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Où l’on parle des anges, des démons et des esprits des morts           

CHAPITRE 7: Les apparitions

 

            Comme pour tous les phénomènes prodigieux, il est plus fréquent d’avoir affaire à des illusions ou à des réalités. Les psychologues et les psychiatres ont de nombreux exemples dans leurs dossiers.

            Une simple frayeur par exemple, peut transformer une inoffensive créature en un monstre effrayant. Bien des légendes superstitieuses sont nées par ce truchement. Au plan psychiatrique, on connaît de mieux en mieux ces formes de maladie qui suscitent de véritables hallucinations visuelles et auditives.

            Certains psychiatres, poussant jusqu’au bout ce qu’ils ont observé dans leur métier, n’hésitent pas à faire de Jeanne d’Arc avec ses voies une illuminée. Il est bien évident qu’ils vont trop loin. L’Église de son côté, reconnaît la réalité de certaines apparitions. Leurs origines peuvent être encore une fois multiples. Avec le domaine des apparitions nous avons donc un nouveau chapitre de la merveilleuse complexité du monde, dans un nouveau domaine où le discernement des esprits est indispensable.

            Quand l’Église se trouve obligé d’enquêter sur une nouvelle apparition, sa première attitude est la méfiance. Elle doit s’efforcer de rejeter tout ce qui est supercherie; C’est pourquoi elle ne reconnaît jamais une apparition sans que Dieu l’ait confirmée par un miracle indiscutable, un miracle dont l’origine est nécessairement divine (1). On peut en effet singer une extase, mais pas un véritable miracle. L’Église doit aussi s’efforcer de rejeter ce qui n’est qu’un effet d’une psychologie déséquilibrée. Elle n’hésite pas pour cela à faire appel aux spécialistes de ce domaine de qui elle attend des certificats de santé mentale. Presque tous les voyants des apparitions jusqu’ici reconnus sont passés par là et c’est une bonne chose.

            Mais elle sait qu’il peut exister des apparitions réelles dont l’origine n’a pourtant rien de divine. Elles peuvent être soit naturelles, soit d’origine démoniaque. Certains parapsychologues pensent que des hommes particulièrement doués sont capables, par la seule puissance de leur imagination, de matérialiser les images qu’ils ont dans la tête. Les ectoplasmes font parties de ces apparitions fantomatiques.

            En 1920, des expériences furent tentées avec le concours du médium polonais Franck Kluski. Homme d’une grande intelligence, instruit et polyglotte, écrivain et poète, il se prêta avec le plus grand dévouement aux vérifications scientifiques. Kluski avait besoin d’être dans un état de demi-transe. Il restait donc moitié conscient mais le moindre effort d’attention active faisait aussitôt cesser les phénomènes. Dans la demi-obscurité de la pièce, on voyait alors apparaître des formes fantomatiques, parfois des corps entiers parfois des membres (main, visages etc). Le but de l’expérience était d’obtenir des moulages des membres matérialisés, suivant un procédé inventé en 1875; On dispose, à proximité du médium, un baquet rempli d’eau très chaude sur laquelle surnage une couche de paraffine liquéfiée. Si une main ectoplasmique plonge dans le baquet, elle ressort couverte d’une mince couche de paraffine qui se solidifie rapidement au contact de l’air, puis, se dématérialisant, elle abandonne sur la table le gant de paraffine ainsi formé. Ils ont une très fine épaisseur, inférieure à un millimètre. Ils sont d’une fragilité extrême et les expérimentateurs devaient le manier avec de grandes précautions pour les remplir de plâtre et obtenir un moulage.

            L’ensemble des conditions de contrôle excluaient toute possibilité de fraude. On obtint de cette manière plusieurs “ mains ” de plâtre, comportant tous les détails anatomiques (plis de la peau, sillons, lignes et ongles). Toutes les tentatives faites par les moyens les plus divers pour obtenir ces gants de paraffine.

            L’ectoplasme est une forme matérielle faite par la condensation de l’air ou à partir d’une écume sortant de la bouche du médium. Elle ne survit pas à la fin de la transe et se désintègre immédiatement.

            L’origine naturelle des ectoplasmes a été mise en doute par certains. Leurs arguments ont du poids parce qu’ils ont remarqué que de tels phénomènes ne se produisaient pas sans une évocation préalable des esprits. Il n’en demeure pas moins qu’ils ne subsistent qu’en se nourrissant de l’énergie du médium, ce qui semble témoigner de leur lien avec l’homme.           

