Arnaud
DUMOUCH
(version
21-03-2002)
La grande guerre de l’islam
A Médine, les
musulmans étaient pauvres et humbles.
Puis le prophète
Muhammad reçut l’ordre divin de faire la
guerre vers La Mecque.
Fondée sur le
glaive, c’est par le glaive retourné contre lui
que l’islam fera
l’apprentissage de l’humilité
pour son salut
éternel
Les mots marqués de *
sont définis dans l’index du vocabulaire en fin d’ouvrage.
Le mardi 11
septembre 2001, la réalité a dépassé l'imaginable. Pour tenter de trouver des
explications à ce cataclysme, les lecteurs américains se sont rués sur un
spécialiste en catastrophes, Nostradamus. Les «Prophéties» sont devenues un
véritable best-seller, raconte le «New York Times» dans son édition du mardi
18 septembre. Le prophète français du XVIème siècle y aurait déjà
prédit l'ascension de l'Allemagne nazie, l'explosion de la navette Challenger
ou l'épidémie du Sida. Alors, pourquoi pas l'attaque des Twin Towers du World
Trade Center? C'est en tous cas la rumeur qui se répand sur l'internet. Les
prophéties de Nostradamus ont malheureusement un grand défaut. Elles sont si
obscures qu’on peut tout leur faire dire.
La France avait
faillie être la première victime des avions suicides. A chaque fois que nous
passons devant la Tour Eiffel, nous nous rappelons qu’elle pourrait ne plus
être là. N’était-elle pas le but des terroristes islamistes de l’airbus d’Air
France en 1995?
Il est intéressant
de regarder ce que ressentait la communauté musulmane à l’approche de l’an 2000[1].
Nous sommes, à notre corps défendant, au cœur des évènements du 11 septembre.
Il y avait là un des cas les plus étonnants de fascination pour l'an 2000. A
l’approche de cette date, un climat de malaise grandissait dans les terres
d’islam, le sentiment vague d’être à la veille d’évènements importants, voire
eschatologiques. Un universitaire américain, David Cook, vient de leur
consacrer une étude approfondie dans la revue Middle East Quarterly. Les
musulmans ont leur propre calendrier, basé sur la lune et prenant pour point de
départ l'Hégire*, l'émigration à Médine* du Prophète Muhammad et de ses
premiers disciples. Selon ce comput, l'an 2000 de l'ère chrétienne n’était pour
nous que la banale année 1421. Pourtant de nombreux auteurs ou théologiens
musulmans reprenaient dans des livres, des articles de journaux, voire même des
sermons prononcés en pleine mosquée, les angoisses occidentales autour du
deuxième millénaire. Sayid Ayoub, un auteur égyptien à succès, n'a pas écrit
moins de six livres sur la question depuis 1987. Deux autres Égyptiens, Mohamad
Izzat Arif et Mohamad Issa Daoud, l'ont imité depuis le début des années
quatre-vingt-dix. C'est le cas également d'un Soudanais, Bashir Muhamad
Abdallah, d'un Palestinien, Bassam Djirar, et d'un Jordanien, Sayid Hawwa.
Leurs théories, qui passionnent l'opinion publique, suscitent des débats
interminables. Plusieurs théologiens de la grande université islamique du
Caire, Al-Ahzar, les ont réfutées en partie ou ont au contraire renchéri sur
leurs propos.
L'idée maîtresse de
ces spéculations musulmanes, c'est que l'an 2000 du calendrier chrétien doit
marquer le début du Règne du Mal, sous la conduite d'un personnage diabolique,
le Dajjal. On reconnaît sans peine le
thème apocalyptique de l'Antéchrist, intégré à l'islam depuis fort longtemps,
comme beaucoup d'autres thèmes d'origine chrétienne.
Mais la
particularité des théories actuelles, c'est qu'elles voient le Dajjal comme un Juif et qu'elles font de
la création de l'État d'Israël et de la puissance d'une Amérique soumise au
pouvoir des Juifs, les signes avant-coureurs de sa venue. En d'autres termes,
la version musulmane de la panique de l'an 2000 est une formidable mise en acte
de la foi musulmane sur l’eschatologie*. Et effectivement, en regardant avec
attention les prophéties de Muhammad, on ne peut qu’être frappé par leur étonnante
concordance.
Nous sommes visiblement
devant une nouvelle phase de l’histoire de l’humanité. Elle concerne cette fois
au premier chef Israël et l’islam. Mais le 11 septembre a rappelé violemment
aux nations occidentales, originellement chrétiennes, qu’elles sont éminemment
concernées. Elles le sont au plan de la guerre. Elles avaient trop oublié
qu’elles l’étaient depuis plus de 10 ans par le martyre constant de musulmans
et de chrétiens pauvres, incapables de se défendre, du fait du réveil d’une
forme violente de Djihad* (guerre
sainte) islamiste Wahhabite*. Mais cela concernait l’Algérie, le Soudan,
l’Égypte, l’Indonésie, les Philippines, le Pakistan.
La foi musulmane
est-elle vraiment concernée par ces évènements? Comment regarder tout cela avec
des yeux de croyant? Qu’en dit l’eschatologie* de notre prophète Muhammad?
Sommes-nous effectivement devant la réalisation d’une nouvelle étape de
l’Histoire Sainte? Pour répondre à toutes ces questions, il est clair qu’il ne
faut pas se contenter d’une vague étude sentimentale. Il faut se référer à
toute la Révélation et argumenter chaque thèse.
Avant de parler de
cette grande guerre dont il est possible de sentir l’imminence et qui a été
enflammée par les Arabes Wahhabites au nom d’Allah, il faut se souvenir de
notre origine, de notre foi, de notre espérance. Il me faut mettre les choses
au point. Ce livre n’est pas écrit par un islamiste Wahhabite. Je considère au
contraire, et je le prouverai, que cette forme d’islam, née au XVIIIème
siècle sur la terre sainte d’Arabie, est la pire hérésie imaginable. Elle
risque d’entraîner l’islam tout entier à sa perte.
Notre religion[2] donne une
explication totale du mystère des mystères, celui de la souffrance et de la
mort. Il n’est pas possible de comprendre quoi que ce soit à l’islam et aux
événements que nous vivrons dans le futur sans connaître la raison et l’origine
de tout. Comment comprendre la fin si l’on ne connaît pas le début?
Allah marque tout ce
qu’il crée par la patte de l’humilité. Tout être finit par apprendre l’humilité
sur la terre, y compris les religions, pour une raison unique: Toute la création est liée à un projet,
dont il faut exposer maintenant les grandes lignes. Il veut donner à ceux dont l’attitude lui plait, le bonheur du paradis.
« Avant que le
monde ait été créé, depuis toute éternité, il existe un Être unique, une
personne infinie. Il vit totalement heureux, comblé par sa propre nature[3]. Deux qualités peuvent résumer la vie d’Allah: la
grandeur et la miséricorde. Il est le Créateur. Il est donc infiniment
grand et Tout-puissant. Mais il comprend la petitesse de ses créatures et
n’exige pas d’elles l’impossible pour leur donner ce qu’il vise pour elles.
C’est cela, la miséricorde.
Allah était mystérieux puisque, tout en étant
parfait, n’ayant besoin de personne, il décida de créer des êtres différents de
lui. Dans son éternité, il conçut le projet suivant: faire partager
l’existence, la vie et le bonheur à d’autres êtres; Créer de nombreuses
personnes, dotées d’intelligence et de liberté, et les introduire, après un
test sur leur fidélité, à un autre monde de bonheur et d ‘équilibre. Il
n’y avait aucune autre raison à l’action de Dieu que la générosité. Il
préparait pour ceux qui le mériteraient à ses yeux, des jardins de délice, une
telle profusion de beauté, de bonté, qu’il est impossible ici-bas de les
décrire[4].
Mais il convient de faire ici une remarque
importante. Dieu ne désirait pas créer un paradis où chaque personne serait
perdue dans son bonheur individuel et dans sa reconnaissance envers Allah. Son
idée était de créer une Oumma*, c’est-à-dire une communauté immense vivant dans
l’adoration et la reconnaissance envers sa personne et sa libéralité. Ce serait
ainsi une fête éternelle où des milliards d’êtres en paix réciteraient la même
prière, le dikrh, le Rappel d’Allah, cinq fois par jour. (Soubhannallah!
Hamdoulillah! Allahouakbar!). C’est pourquoi, Dieu décida de faire de
l’histoire de ses créatures spirituelles une Histoire Sainte dirigée vers ce
but unique. Dieu agit. Il créa d’abord les anges, de purs esprits sans corps.
Il créa aussi des êtres intermédiaires dotés d’esprit et d’un psychisme (vie
sensible) mais dépourvus de chair. Ce sont les “Djinns*“. Puis il créa les
hommes et les femmes, êtres spirituels et physiques. Anges, djinns et hommes
étaient faits pour servir[5] Dieu et pour recevoir, en échange, une part de
bonheur capable de combler tous leurs désirs.
Cependant, et c’est justice, pour que ces hommes et
ces communautés humaines entrent dans le jardin d’Allah, il était nécessaire
qu’elles deviennent comme il faut face à lui. Deux qualités essentielles
résument ce que Dieu attendait de ses créatures.
1-L’humilité:
parce qu’il est tout-puissant, Allah attend que l’homme le reconnaisse en
vérité, tel qu’il est, à savoir le Maître et le Seigneur. Cette qualité de
l’adoration s’appelle l’humilité[6]. Lorsqu’un musulman adore Dieu tout en s’exaltant
dans son cœur, tout en se prenant pour le centre du monde, il ne plait pas à
Allah. Ici se trouve la clef de bien des mystères de notre existence.
“ Nul ne peut mériter le jardin de Dieu sans se faire tout petit comme un
serviteur” Ainsi parlait Issa ibn Maryama*, Jésus[7]. A cause de la grandeur et de l’infini puissance de
Dieu, n’importe quelle humilité ne suffit pas. Il faut une totale conscience de
son propre néant devant la Majesté, un total dépouillement de toute recherche
de soi-même. En se prosternant cinq fois par jour devant Dieu, tout musulman
devrait avoir compris au terme de sa vie que le moindre orgueil empêche
l’entrée dans le jardin de Dieu, car ”Dieu est ce qu’il est”. Ceci est vrai non
seulement pour les individus, mais pour l’humanité dans son ensemble et aussi
pour l’Oumma.
2- La
miséricorde. Dieu n’ignore rien des péchés immenses des hommes, musulmans
ou non. S’il avait laissé parler sa vérité, il aurait depuis longtemps effacé
de la terre toute trace de l’humanité. Loin d’agir ainsi, il patiente avec son
Oumma. Il ne détruit ni les musulmans ni les autres hommes mais les prend en
miséricorde. Il leur laisse le temps de changer et se sert des bonheurs et des
malheurs de leur vie pour les préparer à le reconnaître[8]. C’est pourquoi il attend que l’homme agisse comme
lui, à savoir de manière miséricordieuse. Il n’aime pas l’homme au cœur dur,
celui qui condamne sans faire un procès, qui détruit sans chercher à comprendre
et sans considérer son propre péché. Au nom de Dieu, le Miséricordieux, la
miséricorde est la deuxième qualité que Dieu aime en ses fidèles.
Quand, à l’heure de la mort, un homme arrive doté de
ces deux qualités, il est certain qu’il voit le salut. Qu’il soit musulman ou
non, il reçoit de la part de Jésus le Messie, serviteur de Dieu, la prédication
de l’islam. Tout homme juste ne peut alors que confesser alors que Dieu est
l’unique Dieu et que Muhammad est son prophète. Il est alors introduit dans le
jardin des délices qui avait été préparé pour lui[9].
C’est pourquoi, afin
de laisser le temps de découvrir leur misère aux communautés humaines,
musulmanes ou autres, Allah décida de les faire transiter par un devenir
terrestre, par une gloire puis une décadence, par la mort enfin. Tout cela
constituait une série d’étapes purificatrices. Toutes étaient marquées par la
souffrance[10]. Ce temps, par tout
ce qu’il était, devait servir d’école de la vie.
