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Où l’on parle des anges, des démons et des esprits des morts           

CHAPITRE 5: la voyance

 

            Une voyante est une femme qui prétend pouvoir connaître ce qui habituellement nous est inconnaissable. En les fréquentant, on s’aperçoit qu’il existe plusieurs niveaux que toutes n’atteignent pas. Certaines se contentent de raconter à leurs clients leur passé et leur état présent. Elles ne découvrent sans doute rien de franchement nouveau mais cette faculté n’en est pas moins étonnante. Si une telle voyante est par surcroît douée d’un bon sens psychologique, elle ne manquera pas d’avoir des clients qu’elle arrache à la psychiatrie habituelle ou même au confessionnal. D’autres voyantes vont plus loin et se disent capables d’annoncer des événements à venir, parfois d’une manière générale (exemple: vous risquez de briser votre mariage si vous continuez ainsi), parfois d’une manière extrêmement précise ( exemple: le 6 juillet vous perdrez un être qui vous est cher).

            D’autre, enfin, n’hésitent pas à donner des nouvelles de personnes déjà décédées, comme si elles entraient en contact avec le monde des morts: voici le témoignage d’un homme, âgé de 53 ans, à la suite de son passage chez une voyante: En arrivant chez elle, j’avais enlevé mon alliance et j’avais passé des vêtements inhabituels chez moi pour ne lui laisser aucun moyen de déduire ses affirmations de ma tenue extérieure. Elle pratiquait la voyance sans s’aider d’aucune boule de cristal ni jeu de taro. Elle commença à me dire des choses sur mon passé et sur ma situation actuelle avec une justesse qui me laissa interloqué.

            Elle se mit ensuite à me parler d’un procès qui effectivement me causait beaucoup de soucis en m’annonçant que les choses s’arrangeraient d’ici deux mois (ce qui fut en partie le cas). Mais ce qui me frappe le plus, ce fut quand elle se mit à me parler de mon père. Il faut dire que mon père est mort il y a 5 ans, après avoir fait beaucoup de mal à moi et à ma Femme. Elle me dit qu’elle voyait mon père, que là où il était, il souffrait beaucoup et qu’il me demandait pardon.

            Elle conclut notre entretien en m’exhortant à beaucoup prier pour lui car il en avait besoin et même à faire dire des messes. Elle me demanda 100 francs pour la consultation, en 1980) ce qui me parut très honnête de sa part. Je suis resté marqué par sa rencontre ”.

            Un tel témoignage est positif mais c’est loin d’être le cas pour tous. Une jeune femme raconte: “ J’étais depuis quelque temps angoissée pour mon avenir professionnel. Je m’inquiétais aussi pour mon mariage qui avait des hauts et des bas. A peu prés a la même période, on me donna dans le métro une carte où un homme se présentait comme “ grand voyant, extralucide, diplômé d’une école de parapsychologie ”. J’y allais en me disant que cela ne pourrait pas me faire du mal. J’entrais dans une pièce décorée de draperies et de sculptures africaines. Il y avait de l’encens qui brûlait sur e coté ce qui donnait à la pièce l’aspect d’un temple. L’homme était un africain, habillé d’une robe de son pays. Je commençais par lui raconter mes soucis en lui demandant s’il pensait que l’avenir arrangerait tout pour moi. L’homme fit alors des gestes et prononça des paroles qui ressemblaient à un rite religieux. Il m’affirma que quelqu’un me voulait du mal et avait lancé contre moi un envoûtement. Il donna une date qui me parût correspondre avec le début de mes soucis. J’étais impressionnée. Il me promis de me tirer d’affaire grâce à l’aide des esprits. Il me demanda de revenir trois jours plus tard et qu’il me donnerait alors un talisman. Je revins, il me le donna en me réclamant 12000 francs. J’étais tout émue par le climat qui régnait dans la pièce et je n’osais refuser. Je lui donnai 3 chèques de 4000 francs en lui disant de les tirer à intervalle d’un mois. Quinzes jours plus tard, l’homme avait tiré les 3 chèques et quand je voulu le retrouver, il avait changé d’adresse. Je fis analyser le talisman. C’était une fiole remplie de sucre en poudre ”.

