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CONCLUSION

CHAPITRE 2: Au delà des phénomènes paranormaux

 

            Il existe dit Saint Paul, un don qui les dépasse tous (1).

            Après avoir vu tous les charismes que Dieu peut donner aux hommes, après avoir décrit les pouvoirs peut on imaginer quelque chose de plus grand, quelque chose qui rendrait tout le reste petit? Saint Paul répond ceci: “ Quand bien même je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la CHARITÉ, je ne suis rien. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la Charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la Charité, cela sert à rien ”(2).

            La Charité est cette force, donnée aux hommes, qui permet d’aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de toutes ses forces et d’aimer son prochain comme soi-même. C’est elle, et elle seule qui fait d’un homme un chrétien. Elle est le commencement et le terme de la Bible entière. Elle est la raison qui poussa Dieu à mourir pour nous comme un esclave. Elle est la porte qui ouvre le Ciel. Nous vivrons d’elle pour les siècles des siècles

            La Charité est le plus grand don de Dieu, car, avec elle, Dieu se donne aussi.

            Comment peut-on recevoir ce don?

             Rien de plus simple. Il suffit de se mettre à demander: “ Si quelqu’un frappe à la porte, on lui ouvre ” (3). Dieu ne laisse jamais sans réponse celui dont le cœur est à genoux, et qui l’appelle.

            L’homme qui a le courage d’entreprendre une telle démarche ne sera jamais déçu, même si la réponse n’est pas immédiate.

            Dieu commence par lui donner la foi, s’il ne l’a pas. Pour cela, il lui révèle sa présence. Il peut le faire de multiples manières: miracles, prodiges, signes. Mais la plupart du temps, il se contente de faire connaître sa présence par des grâces sensibles intenses ou douces. Celui qui a, un jour, expérimenté de cette manière la présence de Dieu risque fort de ne jamais l’oublier. Il entre dans l’aventure de la foi qui, s’il est fidèle, le conduira à aimer Dieu et son prochain plus que sa propre vie. Elle le conduira à la Charité, et la Charité le conduira jusqu’à Dieu, contemplé dans le silence.

            La vie contemplative est ouverte à tout homme, quel qu’il Soit: “ Venez à moi, dit Jésus, venez à moi, vous qui ployez sous le poids du fardeau, je vous consolerai ”. Elle est comparable à un mariage, si ce n’est que le bien aimé est Dieu lui-même.

            Comme toute histoire d’amour, elle connaît trois âges. Le premier est celui des fiançailles: comme un fiancé fait la joie de Son fiancé, l’âme du jeune converti trouve sa joie en Dieu. Tout est simple dans ce premier moment, car Dieu dispense à flots des consolations sensibles; La prière est portée sur les ailes du plaisir qu’elle apporte. Dieu semble palpable tant il se rend présent (4).

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(1) I Corinthiens 12, 31;

(2) I Corinthiens 13;

(3) Evangile de Saint Luc 11, 10;

(4) Les adeptes du Nouvel-Age (New-Age), sorte de philosophie religieuse née aux U.S.A., font de ce plaisir psychique le but ultime de leur recherche. Par diverses méthodes de relaxation et de concentration, ils suscitent à volonté un sentiment de bonheur paisible et intense, analogue à celui ressenti dans ce premier âge de la vie spirituelle. Mais, ils l’exaltent et en font leur absolu, stérilisant, par conséquent, toute possibilité d’entrer dans une véritable vie spirituelle. Ils ne sortent jamais d’eux-mêmes.

            Le deuxième âge est celui de l’apprentissage de la fidélité. Tous les couples humains expérimentent ce moment difficile, qui accompagne l’apprentissage de la vie commune. Quand les joies sensibles des premiers moments se terminent, parce qu’elles perdent leur nouveauté, quand la joie de se retrouver ensemble n’est plus assez sensible pour tout porter, il faut apprendre à aimer l’autre pour lui même. C’est à cause de cette épreuve, de ce passage nécessairement difficile que les divorces sont si nombreux dans les jeunes couples.