Le fait que
l’humilité et la miséricorde[11] soient les qualités
essentielles de Dieu permet de comprendre toutes les actions scandaleuses de
Dieu, en particulier son apparent abandon de certaines Communautés musulmanes
sans cesse frappées de maux et de persécutions. Dieu abaisse les puissants et
relève les humbles, afin que devenus humbles, ils entrent au paradis éternel.
Afin de former le
cœur de l’homme, Dieu choisit de le faire passer par la vie terrestre[12]. Ce qui la
caractérise le plus est l’expérience de la souffrance et du silence de Dieu.
Qu’on le veuille ou non, cela peut conduire les hommes à découvrir leur
petitesse. Et la petitesse est une disposition à être béni par Allah, le
Tout-Puissant... Tout ce que subissent les hommes, tous ces maux qui nous
frappent, tout cela était permis et voulu par Dieu pour que le plus grand
nombre possible soit sauvé.
On peut distinguer
trois sortes d’hommes et trois sortes de musulmans :
1- Les orgueilleux: Quand il se trouve face à un homme,
une Oumma ou une religion au cœur
dur, fière d’elle et orgueilleuse, Dieu la laisse vivre comme elle le désire.
Il lui permet de goûter un certain temps les fruits séduisants de l’arbre de
l’orgueil. Puis il lui en fait récolter les épines, la solitude, les
souffrances, la vie insensée et la mort. Il se cache et refuse d’expliquer son
but à ceux qui sont frappés par le malheur, jusqu’au désespoir. Il attend
qu’ils échouent. Alors, tôt ou tard, ils tendent les bras vers le ciel vide.
Ayant touché le fond de la misère, humilié, l’homme se met à désirer de tout
son être une explication, un Sauveur. Ainsi, à travers cette souffrance, l’orgueil
est écrasé et est disposé à comprendre un début d’humilité et un besoin
d’amour...
Cette première phase
est la plus terrible car elle conduit, du fait du silence de Dieu, au désespoir
devant la mort. Elle est décrite par la Bible des Juifs jusqu’à l’heure de la
vocation d’Abraham. Oussama Bin Laden et sa fin misérable sont le symbole de
ces musulmans orgueilleux et de cette éducation terrible d’Allah sur eux.
2- Les justes: Lorsque Dieu trouve un homme humble,
conscient de sa misère, il le laisse aussi passer par la souffrance.
L’expérience montre que le malheur frappe tout homme. Cet homme y répond
différemment. Il supplie qu’on vienne le sauver. « Y-a-t-il quelqu’un là-haut, qui entendent nos prières?[13]» Alors, souvent, Dieu
répond. Il promet un Sauveur. Mais il ne l’envoie pas tout de suite pour que la
soif du salut s’approfondisse. Orgueilleux, l’homme devient plus humble. Ainsi,
insensiblement, à travers ces souffrances, le cœur de l’humanité mûrit vers une
humilité plus grande et un plus grand désir d’amour. A l’heure de la mort,
losque l’islam est prêché à ces juste, il est certain qu’ils sont sauvés.
Cette deuxième phase
est symbolisée par les musulmans peu pratiquants et peu conscients de leur foi.
Certains sont humainement justes mais très seuls dans un monde dont ils n’ont
pas vraiment compris le sens. Ces justes subissent les mêmes souffrances au
cours de leur vie que les « mauvais». Elle est la phase de la foi et de
l’espérance.
3- Les saints[14]: Enfin Dieu sauve. Il
le fait lui-même, par un moyen merveilleux, tel que chacun peut s’écrier:
« Vraiment, Dieu est unique et il est miséricordieux! » Lorsque le Message
du Coran entre profondément, avec toutes ses implications, dans le cœur d’un
homme, il l’épanouit. Il lui fait découvrir le but de la vie et des
souffrances. C’est la phase du vrai Dieu de nouveau révélé, celle qui a
commencé depuis plus de trois mille ans avec Abraham. Mais Dieu ne supprime pas
pour autant les souffrances de la vie, ni son silence. Le musulman saint meurt
comme tout homme. Il peut perdre un enfant et en souffrir comme le païen. C’est
que, à travers ses souffrances, il lui est possible de transformer son cœur
vers plus d’humilité et de miséricorde, vers une humilité et une miséricorde
davantage conscientes de ce qui les finalise, le paradis. Le croyant musulman
peut le faire avec plus d’intensité car il sait où il va et ce qu’il fait sur
terre.
Bien
des hommes contemporains vivent des premières et deuxièmes phases, selon la
profondeur de la révélation religieuse reçue. En effet, tant qu’il demeure de
l’orgueil, Dieu agit selon l’ordre de la première phase.
Le
fait que l’humilité et la miséricorde soient les qualités essentielles de Dieu
permet de comprendre beaucoup d’actions scandaleuses de Dieu, en particulier
son apparent abandon des hommes sur la terre. Le mystère de l’islam, de ses
réussites et de ses échecs, en fait partie… Selon les étapes de son histoire et
la pureté de ses membres, cette religion est figurée soit par l’homme pervers
(les islamistes fanatiques sont certainement ici), soit par le juste (ainsi en
est-il des musulmans humbles mais peu religieux), soit par le saint.
Tel est le résumé profond de notre foi et de notre
morale. C’est simple et c’est lumineux. Nous avons reçu de répandre ce Message
dans le monde entier. L’un des moyens de l’apostolat est le Djihad. Le principe de la guerre sainte
(ou "Djihad") n'est pas
l'invention récente d'une poignée d'extrémistes vivant en Afghanistan. Le
principe de la guerre sainte est inhérent à l'islam, avant tout parce qu'il est
inscrit dans le Livre par excellence de l'islam, le Coran. Mais surtout parce
que la guerre sainte est juste. Nous
montrerons comment il est possible, même à un non-musulman, de le comprendre.
Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quelle guerre sainte. Le djihad n’est pas n’importe quoi. Tout
n’y est pas permis, ce que sont loin de comprendre les extrémistes actuels. Il
y a une spiritualité du djihad, un
but à viser.
Laissons parler un théologien musulman[15] : «On attribue
généralement à la notion de Djihad un
sens belliciste; elle se traduit par "guerre sainte", à savoir le
recours aux armes dans le but de proposer la foi islamique et d’imposer une
juste morale humaine. L'acception militaire du terme fait partie effectivement
de la doctrine islamique comme d'ailleurs de celle des autres religions avec
une nuance. Dans le christianisme, Jésus semble s’y opposer[16]: «Rengaine ton glaive; car tous ceux qui
prennent le glaive périront par le glaive.» Certes, au Xème et
XIème siècles, les croisades conduites par le christianisme avaient
bien des motivations religieuses. La reconquête de l'Espagne ne se fit pas sans
effusion de sang au nom de l'Église catholique à une époque où les institutions
mises en place par l'islam respectaient les différents cultes et sauvegardaient
les personnes et les biens des gens du Livre. Mais aucun texte du Nouveau
Testament n’encourage à la guerre[17]. Au contraire en
islam, le Djihad*, est sanctifié et
encouragé explicitement par le Coran* et les Hadith*, pas seulement de manière défensive. Sourate 9, 29: «Combattez ceux qui ne croient ni en Allah
ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit
et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le
Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après
s'être humiliés.»
Le Coran distingue
quatre sens du mot djihad. Un «catéchisme musulman officiel», édité par la
Grande Mosquée de Paris[18], les définit de
manière très claire:
1- Le Djihad contre les non croyants
(mécréants) et les belligérants par la force, les biens, la langue et le cœur.
Le Prophète dit: « Combattez les
polythéistes en vous servant de vos biens, de vos personnes et de votre
langue. »(Ahmed, Abou Daoud & Nassa’i)
2- Le Djihad contre les pécheurs musulmans.
Il est de même de la lutte contre les pervers, par la main, la parole et le
cœur. Le Prophète dit: « Quiconque
constate un fait répréhensible doit le corriger en recourant à la force. S’il
en est incapable, qu’il intervienne par la parole. S’il en est encore
incapable, qu’il le réprouve en son for intérieur. Le dernier stade est le plus
faible de la foi. » (Moslim)
3- Le Djihad contre Satan en repoussant
ses insinuations perfides et les passions qu’il pare à nos yeux. Dieu dit: « Que Satan vous subornant, ne vous
leurre pas au sujet de Dieu. » (31,
Loqman. 93)
« Satan est votre ennemi juré, traitez-le comme
tel. »(35, Les Anges. 4)
4- Le Djihad contre soi-même, consiste à
s’astreindre à approfondir ses connaissances religieuses, à les mettre en
pratique, à les transmettre, à combattre ses abus et à les éviter. La lutte
contre soi-même est l’ultime Djihad*
et c’est ainsi qu’on l’appelle.
Le mérite du Djihad et de la mort en martyr pour la
Cause de Dieu est exprimé en termes nets dans le Coran et dans les Hadith* authentiques du Prophète qui
font du Djihad l’œuvre la plus
méritoire et l’acte de dévotion le plus distingué. Dieu dit: « Dieu a acheté aux croyants leur vie
et leurs biens. En échange, Il leur a accordé le Paradis, en foi de quoi ils se
battront pour Sa Cause: Ils tueront et se feront tuer. Une promesse solennelle
leur a été faite par Dieu, dont la Thora[19], l’Évangile et le Coran se portent témoins. Quel
autre que Dieu ferait plus honneur à Sa promesse? Réjouissez-vous, croyants de
votre engagement. C’est le comble du succès. » (9, Le Repentir - 111)
« Dieu aime ceux qui combattent pour Sa
Cause, en rangs serrés, tel un édifice compact » (41, Le Rang- 4)
« Croyants! Vous indiquerais-je un négoce
qui soit propre à vous épargner un douloureux tourment? C’est croire en Dieu et
en Son Prophète et combattre pour Sa Cause, y allant de vos biens et de vos
personnes. Tel est votre intérêt si vous pouvez le comprendre. Si vous le
faites, Dieu vous pardonnera vos péchés et vous accueillera dans des jardins
baignés d’eaux vives et vous aurez, pour séjour, d’agréables demeures au
Paradis d’Aden. Tel sera le triomphe suprême. » (41, Le Rang- 10 - 11-
12)
A propos des martyrs tombés
pour Sa Cause, Dieu dit: « Ne crois
surtout pas que ceux qui sont tombés pour la Cause de Dieu soient morts. Ils
sont bien en vie auprès de Leur Seigneur, recevant de Lui leur substance,
heureux de tant de bienfaits reçus de Dieu. » (3- Famille d’Omran, 169)
Les Docteurs de l’islam, surtout depuis qu’ils se
sont installés dans les démocraties occidentales, ressentent une certaine gêne
dans leur interprétation de la guerre sainte. Selon qu’on se rend dans telle ou
telle mosquée, on entend trois interprétations du djihad.
1- S’agit-il d’abord d’une guerre des idées?
Le Docteur Tahar
Gaïd[20] s’oppose à toute
conception agressive du Djihad. Il
affirme que la guerre est uniquement autorisée quand il s’agit de se défendre
d’une agression préexistante. Selon lui, le djihad
militaire est une guerre moins importante que la guerre qu’on mène contre ses
péchés. Il cite pour prouver ses dires un Hadith*
du prophète Muhammad. « La définition
du véritable Djihad est donnée par le Prophète lui-même qui, au retour d'une
bataille, a dit: "Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte", c'est-à-dire, précise-t-il à ses
Compagnons: " la guerre contre l'âme ", tant il est vrai qu'en chaque
croyant sommeille des germes d'infidélité. »
Le Djihad serait donc d’abord un
"effort raisonné" exercé sur soi-même. Le bien et le mal s'opposent
en nous perpétuellement. Il est demandé de combattre les mauvais penchants, de
respecter les prescriptions coraniques pour réaliser, d'une part, son unité
personnelle. Ce n’est qu’en second lieu qu’il sortirait, au sein de la société
un ordre social où règnent la justice et la liberté individuelle et collective.
