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LES PHÉNOMÈNES PARANORMAUX D'ORIGINE HUMAINE 

CHAPITRE 4: l’horoscope

 

            L’horoscope ne nécessite pas en soi un chapitre spécial. Il aurait très bien pu entrer dans les chapitres précédents consacrés au magnétisme. Mais devant l’importance qu’on lui donne dans nos sociétés, il me parait nécessaire de le traiter à part: Outre les horoscopes hebdomadaires des revues, on voit apparaître l’horoscope sur minitel. Certaines entreprises n’hésitent pas à choisir leur personnel en fonction du thème astral.

            Cet engouement peut être dangereux. Il est indispensable de pousser très loin l’étude scientifique et philosophique du phénomène: quelle valeur faut-il attribuer à l’astrologie? Peut-on lire notre avenir dans les astres?

 

            Qu’est ce que l’astrologie? C’est l’étude de l’influence des planètes du système solaire sur le comportement des hommes ou même des animaux.

             Pour mieux résoudre ce problème, il nous faut faire d’abord appel à la science psychologique officielle: a-t-on pu constater une réelle influence des astres sur le comportement? La réponse est oui si l’on parle du soleil et de la lune, non si l’on parle des planètes. L’influence du soleil est claire et chacun de nous la constate. Les animaux comme les hommes la subissent: Quand le soleil se montre, chacun éprouve de la joie et l’on parle de beau temps. Quand le printemps arrive, une certaine euphorie saisit tous les êtres vivants. Le soleil règle non seulement les jours et les saisons mais influence aussi la joie et la peine, la bonne ou la mauvaise humeur.

             Quant à la lune, son influence est plus cachée, plus subtile. Les psychologues la constatent avec évidence chez les animaux sauvages et les aliénés. Ces deux catégories ont en commun d’être sensibles aux choses sans que le dressage pour les premiers et la volonté pour les seconds troublent le moins du monde leurs réactions. Par nuit de pleine lune on constate chez certains fous une grande nervosité (l’expérience montre qu’ils n’agissent pas ainsi parce qu’ils ont vu la lune). Quant aux animaux, leur comportement étrange faisait jadis si peur qu’on inventa la légende du loup-garrou. Nous n’avons plus de loup en France. Si nous en avions, il est certain que nous ressentirions les mêmes frayeurs et les mêmes folles imaginations que nos ancêtres, face au hurlement qu’ils entendaient par nuit de pleine lune.

            Par des études statistiques, on peut se rendre compte de l’influence de la lune sur les rythmes sexuels aussi bien des animaux que des humains: les accouchements sont toujours un peu plus nombreux les nuits de pleine lune; Le cycle féminin est souvent réglé sur le mois lunaire.

            Mais quand il s’agit des planètes, les psychologues officiels sont bien obligée d’avouer leur ignorance. S’il existe une influence, elle parait trop fine pour être mesurée sous forme de statistiques.      Là science nous rend tout de même un grand service. Même si elle ne parle que du soleil et de la lune, elle manifeste qu’ils ont une réelle efficacité sur le comportement psychologique. Ces deux influences suffisent à fonder l’existence d’une science astrologique.

            Il nous faut pourtant étudier, quoiqu’en dise notre science occidentale (qui est nécessairement un peu grossière dans ses connaissances puisqu’elle doit pouvoir mesurer ce qu’elle connaît), s’il n’existe pas une astrologie planétaire. S’il me parait impossible d’en donner une preuve cartésienne, il me semble par contre très probable que l’influence des planètes existe réellement. Si une planète, aussi éloigné qu’elle soit par rapport à nous, arrive comme le montrent les astronomes à dévier la trajectoire de notre terre par gravitation, rien ne s’oppose à ce que son magnétisme naturel ne nous atteigne aussi. Ce magnétisme, nous l’avons montré, existe en chaque corps physique. Il existe donc a fortiori pour ces immenses masses de matière, même si leur éloignement en diminue considérablement les effets.

            L’existence de l’astrologie étant fondée, il nous faut maintenant nous mettre à l’école des peuples qui s’en sont fait une spécialité: les Chaldéens (1) et les Chinois. Dans ces deux traditions, l’horoscope personnel d’un individu se construit de la manière suivante: Il est impératif de connaître la date et l’heure exacte, de même que le lieu de naissance de la personne intéressée.

 

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(1) La Chaldée se trouve en Mésopotamie, prés de l’actuel Irak.