            Nous avons là le récit d’une escroquerie de la pire espèce. Beaucoup de pauvres gens se font prendre a l’hameçon de ces milliers de faussaires qui courent les grandes villes. Leur habilité est grande: ils savent à l’avance qu’il existe deux types d’hommes qui viendront les voir: les curieux et les angoissés. Les premiers représentent une faible promesse de gains car ils ne sont pas prés à pousser leur vice jusqu’à dépenser des sommes folles. Les seconds font un gibier de choix: il suffit de les préparer psychologiquement et d’appuyer un peu sur le levier de leurs angoisses en l’attribuant à des forces occultes. Une telle technique est connue depuis toujours par les sorciers africains qui maintenaient de cette manière des tribus entières sous leur dépendance. On ne peut donc que conseiller la prudence.

            Mais à coté de cette majorité d’escrocs qui profitent du marché de l’occulte, l’Église et la Bible affirment l’existence d’un véritable don de voyance. Certains voyants racontent à leurs clients leur passé et leur présent uniquement. Un tel phénomène ne nécessite pas toujours l’aide d’autre chose qu’un simple don naturel. Au début de cet ouvrage, nous avons parlé de la télépathie. Habituellement, elle ne va pas plus loin que la simple intuition féminine capable de ressentir les états d’âme. Certaines femmes savent discerner immédiatement un cœur angoissé ou une intention malsaine. Beaucoup plus rarement, la télépathie permet de pénétrer dans l’imagination de l’interlocuteur et d’y extraire ses pensées. Rien n’empêche donc qu’elles puissent aussi pénétrer dans la mémoire sensible, organe du cerveau où sont entreposés les souvenirs.

            Si, ajouté à un tel don, la voyante possède un sens aiguë de la déduction, elle pourra conseiller ses clients pour leur vie future et exercer son talent pour leur plus grand bien: exemple: “ si vous continuez ainsi, vous vous risquez de briser votre mariage ”. Il n’y a aucune objection à aller voir une telle femme, de même qu’il n’y en a pas à aller se faire conseiller par un psychologue.

Malheureusement, les voyantes de cette sorte, pour mieux attirer le client, ont souvent l’habitude d’entourer leur charisme naturel de tout un environnement mystérieux. Il s’agit d’un défaut bien regrettable car il peut conduire vers des formes de superstitions. La superstition est un mal car elle rend dépendant de causes qui n’existent pas.

            Certaines voyantes annoncent à leurs clients leur futur, d’une manière si précise qu’on a du mal â croire qu’elles le font par simple déduction psychologique. Exemple: “ Le 6 juillet, vous perdrez un être qui vous est cher ”. J’ai eu la chance de rencontrer un moine membre d’une communauté bénédictine, qui avait pratiqué la voyance dans sa jeunesse. Son témoignage me parait important pour éclairer le problème.

            “ Je devais avoir 16 ans. J’entrais dans un magasin pour y faire des courses quand je fus abordé par une femme qui m’affirma sentir en moi la présence d’un fluide particulièrement fort. Elle me dit qu’un tel don était rare et que, si je voulais, je pourrais l’utiliser pour faire le bien. Intrigué, je décidais de la revoir. Elle m’enseigna chez elle le maniement du jeu de tarot et de ses symboles. Mais elle finit par m’avouer que les cartes ne constituaient pas la voyance, qu’elles n’étaient qu’un support pour la concentration. Elle m’apprit que le vrai don de voyance venait d’un contact avec les esprits qu’il fallait que j’essaie d’établir, ce qui me serait facile grâce à mon fluide.

            Je m’aperçu très vite en effet de la présence de quelque chose de nouveau en moi. Quand je me préparais à tirer les cartes, tout en invoquant les esprits, il passait dans ma tête des images claires, des sortes de flashs très net. Très souvent, je voyais une petite fille, habillée à la mode 1900. Parfois, elle me semblait nimbée de lumière, d’autrefois couverte de sang. Comme une obsession, une scène revenait sans cesse. Je voyais cette petite fille marchant sur le trottoir au bras de sa mère. Un fiacre passait et la renversait. J’entendais alors un cri horrible: “ Olga, Olga ”. Je n’ai jamais cherché à me renseigner sur cette Olga mais j’ai constaté plusieurs fois les conséquences de sa présence. Quand je tirais les cartes à des gens, il me venait des images les concernant qu’il me fallait interpréter. Parfois c’était facile. Un jour, un couple vint me Voir. Je vis nettement l’image de l’homme avec une autre femme au lit. J’en déduisis qu’il la trompait et c’était juste. Une autre fois, je vis l’image d’un grand vase en terre, une sorte de vasque de jardin. La vasque tombait et écrasait un enfant. J’étais alors en consultation avec une femme. Je lui racontais ma vision, incapable de l’interpréter. Elle me dit avoir effectivement deux grandes vasques dans son entrée. Quinze jours plus tard, je reçus un appel téléphonique de sa part. Elle me remerciait chaudement. Intriguée par ma vision, elle avait aussitôt fait sceller les vases de son entrée. Or elle venait ce matin de retrouver son jeune fils à l’intérieur de l’une d’elle. Si les vasques n’avaient pas été attachées, l’enfant les aurait renversées en grimpant et Dieu seul serait ce qui serait arrivé.