            L’ange peut, quant à lui, apparaître sans qu’il soit nécessaire de faire appel à un médium. Saint Thomas s’est efforcé d’étudier les multiples façons dont le démon pouvait apparaître. Ses conclusions sont étonnantes et elles sont confirmées par des exemples tirés de toute l’histoire de l’Église. Nous avons déjà montré la facilité avec laquelle le démon pouvait se manifester dans le spiritisme: En frappant des coups (langage codé), en déplaçant un verre vers des lettres pour former des mots, en inscrivant une voix sur un magnétophone, une image sur une cassette vidéo, en apparaissant dans des songes. Le Moyen-Age connaissait la possibilité de manifestations encore plus directes. Les cas d’apparitions physiques du démon, sous forme humaine ou animale, sont fréquemment attestés. La Bible elle-même décrit l’apparition de l’ange Raphaël (qui n’est pas un démon) sous forme humaine à Tobie.

           

 (1) Voir chapitre sur les miracles.

            Saint Thomas d’Aquin montre que les anges, par leur puissance naturelle, sont non seulement capables d’agir sur l’imagination de l’homme et apparaître dans sa tête, mais aussi d’assumer un corps visible de l’extérieur. Il peut donc y avoir de véritables visions corporelles des anges. Il ne s’agit bien sûr pas d’un corps vivant (hormis cas de possession) mais d’un corps apparent, parfois fait de lumière (donc impalpable) parfois fait par la synthèse de matières qui le rend palpable et lui donne l’apparence d’un corps vivant. Il ne s’agit que d’une apparence, comme le confirme l’ange du livre de Tobie: “ Tu as cru me voir manger, mais ce n’était qu’une apparence ” (1). L’ange comme le démon ont le pouvoir d’apparaître sous la forme ou’ils désirent. Sainte Bernadette, à Lourdes, savait que le démon se déguise parfois en un ange de lumière. C’est la raison pour laquelle dans sa foi toute simple, elle s’efforça de vérifier la sainteté de l’apparition en lui lançant de l’eau bénite (é), en faisant son signe de croix. Elle savait que le démon fuit de tels gestes où Dieu est présent.

            La théologie traditionnelle attribue la plupart des apparitions réelles au ministère des anges bons ou mauvais. Quand, dans la Bible, Dieu se rend visible, il laisse aux anges habituellement le soin de façonner une image qui Symbolise son invisibilité. Quant aux apparitions de saints ou de morts, elles sont, avec la permission de Dieu, soutenues par les bons anges qui sont là pour pallier à l’incapacité naturelle de tout homme mort à se rendre visible.

            Dans ma famille, qui n’a pourtant rien de chrétienne, on raconte plusieurs cas d’apparitions de ce genre et il me parait bien difficile de mettre en doute la parole des intéressés.

            Une grand-mère fut témoin de l’une d’elle. Elle avait eu la douleur de perdre son premier mari en 1914 après 6 mois d’un mariage d’amour brisé par la guerre. Presque 20 ans après ce drame, un homme la demanda de nouveau en mariage. Elle hésitait dans son désir de rester fidèle à ses souvenirs. Un soir, alors qu’elle s’occupait de soins domestiques, elle eut l’impression d’une étrange présence derrière elle, une présence douce et réconfortante. Se retournant, elle vit la main de son premier mari ou plutôt elle la reconnut à l’alliance caractéristique qu’elle portait. Elle perçut en elle sa voix qui lui disait: “ Ne t’inquiète pas. Vis ! Je te protégerai toujours ”. Ce genre d’expérience n’est pas exceptionnel même s’il semble que Dieu les réserve avant tout aux humbles.

            Seule la Sainte Vierge et Jésus peuvent apparaître par leur propre puissance, puisque, selon la foi catholique, ils sont actuellement au ciel avec leur corps physique. Cependant leurs corps ne se trouve pas dans le même état que le notre. Il est glorifié, c’est-à-dire puissamment élevé par Dieu au-dessus de tout ce que nous pouvons imaginer. Il est entièrement soumis à leur volonté. Ceci explique que la vierge n’apparaisse pas toujours avec le même visage, la même couleur de cheveux. Elle adapte sa beauté à ce qu’elle veut dire et au goût de ceux à qui elle apparaît. Elle apparaîtra noire en Afrique et blanche en Europe.