 A partir de ces données premières, l’astrologie va établir ce qu’on appelle le thème astral. Il s’agit d’une carte du ciel tel qu’il était au moment où l’enfant est né. Chaque planète étant mise à sa place, l’astrologue va s’efforcer, en s’appuyant sur une connaissance empirique du rôle de chacune d’elles, de déterminer précisément les influences magnétiques subies par l’enfant à cet instant premier de sa naissance. Le thème astral de chaque personne est donc pratiquement unique, car il est rare que deux enfants naissent exactement au même instant et au même endroit. Le thème astral ainsi déterminé est pour l’astrologue la signature définitive des planètes dans le psychisme de chacun. Tant que l’enfant est dans le sein de sa mère, il est, selon eux, protégé de toute influence astrale par le corps de celle-ci. Par contre, à l’instant où il en sort, son corps s’en trouve marqué, un peu à la manière d’une plaque de cire molle sur laquelle on aurait fait un dessin juste avant qu’elle ne durcisse définitivement.

            En comparant le thème astral d’une personne à l’état actuel ou futur du ciel, l’astrologue prétend déduire quasi-scientifiquement certaines données du destin individuel.

            Les deux traditions que nous évoquions parlent aussi de la possibilité d’un horoscope général, applicable à une nation entière ou à une cité.

            La méthode est sensiblement la même, bien qu’on s’appuie davantage dans ce cas, pour établir le thème astral, sur la situation locale de la communauté humaine que sur sa date de fondation.

            Deux grandes écoles, aussi bien en Chine qu’en Chaldée, se combattaient pour l’utilisation du thème astral. La première affirmait que les astres permettent de prévoir tous les événements de notre vie, sans exception, même ceux dus au hasard ou à la liberté (tels les rencontres, les accidents, les choix. L’autre, au contraire, réduisait l’influence astrale à la connaissance de nos états d’âmes, de nos mauvaises et de nos bonnes humeurs. Si l’on regarde attentivement le monde contemporain, on voit que ces deux conceptions existent encore. Les magazines à sensations publient chaque semaine des horoscopes où des millions de capricornes ou de sagittaires se voient annoncer une rencontre, une peine de cœur. Les astrologues qui en sont chargé, malgré le ridicule évident de leurs publications, font partie de l’école divinatoire. On pourrait leur opposer une forme d’astrologie utilisée par certains psychologues. Ceux là font partie de l’école parapsychologique. Dans laquelle de ces deux écoles est la vérité?

            C’est encore à Saint Thomas d’Aquin que nous devons la plus brillante synthèse philosophique et théologique à propos de cette question. Il a su en quelques pages, résumer des traités entiers et fixer définitivement la position catholique traditionnelle en ce domaine (1).

            Selon lui, l’astrologie existe réellement, bien que, faute d’être comprise, elle tombe souvent dans la pire des superstitions. Il est en effet aberrant de penser que le destin de chacun de nous est inscrit dans l’ordre des astres, au point qu’on puisse y lire le déroulement de notre vie entière. Cela lui semble même assez facile à démontrer. Si les planètes et les étoiles permettent de connaître le futur, cela ne peut être que de deux manières:

            La première hypothèse consisterait à affirmer qu’elles sont la cause indiscutable de nos actes humains et de tous les événements qui se produisent sur terre. Nous serions un peu des pantins qui, croyant agir librement, sont en fait mu d’une manière inconsciente par les fils du marionnettiste.

            Or, dit saint Thomas d’Aquin, une telle action des astres est impossible. Pour s’en rendre compte, il suffit de comprendre la manière dont les planètes agissent sur nous. Elles agissent selon ce qu’elles sont c’est-à-dire à la manière des corps physiques. Outre leur force gravitationnelle, elles exercent aussi un rayonnement magnétique qui influence nos organes, et, par conséquent, nos penchants qui en sont les actes. Mais là s’arrête leur influence. Deux sortes d’événements échappent donc au pouvoir des astres: Ceux qui sont accidentels et ceux qui émanent de la liberté humaine (2).

 

 (1) Voir somme théologique de Saint Thomas d’Aquin, question sur la divination, IIa, IIae question 95, article 5;

(2) Du moins quand la liberté est parfaite, c’est-à-dire dans la mesure où elle se libère des pulsions de notre vie psychique, ce qui est rare.

 

            Si un homme sort dans la rue et qu’à cet instant précis, une bourrasque de vent détache une tuile du toit qui vient s’écraser sur son pied, comment affirmer que la cause de cet accident vient de l’interconnexion des influences de Mars et de Jupiter sur le thème astral du pauvre homme? Si une telle interconnexion a pu causer quelque chose dans sa vie, ce n’est certainement pas ce malheureux effet du hasard.

