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LE DOIGT DE DIEU EST LÀ

CHAPITRE 3: Les Miracles

 

La Médaille miraculeuse

            A la différence du prodige, le miracle est un acte qui nécessite une puissance supérieure à tout ce qui est créé. Nous avons vu que les anges, qui sont des créatures, peuvent par leur propre puissance réaliser de nombreux prodiges: faire élever une personne dans les airs, la faire parler une langue étrangère, qu’elle n’a jamais apprise, guérir certaines fièvres, cicatriser avec rapidité des plaies, rendre lumineuse un visage etc.

            Tous ces prodiges, et bien d’autres, nécessitent une réelle puissance, mais une puissance limitée: Quand on observe bien chaque phénomène, on s’aperçoit qu’il ne sort pas des lois de la nature. Il se contente de les activer. L’ange possède une telle capacité. Or, il existe des anges bons et des anges mauvais. L’Église, qui connaît l’extrême intelligence du démon, hésite bien souvent à reconnaître une apparition sur la foi d’un tel prodige. Dieu marque son oeuvre par la puissance infinie de son action. Lui peut réaliser un véritable miracle, c’est-à-dire un phénomène qui contredit toutes les lois de la nature, y compris celle de la nature angélique. Les bons anges ont réalisé pour Dieu bien des prodiges qui, malgré tout, ne constituent pas des miracles.

            Quand ils firent s’enflammer devant Moïse un buisson qui ne se consumait pas, quand ils frappèrent d’Egypte de plaies, jusqu’à la mort des premiers nés, quand ils firent traverser la Mer Rouge au peuple juif à pied sec, quand ils lui donnèrent des cailles ou de la Manne à manger au désert, ils ne firent qu’utiliser à bon escient les forces la nature ou leur propre force. Nul besoin dans tous ces cas d’une puissance infinie. De même, plus récemment, ce sont les anges qui donnèrent aux foules de Fatima l’impression que le soleil dansait sur lui-même. Ce n’était qu’une impression, puisque le phénomène ne fut observé qu’autour de ce lieu d’apparition de la Vierge. On peut parler de la même manière de certains saints canonisés.

            L) Quand on peut prouver, en analysant un miracle, qu’il y a eu création, c’est à-dire formation à partir de rien d’une matière nouvelle, c’est que le doigt de Dieu est là. Dieu seul, en effet, a pouvoir de créer ou d’anéantir.

            2) Quand on peut d’autre part, prouver qu’un miracle a nécessité l’appel d’une énergie quasi-illimitée, c’est encore que le doigt de Dieu est là, directement, sans que le ministère des bons anges puisse expliquer quoi que ce soit. Dieu seul a un pouvoir infini.

            Il existe de nombreux miracles de cette sorte, répertoriés par la science et reconnus par l’Église. Sur plusieurs milliers de guérisons obtenues à Lourdes, moins d’une centaine furent reconnue officiellement par l’Église, parce qu’elles sont les seules à satisfaire l’un des deux critères précités. Le cas de Jeanne Frétel est l’un des plus célèbre car il réunit les deux critères.

            Cette jeune fille est arrivée inconsciente à Lourdes, sans même connaître l’initiative de sa famille. Cela exclut à l’avance toute influence psychologique sur sa guérison. Elle n’avait presque plus d’intestin. On avait dû installer au-dessus de son nombril un anus artificiel.

            Au moment où on l’a plongée dans la piscine, elle s’est réveillée, puis elle a eu faim. Sa guérison a été aussi soudaine qu’un éclair. Un mouvement instantané ne peut être produit que par une puissance infinie. Le critère N°2 est donc vérifié.

             On s’est aperçu qu’elle avait retrouvé en cet instant l’intégralité de ses organes. Son intestin était miraculeusement réapparu. D’où vient cette matière ajoutée à son corps? Le critère N°l est, selon toute évidence, vérifié (1). Un certain nombre de guérisons de cette sorte ne peuvent être le fait que de Dieu: les théologies juives, musulmanes et chrétiennes se rejoignent sur ce point: Les prophètes avaient annoncé que le Messie manifestera l’origine divine de son message par les miracles que Dieu ferait en son nom. Quand Jean-Baptiste, enfermé dans sa prison, fit demander à Jésus s’il était le Messie, celui ci répondit: “ Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ” (2).     

 

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(1) A Lourdes, ce n’est donc pas la Vierge elle-même qui réalise les miracles. C’est Dieu qui agit, répondant ainsi à la prière de sa mère.

(2) Voir Evangile de saint Luc 7, 21.

            Un aveugle né, que Jésus avait guéri, proclamait: “ Nous savons bien que jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle de naissance ” (1).

            Un infirmier psychiatrique m’opposait un jour une scène dont il avait été témoin: un de ses malades, atteint d’une grave schizophrénie, en était devenu paralysé. Son corps s’était déformé, il ne bougeait plus ses pieds. Etant un jour avec un de ses collègues, ils parlaient de Jésus. Pour s’amuser, ils crièrent au malade: “ Je te l’ordonne, lève-toi et marche ” (2). Ils eurent alors la surprise de voir le malade se lever et faire pour la première fois deux pas, avant de retomber dans sa prostration.      S’agit-il d’un miracle? Non, bien rien sûr. Le malade en question n’était pas un handicapé moteur, mais un handicapé mental, que maladie avait petit à petit rendu grabataire. Rien ne s’opposa donc organiquement à ce qu’il marche. Son problème était d’ordre psychique, et les infirmiers, en lui donnant un ordre, n’ont fait que stimuler son psychisme. Il n’y a donc pas là de véritables miracles selon les critères 1 et 2. Si le malade avait été paraplégique (moelle épinière sectionnée), et s’il avait marché sur leur ordre il y aurait eu un véritable miracle. On n’a jamais entendu par d’un tel fait, hormis dans les lieux où Dieu est invoqué.