Cette tâche ne se concrétise que grâce à un effort continuel afin de valoriser
ses connaissances et d'élever le niveau culturel et moral de la communauté
musulmane.
Malheureusement, ce Hadith* ne semble pas authentique. Il
apparaît pour la première fois au XIème siècle, sous l’influence des
courants mystiques. Un musulman fidèle ne peut souscrire à cette conception du
djihad.
2- S’agit-il au contraire
d’une guerre militaire totale, sans limite ni règle autre que le bon
plaisir du Khalife, telle que la voient les Wahhabites ? Eux aussi
prétendent s’appuyer sur des textes du Coran. Mais ils se gardent bien de citer
les sourates dans leur ensemble, de les confronter à l’ensemble des textes. Ils
interprètent comme cela les arrange. Ils lisent : «Tuez les polythéistes, partout ou vous les trouverez. », et
oublient les autres passages qui obligent le combattant musulman à l’honneur,
au respect de la vie des civils etc. Ces gens ne méritent pas d’être décrits
davantage. Le sang des enfants égorgés, des jeunes filles musulmanes enlevées
et violées sous prétexte de butin de guerre, crie contre eux. Ils sont le
déshonneur de Dieu. Leur Dieu est le démon. Ils se font juge de la vérité,
prétendent la posséder et exécutent tous ceux qui discutent leur prétention.
3- Une guerre soumise à
des règles de justice et de morale
Pour La Voie du musulman,
L’objectif principal du Djihad est
d’affronter militairement les mécréants et les belligérants. Le sens spirituel
du Djihad n’est pas appliqué à la
guerre contre ses péchés, d’après les paroles même du Prophète. Il utilise
d’autres expressions pour parler de ce combat ascétique. Il en reconnaît le
caractère nécessaire et premier mais ne l’appelle pas djihad.
Le Djihad au sens strict du mot tend à proscrire toute autre adoration
que celle de Dieu, l’unique, à se dresser contre la violence et le mal, à
sauvegarder la vie, les biens et l’équité, à généraliser le bien et à répandre
la vertu. Dieu dit: « Combattez-les
afin que plus aucun croyant ne soit tenté d’abjurer et que le culte tout entier
soit rendu à Dieu. » (8, Le
Butin - 39)
Mais cette guerre ne se pratique pas n’importe
comment. Elle est soumise à des règles de droiture et d’honneur car son but
n’est pas le même que celui des combattants arabes préislamiques. Il ne s’agit
pas d’abord de s’enrichir ou de capturer des esclaves. Il s’agit de tout autre
chose. Deux buts sont visés : 1- Proposer
la vérité de la révélation de Muhammad. 2- Répandre et imposer la droiture et la justice morales et civiles dans des
nations soumises à la perversion, à l’injustice, au meurtre. Il s’agit de
guerres de libération vis-à-vis de lois iniques qui bafouent les droits
élémentaires de Dieu et des hommes. Qui peut nier que Muhammad délivra les
nations arabes païennes de leurs coutumes d’immoler les petites filles aux idoles ?
Qui peut nier que les nations africaines, lorsqu’elles furent délivrées du
cannibalisme par le djihad, furent
sauvées et civilisées ?
Le djihad
est soumis à des règles venant de Dieu. En conséquence, en premier lieu, aucune
guerre sainte n’est légitime si elle n’est pas commandée par l’autorité du
khalife légitime.
Ensuite, le combat ne se fait pas n’importe comment.
Il ne ressemble en rien aux guerres barbares et sans limites qui caractérisent
la colère humaine. Il est précédé par un avertissement chevaleresque: 1- Avant
l’engagement, il faut convier l’ennemi à la conversion l’islam. Cette première
étape se fait par la discussion, l’exposition de la foi musulmane. 2- S’il
refuse, on lui propose une seconde solution : il lui est possible de se soumettre
aux codes des lois civiles musulmanes et de payer un tribut, sans qu’il ait besoin de devenir musulman.
3- S’il le refuse encore, on recourt alors aux armes. On lui impose par la
force les lois civiles et morales justes, tout en le laissant libre de garder
sa propre conviction religieuse.
Il n’y a pas de pillage individuel dans l’islam. Les
prises de guerre sont certes récupérées sur les champs de bataille mais elles
sont utilisées pour le bien de l’oumma toute
entière. Il ne faut rien soustraire du bien conquis, ni tuer une femme, ni un
enfant, ni un vieillard non impliqués dans la guerre. S’ils y ont participé,
ils auront le même sort que les guerriers (libérés, soumis à l’esclavage ou
exécutés selon les cas). Le Prophète disait aux chefs de ses troupes: « Partez au nom de Dieu, par Sa
Puissance et selon la «Sunna» de Son Prophète. Ne tuez ni vieillards hors
d’âge, ni enfants, ni bébés, ni femmes. Ne fraudez pas sur le butin conquis,
rassemblez le et dirigez vos affaires au mieux. Dieu aime ceux qui s’appliquent
à bien faire. » (Abou Daoud)
On pourrait multiplier les avertissements du
Prophète sur la manière de faire la guerre. Il encourageait la ruse et
l’intelligence au combat mais jamais la trahison. Il ne faut jamais trahir,
disait-il, l’engagement donné par un musulman à un infidèle de sauvegarder sa
vie. Le Prophète dit: « Jamais vous
ne trahissez! » (Moslim) Il dit aussi: « Une enseigne sera érigée le Jour de la Résurrection pour tout traître.
Il sera annoncé «C’est la trahison d ‘un tel, fils d’untel ». (Boukhari & Moslim). Il est interdit
de détruire l’ennemi par le feu. Le Prophète dit: « Si jamais vous trouvez un tel, tuez-le, mais ne le brûlez pas. Le
créateur du feu a seul le droit d’infliger ce supplice ».
(Boukhari) Il ne faut jamais mutiler les morts. Le Prophète, dit Omran Ben
Hoçéine, nous exhortait à faire de l’aumône et nous interdisait la mutilation. (Abou Daoud). Les gens de la foi, dit le
Prophète sont les plus humains quant à la
façon de tuer (Abou Daoud)
Le Prophète avait l’habitude quand il envoyait une
armée en expédition, d’inciter ses hommes à craindre Dieu et disait au
chef: « Quand tu seras en face de ton ennemi polythéiste,
convie-le à accepter une des conditions suivantes et admet celle à laquelle il
se rend: Embrasser l’islam: S’il refuse, invite le à payer un tribut, S’il
persiste à refuser, alors implore Dieu et charge.» (Moslim)
De tout cela, il ressort que le djihad est une guerre juste. Elle ressemble à cette sorte de guerre
conceptualisée récemment par les occidentaux. Ils parlaient d’une sorte de
devoir moral d’ingérence humanitaire face à des nations soumises à des lois
barbares. Ainsi les Européens s’accordèrent entre eux en 1998 pour imposer par
les armes les droits de l’homme à une nation comme la Serbie qui massacrait des
femmes et des enfants. De même les nations musulmanes ont le devoir d’imposer,
quand il le faut par la guerre, leur règle juste de droit.
Attention, cette guerre n’oblige pas les peuples
conquis à se soumettre à la foi musulmane. La foi ne s’impose jamais. Elle est
affaire de conscience et de don de Dieu. Elle les oblige simplement à adopter
la règle des lois civiles et morales musulmanes. Il s’agit essentiellement des
sept commandements moraux de Moïse[21]. En soumettant des
peuples pervers, elle leur propose certes d’adhérer à l’islam (donc aux trois
commandements religieux de Moïse[22]). Mais elle ne leur
impose pas. Elle leur interdit par contre, de manière stricte et selon les cas,
les sacrifices humains, le meurtre des enfants, l’avortement, l’euthanasie, les
manipulations du génome humain, bref toutes ces formes d’injustice que les
nations païennes appellent le bien mais dont les victimes sont les plus
innocents des êtres.
La vraie guerre sainte est
donc effectivement militaire. Nous devons bien l’accepter, sous peine de
changer le Coran et les Hadith*. Leur
enseignement est très net. Les paroles et les actes de Muhammad forment une
vision unifiée du djihad. Interrogé
sur le meilleur des humains, le Prophète dit[23]: « Le meilleur des humains est un croyant
combattant pour la Cause de Dieu, y allant de Sa personne et de ses biens,
ensuite un croyant retiré dans un col de montagne, y adorant Dieu et épargnant
aux gens ses méfaits ». (B & M.) Il dit encore: « Le combattant
pour la Cause de Dieu (et Dieu connaît bien celui qui le fait pour Lui) est comparable à celui qui ne cesse de
jeûner et de prier. Dieu garantit au moudjahidin le Paradis s’il est mort. S’il
revient du Djihad sain et sauf, Il lui accorde butin et récompense.» (Jbnou
Maja). Un homme demanda au Prophète de lui indiquer une oeuvre équivalente
au Djihad. « Je n’en trouve pas », répondit-il,
Puis il ajouta: "Quand le
moudjahidin part en guerre, peux-tu garder la mosquée sans jamais la quitter,
priant et jeûnant sans cesse." Mais
qui peut le faire? répondit l’homme ». (Nassa’i).
« Je jure par Celui qui détient mon âme, dit le Prophète , qu’il
n y a pas de personne qui essuie une blessure pour la Cause de Dieu (et Dieu
connaît bien celui qui se blesse pour Sa Cause) qui ne vienne, le Jour de la Résurrection avec sa blessure ouverte ayant la couleur du sang et la senteur du
musc. » (Moslim)
Dans le Coran*, le Djihad est d’abord une réalité
militaire. Il ne devient que par extension et grâce à l’apport des docteurs
spirituels du IVème siècle de l’islam, cette forme de guerre
spirituelle que désirait le prophète contre le démon et soi-même. Leur
théologie est très saine et excellente car le djihad militaire ne sera admiré des peuples que s’il est pratiqué
par des hommes justes. Les Européens se souviennent encore avec admiration du
sens de l’honneur, de la miséricorde et de la piété de Saladin qui, loin
d’exécuter les prisonniers croisés, les rendait souvent sans exiger rançon, en
échange de leur promesse de quitter le pays. Son attitude a fait plus de bien à
l’islam et aux croisés eux-mêmes qu’une intransigeance barbare et inutile. Le djihad vrai n’a jamais été, au grand
jamais, cette guerre barbare des islamistes Wahhabites, ces fléaux de notre
siècle.
Nous touchons ici au
cœur du débat en islam. Trois conceptions s’opposent. A cause de la lettre des
textes et de l’absence chez nous d’une autorité dogmatique unique et capable de
s’imposer à tous les musulmans, ce débat ne sera jamais réglé. Les
conséquences, nous le verrons, sont graves à notre époque. Elles opposent
depuis vingt ans, jusqu’au meurtre, les musulmans humbles et respectueux de
leurs chefs aux fanatiques qui les égorgent et les violent en Algérie ou
ailleurs.
Ce qui est certain
pour notre sujet, c’est que l’islam n’est pas, de par sa fondation, une
religion de tolérance pour le péché. Face aux horreurs de la perversion des
mœurs, le Coran parle de la guerre et en fait un devoir. Mais elle n’est pas
une religion du massacre des créatures de Dieu.
L’islam existe depuis plus de 1400 ans. Il a connu,
après Muhammad, deux grandes expansions dues à des nomades aguerris et
galvanisés par leur foi: 1- A la fin du VIIème siècle, des arabes,
“les cavaliers d’Allah”, iront porter l’islam jusqu’à l’Indus et jusqu’à Tours
et Poitiers. 2- Au XVème siècle, les Turcs s’empareront des Balkans
et parviendront aux portes de Vienne, qui les verra revenir en 1682. Il
connaîtra aussi deux régressions: la perte de l’Espagne au XVème
siècle, la perte des Balkans au XIXème siècle. Certes, la guerre
sainte est un devoir pour la communauté islamique, mais les conversions des
masses furent le plus souvent opérées sous l’influence des commerçants, des
marins, et des pèlerins. Toute expédition militaire des musulmans n’est pas à
identifier au devoir de la guerre sainte.Une question angoissante se pose.