            Parmi les multiples apparitions de la Vierge Marie ou de Jésus, l’Église ne reconnaît donc que celles qui offrent les trois critères de certitudes déjà décrits (conformité avec l’évangile, fruits spirituels positifs, miracle divin pour confirmer).

            La toute dernière apparition de la Vierge reconnue date de 1973: Elle eut lieu au Japon à Akita. Une statue de la vierge, faite dans un tronc de bois, se mit à pleurer devant le regard ébahi d’un couvent de religieuses. L’évêque fut vite appelé et il constata le prodige. Lui-même fit appel à des autorités scientifiques qui vinrent avec leurs instruments. Ils passèrent la statue aux rayons X sans y détecter le moindre trucage. Ils analysèrent les larmes “ qui apparaissaient sur les yeux sans qu’aucun pore n’ait pu être descellé et montrèrent qu’ils s’agissaient bien de larmes humaines; elles contenaient même des cellules lacrymales mortes. Les scientifiques conclurent à l’existence d’un phénomène inexplicable. Aux yeux de l’évêque, ce miracle notoire ne venait que confirmer la vérité des déclarations d’une soeur, qui prétendait depuis deux ans recevoir des messages de la Vierge Marie. Voici l’un des messages reçus par Soeur Agnès (13/10/l973): “ Ma fille bien-aimée, écoute bien ce que je vais te dire maintenant et transmets-le à ton supérieur. Comme je l’ai annoncé précédemment, si les hommes ne se convertissent pas, le Père laissera tomber sur toute l’espèce humaine un grand châtiment. Sans aucun doute, ce sera une punition terrible, plus grave que le déluge, telle qu’on en a encore jamais vu. Le feu tombera du ciel. Par ce châtiment, une grande partie de l’humanité sera anéantie. Les prêtres mourront comme les fidèles. Les hommes qui seront épargnés connaîtront de telles souffrances qu’ils envieront ceux qui sont morts.

 

            Alors la seule arme oui restera sera le rosaire et le signe laissé par le Fils (le signe de la croix).

            Chaque jour, récitez la prière du rosaire. Avec la prière du rosaire, priez pour les évêques et pour les prêtres. L’action du démon a pénétré jusque dans l’Église. Les cardinaux se dresseront contre les cardinaux, les évêques contre les évêques. Les prêtres qui m’honoreront seront méprisés, vilipendés, combattus par leurs confrères. L’autel, l’Église seront saccagés. L’Église sera remplie de gens à compromission. Par l’action du démon, beaucoup de prêtres et de religieux abandonneront leur vocation. Le démon s’acharnera tout spécialement contre ceux qui seront offerts au Père. La perte de beaucoup d’âmes est la cause de ma douleur. Si les péchés continuent à se commettre et dépassent la mesure actuelle, même le pardon du péché finira par disparaître.

            Avec courage, transmets ce message à ton supérieur. Récitez beaucoup de rosaire. Moi seule, je puis vous sauver encore des malheurs qui s’annoncent. Quiconque mettra sa confiance en moi sera sauvé ”.

            Cette dernière phrase du message a passablement indisposé quelques théologiens du Japon. Comment peut-on appuyer sa confiance sur Marie? Va-t-elle prendre la place de Jésus et de Dieu? C’est pourtant bien simple, il ne s’agit pas du tout de prendre la place du christ, il s’agit seulement de reconnaître la médiation toute-puissante de Marie, voulue par le Ciel (1).

            Le message est donc parfaitement catholique, sa portée est hautement spirituelle puisqu’il ne fait qu’inventer à la prière et à l’humble obéissance à l’Église.

            Confirmé par le miracle des larmes, l’Église par la voix de Monseigneur Jean Ito Shojiro, évêque de Niigata, ne pouvait que confirmer l’authenticité de cette apparition mariale. Il mit dix ans pour se prononcer, dix ans d’une enquête précise et sérieuse. Toutes les hypothèses furent passées en revue, depuis celle d’une faculté exto-plasmique (2) de sœur Agnès, en passant par un prodige démoniaque. Aucune de ces hypothèses ne put résister à l’analyse théologique.

 

 (1) Commentaire du Père J.M. Jacq;

(2) Un des nombreux phénomènes provoqués par les séances de spiritisme.

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