            Au fur à mesure que les années passaient, mes visions se faisaient plus obsédante. Je rêvais d’Olga même la nuit. Un ami religieux, à qui j’avais demandé conseil, me demanda d’arrêter. Il me mit en garde contre les dangers de telles pratiques. Il m’assura de sa prière. Je cessais donc de pratiquer la voyance et ses obsessions disparurent ”.       

            Comment expliquer ce phénomène? Faut-il admettre l’intervention de l’esprit de cette jeune morte, Olga? Nous avons répondu à cette question dans le chapitre consacré à l’état des hommes après la mort.  

            Une chose parait nette: nous avons affaire à un véritable don de voyance puisque des événements futurs ont été annoncés. Un esprit semble se manifester au médium, c’est-à-dire à un homme doué de dispositions physiques favorables.            

            Le phénomène est à rapprocher de celui du spiritisme par plusieurs points: son point de départ est le même. Des rites doivent être pratiqués (ici se sont des cartes) accompagnés de l’invocation d’un esprit. Les conséquences en sont analogues: Il existe de véritables prédictions mais elles s’accompagnent d’effets secondaires négatifs comme des obsessions ou des cauchemars. De tout cela, nous sommes obligés de conclure que cette forme de voyance n’est autre qu’un spiritisme déguisé. L’ange trompeur, là encore, met son pouvoir intellectuel au service de celui qui le désire. La plupart du temps, le médium l’évoquer en toute innocence (1), sincèrement persuadé d’avoir affaire aux esprits des morts. Pourtant, avec toute la tradition catholique, nous devons admettre l’existence d’un phénomène de voyance d’origine démoniaque, qu’il faut juger exactement comme nous l’avons fait tout à l’heure pour le spiritisme. Ses dangers sont les mêmes et la Bible en interdit strictement la pratique: Moise écrit “ qu’on ne trouve personne parmi vous qui s’adonne à la divination, par la magie, qui consulte les évocateurs et les devins. Toutes ces choses sont en abomination à Yahvé ” (2).   

            Comment reconnaître un voyant de cette espèce? En général, il est obligé d’accompagner ses séances par des rites très particuliers: Boule de cristal, cartes de e tarots, observation du café, des lignes de la main (3), bref des pratiques rituelles bien étrangères aux grandes religions révélées. Le démon aime s’entourer de tels sacrements pour deux raisons: D’une part il imite en cela l’Église quand elle honore Dieu. Le démon n’hésite pas à se faire adorer comme Dieu, si cela lui permet d’éloigner les hommes du vrai Dieu. D’autre part, il arrive à faire croire aux hommes que ce sont ces pratiques magiques qui leur permettent de connaître l’avenir, les plongeant ainsi dans la superstition.

            Comme dans le spiritisme, le démon donne parfois de vraies prophéties de deux manières: Quand il s’agit d’un événement prévisible, il se contente de se servir de son intelligence, quand il s’agit d’un accident imprévisible (lié au hasard) il s’efforce d’en provoquer la réalisation par sa puissance naturelle.

             Il nous reste maintenant à parler d’une troisième forme de voyance, celle qui trouve son origine dans les bons anges ou même en Dieu. De la même manière que les démons, les anges bons peuvent connaître l’avenir (dans une certaine mesure quand ils cherchent à le découvrir par eux même et parfaitement quand Dieu le leur révèle). Mais à la différence des démons, ils ne se servent pas de ce pouvoir pour séduire les hommes et mieux les détruire. Ils ne l’utilisent que pour leur bien, dans une entière soumission à la volonté de Dieu.