Pourquoi Dieu ne lui a-t-il pas donné dès sa naissance un succès militaire
total, de telle manière que la vérité et le droit règnent sur le monde
entier ? Pourquoi n’a-t-il pas béni jusqu’au bout, dès ici-bas, son Oumma et, par là, l’humanité
entière ? Pourquoi les armées arabes ont-elles été arrêtées après avoir soumis
une partie du christianisme ?
Avant de répondre de
manière simpliste à ces questions, il convient de se souvenir que cela ne peut
venir que de Dieu. Si Dieu l’avait voulu, tous les hommes seraient musulmans.
Muhammad l’a montré,
le christianisme a été falsifié par les premiers chrétiens, en particulier par
saint Paul et saint Jean. Or le christianisme subsiste encore à ce jour. En
effet, une religion ne peut subsister 2000 ans et devenir la première au monde
si elle n’en reçoit pas de Dieu l’autorisation. Quand je dis que Dieu bénit*
telle ou telle communauté humaine, cela signifie qu’il la laisse se multiplier.
Il lui donne du pouvoir, de la réussite. Avant de rejeter la survie du
christianisme et des autres religions dans le rang de simples contretemps à
l’expansion de l’islam, il faut se souvenir de la remarque pleine de sagesse de
Gamaliel rapportée par les Actes des Apôtres chrétiens[24] à
propos du christianisme naissant. Ce Juif était persuadé que Jésus était un
imposteur, qu’il ne pouvait pas être le Messie promis. Il pensait sincèrement
que les disciples avaient caché le corps de cet illuminé pour faire croire à sa
résurrection. Pourtant, il était sage. Il savait que le mystère de Dieu est
grand. Les chefs des Juifs avaient envoyé partout des émissaires chargés de
faire arrêter et exécuter les premiers chrétiens. L’un d’entre eux, Saul de
Tarse, « ne respirait que menaces et
carnage à l'égard des disciples des disciples de Jésus »[25].
Or, lors d’une réunion au Sanhédrin, Gamaliel prit la parole. « C’était un docteur de la Loi respecté de
tout le peuple. Il dit aux sanhédrites: "Hommes d’Israël, prenez bien
garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens-là. Il y a quelque temps
déjà se leva Theudas, qui se disait quelqu’un et qui rallia environ 400 hommes.
Il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi se débandèrent, et il n’en resta
rien. Après lui, à l’époque du recensement, se leva Judas le Galiléen, qui
entraîna du monde à sa suite; il périt, lui aussi, et ceux qui l’avaient suivi
furent dispersés. A présent donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces
gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur oeuvre vient des hommes, elle
se détruira d’elle-même; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez
pas à les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu."
On adopta son avis.»
Il est important que
nous jugions de la survie des religions non musulmanes avec la même sagesse.
Plus d’une fois dans le Coran, Dieu a surpris Muhammad. Ce qui d’un premier
abord lui apparaissait comme impossible, il le lui a annoncé. L’un des exemples
les plus étonnants de son action mystérieuse se trouve dans la prédiction de la
future destruction des lieux les plus saints de l’islam en Arabie. Dieu peut-il
lutter contre lui-même? Dieu peut-il vouloir la destruction de son propre
Temple de la Mecque et de Médine? Non répondirent unanimement les Docteurs
d’Israël quand ils reçurent la même annonce par un pseudo-prophète qui venait
de vaticiner le contraire[26]:
« Et maintenant, puisque vous avez
commis tous ces actes -oracle de Yahvé- puisque vous n'avez pas écouté quand je
vous parlais instamment et sans me lasser, et que vous n'avez pas répondu à mes
appels, je vais traiter ce Temple qui porte mon nom, et dans lequel vous placez
votre confiance, ce lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, comme j'ai
traité Silo. Je vais le détruire. » Jérémie paya son audace. Mais le
Temple de Jérusalem fut vraiment détruit quelques années plus tard. Les chefs
des Juifs comprirent qu’ils avaient été trop rapides à qualifier Jérémie
d’hérétique. Ils lui construisirent un mausolée...
Pour répondre de manière
musulmane, il est nécessaire de revenir à ce qui transparaît dans le Coran et
qui semble être une des bases de la révélation. Muhammad maudissait les mauvais
musulmans. Il annonçait la venue de traîtres, professant extérieurement
l’islam, et adonnés intérieurement à leur seul orgueil. A sa mort, les
divisions et les meurtres de ses premiers successeurs démontrèrent la triste
vérité de ses prédictions.
Ainsi, il arrive que, dans
la dureté de leur cœur, certains musulmans eux-mêmes contraignent Dieu à
choisir entre deux termes qui, normalement, devraient être unis. Il s’agit de
l’humilité et de la vérité. Dans ce cas, Dieu préfèrera l’humilité à la vérité.
Un sage[27]
affirmait: «Donnez-moi deux attelages
pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent Vérité (islam)
et Orgueil, ceux du second s’appellent Hérésie (christianisme ou judaïsme) et
Humilité. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non à
cause de l’erreur mais à cause de la force du cheval Humilité.»
Concrètement, il importe moins pour Dieu qu’un homme soit musulman si,
parallèlement, il se conduit comme un égoïste ou avec morgue. C’est,
semble-t-il, l’explication de l’arrêt de l’expansion de l’islam[28].
C’est un travail spirituel
extrêmement douloureux pour le musulman car il remet en question des aspects
habituels et déviés de notre espérance. Il ne nous a jamais été promis que
l’islam vaincrait les autres religions ou l’athéisme et implanterait sa foi ici-bas, partout sur terre. Il nous a
été promis qu’Issa Ibn Maryama* (Jésus fils de Marie) vaincrait puissamment
prêcher l’islam à l’heure la mort et à la fin du monde. Son apparition
glorieuse, accompagné des saints et des anges, vaincrait définitivement le Dajjal* (l’Antéchrist). Nous confondons
souvent espoir politique et espérance pour l’autre monde. L’espoir attend
quelque chose d’humain, ici-bas. L’espérance attend la victoire finale de Dieu
dans l’éternité. En ce qui concerne l’Oumma*,
il nous a été annoncé que sa fin serait extrêmement glorieuse, c’est-à-dire (et
c’est la seule interprétation légitime d’après les Hadith de Muhammad, nous le montrerons plus loin), qu’elle
ressemblera à l’âge d’or de son début à Médine: l’Oumma finira petite, humble, exilée et priante. Elle sera si humble
qu’elle provoquera le retour du Messie. Évidemment, ceux qui rêvent de la venue
future du succès politique ici-bas ne peuvent qu’être choqués.
Une seule chose
importe à Dieu en définitive: sauver tous les hommes et donc façonner leur cœur
dans la plus grande disposition à son mystère. Ces qualités se résument à deux:
humilité et miséricorde. Peu lui importe la survie de l’Espagne et de la
Palestine musulmanes si l’islam devenu orgueilleux devient objet de perdition
pour les âmes.
Dieu peut parfois bénir* ce
qui apparaît à un regard superficiel comme un désastre, à cause d’un bien plus
profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut éternel des hommes[29].
Tout au long de l’histoire
musulmane, des exemples de ce comportement sont donnés. Il semble se faire
ennemi des projets des musulmans, à chaque fois qu’il y discerne l’orgueil et
le désir de puissance.
Le premier exemple
est donné à Babel. « Comme les
hommes se déplaçaient à l'orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar
et ils s'y établirent. Ils se dirent l'un à l'autre: "Allons! Faisons des
briques et cuisons-les au feu!" La brique leur servit de pierre et le
bitume leur servit de mortier. Ils dirent: "Allons! Bâtissons-nous une
ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux! Faisons-nous un nom et ne
soyons pas dispersés sur toute la terre!" Or Dieu descendit pour voir la
ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Dieu dit: "Voici que
tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de
leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux.
Descendons! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les
uns les autres." Dieu les dispersa de là sur toute la face de la terre et
ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que
Dieu confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est de là
qu'il les dispersa sur toute la face de la terre. »
On pourrait croire
que ce texte est périmé, qu’il ne s’applique plus à l’humanité. C’est l’erreur
que firent les Juifs à l’époque de Salomon. Dieu avait donné à ce roi une
puissance et une unité populaire jamais observée. Alors, comme il est naturel
dans ce cas, Salomon s’enorgueillit, prit un nombre incroyable de femmes,
imposa à son peuple des corvées et des impôts insupportables. Dieu dit à
Salomon: « "Parce que tu t'es
comporté ainsi et que tu n'as pas observé mon alliance et les prescriptions que
je t'avais faites, je vais sûrement t'arracher le royaume et le donner à l'un
de tes serviteurs. Seulement je ne ferai pas cela durant ta vie, en
considération de ton père David; c'est de la main de ton fils que je
l'arracherai. Encore ne lui arracherai-je pas tout le royaume: je laisserai une
tribu à ton fils, en considération de mon serviteur David et de Jérusalem que
j'ai choisie. »
De
même, l’Oumma subit une telle
humiliation au premier siècle de son ère. Devant les excès des Khalifes soucieux
de construire de grandes mosquées pour Dieu (et pour que leur nom demeure), des
voix s’élevaient et protestaient. De grands musulmans, poussés par l’esprit de
Dieu, sentaient l’approche du malheur et réclamaient une plus grande humilité
des chefs. Mais la décadence était profonde, et plus profond encore était la
méconnaissance des musulmans vis-à-vis de l’islam. L’erreur ne se situait pas
dans les dogmes gardés infailliblement. Elle se situait dans la pratique
concrète de l’islam, au jour le jour. Les succès militaires avaient rendu fous
les combattants et leurs chefs. On ne rêvait que nouvelles conquêtes et
pillage. Que sert le martyre du moudjahidine mort au combat si son rêve unique
était d’ajouter la possession d’un esclave à sa maison et non le zèle pour Dieu
et son islam ? Le mal était si profond et si dangereux pour le salut des
musulmans que Dieu agit. Il suscita une guerre entre les successeurs du Prophète.
La théologie de l’époque fixa son obsession sur un seul sujet : qui doit
succéder à Muhammad ? Un membre de sa famille ? Un homme juste choisi
parmi tous les musulmans ? Il y eut des meurtres sauvages. Il y eut une
première division. Pour comprendre pourquoi Dieu bénit après coup cette
division, lui permettant de s’étendre dans près du quart de l’islam, il faut se
rappeler la très belle remarque, citée plus haut: « le cheval Humilité… » C’est ainsi que pense Dieu. Que
sert à l’homme d’avoir la plénitude de la révélation s’il s’en sert mal? S’il y
a une hérésie dans le chiisme*, il
existe aussi des richesses immenses en prière, lecture du Coran, traditions
culturelles et artistiques. Mais Dieu, en divisant l’islam de l’intérieur fit
sortir du bien, l’obligeant à se réformer d’urgence, laissant le sunnisme* dans la pauvreté de ses
propres divisions, suscitant par les compétitions entre ces confessions un zèle
nouveau pour Allah. C’est pour ce bien-là et surtout pour l’humilité que
suscite l’humiliation que Dieu veut[30]
parfois la division[31].