            De même, si un soldat soumis à la torture refuse de livrer, à cause de son sens de l’honneur, les noms de ceux avec qui il combat, il serait aberrant d’attribuer un tel héroïsme à son horoscope. Un tel acte est le fruit d’une volonté dont la liberté est suffisamment puissante pour résister à la douleur. Saint Thomas d’Aquin n’hésite pas à affirmer que les planètes, en raison de leurs actions corporelles, ne peuvent agir directement sur la liberté qui n’est pas l’activité d’un organe physique. L’homme fort, par son esprit, règne sur les astres.

            Si l’influence des astres n’atteint ni le hasard, ni la liberté humaine (quand elle existe), on se rend compte du peu de valeur de cette première hypothèse qui consisterait à les rendre maître, de nos destinés. Car le destin d’un homme est lié à plusieurs influences dont les deux premières échappent aux astres: 1) La liberté qui est le fruit d’une intelligence développée et d’une volonté maîtresse de soi; 2) Le hasard qui est sans cause; 3) Nos penchants psychologiques; 4) L’influence du social. Une deuxième hypothèse fut donc émise par l’école astrologique divinatoire: “ Dieu affirme t-elle, a créé l’univers et connaît de toute éternité le futur de chaque homme ”.

            Jusqu’ici un chrétien ne peut que souscrire.

            “ Dieu s’est donc arrangé pour créer le ciel de telle manière qu’y soit inscrit à l’avance, selon un code que les astrologues seuls connaissent, ce que lui seul connaissait depuis toujours ”.

            D’après cette hypothèse, les astres agissent moins comme une cause de nos actions que comme un signe. Ils sont un peu comme un livre d’histoire qui se déroulerait en même temps avec l’histoire qu’il raconte, grâce à l’heureuse astuce du Créateur. Selon cette hypothèse, les astrologues deviennent les prophètes de Dieu, seuls aptes par leur science à pénétrer dans ses secrets. Certains n’hésitent pas à étayer leurs thèses sur des textes bibliques:

            “ Dieu dit: qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit. Qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ” (1). Cette hypothèse théologique, on le voit, est beaucoup plus séduisante que la première mais elle ne résiste pas à l’analyse. Saint Thomas d’Aquin le montre en une seule phrase: “ Dieu soumet à d’autres lois les mouvements des corps célestes et les événements contingents. Les premiers se produisent uniformément, en vertu du déterminisme qui les dirige, tandis que les seconds, soumis à la contingence, varient dans leur production ”. Il y a donc un décalage infranchissable entre le mouvement régulier des astres et l’anarchie des événements de notre vie. Le monde terrestre par sa complexité, par le désordre laissé par le hasard et les libertés tranche avec l’ordre définitif et stable du ciel. Pour décrire les événements du monde, 8 planètes ne peuvent suffire. On ne peut trouver dans la Bible une preuve théologique:

            Quand, il y a 2000 ans, Dieu voulut faire partager à des astrologues Chaldéens le grand mystère de son incarnation, il ne se contenta pas de les laisser avec leurs cartes du ciel. L’enfant de Bethléem aurait pu attendre bien longtemps la venue des rois mages. Mais pour annoncer la naissance de l’Enfant-Dieu, le Créateur, s’adapta à leur langage du mettre devant leurs yeux, dans le ciel, une étoile nouvelle faite exprès pour la circonstance et qui, par surcroît, se déplaçait pour leur indiquer l’endroit. On voit mal pourquoi Dieu se serait senti obligé de faire un tel miracle si la naissance de Jésus, qui allait changer le monde, avait été déjà écrite par lui dans l’ordre des planètes. Un événement d’une telle importance n’aurait pu leur échapper.

            De tout cela, on peut conclure avec saint Thomas d’Aquin que l’astrologie divinatoire n’existe pas: notre destin n’est pas écrit dans les astres. Une telle astrologie s’oppose non seulement à la foi catholique, mais elle représente un danger pour ceux qui y croient. Le fatalisme qui consiste à s’estimer prédestiné dans chacun des actes de sa vie peut conduire l’homme à une pauvreté destructrice. Mais si la théologie catholique et les hommes de bon sens rejettent l’existence de cette astrologie divinatoire, il serait par contre excessif de nier toute valeur à l’autre forme d’astrologie.

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(1) Voir Genèse 1, 14.