 (1) C’est donc de la magie blanche...

(2) Deutéronome 18, 5 à 10;

(3) Ils ne s’agit là que de signes, il ne faut pas conclure trop vite (voir les lignes de la main).

 

La Bible témoigne de l’existence d’un tel don de voyance (1). Dans le peuple Juif, le rôle des voyants était officiel et reconnu. Les rois les consultaient souvent, surtout avant une bataille et leur intention était pure puisqu’ils cherchaient ainsi à prendre leurs ordres de la bouche même de Dieu. Chacun savait différencier un voyant de Dieu d’un voyant du démon: Tout d’abord, les méthodes n’étaient pas les mêmes. Le voyant ou prophète de Dieu ne cherchait jamais par des pratiques magiques mais attendaient humblement la venue de l’ange. Bien au contraire, les nécromants appelaient les esprits par des prières rituelles et des sacrifices. Cette attitude de foi humble est caractéristique du véritable homme de Dieu.

            D’autre part, toute prophétie venue de la part de Dieu était signée par cette expression, mille fois reprise dans la Bible: “ Parole de Yahvé ”. Aucun voyant n’aurait osé faire le blasphème d’attribuer à Dieu ce qu’il savait venir d’ailleurs (2). Sur ce dernier point, le livre des nombres (3) nous donne un témoignage de la plus haute importance. Il existait à cette époque un grand prophète du démon appelé Balaam. Il était connu et craint car il était aussi un sorcier: ses malédictions s’accomplissaient toujours pour ceux qu’il maudissait. Sachant cela, le roi Balaq le fit venir afin qu’il maudisse le peuple d’Israël mais Dieu intervint et ne le lui permit pas. Le sorcier Balaam fut donc intérieurement contraint de bénir au lieu de maudire:

“ Oracle de Balaam, fils de Béor,

Oracle de celui qui écoute les paroles de Dieu.

Il obtient la parole de Dieu et ses yeux s’ouvrent.

Que tes tentes sont belles, Jacob

et tes demeures Israël (4) ”.

            Cette prophétie, sortie pourtant de la bouche d’un sorcier, est signée par Dieu.

            Le Nouveau Testament témoigne lui aussi de l’existence de la voyance d’origine positive. Saint Paul parle du charisme de prophétie (5). Dans l’Église des premiers siècles, c’était un véritable ministère qui s’exerçait à la messe, en présence de toute la communauté.

            De nos jours, le charisme de prophétie revient en force. Il se manifeste dans les nouvelles communautés dites charismatiques. Ces communautés s’efforcent de vivre a la manière des premiers chrétiens et elles redécouvrent, aussi bien dans le monde catholique que protestant, la puissance prodigieuse des bons anges et surtout de l’esprit de Dieu. Mais le charisme de prophétie se manifeste encore davantage dans les apparitions de la Vierge. En ce qui concerne les prophéties du futur, l’apparition la plus connue est sans doute celle de Fatima. Si on analyse le message, donné par la Vierge en Juillet 1917, on s’aperçoit qu’il s’est entièrement réalisé. La guerre prendra fin bientôt (1 an plus tard). Mais si on ne cesse pas d’offenser Dieu, une autre bien pire, se déclenchera sous le règne de Pie XI (ce pape fut élu en 1922 soit 5 ans plus tard. Son règne s’acheva en 1939). Lorsque vous verrez une nuit éclairée d’une lumière inconnue, sachez que c’est le signe suprême que Dieu vous donnera pour vous faire savoir qu’il va punir le monde pour les crimes qu’il a commis ( au sujet de cette lumière étrange, voir les journaux du 26 Janvier 1938). Cette punition sera la guerre, la faim et la persécution (1939-1945).

            Pour l’empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon coeur Immaculée et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs par le monde provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église ( l’URSS fut la première nation officiellement athée, depuis octobre 1917. Elle n’a cessé de répandre son athéisme matérialiste, jusqu’à l’élection de Gobatchev).

 

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(1) Voir par exemple I Samuel 9, 9: allons chez le voyant: on disait autrefois voyant pour désigner le prophète;

(2) Moïse, dans le Deutéronome profère cette menace au nom de Dieu: “ Si un prophète a l’audace de dire en mon nom une parole que je n’ai pas ordonnée de dire et s’il parle au nom d’autres dieux, il mourra ” (Deutéronome 18, 20);

(3) Nombres 23;

(4) Nombres 24, 4;

(5) Voir le chapitre sur la prophétie et I Corinthiens 10, 12 et 13, 2. 

