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Pourquoi ce livre?

 

L’Eglise est concernée

         Le problème des phénomènes paranormaux concerne l’Eglise au plus haut point. Fondée par Jésus-Christ il y a 2000 ans, elle trouve ses racines dans des civilisations parmi les plus anciennes, celle du peuple Juif, celle de la Mésopotamie et celle de l’Egypte. Elle a hérité de ces nations, de leur épopée millénaire, le livre de l’Ancien Testament* qui, tout comme l’Evangile, foisonne de récits rapportant des phénomènes extraordinaires. Les maîtres du judaïsme avaient déjà élaboré une théologie très précise qui permettait de discerner ce qui était divin. L’Eglise, par saint Paul en particulier, a pris à son compte beaucoup de ces connaissances et y a ajouté les lumières nouvelles données par le Messie.

 

            L’Eglise catholique parle donc des phénomènes paranormaux et elle en parle souvent avec précision. Elle en parle davantage que les autres Eglises, en particulier protestantes car elle n’appuie pas sa connaissance sur la seule Ecriture Sainte, mais aussi sur la tradition des plus grands saints et théologiens, sur la confirmation des papes et des conciles. Elle ne le fait pas seulement dans un but intellectuel, dans son désir d’approfondir sa connaissance de l’admirable beauté de la création. Elle le fait aussi dans un but pastoral, pour aider concrètement chaque homme qui, pour une raison ou une autre, se trouve confronté à ce genre de phénomène.

 

            Le problème des phénomènes paranormaux concerne donc l’Eglise au plus haut point. Et l’Eglise, depuis sa fondation, s’est efforcée de donner aux hommes les moyens pour en discerner la nature. Pour s’en convaincre il suffit de parcourir les grands textes édités depuis 2000 ans à commencer par l’Evangile, les actes des Apôtres, les Pères de l’Eglise, en passant par les grands théologiens comme saint Augustin, saint Thomas d’Aquin. Les papes eux même se sont souvent intéressés au problème, et pour cause: l’Eglise demeure un lieu de miracles. Mais il reste à discerner quel miracle vient de Dieu. Saint Paul disait: “ Discernez les esprits, n’imposez pas trop vite les mains... ”. Les longues enquêtes précédant la canonisation d’un saint, la reconnaissance d’une apparition, aboutissent souvent à des dossiers où l’on parle de lévitations, d’extase et de charismes multiples.

 

Les lacunes théologiques actuelles sont dommageables à la vie chrétienne

 

            Il est dommage de constater que ce domaine est laissé à l’abandon depuis 30 ans. Parce que la nature a horreur du vide, ces sujets deviennent le piédestal dont profitent les sectes pour répandre leurs enseignements. Elles se donnent une autorité quasi-divine sur leurs adeptes, en expliquant avec autorité l’origine des phénomènes qu’elles prennent à leur compte. Parfois elles arrivent même à réaliser devant témoins des merveilles qui suscitent l’admiration. Les sectes ont bien compris la logique du merveilleux, elles qui appuient souvent leur doctrine sur de prétendus miracles ou apparitions. Elles ne font en cela qu’imiter Jésus qui, multipliant les guérisons, disait aux foules: “ Si vous ne croyez pas, croyez à cause de mes oeuvres”.[1]

 