            Il en va de même pour chacun des autres cas énumérés par Jésus. Qu’un aveugle de naissance, dont l’oeil est physiologiquement aveugle voit, c’est un miracle. Qu’un aveugle pour cause de schizophrénie voit à nouveau, c’est une guérison psychiatrique.

            Le cas de la résurrection d’un mort est le plus difficilement imitable, aussi bien pour les hommes que pour les démons. Quand Jésus ressuscite Lazare (3), dont le corps déposé depuis trois jours au tombeau, s’était déjà en partie décomposé ( Il sent déjà affirme Marie sa soeur), il manifeste de façon définitive et absolue à ses contemporains l’origine divine de sa mission. Aucune puissance angélique ne peut faire passer un homme de la mort à la vie.

            L’homme ne peut imiter un tel miracle, par exemple en veillant un homme en coma déposé en hibernation. Le démon, par son pouvoir sur la matière, pourra donner à un cadavre une apparence de vie en bougeant ses membres. Mais jamais il ne réalisera une véritable résurrection comme celle de Lazare. Les grands prêtres juifs, inquiets de ce miracle, décidèrent de supprimer Lazare.

            Un tel projet, dans son machiavélisme, démontre à la foi la lucidité de leur théologie et la grandeur de leur orgueil. Jésus n’hésite pas à qualifier de Blasphème contre l’Esprit Saint.

            La résurrection d’un mort est un miracle marqué de la puissance divine, non parce qu’il répond à la première condition (il n’y a pas dans ce cas de réelle création à partir de rien), mais parce qu’il entre dans la seconde (puissance infinie pour donner vie à un corps décomposé).

            Le cas du Saint ermite libanais Charbel Maklouf, canonisé par le pape Jean Paul II est un exemple typique du critère N°l (4): Au lendemain de la mort du saint, le Père Antoine de Michnich écrit sur le registre du monastère: “ Le 24 Décembre 1898, est mort en Dieu l’ermite Charbel, âgé de 70 ans: Ce qu’il accomplira après sa mort nous dispense décrire sa vie ”. Et déjà l’histoire de la survie commence.

            Dans la nuit même des funérailles, frère Elie vit soudain sortir du tabernacle de la chapelle une lumière qui se déplace vers le tombeau de Charbel. Ce tombeau est situé dans un bâti touchant l’église à l’est. Il est inondé à cause des pluies nombreuses en cette époque.

            Quelques jours plus tard, des bandits s’étant réfugiés dan la montagne voient eux aussi la lumière et frappent au monastère: “ Que se passe-t-il chez vous? ”. Les gens viennent de plus e plus nombreux, attirés par de tels prodiges.

            Les moines décident donc de déplacer le corps. La première exhumation, qui sera suivie de bien d’autres, eut lieu le 15 Avril 1899.

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(1) Évangile de Saint Jean 9, 30;

(2) Évangile de Saint Luc 5, 23;

(3) Évangile de Saint Jean 11;

(4) Voir historia n° 394 bis consacré aux miracles.
Le corps du moine est intact, mais de l’eau et du sang mêlés sortent de son coté et sont mélangés à l’eau du tombeau. Le corps est alors déposé dans un premier cercueil au couvercle de verre non scellé, et exposé dans une cellule du monastère. Il y restera 28 ans, continuant à sécréter de l’eau et du sang, qui obligent constamment les moines à nettoyer le cadavre. Dieu est grand, mais les moines n’apprécient pas qu’il puisse faire miracle en ce lieu. Une nuit, en cachette, on retire le corps de son armoire cercueil et on le monte sur la terrasse du couvent pour que le grand vent du nord le fasse sécher. En été, en plein midi, c’est au soleil brûlant que l’on demande d’agir. Rien n’y fit.

            En juillet 1927, les autorités ecclésiastiques s’émeuvent de L’affluence des fidèles. Elles décident de déposer le corps dans un double cercueil de plomb et de cèdre, lui-même placé dans une excavation creusée dans le mur énorme de l’église. Les moines désormais, peuvent dormir tranquilles. Les ingénieurs les ont rassurés. La pierre, non poreuse, est étanche entièrement.

            Ils le feront 23 ans; 25 Février 1950: Un moine du couve qui balaye la crypte remarque un liquide épais, sanguinolent, qui suinte de la pierre du tombeau. Le 22 Avril, celui ci est ouvert, en présence d’un comité officiel et de médecins venus de la Faculté de Beyrouth. Ils constatent l’intégrité totale du corps. “ Le caractère de ces faits est exceptionnel et inexplicable ” constatent les membres de la commission.

            L’Église catholique finira par reconnaître le miraculeux du phénomène. L’ermite Charbel, béatifié par Paul VI le 5 Décembre 1965, fut canonisé par Jean-Paul II. Comment autrement que par I’action de Dieu l’apparition d’eau et de sang à partir de ce corps, dans des quantités qui en dépasse le poids total. Ce miracle implique une création de matière surajoutée au corps de l’ermite.

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