« Puisque tu n'auras pas servi Dieu ton Dieu
dans la joie et le bonheur que donne l'abondance de toutes choses, Dieu
suscitera contre toi une nation lointaine, des extrémités de la terre; comme
l'aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera
inconnue, une nation au visage dur, sans égard pour la vieillesse et sans pitié
pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol,
jusqu'à te détruire, sans te laisser ni froment, ni vin, ni huile, ni portée de
vache ou croît de brebis, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait périr. Elle t'assiégera
dans toutes tes villes, jusqu'à ce que soient tombées tes murailles les plus
hautes et les mieux fortifiées, toutes celles où tu chercheras la sécurité dans
ton pays. Elle t'assiégera dans toutes les villes, dans tout le pays que t'aura
donné Dieu ton Dieu.[32]»
Au XIème siècle de l’ère chrétienne, au
moment de la naissance des croisades, l’islam d’Afrique du Nord était devenu
une religion officielle et installée. Dans sa partie africaine, elle
attiédissait le feu de son zèle pour Dieu par un souci trop grand des choses du
pouvoir. L’islam avait reçu une part de gloire humaine. Mais elle s’était
vautré dedans. On adhérait trop souvent à tel ou tel courant de foi à cause du
Khalife, sans souci réel de la vérité. On s’enlisait dans des discussions sans
fin sur les préséances et le pouvoir qui avaient abouti à l’apparition de
multiples schismes. On se construisait des palais luxueux et les chefs vivaient
dans une débauche de confort et de femmes. Dieu voyait arriver à l’heure de
leur mort des musulmans ventripotents et avides de gains, troupeau paré pour
l’enfer et non pour le jardin des délices. Parce que les chrétiens étaient plus
fervents et zélés pour Dieu à cette époque, il suscita leur intervention.
L’islam n’échappa pas au gouvernement de ce Dieu qui aime l’humilité. Face aux
croisés, il perdit pendant un siècle des combats et des terres avant de se
réveiller et de retrouver sa ferveur première.
Le fait que l’Oumma*
ait pratiquement disparu en Espagne et dans d’autres régions des Balkans pour
être remplacée par le christianisme est un désastre du moins en ce qui concerne
la connaissance immédiate du Dieu d’Abraham. Pourtant, pour celui qui sait
regarder avec le regard de la foi et avec la distance de Dieu, il est certain
qu’il sortit du bien pour la vie éternelle. Ce fut un bien pour l’islam qui,
divisée et diminuée, en sortit moins sûre de lui-même, plus pauvre devant le
mystère des permissions de Dieu. Ce fut un bien pour l’islam puisqu’ils fut
obligé de constater que la puissance de son extension n’est pas infinie mais
dépendante de la volonté d’Allah.
Ce fut aussi un bien pour le
salut des âmes. Les musulmans avaient reçu beaucoup de richesses. Ils en
avaient abusés pour les transformer en une vie dissolue dans une fausse
pratique de la religion. Soumis provisoirement sur cette terre à la victoire
des croisés puis des occidentaux du XVIIIème siècle, ils furent en
fait sauvés de l’orgueil. L’esclavage de ses propres turpitudes est parfois
plus lourd à porter que celui d’une autre culture, même si elle est considérée
comme hérétique. Le christianisme possède en effet de riches valeurs
spirituelles. Il ne fait pas entrer dans le salut, c’est-à-dire dans une vie de
soumission humble pour Dieu, mais il y dispose. Ne possèdent-ils pas le
Livre ?
Les chrétiens peuvent
devenir de bons serviteurs de Dieu, humbles et attentifs à sa parole. Pour le
moment, ils croient que Dieu a un fils, non par haine de Dieu mais à cause de
l’exagération de leur amour pour le Christ. Que se passera-t-il pour eux à
l’heure de leur mort, lorsque le Christ leur apparaîtra, accompagné de la
Vierge Marie et du Prophète Muhammad? Refuseront-ils obstinément de reconnaître
que le Messie est un homme et non un Dieu s’il se présente à eux comme tel?
Seuls une obstination totale dans l’erreur, donc un orgueil incompréhensible
pourrait justifier une telle attitude[33].
Pour la théologie musulmane, l’obstination
est aisée à comprendre: tout homme qui, face à Issa ibn Maryama*, s’obstine à
maintenir son choix définitif et lucide dans le sens de son égoïsme, se met
librement en enfer. Et son enfer est éternel car, dans la lumière du Messie, le
choix de nier sa parole ne peut venir que de l’orgueil.
Les chrétiens sont donc
disposés à accueillir favorablement la plénitude de la révélation musulmane,
lorsqu’elle leur apparaîtra à la fin du monde. Il est convenable de penser que
cette religion a été bénie* à cause de la confiance d’Abraham, c’est-à-dire à
cause de son attitude très humble et prête à accepter tout de Dieu parce qu’il
est Dieu.
Actuellement, l’islam
connaît une puissante phase d’orgueil politique. Ce défaut fut d’ailleurs
prophétisé par Dieu à travers le père de tous les musulmans, Ismaël. La Thora
des Juifs[34] dit de
lui qu’il aurait une farouche autonomie (il
sera un onagre d’homme!), une agressivité guerrière (il aura un arc[35]),
un sans-gêne (il s’établira à la face de
tous ses frères, c’est-à-dire à la place même des autres religions), une
capacité à exaspérer tous les hommes (sa
main sera contre tous, la main de tous contre lui). Celui qui fréquente
l’islam de l’extérieur se rend compte très vite de la réalité de ces défauts.
Or ils doivent être purifiés, pour que les membres de la Communauté musulmane
entrent au paradis. Les musulmans le savent. Ils en ont reçu la révélation dans
leurs propres prophéties. Ils doivent subir dans l’avenir une lutte contre
l’Antéchrist et en sortir plus humbles, comme aux jours bénis de Médine. « Errant
il a commencé, errant il terminera » (Hadith* du prophète Muhammad).
Comment se produira la lutte finale qui aboutira à
l’humiliation de l’islam? Avant de se pencher sur l’avenir historique, il est
intéressant d’exposer ce que nous croyons. Explicitement, dans le Coran, le
Prophète Muhammad annonce la venue d’une épreuve finale caractérisée par
l’Antéchrist et sa lutte contre les musulmans. Ces signes mystérieux ont un
sens profond que nous allons essayer de dégager.
Les Juifs riaient
souvent de Muhammad en lui disant: « Tu
te trompes. Le livre de la Genèse est net sur ce point. Ce n’est pas Ismaël qui
faillit être immolé par Abraham à Dieu. C’est Isaac. » Alors le
Prophète se mettait en colère. Il disait[36]
qu’Abraham avait des fils, dont le plus connus était Ismaël, "l’égorgé", le fils aîné d’Abraham, qu’il eut de Agar l’égyptienne copte. Muhammad précise: « Qui dit que l’égorgé était Isaac, doit avoir reçu cette
prétention des fils d’Israël, qui ont altéré et faussé la Torah et l’Évangile,
et intentionnellement changé les informations qu’ils possédaient. Car Abraham
avait reçu l’ordre d’égorger son fils aîné. »
Dieu dit: « Nous annonçâmes à Abraham qu’il
aurait un fils d’une grande douceur de caractère. Lorsque son fils fut en âge
de se diriger, Abraham lui dit: "O mon fils, j’ai rêvé que je t’immolais
en sacrifice. Qu’en penses-tu " "O mon père, lui dit son fils,
exécute ce qui t’est ordonné. Je serai courageux s’il plaît à Dieu".»
[Sourate des rangs, versets 101-102] Il accepta l’ordre donné à son père et lui
promit de se résigner. Le couteau du père allait s’abattre mais Dieu retint
son bras. Alors Ismaël fut sauvé. La descendance d’Abraham ne périt pas. Les
musulmans fêtent depuis ce jour le salut d’Ismaël dans la grande fête du
Sacrifice. Dieu dit: « Mentionne
Ismaël dans le Livre. Il respectait la foi jurée. Ce fut un Prophète. Il
recommandait la prière et la charité aux siens. Il était l’élu de son
Seigneur » [Sourate de Marie, versets 54-55]
En quoi cette
affirmation du Coran peut-elle avoir une quelconque importance? C’est que dans
cette histoire, rien n’est laissé au hasard. Nous avons affaire à des
allégories* inspirées par Dieu. Chaque détail est important car il signifie
quelque chose de l’avenir. Les chrétiens pensent avec les Juifs que c’est Isaac
qui faillit être sacrifié[37]
par Abraham. Au dernier moment, Dieu refusa qu’Abraham aille jusqu’au bout de
son geste. L’enfant fut sauvé et remplacé par un bélier. Ils y voient une
allégorie portant sur leur eschatologie*[38].
La conséquence est que les chrétiens croient que, vers la fin du monde, leur
destin ressemblera à celui d’Isaac. Ils subiront de la part d’un Antéchrist un
abaissement et un martyre. La dernière génération sera, à l’image du fils
d’Abraham, humble et soumise. Elle se laissera immoler. Son attitude fera
fondre le cœur de Dieu et, sans tarder, le Christ reviendra dans sa gloire.
L’islam a reçu la
même prophétie sous les traits d’Ismaël, son archétype biblique. Ce fait semble indiquer que le destin de
notre religion est identique. Et, effectivement, si l’on se penche sur les
prophéties internes à l’islam, on s’aperçoit qu’elles ressemblent presque à
l’identique à celles du christianisme.
Il s’agit de
prophéties du Messager d’Allah, Muhammad. Il a annoncé des épreuves si
terribles que: "Au début de l’islam,
celui qui contrevient à un dixième des exigences de l’islam est condamné; mais
à la fin du monde, celui qui en accomplira un dixième sera sauvé." La
tradition dit qu’après ces malheurs commencera un âge d’or unique, comme jamais
vu. Le spirituel sera alors aisément accessible, même si, peu d’hommes en
voudront.
Auparavant, les
signes précurseurs décrits par le Prophète doivent se produire: « Au Nom d’Allah, Clément et
Miséricordieux, quand le soleil sera obscurci, et que les étoiles deviendront
ternes, et les montagnes mises en marche, et les chamelles à terme négligées,
et les bêtes farouches rassemblées, et les mers allumées, et les âmes
accouplées, et que l’on demandera à la fillette enterrée vivante pour
quel péché elle a été tuée[39].
Quand les feuilles seront déployées, et le ciel écorché et la fournaise
attisée, et le Paradis rapproché… alors viendra la fin.[40]»
De manière plus
précise, dix signes que le Prophète a évoqué sont relevés dans les Hadith*[41].
Leur ordre est incertain. Leur signification, (littérale ou symbolique de
choses plus profonde), est discutée par les théologiens, avec une passion
exacerbée par les évènements actuels.
1- Un phénomène
sismique en Occident, un autre en Orient, un troisième en Arabie[42]. La terre sera secouée par un grand séisme,
le ciel se fendra, les planètes se disperseront, les mers seront projetées, les
sépulcres bouleversés, les montagnes voleront comme des flocons de laine
cardée.
2- L’apparition
de la fumée qui restera 40 jours sur terre[43].
Les tremblements de terre augmenteront, notamment en
Arabie. Les musulmans pensent voir en premier la fumée évoquée dans les Hadith*. Le Coran en parle (sourate 44,
La Fumée) et raconte comment elle va s’étendre sur Terre. Selon certains
exégèses dont Abi Massoud, ce serait un temps terrible de faim, de misère
semblable à ce qui est arrivé à la tribu de Quoraïch au temps de Muhammad. Ils
y voient les souffrances matérielles actuelles des nations musulmanes, causées
selon eux par le pillage et la domination économique des nations chrétiennes.
D’autres savants comme l’imam Al Qortobi, pensent, puisque le Prophète l’a dit,
que cette fumée sera une preuve de l’Enfer. "Il
s’est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu’à la
terre: "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous deux dirent:
"Nous venons obéissants".
3- La venue du Mahdi, le dernier grand imam (Docteur et
chef politique) de l’islam. (voir plus loin)
4- La venue de Dajjal*, l’Antéchrist (voir plus
loin)
5- La sortie de
la Bête qui écrira "croyant" entre les yeux des croyants et
"infidèle" entre les yeux des infidèles[44].
C’est une bête de taille gigantesque, ayant une
ressemblance avec beaucoup d’animaux, douée de parole, qui surgira de la terre
et s’adressera aux gens pour les blâmer d’être mécréants. Pour les musulmans,
il semble qu’ils prendront cette bête comme bienfaisante. Pour les chrétiens,
elle est décrite non comme une bête réelle mais comme l’image d’une monstrueuse
idéologie, d’une tyrannie politique. Celui qui sera croyant sera marqué au
front et ne pourra plus acheter ni vendre librement[45].