Beaucoup de bons seront martyrisés. Le Saint Père aura beaucoup à souffrir; Plusieurs nations seront anéanties (holocauste Juif, Tzigane et Polonais; Ici se situe le troisième secret de Fatima, non encore divulgué par le Saint-Siège). Mais enfin mon cœur Immaculé triomphera. Le Saint Père me consacrera la Russie qui se convertira et il sera concédé au monde un temps de paix (consécration réalisée solennellement par Jean Paul II, en union avec tous les évêques du monde le 13 mai 1982 à Fatima) (1).

            Devant la grande précision de cette prophétie qui dévoile en quelques mots les principaux problèmes politico-religieux du vingtième siècle, on comprend le désir de beaucoup de connaître le troisième secret de Fatima. Une telle prophétie ne peut venir simplement de la Vierge ou des anges. Elle donne trop de détails sur des événements futurs et contingents pour ne pas venir de Dieu (2).

            Le charisme de prophétie existe encore dans l’Église, reçu par des hommes et des femmes de la part des anges et de Dieu. Comment reconnaître de tels voyants et voyantes? L’Église nous donne quelques signes qui, s’ils ne permettent pas de conclure entièrement, ne sont pas moins nécessaire au discernement. Le charisme de prophétie, étant donné par Dieu ou par les anges au moment où ils le veulent, ne peut être provoqué â volonté par le voyant. Celui-ci peut s’y disposer [méditation, prière, encens ou comme le faisait le prophète Elisée (3), écoute de musique] mais il ne peut le provoquer. Ainsi, chez un voyant de Dieu, il n’y a ni boule de cristal, ni invocation des esprits. Jamais un tel homme ne forcera le ciel â dévoiler ses secrets.

            Nous pouvons discerner un deuxième signe de l’origine positive du charisme par ses effets: tout don charismatique donné par Dieu conduit à Dieu. Si une séance de voyance provoque cet effet (désir de prier, de mieux aimer son prochain), c’est que Dieu est certainement là. Toutefois, rappelons encore que l’ange des ténèbres se déguise parfois en ange de lumière (4).

            Un troisième signe peut-être significatif: Les voyants de Dieu ne se font très peu payé, parfois pas du tout. Ils savent en effet que les biens venus du Seigneur ne se vendent pas. S’ils demandent de l’argent c’est ce qui leur faut pour vivre (car tout ouvrier mérite son salaire). Ils ne spéculent pas sur leur charisme sous peine de voir Dieu et ses anges se retirer immédiatement et à jamais.

            La Bible nous donne enfin un quatrième signe d’une valeur bien plus importante. Dans le Deutéronome, on peut lire la phrase suivante: “ Comment saurons nous qu’une parole prononcée par un prophète, n’a pas été dite par Dieu?

            Si un prophète a parlé au nom de Dieu et que sa parole s’accomplit pas, alors Dieu n’a pas dit cette parole là. Le prophète a parlé avec présomption ” (5).

            Ce signe, malheureusement, ne permet pas de discerner la valeur d’une prophétie concernant un événement futur qu’après sa réalisation. Il a par contre l’avantage de manifester avec clarté la vanité de certains mouvements religieux qui appuyant leur autorité sur de prétendu prophètes. Les témoins de Jéhovah hésitent à parler de leurs origines historiques et pour cause: Les prophètes qui fondèrent ce mouvement religieux (Charles Russel (1873), Joseph Rutherford (1919) ) ont prévu la fin du monde pour 1874 puis 1914. Ils ont annoncé ensuite le retour d’Abraham pour 1925. De si cuisants échecs ont fini par calmer en partie de tels prophètes sans pourtant les faire s’interroger sur la valeur de leurs contacts avec Dieu.

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(1) Il existe bien d’autres prophéties données par la vierge et parfois reconnues par l’Église. Voir par exemple: Anna Maria Turi: pourquoi la Vierge apparaît-elle aujourd’hui? Felin 1968;

(2) Voir le chapitre sur la prophétie;

(3) Voir II Rois III, 15;

(4) Voir la question sur le spiritisme;

(5) Il ne concerne d’ailleurs que ce qu’on appelle les prophéties de prédestinations (celles qui sont données par Dieu sans condition) et non les prophéties de menaces ou de promesses conditionnelles comme celles-ci “ Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez ”. Voir le chapitre sur la prophétie.