Pendant ma formation, un professeur de théologie commentait un passage bien connu de l’Evangile[2] à propos d’un exorcisme du Christ: “ Jésus venait d’aborder en barque au pays des Génésariens lorsque vint à sa rencontre un homme de la ville possédé par des démons. Depuis longtemps il ne portait pas de vêtements; Il n’habitait pas non plus dans une maison mais dans les tombeaux. Voyant Jésus, il se mit à vociférer, tomba à ses pieds et dit d’une voix forte: que me veux-tu, Jésus, fils de David? Je t’en prie ne me tourmente pas. Jésus en effet prescrivait à l’esprit de sortir de cet homme. Car, à maintes reprises, l’esprit s’était emparé de lui. On le liait alors pour le garder, avec des chaînes et des entraves, mais il brisait ses chaînes et le démon l’entraînait vers les solitudes. Jésus lui demande: Quel est ton nom? légion répondit-il parce que beaucoup de démons étaient entrés en lui. Et ils le suppliaient de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme. Or il y avait un troupeau considérable de porcs en train de paître dans la montagne. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans les porcs. Il le leur permit. Ils sortirent donc de cet homme, entrèrent dans les porcs et du haut de l’escarpement se précipita dans le lac et s’y noya ”. Le professeur, avec autorité, expliqua qu’on avait ici un cas typique de maladie psychologique, que métaphoriquement l’Evangile se plaît à appeler un démon, et que Jésus en bon psychanalyste a su guérir. Après réflexion, je me suis dit que ce professeur niait tout caractère supra-naturel, malgré l’évidence des faits. Ce professeur relègue aux catacombes de l’obscurantisme moyenâgeux bien des trésors de l’Eglise.                   

A l’inverse, je me souviens d’une mère de famille qui enseignait la catéchèse dans une paroisse. C’était une femme de foi, dotée d’un sens aiguë de la prière et avide de se former en théologie. Or, elle avait acheté un livre qui lui paraissait de grande autorité car écrit par un prêtre, le Père Brune. Il y exposait l’expérience extraordinaire faite par lui: celle de la communication avec les morts. Ce prêtre, célèbre par ses divers passages à la télévision, montrait qu’on pouvait contacter un esprit et que celui-ci avait le pouvoir de répondre en direct, en inscrivant son image sur un écran de télévision ou sa voix sur une bande magnétique. C’est une expérience fabuleuse que celle-ci, où un témoin direct de l’au-delà raconte ce qu’il vit. C’est aussi une expérience très séduisante.

 

            Devant certains propos étranges tenus par cette catéchiste, je lisais le livre. Je fus d’abord admiratif devant la grande foi du Père Brune, sa confiance d’enfant. Je fus ensuite étonné de voir que bien souvent son attitude n’était pas: “ Je crois en Jésus et en toutes les vérités qu’il nous a révélées par son Eglise ” mais “ Je crois en vous, esprits, et en la plupart des enseignements que vous me donnez, du moment que vous êtes unanimes à les supporter ! ”. Je fus enfin inquiet de voir apparaître diverses doctrines étonnantes, passionnantes mais conduisant le père Brune dans un chemin bien éloigné de la foi catholique.

 

            Devant l’attitude opposée d’un professeur de théologie qui n’ose plus croire aux esprits de peur d’être pris pour un naïf et d’un prêtre qui croit en tout car il a vu un esprit apparaître, je me suis demandé ce que pouvait bien faire un chrétien avide de connaître ou même un homme de la rue désireux de savoir ce que croient les chrétiens. La plupart des émissions télévisées ou radiophoniques ne donnent qu’un seul point de vue sur le sujet, celui du merveilleux. Le jeu est davantage d’attirer l’audience que d’établir une véritable recherche, exposant les faits, les critiquant à l’aide d’une méthodologie scientifique ou philosophique, et exposant l’opinion officielle des diverses religions

 

             Si la clef de la connaissance a été de nos jours cachés pour certains ou perdue par d’autres, il est malgré tout urgent, face à la montée des nouvelles religiosités, de rappeler ce que les plus grands saints de l’Eglise catholique, ce que les plus grands théologiens ont toujours constamment enseigné. Il existe bien sûr des phénomènes paranormaux nouveaux, spécifiques au vingtième siècle et dont personne n’a parlé. J’essayerai alors de donner mon opinion personnelle en précisant à chaque fois lorsque je ne parle qu’en mon nom. Je pense par exemple au phénomène des O.V.N.I, apparu après la guerre de 1939-45 et qui sera étudié selon une approche qui n’engage que moi.


[1] Evangile de saint Jean 14, 11 ;

[2] Evangile de saint Luc 8, 26 à 33 ;