« Je vis ensuite surgir de la terre
une autre Bête; elle avait deux cornes comme un agneau, mais parlait comme un
dragon. Au service de la première Bête, elle en établit partout le pouvoir,
amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête dont la plaie
mortelle fut guérie. Elle accomplit des prodiges étonnants: jusqu'à faire
descendre, aux yeux de tous, le feu du ciel sur la terre; et, par les prodiges
qu'il lui a été donné d'accomplir au service de la Bête, elle fourvoie les
habitants de la terre, leur disant de dresser une image en l'honneur de cette
Bête qui, frappée du glaive, a repris vie. On lui donna même d'animer l'image
de la Bête pour la faire parler, et de faire en sorte que fussent mis à mort
tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la Bête. Par ses manœuvres, tous,
petits et grands, riches ou pauvres, libres et esclaves, se feront marquer sur
la main droite ou sur le front, et nul ne pourra rien acheter ni vendre s'il
n'est marqué au nom de la Bête ou au chiffre de son nom. C'est ici qu'il faut
de la finesse! Que l'homme doué d'esprit calcule le chiffre de la Bête, c'est
un chiffre d'homme: son chiffre, c'est 666. »
6- L’explosion de
Gog et Magog*. Il s’agit de la grande guerre de la fin
du monde, prophétisée par Ezéchiel. Le monde entier, accompagné des démons, se
liguera contre le peuple de Dieu, mené par l’Antéchrist qui sera, d’après
Muhammad, un Juif, un fils d’Israël. Nous développons cette croyance plus loin.
7- Le soleil se
levant à l’Ouest[46].
"Le jour où
Nous plierons le ciel comme on plie le rouleau des livres." Cette prophétie signifie probablement que, lors de ces évènements, la
puissance mondiale appartiendra, à tous les plans, à l’Occident
8- Un feu naissant
à Aden (au Yémen), qui chassera les habitants puis la destruction de la Kaaba* par les Abyssins. (voir plus
loin).
9- L’apostasie*:
le Coran* sera enlevé des lèvres et des cœurs, l’incroyance deviendra générale.
(voir plus loin).
10- La descente
de Issa (Jésus, fils de Marie), que la Paix d’Allah soit sur lui. (Voir
plus loin).
Vers la
fin du monde, des signes et des craintes frapperont la terre d’islam: mauvais
présages, inquiétude, changement dans la société, catastrophes naturelles[47].
Mais avant les événements finaux, Dieu envoiera un grand
imam dont la mission consistera à préparer le peuple musulman à l’épreuve. Au sens
étymologique, le Mahdi signifie
« celui qui est bien guidé ». Le mot dérive d'un verbe "Hada" qui signifie guider. Le
prophète Muhammad s'est servi de ce mot dans son sens littéral quand il dit: "je vous recommande ma tradition et la
tradition de mes califes orthodoxes et bien guidés après moi."
En pratique, dans le
vocabulaire religieux, le Mahdi
désigne «un homme de la famille du Prophète[48]
qui viendra à la fin des temps, remplira la terre de justice et d’équité après
qu’elle eût été remplie d’injustice et d’iniquité.» Bismilahi Rahmani Rahimi parle du Mahdi comme d’un messager puissant de
l’islam qui précèdera les évènements de la fin du monde et la venue de
l’Antéchrist. Ce sera un imam puissant, riche en enseignement. Il raffermira la
communauté musulmane dans sa foi. Rahimi ajoute: Nous savons à travers
un Hadith* de Al Boukhari rapporté
par Abou Ourayra[49] que le
prophète disait: "comment vous
comporterez vous lorsque le fils de Marie descendra parmi vous et que votre
imam sera parmi vous?" D'autre part Ibn Majjah et Al Karim rapportent
que le prophète Muhammad avait dit: "Lorsque
vous entendez son appel, allez vers lui, prêtez-lui serment même si vous deviez
ramper sur les glaciers car il est en vérité le Calife* de Dieu".
La détermination du
mot Mahdi par l’article défini montre
clairement qu’il s’agit d’une personne vivante et non d’un signe ou d’une
réforme. Elle montre également que le Mahdi
symbolise le bien comme Dajjal*
symbolise le mal.
Pour les musulmans,
ces deux Hadith* sont une promesse.
Ils affirment explicitement la future venue sur terre du Mahdi et de Issa ibn Maryama* (Jésus fils de Marie), le Messie. Ils
sont loin d’être une mythologie encore moins une hérésie. Ils doivent être
connus de toute la communauté islamique. Il s’agit en effet du Mahdi, le saint Maître et de son
co-missionnaire le Messie Jésus-Christ.
Il est certain que
beaucoup de personnes ont déclaré être le Mahdi
tant attendu par la Communauté islamique[50].
Notre époque est marquée par le relâchement et l’éclipse des Sciences
Religieuses. En conséquence, il nous sera difficile de reconnaître le vrai Mahdi du faux. Cependant on peut se
référer pour le reconnaître à la présence à ses côtés de Issa ibn Maryama*.
Ceci signifie-t-il que Jésus sera présent durant son appel?
L’Antéchrist avait
été plusieurs fois annoncé explicitement par le Prophète. Il s’en préservait
par un signe quand il en parlait. Il disait: «Il se comparera à Dieu. Dans son mensonge, il prétendra être Dieu.»
Un Hadith*, rapporté par de nombreux
traditionalistes, nous informe que, avant la grande bataille de Gog et Magog*
et le retour de Jésus, viendra le Dajjal,
l’Antéchrist. Après la prière du Sobh,
le Prophète a mis en garde son peuple contre la discorde du Dajjal. Il ne cessa d’en parler jusqu’à
ce que ses compagnons crurent qu’il était présent. « S’il vient et que je suis là, dit-il, je vous défendrai. »
Le Dajjal sera d’origine juive. Il sera
jeune et naîtra après une période de 30 ans durant laquelle ses parents
n’auront pas eu d’enfants. Son œil droit sera éteint! Il sera borgne. Il sera à
l’image de Abd Al Ozza Ibnou Ouatane, un grand ennemi de l’islam.
Abou-Idrîs-El-Khaulâni rapporte la réponse suivante faite par le prophète:
« O Envoyé de Dieu... Dieu nous a
apporté les bienfaits de l'islam. Après ce bien, le mal viendra-t-il de
nouveau? Oui, répondit-il... - Qu'est-ce qui produira ces troubles?
Demandai-je. - Ce sont des gens qui suivront une autre voie que la mienne... il
y aura aux portes de l'enfer des gens qui appelleront à eux les hommes, et qui
précipiteront dans l'enfer ceux qui répondront à leur appel. - O Envoyé de
Dieu, lui dis-je, dépeins-nous ces gens-là. - Ils seront, répondit-il, de notre
race et parleront notre langue... Lorsqu’il n’y aura plus ni assemblée, ni
imam, restez à l'écart de tous les partis...[51]».
Anas-ben-Mâlik
rapporte que le Prophète a dit: "l'Antéchrist
viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses
et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist."
Hadith* 92, 26 (Point 2). Il viendra
de la région du Khorassan, en Asie, et 70000 juifs armés le suivront. Les
diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le suivront. Il
attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à boire et à manger. Les
musulmans seront tentés de le suivre et d’Apostasier leur foi. Mais, selon le
Prophète, les musulmans fidèles mangeront (seront nourri) par le dikrh, le Rappel d’Allah, la prière
récitée cinq fois par jour. (Soubhannallah!
Hamdoulillah! Allahouakbar!).
L’éminent Cheikh Al
Qardaoui pense que nous sommes en période de Dajjal, car l’être humain ne regarde plus que d’un œil. C’est la
vision matérialiste du monde. Il serait déjà né.
«Combien de temps restera-t-il?", demandèrent
les compagnons du Messager d’Allah. "Il restera quarante (jours?), dont le
jour sera long comme une année", et votre communauté connaîtra la
discorde.» Un Hadith* affirme: "Il n’y aura pas plus grande discorde
chez les fils d’Adam que celle du Dajjal." "Comment se
déplacera-t-il? Il sera aussi rapide que les vents."
Depuis que la lutte
entre Israël aidé de ses alliés américains et les Palestiniens s’est exacerbée,
les prophéties sur la venue de l’Antéchrist Juif sont fiévreusement commentées
dans les écoles coraniques. L’influence et la séduction du mode de vie
matérialiste de l’Occident sur les jeunes inquiète. « Il attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à boire et à
manger. Les musulmans seront tentés de le suivre et d’Apostasier
leur foi. » La nouvelle Intifada augmente cette inquiétude, ainsi que
les attentats islamistes. La multiplication de la réalisation des signes
annoncés, ne serait-elle pas la preuve que la grande lutte de Gog et
Magog* commence?
Après cela viendra
la guerre, la dernière bataille celle de Gog
et Magog. Le passage coranique parlant de la guerre se réfère à un épisode
biblique, lié à une prophétie d’Ézéchiel[52].
L’Apocalypse 20, 7-9 en fait le symbole de la guerre finale: « Les mille ans écoulés, Satan, relâché
de sa prison, s'en ira séduire les nations des quatre coins de la terre, Gog et
Magog, et les rassembler pour la guerre, aussi nombreux que le sable de la mer;
ils montèrent sur toute l'étendue du pays, puis ils investirent le camp des
saints, la Cité bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora.
Elle sèmera le
désordre sur Terre. Selon certains théologiens musulmans, dont Acha’Raoui, ce
malheur viendra d’une communauté de malfaisants. Certains musulmans y voient
l’Occident matérialiste et dominateur. Sa puissance est inouïe. Il répand le
cancer de ses idées jusqu’au cœur des foyers croyants par la télévision.
« ils montèrent sur toute l'étendue du pays,
puis ils investirent le camp des saints »: A la lecture de ces
prophéties, on comprend la grande colère et la révolte eschatologique de
musulmans arabes fervents comme Oussama Bin Laden. Quand ils virent, pendant la
guerre du golfe de 1991, les armées Occidentales s’installer en Arabie Saoudite
à la demande du roi lui-même, ils comprirent que l’heure de la guerre totale
était arrivée. Ils y virent la réalisation du signe des temps. Ils déclarèrent
une guerre sans merci à la royauté arabe saoudienne: « Malheur aux arabes!» Ils crurent que, puisque les textes le
disaient, la victoire sur l’occident sortirait de ce blasphème, une victoire
totale [53]: « Et toi, fils d'homme, prophétise
contre Gog. Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Je me déclare contre toi,
Gog, prince, chef de Méshek et de Tubal. Je te ferai faire demi-tour, je te
conduirai, je te ferai monter de l'extrême nord et je t'amènerai contre les
montagnes saintes de mon peuple. Je briserai ton arc dans ta main gauche et je
ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes
d'Israël, toi, toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi. Je te donne
en pâture aux oiseaux de proie de toute espèce et aux bêtes sauvages: Tu
tomberas en plein champ, car moi, j'ai parlé, oracle du Seigneur. »
Telle est l’origine des tentatives islamistes. Voilà pourquoi aussi, ils
essayèrent, pour contrebalancer l’influence Occidentale en interdisant la
télévision. Ils tuèrent ceux qui gardaient des postes chez eux.
D’autres musulmans lisent toute autre chose sous ces
prophéties. Ils ont du mal à considérer l’interprétation des islamistes comme
vraie, tant paraît au grand jour la perversité et la violence de leurs mœurs.
Ils se souviennent alors d’une autre prophétie du prophète. Bismilahi Rahmani
Rahimi l’explique: « Retenez chères sœurs et frères, que quatre
femmes qui fréquentaient le Messager d’Allah nous rapportent qu’il a dit: "Malheur aux arabes[54]!"
Les compagnons questionnèrent alors: "Dieu
nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants?" -
Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et
autres)"» Et Allah est le plus savant. Il y a ici en effet pour
l’islam un grand mystère[55].