Les témoins de Jéhovah, lecteurs soumis à la Bible (c’est du moins ainsi qu’ils se présentent) ont eu vite fait de mettre de côté cette parole biblique du Deutéronome qui s’applique bien à eux.

 

 

            A l’inverse, il nous faut citer ici la valeur exceptionnelle de certaines prophéties faites par les saints. Sainte Odile écrit aux VII siècles à propos de la seconde guerre mondiale:

 

LA PROPHÉTIE DE SAINTE ODILE

 

"Ecoute, écoute, ô frère. J’ai vu la terreur des forêts et des montagnes. L’épouvante a glacé les peuples. Il est venu le temps où la Germanie sera appelée la nation la plus belliqueuse de la terre. Elle est arrivée l’époque où surgira de son sein le guerrier qui entreprendra la guerre du monde et que les peuples en armes appelleront l’Antéchrist, celui qui sera maudit par les mères pleurant, comme Rachel, leurs enfants et ne voulant ne pas être consolées.

            Le conquérant partira des rives du Danube. La guerre qu’il entreprendra sera la plus effroyable que les humains auront jamais subi. Ses armées seront flamboyantes et les casques de ses soldats seront hérissés de pointes qui lanceront des éclairs pendant que leurs mains brandiront des torches enflammées.

            Il remportera des victoires sur terre, sur mer et jusque dans les airs, car on verra ses guerriers ailés, dans des chevauchées inimaginables, s’élever jusque dans le firmament pour y saisir les étoiles afin de les projeter sur les villes et y allumer des grands incendies.

            Les nations seront dans l’étonnement et s’écrieront: “ D’où vient sa force? ”.

            La terre sera bouleversée par le choc des combats: les fleuves seront rougis de sang, et les monstres marins eux-mêmes s’enfuiront épouvantés jusqu’au plus profond des océans.

             Les générations futures s’étonneront que ses adversaires n’aient pu entraver la marche de ses victoires.

            Des torrents de sang humain couleront autour de la montagne, ce sera la dernière bataille (ultima pugna).

            Cependant, le conquérant aura atteint l’apogée de ses triomphes vers le milieu du sixième mois de la deuxième année des hostilités, ce sera la fin de la première période, dite de victoire sanglante. Il croira alors pouvoir dicter ses conditions.

            La seconde partie de la guerre égalera en longueur la moitié de la première: Elle sera appelée tempus diuitionis, la période de la diminution. Elle sera féconde en surprises qui feront frémir les peuples.

            Dans la troisième période, tous les peuples spoliés recouvreront ce qu’ils ont perdu et quelque chose de plus: La région Lutèce sera sauvée elle-même à cause de ses montagnes bénies et de ses femmes dévotes. Pourtant, tous auront cru à sa perte, mais les peuples se rendront sur la montagne et rendront grâce au Seigneur.

            Car les hommes auront vu de telles abominations dans cette guerre que leurs générations n’en voudront plus jamais.

            Malheur pourtant encore à ceux qui ne craignent pas l’Antéchrist, car il suscitera de nouveaux meurtres. Mais l’ère de la paix sous le feu sera arrivée et l’on verra les deux cornes de la lune se réunir à la croix, car en ces jours, les hommes effrayés adoreront Dieu en vérité, et le soleil brillera d’un éclat inaccoutumé."

 

Les grands prophètes de Dieu manifestent leur origine divine par le témoignage d’une vie sainte et par des miracles. Les voyantes modernes peuvent être discernées selon les mêmes critères. Mais la meilleure façon, la façon la plus prudente, permettant d’être certain qu’on a affaire à un voyant qui ne fera pour nous que la volonté de Dieu, c’est certainement de demander conseil à l’Église. Chaque diocèse possède un prêtre spécialisé dans ces questions. L’exorciste du diocèse est normalement au courant. Il est alors tout à fait permis, avec son accord, d’aller consulter Dieu par ses voyants. Aucun mal ne peut en résulter, bien au contraire. Dieu et ses anges nous connaissent parfaitement et sauront dire les paroles qu’il nous faut.

            La curiosité est souvent déçue lors de telles séances. Mais les fruits spirituels ne déçoivent jamais du témoignage donné au début de ce chapitre.

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