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LE DOIGT DE DIEU EST LÀ 

            “ Dieu dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ton bâton frappe la poussière du sol, et elle se changera en moustiques dans tout le pays d’Égypte. Aaron étendit la main avec son bâton, et frappa la poussière du sol, et il y eut des moustiques dans tout le pays d’Égypte ”. Les magiciens d’Égypte avec leurs sortilèges firent la même chose, pour faire sortir les moustiques, mais ils ne le purent. Les magiciens dirent à Pharaon: “ C’est le doigt de Dieu ” (1).

            Ce chapitre n’ajoute sans doute rien de nouveau à ce qui a été dit jusqu’ici. Il est cependant important de rappeler à tous ceux qui croient en Dieu les domaines où ils peuvent être certains de la présence de son action. Devant la multiplication des pseudo-prophètes et faiseurs de miracles, qui fondent ici et là leurs Églises personnelles, un discernement est indispensable. L’Église catholique, à chaque fois qu’on lui demande de reconnaître une apparition, demande à Dieu de lui donner un de ces signes dont il a l’habitude de marquer ses messages. La signature de Dieu peut être singée par la technique humaine ou par le démon, mais elle ne peut jamais être imitée.

 

CHAPITRE 1: La conversion du cœur.

 

            Saint Augustin, contemplant la multitude des oeuvres de Dieu, cria: “ C’est un plus grand ouvrage de faire d’un impie un juste que créer le ciel et la terre ” (1).

            La conversion d’un coeur est la première de ces oeuvres qu’aucune autre que Dieu ne peut accomplir, de même que personne d’autre que ne peut créer à partir de rien. Il ne s’agit pas ici de n’importe quelle conversion, celle, par exemple, qui ramène un ami infidèle à son ami. Il s’agit d’une conversion très particulière, d’un niveau qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer sur terre. Il s’agit de cette conversion mystérieuse, surnaturelle, qui fait que, soudain, Dieu est là.

            Dieu présent, Dieu visible, Dieu aimé, voici le fruit extraordinaire de cette conversion là.

            Il s’agit d’une expérience mystique (c’est-à-dire mystérieuse): Elle ne peut-être comprise que par celui qui l’a vécue. Une fois vécue, elle ne peut être décrite que par des mots qui la trahissent. Bien des hommes s’y sont pourtant essayés. Saint Jean de la Croix s’est écrié: “ C’est une vive flamme d’amour ”. Sainte Thérèse lui répondit: “ C’est comme un torrent d’eaux vives, qui jaillit en éternité ”. Un pauvre paysan confiait au Curé d’Ars: “ Je l’avise, et il me parle ”. C’est sans doute ce petit paysan, mort et oublié depuis longtemps, que nous devons la plus belle description de cette mer veille. En effet, au-delà du feu qui remplit le cœur de celui qui la vit, tant l’amour est intense, au-delà de l’eau qui jaillit, tant la joie et la paix qui l’accompagnent sont uniques.

            Le feu, l’eau, l’amour, la paix, ne sont que des effets, quelques uns de ces nombreux effets de l’unique cause: la présence de Dieu.

            Celui qui, une seule fois, a eu le privilège de goûter cette Présence, ne l’oublie jamais. Le temps aura beau passer avec son usure, les péchés auront beau s’accumuler, et en rendre lointain le souvenir, il restera toujours, quelque part au fond de l’âme, une nostalgie du Bonheur unique touché un jour.

            Celui qui, ayant compris du premier coup la valeur de ce don s’efforce de lui rester fidèle, a la surprise de voir sa soif de Dieu augmenter, s’enfler au fur et à mesure qu’il s’approche de lui, au point de mettre son coeur en flammes, de lui donner envie du Ciel. Cet amour est irrésistible: il rend ivre, comme un vin nouveau et intarissable, et dont on ne se lasse jamais. C’est lui qui donne aux convertis l’envie de prier sans cesse, de faire de leur vie une messe, tant ils ont soif de recevoir le Seigneur; C’est lui qui précipite vers les monastères, comme par un appel, une vocation irrésistible; C’est lui qui anime les apôtres, les prosélytes, qui voudraient tant lui faire partager: “ Je suis venu allumer un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il brûle déjà ” (2); C’est lui qui fait aimer ses amis et même ses ennemis comme des frères, au point de susciter des Mère Thérèsa, des Vincent de Paul.

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(1) Commentaire sur Saint Jean 14, 12;

(2) Voir Evangile de Saint Luc 12, 49.

            Cette expérience est à la base de toute vie surnaturelle. Elle est parfois violente, à la manière de saint Paul, parfois douce et paisible, à la manière de la plupart. Mais elle est toujours là. Sans elle, on peut être chrétien par tradition familiale ou politique, par peur de la mort ou par raisonnement intellectuel (à la manière de pascal dans son pari), mais on n’est pas chrétien par la foi.

            Or, une telle conversion est nécessairement un don de Dieu. Nul ne peut la provoquer à volonté, tant dieu est inaccessible. Elle constitue le plus grand des phénomènes paranormaux, tant par sa hauteur que par ses effets sur la vie entière. Il est aussi impensable pour un homme d’imaginer la simple possibilité de cette présence de Dieu, qu’à un aveugle de naissance de représenter un lever de soleil.

            Ce qui est à la fois merveilleux et terrible, c’est que dieu la donne à qui la désire, dès qu’il trouve un cœur de bonne volonté qui appelle. C’est merveilleux, car la porte de la vie surnaturelle est ainsi ouverte à tout le monde. Nul n’est exclu des trésors innombrables dont elle n’est que les prémices. Cela peut aussi être terrible, quand l’âme, ainsi touchée par Dieu, ne trouve pas un “ bon berger ” pour l’aider à aller plus loin sur le chemin ainsi ouvert, si elle ne trouve pas un prêtre ou un chrétien expérimenté pour la guider.

            Bien des hommes se sont pour cette raison perdus dans l’illuminisme, ont été happés par des sectes.

            L’expérience religieuse, qui est à la base de la conversion peut donc être donnée à tout le monde. Elle ne nécessite aucun entraînement, aucun exercice spirituel. Elle est un pur don de Dieu, comme la foi, qui est son premier effet: Celui qui a touché la présence de Dieu est prêt, dans la mesure de l’intensité de cette expérience, à croire tout ce que Dieu lui enseigne. Il croit non seulement parce qu’il sait, dès ce premier moment que Dieu existe réellement, mais aussi parce qu’il sent que Dieu est bon et ne peut le tromper.

            Il ne tient qu’à lui de marcher sur la voie ainsi ouverte, la voie d’un amour unique qui a conduit bien des hommes et des femmes là où ils n’auraient jamais pensé aller: la sainteté (1).          Laissons parler un instant l’un des plus grands saints, des plus grands apôtres de la vie surnaturelle. Saint Séraphim de Sarov disait: “ Tu cherches quel est le but de la vie chrétienne. Tu as demandé et on t’a répondu d’aller à l’Église, de prier, de vivre selon les commandements de Dieu, de faire le bien. Tel, disait-on était le but de la vie chrétienne. Et bien, moi, je te dis: la prière, le jeûne, les veilles, et autres activités chrétiennes, ne sont que des moyens. Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l’ACQUISITION DU SAINT-ESPRIT DE DIEU" (2).

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