Qui sont ces Arabes pervers? Est-ce la royauté Wahhabite* qui fit entrer
l’Armée U.S. sur la Terre Sainte en 1991? Est-ce au contraire les Arabes islamistes tel Bin Laden,
eux qui tuent des innocents et écrasent leurs femmes sous un joug mortel?
L’hésitation est d’autant plus compréhensible si l’on suit
le reste des prophéties de Muhammad: La destruction des lieux saints, de la
Kaaba*, de Médine*, est annoncée. Plus grave encore, c’est l’Oumma*, "l’Église de l’islam", qui subira l’épreuve d’une
apostasie généralisée. Le vice se répandra partout. Certains signes annoncés le
prouvent parmi lesquels on trouve « la perte des objets confiés en dépôt, la rivalité dans la direction des
mosquées, la multiplication des constructions plus hautes les unes que les
autres (signe d’orgueil), la fréquence de la fornication, la consommation de
l’alcool, prendre des filles comme chanteuses et danseuses dans les réunions et
les fêtes, le bâtard qui devient maître et gouverneur, accorder des
responsabilités à ceux qui ne le méritent pas, la multiplication des nouveautés
blâmables, le manque de pudeur des femmes qui découvrent les parties intimes de
leur corps, le juge qui n’applique pas la justice, la rareté des savants qui
dénoncent les nouveautés blâmables, la décadence morale et d’autres actes
illicites encore. »
Un Hadith* de
Muslim rapporte que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la
fin du monde un petit reste de croyants. Ils seront de fidèles musulmans comme
au temps béni de Médine*. « Il y aura
toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de
la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et
le Commandeur de ses croyants lui dira: vient diriger notre prière et Issa
répondra: non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de
Muhammad chacun peut présider la prière de l’autre. »
Ce sera une épreuve terrible.
La foi de nombreux musulmans sera tellement éprouvée par cette soudaine perte
qu’ils ne comprendront plus. Comment faire correspondre ces prophéties de
pauvreté avec les conceptions de gloire politique des Wahhabites* et de Bin
Laden?
Une dernière
prophétie, tirée des Hadith*, est
importante à citer. Elle semble donner la clef des autres: “L’islam a commencé étranger et finira
étranger.” Le sens en paraît évident: il s’agit de l’annonce explicite
d’une diminution de puissance, d’un cheminement de la religion islamique vers
la pauvreté, la petitesse et la faiblesse. Cette prophétie ressemble fort à
celle qui s’applique au christianisme.
D'après
Abou-Horaïra, le Prophète a dit: "l'heure
dernière ne viendra pas tant que le fils de Marie ne sera pas descendu parmi
vous en qualité d'arbitre équitable. Il brisera la croix, il mettra à mort le
porc, il supprimera le tribut. Alors l'argent sera si abondant que personne ne
voudra plus l'accepter". Hadith*.
Ainsi est annoncé explicitement
le retour de Issa- Jésus, fils de
Marie, (que la Paix d’Allah soient sur eux). A cette époque, tous les êtres
humains seront croyants et une prosternation vaudra mieux que le monde et ce
qu’il contient. Issa (Jésus), apparaîtra au minaret blanc de la Mosquée de
Omeyyades à Damas, et tuera Dajjal*,
l’Antéchrist, près de Ramallah, aujourd’hui, en Palestine. Les négateurs qui
sentiront l’odeur de Jésus mourront.
Son
apparition ne sera pas une vague grâce spirituelle mais une apparition réelle
et visible. Il se montrera d’un seul coup aux yeux de chair, exactement de la
même façon que le voient ceux qui meurent de nos jours. Il s’agit du même
mystère que celui que décrivent les musulmans en racontant la mort individuelle
de chacun[56]. Le
Christ ne viendra pas seul mais sera accompagné du Ciel entier, des milliers
d’anges sous apparence visible pour ce jour, des saints musulmans du passé et
de tous les pays, enveloppés de lumière. Tous auront revêtu pour ce jour, une
apparence corporelle qui dévoilera leur âme. En tête, Maryama, la mère de Jésus
sera présente dans son corps physique glorifié. Elle apparaîtra simple. Notre prophète Muhammad (Salut
et Bénédiction sur lui) sera là. Chacun verra le Ciel lui apparaître comme s’il
était seul au monde. “Comme l’éclair, en
effet, part du levant et brille jusqu’au couchant, ainsi en sera-t-il de
l’avènement du fils de Marie”. Chacun aura son apparition personnelle et,
en même temps, chacun verra qu’il n’est pas le seul. Chaque homme réagira
devant la Révélation de cette gloire selon les dispositions de son cœur.
Jésus
ne reviendra pas en tant que Prophète, car après Muhammad, il ne peut y avoir
de prophète. Il n’annoncera rien de nouveau mais viendra rétablir l’islam, la
religion d’Abraham. Il sera l’un des sages de la communauté, mais il ne sera
pas imam. Il prêchera l’islam aux chrétiens qui l’écouteront. Il confessera
qu’il n’est pas Dieu. Il confirmera qu’il est le Messie. Il interdira le porc,
il balayera le mythe de la croix. Il pratiquera l’islam, qui sera dernière
religion à subsister, pour l’éternité. Ceux qui auront su rester fidèles dans
l’épreuve de l’Antéchrist seront bénis. A
genoux, c’est-à-dire repentants, les peuples jusque là soumis à
l’Antéchrist pleureront en disant: “Nous
ne savions pas que tu existais. Nous croyions, on nous l’avait dit, que tu
n’étais qu’un mauvais esprit, un dieu jaloux de son pouvoir. Pardon pour nos
péchés. Fais de nous ce qu’il te plaira.” Mais, dans l’apparition de Jésus,
ils ne discerneront ni jugement ni condamnation, du moins pour ceux qui se
seront repentis.
Alors
le petit reste des musulmans restés fidèles comprendra la raison des terribles
épreuves de leur histoire. Dieu les avait préparés au paradis par la famine
ressentie sur la terre. Les juifs, face à la constatation des faits diront:
« Jésus, Messie, gloire à toi au
plus haut des cieux!» Ils réaliseront ce jour-là la prophétie de Jésus: «Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous
disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur![57] »
En
un instant, en raison de la simple apparition du Christ et de son cœur, les
constructions de l’Antéchrist n’auront plus de sens. C’en sera fini du monde
créé par lui. L’adoration du dieu arrogant et présomptueux paraîtra vaine à
tous les cœurs justes. Chacun voudra adorer le vrai Dieu, Allah et les portes
du Jardin éternel du paradis s’ouvriront.
Ces
prophéties annoncent visiblement une fin douloureuse de l’islam, puis une
victoire définitive sur les forces du mal, grâce à la sainteté des cœurs et par
le retour du Christ. Pour les musulmans sunnites*
spirituels, elles peuvent être résumées de la manière suivante: « Vers la
fin du monde, un grand imam (Mahdi*)
sera envoyé à la communauté musulmane pour la préparer spirituellement à
l’épreuve. Vers la même époque, l’Antéchrist (Dajjal) apparaîtra dans le monde. Il provoquera une grande guerre (Gog et Magog*) contre l’islam. Les
Arabes auront eu, à cause de leur perversité, un rôle mauvais dans cette guerre
(Voir la prophétie de Muhammad
« Malheur aux Arabes! »). Le royaume de l’Antéchrist uni aux
juifs s’en prendra à la sainte nation musulmane, d’abord au Yémen puis en
Arabie. Les lieux saints et la Kaaba* seront détruits. Les masses musulmanes se
mettront à Apostasier. Le vice se répandra partout. Mais, purifiés par ces
épreuves, jamais le petit reste des musulmans n’aura été aussi humble et saint.
Jésus, le Messie de Dieu, reviendra alors et détruira le royaume de
l’Antéchrist »
A notre époque, depuis les années 1980, une partie
de l’islam est tenté par le fanatisme[58].
La particularité de ce phénomène est qu’il touche, et cela de plus en plus, le
monde entier. Toute une jeunesse musulmane croit servir Dieu en entraînant le
maximum de gens dans un désir de revanche, dans une guerre "sainte"
et sans pitié contre tout ce qui n’est pas cette forme exaltée et politique de
la religion. Un mauvais esprit de haine et de vengeance semble avoir envahi l’Oumma* et ce pas seulement au plan
religieux. L’islam est blessé dans son orgueil politique et cherche revanche.
L’Occident l’a colonisé pendant deux siècles. La science des pays chrétiens et
la puissance financière qui en sort sont une constante provocation à l’islam
réduit au sous-développement. La perte de la Palestine, terre considérée comme
à jamais musulmane, ne passe pas. Tout cela exacerbe la haine, de manière
finalement assez semblable à celle de la jeunesse allemande de 1933.
La partie visible et remuante de l’islam veut la
guerre. Incapable de s’armer, elle médite des plans d’attentats. Nourris des
prophéties du Coran que nous venons de citer, mais présentées de manière
digérée et transformée par de faux imams belliqueux, le rêve de milliers de
jeunes consiste à mourir en martyr en tuant des Juifs ou des occidentaux. Dans
certains pays, on s’attaque aux chrétiens, aux Juifs, aux musulmans modérés
contre la volonté formelle de Muhammad. On tue, au hasard d’une rencontre en
confessant le nom d’Allah. Le sang est désiré. Des rêves d’attentats nucléaires
hantent les nuits fiévreuses des fanatiques.
Si la violence éclate, elle produira un grand
malheur pour le monde entier, non seulement pour les Occidentaux, juifs et
chrétiens, mais surtout pour les musulmans eux-mêmes. Dans cette hypothèse, la
partie combattante de l’islam risque bien de périr écrasée par la guerre
qu’elle aura elle-même voulue[59].
Concrètement, trois points chauds principaux
marquent ce début de siècle. 1- Le Pakistan et l’Inde, non seulement parce que
les revendications territoriales liées au Cachemire concernent environ un
milliard et demi d’humains mais aussi parce que l’arme nucléaire est possédée
par ces deux nations. Le Pakistan est l’un des pays les plus dangereux.
L’orgueil islamiste Wahhabite* est doublé chez lui d’une haine nationale et
religieuse des Hindouistes "polythéistes". Ce pays s’est comporté de
la manière la plus hypocrite imaginable puisque, tout en étant un allié fiable
de l’Occident, il a rémunéré les pires ennemis islamistes de l’Occident. 2-
Israël et les nations arabes[60],
avec au centre de la haine, "Jérusalem". 3- L’Arabie Saoudite enfin,
siège à la fois des lieux saints musulmans et de l’internationale terroriste[61].
Il est probable que les tensions iront en augmentant. Dans ce crescendo, il faut espérer que l’arme
atomique ne sera pas utilisée. Car ici se trouve le risque principal pour le
XXIème siècle: celui de la prolifération atomique dans les mains de
fous de Dieu suicidaires. La moindre utilisation de ces armes par n’importe
quel gouvernement ou groupe terroriste islamique Wahhabite marquera un nouveau
changement radical du monde. Il y aura d’abord une réplique militaire
implacable des U.S.A. puis, au plan politique, la fin du système mondial
organisé sous forme de nation, le début du gouvernement mondial, « afin que de telles horreurs soient
désormais impossibles.» La victoire du monde occidental coalisé ne fait pas
de doute, mais à quel prix? Lorsque la guerre sera terminée, il est probable
que naîtra une nouvelle génération qui, devenue adulte 20 ans plus tard,
rejettera dans un nouveau mai 68, sans discernement, les religions et tout ce
qui en porte le nom: Dieu. C’est une étape nouvelle mais essentielle dans la
réalisation des prophéties.
La guerre de l’islam semble de plus en plus
envisageable. En 20 ans, la jeunesse musulmane a changé si vite qu’on en est
effrayé. Actuellement, dans les écoles coraniques et les mosquées d’une partie
du monde musulman, on apprend par cœur le Coran et on explique aux enfants,
filles et garçons, que le but de la vie consiste à mourir martyr en tuant.