            Dieu agit de la même façon avec l’homme qui le cherche. A avoir comblé son cœur dans les fiançailles mystiques, il retire petit à petit les grâces sensibles. Il invite son bien aimé à l’aimer pour lui-même, indépendamment de tout plaisir porteur. Il l’invite pour lui montrer sa fidélité. Jésus appelle ce moment la croix: “ Si quelqu’un m’aime, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ” (1). Ce moment peut être terrible, il peut être une véritable nuit obscure. Pourtant, c’est le moment où Dieu est le plus présent à son bien-aimé. Une religieuse vit un jour en rêve sa vie entière. Elle ressemblait à une longue plage de sable. Jésus marchait à coté d’elle, la tenant par la main, et ils laissaient tous deux leurs traces de pas dans le sable. Or, en contemplent les moments qui avaient été les plus difficiles dans sa vie, elle s’aperçut qu’il n’y avait plus qu’une seule trace de pas.

            “ Jésus, demanda-t-elle, pourquoi m’as-tu abandonné dans ce moments où j’avais tant besoin de toi?

            Je ne t’ai pas abandonné, je te portais ”. Comme dans le mariage, celui qui a su être fidèle dans l’épreuve récolte au centuple les fruits de son amour. Les vieux couples, restés unis indissociablement, malgré le bien et le mal qu’ils ont subi, s’aiment plus que dans les moments passionnés de leur jeunesse. Ils ne sont plus qu’une seule volonté, un seul cœur. Ils peuvent recommencer à se tenir par la main.

            De même, dans la vie de Dieu, le troisième âge suit l’épreuve. La croix est la porte de ce qu’on appelle les épousailles mystiques avec Dieu. Il ne s’agit pas du phénomène extraordinaire que nous avons décrit plus haut (2); Il s’agit de la réalité contenue sous ce symbole. Dieu devient l’époux de celui qui l’aime. Il se donne à lui, il se livre et vient habiter son cœur. L’homme se met à avoir des droits sur Dieu, comme dans un véritable mariage. C’est un mystère que je ne peux expliquer. Peut-être comprendrez vous un peu si je laisse parler ceux qui l’ont vécu.

            Sainte Elisabeth de la Trinité fut l’une de ces épouses de Dieu. Elle lui parle, et sa parole vient du don de sagesse:

“ O mon Dieu, Trinité que j’adore.

O mon Christ aimé, crucifié par amour,

Je voudrais être une épouse pour votre cœur.

O Verbe éternel, Parole de mon Dieu.

Je voudrais passer ma vie à vous écouter ”.

Sainte Catherine de Sienne sut qu’elle pouvait tout obtenir de Dieu, puisqu’ils étaient unis à jamais: “ Mon Dieu, je ne quitterai pas vos pieds.

Je ne quitterai pas votre présence,

 Et je ne cesserai de vous importuner

Tant que vous ne m’aurez pas donné ce que je désire pour votre Église ” (3).

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(1) Évangile de Saint Luc 9, 23;

(2) Voir Saint Jean de la Croix;

(3) Voir le chapitre sur les phénomènes mystiques extraordinaires.

            Mieux que toutes les paroles, le silence parle de ce mystère fait pour nous tous.

            Que ce silence de Dieu, qui est plénitude d’amour, qui vaut mieux que tous les phénomènes paranormaux, remplisse votre cœur, jusqu’au jour où nous verrons son Visage, face à face. Jésus exprime ce fait par une histoire très éclairante: “ Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor caché dans un champ et qu’un homme vient à trouver: il le cache de nouveau, s’en va ravir de joie vendre tout ce qu’il possède et achète ce champ.

            Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines: en ayant trouvé une perle de grand prix, il s’en est allé vendre tout ce qu’il possédait et il l’a acheté ” (1).

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(1) Évangile de Saint Matthieu 13, 44.

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