussi désagréable, selon eux, que si l’on rentrait dans une combinaison de plongée humide et étroite.

            Un tel phénomène est-il possible sans l’intervention de la toute puissance de Divine? N’est-ce pas opposé à l’unité substantielle de la personne humaine? Si on pose à un philosophe aristotélicien une telle question, il reste nécessairement un peu hésitant. Comment l’âme, principe de la vie humaine, peut elle jouer son rôle alors qu’un morceau de l’homme se trouve à Paris et l’autre en voyage sur la lune?

            Pourtant, à y bien réfléchir, il n’y a pas a priori d’impossibilité totale à cela. L’âme, selon Aristote, n’est pas une réalité, soumise à la notion de lieu, une sorte de pieuvre qui arriverait à maintenir la vie humaine parce qu’une de ses pattes est présente sur chaque partie. L’âme est une cause et non une réalité palpable. Elle est une force unitive et n’a donc pas de lieu. Rien n’empêche qu’elle joue son rôle unificateur tant qu’un bien physique subsiste entre le corps physique et le corps astral en voyage. Le cordon d’argent pourrait bien jouer ce rôle.

            Le philosophe ne peut, en tout cas, s’il est honnête avec lui-même, rejeter un tel phénomène comme a priori impossible. Il doit par contre reconnaître qu’une telle chose demande réflexion et écoute.

 

            Si l’on compare maintenant la décorporation bouddhique avec le charisme de bilocation des saints, on est obligé de reconnaître qu’au-delà des rapports, il existe des différences notables: le moine bouddhiste, quand il voyage, ne prétend pas être dans deux lieux à la fois: son corps physique repose comme mort et est incapable d’esquisser le moindre mouvement. Le corps astral, quant à lui est invisible aux yeux des vivants. Si certains Yogis prétendent pouvoir rendre visible leur présence astrale c’est plutôt sous la forme d’une sorte de spectre que d’un réel corps charnel.

            Les saints, au contraire, étaient palpables et agissants en deux lieux à la fois. Là est le doigt de Dieu, le don charismatique de sa Toute Puissance Créatrice.

            Si le voyage dans l’astral existe comme l’affirment les traditions orientales, confirmées par les récents récits d’approche de la mort, on peut légitimement se demander ce qu’est le monde astral où le corps double se déplace. S’agit-il du monde physique où nous vivons habituellement ou du ciel où vivent les esprits? Est-il possible, en se décorporant de voir les anges?

            La réponse à cette dernière question ne peut-être que non. Le monde des anges, rappelons-le, est strictement séparée de la matière. Le monde des anges est un pur esprit. Il ne possède aucun corps, pas même un corps aérien. Or d’après le témoignage de ceux qui décrivent le voyage dans l’astral, l’esprit reste lié à un corps, même si ce corps n’est pas fait de matière palpable. Quel que soit la nature de la matière de ce corps double, elle reste de la matière, d’où ses propriétés sensibles (existence de sensations, d’imagination, de mémoire etc). Il ne faut donc pas espérer, en voyageant dans l’astral, rencontrer les anges ou Dieu (sauf bien sûr si ceux ci se rendent visibles en se façonnant un corps provisoire (1) de même qu’ils peuvent le faire à volonté pour chacun de nous).

 (1) Voir le chapitre sur les apparitions.

le monde astral n’est autre que notre monde physique, tel qu’il est, avec ses limites, ses couleurs et ses senteurs. Mais il est vu avec des facultés sensibles plus parfaites. Certains aspects habituellement invisibles à nos yeux sont rendus visibles d’où l’impression ressentie par les témoins de découvrir des choses inédites, des couleurs inhabituelles (voir, pour illustrer cela, le chapitre 3 consacrée à l’aura).

            Il ne me revient pas de me prononcer sur l’existence du voyage dans l’astral, même s’il me parait difficile de récuser la somme des témoignages qui l’attestent (1). Ce phénomène, s’il existe, me semble être une magnifique propriété de la nature humaine, sans doute la plus impressionnante. Mais que les chrétiens ne s’y trompent pas. Dieu n’est pas dans la décorporation. On aurait beau en maîtriser la technique et devenir, de cette façon, le plus puissant maître du kundalini Yoga, on ne rencontrerait jamais le Tout Autre. “ Il habite les demeures inaccessibles ” affirme la Bible. Nul ne peut conquérir cette demeure. Lui seul y introduit qui il veut, quand il veut. Encore faut-il qu’il trouve un coeur humble et assoiffé de sa présence.

remarque: Avant de conclure ce chapitre, il faut faire remarquer à ceux qui s’intéressent un peu à la théologie catholique, qu’il serait dangereux et mal venu d’identifier le corps astral tel que je l’ai décrit au chapitre précédent, avec le corps glorieux, ressuscité du Christ. Même si les propriétés en sont analogues (subtilité, agilité, légèreté, clarté), l’Église affirme avec netteté que le corps du Christ était bien son corps physique ressuscité du tombeau. Le Christ pouvait donc, selon sa volonté, se faire palper de ses disciples, manger du poisson etc., propriétés qui sont exclues du corps astral. Ainsi, de même pour nous, quand nous ressusciterons aux derniers jours, nous retrouverons notre nature humaine complète, physique, psychique et spirituelle. Mais ce corps glorifié sera entièrement soumis à notre esprit, comme le corps de Jésus, d’où ses propriétés étonnantes.

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