 

Si on analyse le ciel tel que le virent les rois-mages au début de notre ère chrétienne, on s’aperçoit qu’il s’y passait des événements importants au plan planétaire: Le système solaire entrait dans l’ère du poisson ce qui signifiait certainement pour les mages Chaldéens d’importants changements dans les sociétés humaines (1). Une telle coïncidence avec la naissance du Sauveur est frappante et certains n’ont pas hésité à se demander si Dieu n’avait pas choisi exprès ce moment. Saint Thomas d’Aquin, quant à lui, n’hésite pas à montrer la valeur réelle de l’astrologie quand elle est au service de la psychologie et de la sociologie. Selon lui, le cycle des planètes, par son influence sur nos organes, cause en nous des états d’âmes que l’on peut prévoir à condition d’avoir un peu de pratique. L’enfant et l’animal, marqués par les astres dans leur corps à l’instant de leur naissance, subissent leur influence en fonction de ce premier moment. Cette influence est bien sûr loin d’être la seule. Elle est à considérer en parallèle avec tout un aspect génétique, reçu des parents et dont le rôle est plus radical, et avec un aspect social.

            Selon Saint Thomas d’Aquin, l’ordre des planètes ne fait que conditionner le comportement humain alors qu’il détermine en grande partie le comportement animal. L’homme, dans la mesure où sa raison devient maîtresse de ses puissances inférieures, apprend à s’opposer de plus en plus à cette impulsion venue des corps célestes. L’animal ou le fou qui ne possèdent pas la raison en sont incapables. Selon lui, l’astrologue qui met sa science au service d’une personne afin de l’aider à mieux se connaître agit bien. Son action est comparable à celle du graphologue bien qu’elle s’exerce différemment: le graphologue se sert d’un effet pour remonter à sa cause: à partir de la qualité de notre écriture, il induit le caractère de la personne qui a écrit; l’astrologue part d’une cause pour en déduire l’effet: à partir de la connaissance de l’efficacité des astres sur notre corps, il en déduit les effets psychologiques.

            De même, Saint Thomas d’Aquin reconnaît la valeur de l’astrologie en matière sociologique. Il considère même sa certitude comme plus grande qu’en matière psychologique: l’exactitude fréquente des prédictions des astrologues quand ils parlent des peuples tient à ceci: La plupart des hommes sont à la remorque de leurs impressions corporelles. Leurs actes n’ont donc couramment d’autre règle que le penchant que leur impriment les corps célestes. Un tout petit nombre, les sages, gouvernent par la raison ces penchants. Aussi, dans bien des cas, les prédictions des astrologues se vérifient, surtout lorsqu’il s’agit d’événements généraux qui dépendent de la masse (2).

            Un célèbre homme politique disait: “ Un sénateur, pris en particulier, est intelligent; Mais le sénat une fois réunit est bête ”. Cet effet de masse ne peut manquer de nous frapper quand on regarde l’histoire du monde à la lumière des planètes. La naissance de Jésus qui devait bouleverser l’ordre du monde fut marquée par l’entrée dans une nouvelle ère zodiacale, celle du poisson; La chute de l’Empire Romain d’Occident, la naissance de l’Islam, la révolution française, les deux guerres mondiales, ont eu, du témoignage même des astrologues, leur signe astral particulier. Les années 1990, témoins de nouveau d’un changement d’ère zodiacale, devraient si l’hypothèse est juste s’accompagner de changements mondiaux aussi importants que ceux d’il y a 2000 ans. L’homme se laissera-t-il entraîner par les pulsions nouvelles venues des planètes? C’est probable. Il faut simplement espérer que ces pulsions seront positives.

Pour illustrer la valeur des horoscopes en matière sociologique, on peut citer l’exemple des prédictions du Cardinal Pierre d’Ailly. 

 (1) L’aire du poisson s’est d’ailleurs achevée dans les années 1980-1990 pour laisser place à l’aire du verseau;

(2) Somme Théologique, traité de la religion.

 

Conclusion:

 

            L’influence des planètes, l’étude des lignes de la main (1) me parait significative pour la connaissance de ce qu’il y a d’inné dans notre caractère.

            Limitée à ce domaine, une telle étude n’a rien de dangereux et ne peut être au contraire, qu’une aide pour mieux se connaître.

            Quant à ceux qui objectent parce qu’ils ont été frappés de la justesse de certaines prophéties émissent par des diseuses de bonne aventure, je réponds que de telles prophéties ne peuvent venir de la simple lecture des lignes de la main. Nous verrons au chapitre consacré à la voyance où se trouve la véritable origine de ce don étonnant. Les lignes de la main, les jeux de taro ou les boules de cristal ne sont que de simples supports matériels pour une meilleure concentration. Le don de voyance, quand il existe, vient bien d’ailleurs. 

 (1) Il existe des techniques qui s’appuient sur la forme du visage.

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