C’est pour cette raison que cette guerre n’est pas terminée mais concerne notre
avenir, partout dans le monde. C’est la grande guerre de l’islam.
Sur le mémorial des
martyrs de la résistance contre le nazisme, à Lyon, une épitaphe proclame: « L’homme qui ne se souvient pas de
l’histoire se condamne à la revivre. » Depuis la seconde guerre
mondiale, afin de ne plus jamais voir une telle horreur, l’Europe fait une
hypermnésie du nazisme et de l’antiracisme. Si les hommes pouvaient se souvenir
de toute l’histoire, cette phrase
prendrait sens. En effet, une guerre s’est jadis produite dont on ne peut
manquer de remarquer qu’elle ressemble fort à celle-ci. On ne s’en souvient
plus. Il semble qu’elle va recommencer.
Flavius Josèphe
était général de l’armée juive au cours de la guerre terrible qui commença en
66 après Jésus Christ et aboutit à la ruine totale de la nation juive. Elle se
termina en l’an 70. Le général romain Titus prit Jérusalem. Le siège eut lieu
juste avant la pâque et les Juifs s’étaient rassemblés en grand nombre à
Jérusalem. Devenu historien, Flavius Josèphe raconte: 1 100 000 Juifs furent
exterminés et 100 000 prisonniers furent déportés en esclavage. Un tiers,
exactement un tiers des juifs présents dans le monde entier à cette époque
périt durant le conflit. Ce fut la plus terrible bataille de l’Antiquité. Vingt
ans plus tard, encore bouleversé par ces événements qui avaient frappé son
peuple, saint Jean écrivait[62]:
« On relâcha les quatre Anges qui se
tenaient prêts pour l'heure et le jour et le mois et l'année, afin d'exterminer
le tiers des hommes. Leur armée comptait 200.000.000 (sic) de cavaliers: on
m'en précisa le nombre. Tels m'apparurent en vision les chevaux et leurs
cavaliers: ceux-ci portent des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre;
quant aux chevaux, leur tête est comme celle du lion, et leur bouche crache feu
et fumée et soufre. Alors le tiers des hommes fut exterminé par ces trois
fléaux: le feu, la fumée et le soufre vomis de la bouche des chevaux. Car la
puissance des chevaux réside en leur bouche; elle réside aussi dans leur queue:
ces queues, en effet, ainsi que des serpents, sont munies de têtes dont elles
se servent pour nuire. »
Après sa capture par
les romains, Flavius Josèphe fut laissé en vie. Il mit plus tard par écrit ses
souvenirs, avec la précision d’un témoin de l’intérieur. Son livre s’intitule La
guerre des Juifs.
Le premier intérêt
de son ouvrage est qu’en le lisant, hormis les armes utilisées, on se croirait
au XXIème siècle. Rien ne semble avoir changé. Les acteurs de notre
histoire actuelle sont présents. Les mentalités sont semblables jusque dans
certains détails troublants. En s’appuyant sur une telle analogie, il est même
possible de se faire une idée de ce que pourrait être le scénario du futur si
on n’y prend pas garde. Cette fois, les deux acteurs principaux ne seront plus
Rome et le Peuple juif mais l’Occident et l’islam.
J’ai divisé ce
scénario en quatre étapes: 1- Les causes: une prophétie mal comprise et un
orgueil politique aveuglant; 2- La volonté de déclencher par tous les moyens
une guerre eschatologique contre l’Empire occidental; 3- La guerre elle-même,
poussée par quelques fanatiques jusqu’au suicide et à la l’autodestruction de
tout l’islam; 4- Les conséquences à long terme: l’apostasie* des masses
musulmanes. A chaque étape, j’ai rappelé les prophéties de Muhammad afin que le
rapport puisse être facilité.
L’ouvrage de Flavius
Josèphe présente un second intérêt. Il vient du fait que Josèphe était prophète. Il semble qu’il ait été le
dernier détenteur du don juif de la prophétie, non seulement parce qu’il
annonçait l’avenir mais parce qu’il en expliquait le sens divin. A propos de
son don de prophétie, Josèphe se raconte lui-même. (Il utilise la troisième
personne du singulier)[63]:
« Après que Josèphe ait été capturé,
le général Vespasien commanda de le garder très soigneusement, parce qu’il
voulait l’envoyer à Néron. Josèphe l’ayant su lui fit dire qu’il avait quelque
chose à lui déclarer. Vespasien lui donna audience en présence de son fils
Titus et de deux de ses amis. "Vous croyez sans doute, Seigneur, avoir
seulement entre vos mains Josèphe prisonnier. Mais je viens par l’ordre de Dieu
vous donner avis d’une chose qui vous est infiniment plus importante. Vous
voulez m’envoyer à Néron. Et pourquoi m’y envoyer? C’est vous seul que je dois
regarder comme empereur, et Titus après vous, parce que vous monterez tous deux
sur le trône. Faites-moi donc garder tant qu’il vous plaira, mais comme votre
prisonnier, et non pas comme celui d’un autre, puisque vous serez bientôt
maître de toute la terre." Vespasien crut que Josèphe ne lui parlait de la
sorte que pour l’obliger à lui être favorable. L’un des deux amis demanda à
Josèphe de prouver que ces prédictions n’étaient pas des rêveries. Il lui
demanda s’il avait prévu la ruine de Jotapat et sa capture. Josèphe répondit qu’il
avait prédit à ceux de Jotapat que leur ville serait prise après une résistance
de quarante-sept jours, et que lui-même tomberait vivant entre les mains des
Romains. Vespasien fit vérifier secrètement auprès des autres prisonniers si
cela s’était passé de la sorte. Il trouva que c’était vrai.»
Il convient donc
d’étudier avec soin son ouvrage. Il constitue peut-être une allégorie*, à
l’échelle d’un peuple de trois millions de membres, de ce que pourraient vivre
l’islam de plus d’un milliard d’humains et l’Occident dans les années à venir.
« Si l’on n’y
prend pas garde, l’histoire se répète. » Il faudrait sans cesse répéter cette maxime au
cours de ce chapitre. Plutôt que de la faire, jouant au prophète et imaginons
que les mêmes causes produisent les mêmes effets…
Après
la fondation par l’Ayatollah Khomeini de la première République islamique, le
rêve de la conquête s’est réveillé. Une nouvelle guerre religieuse semble
menacer le monde. Elle pourrait être une étape de l’eschatologie*[64].
Il nous faut étudier son déroulement probable en fonction des défauts innés de
l’islam, pôle noir de ses qualités.
Les
années qui précédèrent la Guerre des Juifs contre les Romains, ressemblent aux
nôtres depuis 1979. L’origine de cette guerre qui aboutit à la fin d’Israël se
trouve dans l’existence de prophéties mal comprises. Un phénomène semblable
vient de se produire dans l’islam. Une secte musulmane, appelée Wahhabite* et dont le siège est l’Arabie
reproduit l’erreur des Juifs en l’appliquant aux prophéties reçues de Muhammad.
Rappelons
les évènements du premier siècle de l’ère chrétienne. Flavius Josèphe écrit[65] :
« Si l’on veut considérer tout ce que
je vais dire, on verra que les hommes ne périssent que par leur faute,
puisqu’il n’y a pas de moyens dont Dieu ne se serve pour leur salut et pour
leur faire connaître ce qu’ils doivent faire. Ainsi les Juifs : Ce qui les
porta principalement à s’engager dans cette malheureuse guerre fut l’ambiguïté
d’un passage de l’Écriture, qui disait que l’on verrait en ce temps-là un homme
de leur contrée commander à toute la terre. Ils l’interprétèrent en leur
faveur, et plusieurs même des plus habiles y furent trompés; car cet oracle
marquait quelqu’un d’autre, qui fut créé empereur lorsqu’il était dans la Judée[66].
Mais ils expliquaient toutes ces prédictions à leur fantaisie, et ne connurent
leur erreur que lorsqu’ils en furent convaincus par leur entière ruine. »
Les Juifs avaient en
effet reçu en effet dans la Bible des prophéties concernant la venue du Messie.
Mais elles pouvaient signifier deux choses: Le Messie pouvait être soit un
militaire puissant qui imposerait sa loi au monde entier: « En ce jour-là, Israël triomphera. Les rois des nations serviront Israël! Elles lui
apporteront leurs richesses. La nation et le royaume qui ne te serviront pas
périra. Les richesses du Liban viendront chez toi. Ils s'approcheront de toi,
humblement, les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront à tes pieds, tous
ceux qui te méprisaient. »
D’autres Juifs
pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre qui prendrait sur lui
les péchés du monde entier pour ouvrir aux hommes le paradis de Dieu[67]:
«Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé. Son
inspiration est dans la crainte de Yahvé. Il jugera mais non sur l'apparence.
Il se prononcera mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice,
il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays.»
Les débats faisaient
rage entre ces deux écoles. Ils étaient violents. Les fondamentalistes de
l’époque étaient appelés zélotes*.
Ils croyaient au Messie militaire et tuaient souvent les Juifs spirituels, les
pauvres de Yahvé appelés couramment anawims.
Une jeune femme appelée Marie en avait jadis fait partie à Nazareth.
Or,
l’histoire l’a montré plus tard, ce sont les Juifs spirituels qui avaient
raison. Pourtant, Dieu laissa agir les zélotes. Flavius Josèphe donne une
explication théologique de cette folie des fanatiques. Ils furent aveuglés par un esprit venant de Dieu, dit-il, ils
crurent en une série de prophéties messianiques ambiguës[68].
Dieu voulut cet aveuglement, afin de les humilier puis de les sauver dans la
vie éternelle.
De même, selon la
secte Wahhabite*, il n’y a rien de mystique dans les annonces de Muhammad. Rien
n’est lié au développement futur de l’humilité de l’islam. Au contraire, il
s’agit pour eux de l’annonce explicite de plusieurs évènements politiques
glorieux pour l’islam. Ils ne gardent qu’une interprétation militaire et dure « qui les arrange.» Pour eux, les
évènements se produiront en cinq étapes, qui se retrouvent effectivement dans
les prophéties de Muhammad[69].
1- Ils commenceront par un signe :
l’invasion de la terre Sainte d’Arabie par des armées infidèles. Ce sera la
marque du début de la grande guerre de l’islam. Curieusement, l’histoire
semble leur avoir donné raison depuis la guerre du Golfe (1991) « où la monarchie d’Arabie Saoudite,
dans sa perversité (sic), permit elle-même l’entrée des armées U.S. impie sur
la Terre Sainte.»[70]
2- Cette armée impie
aura un lien avec Israël et l’Antéchrist sera présent avec eux. « L’Antéchrist borgne (Dajjal) sera le chef du
sionisme juif ». Là encore, l’application Wahhabite est nette: le plus
grand allié d’Israël n’est-il pas le monde matérialiste des U.S.A.? N’y a-t-il
pas un lien entre ces évènements et le vol par les Juifs de la terre musulmane
de Palestine?
3- Alors commencera
une grande guerre. « Voici venir la
troisième guerre mondiale, celle de Gog et Magog*[71]». Les
analystes politiques ne donneront aucune chance au peuple musulman, à cause du
nombre et de la puissance des armées ennemies.
4- Mais, alors que tout
semblera perdu, Dieu donnera la victoire totale à la Communauté Sainte. Allah va livrer ses ennemis à l’islam, dans
un dernier combat. Les Juifs et leurs allés impies seront exterminés de la
surface de la terre. On mettra sept mois à enterrer leurs cadavres[72].
Allah remportera cette grande victoire par toutes sortes de fléaux: la guerre,
la peste, la grêle etc. La Palestine redeviendra la terre bénie de l’islam. Le
monde deviendra un seul Califat, soumis à la sainte loi d’Allah. Ceux qui
refuseront de se convertir disparaîtront.
5- Alors Jésus reviendra et balayera le reste des
chrétiens. Le monde entier sera, sous son commandement, musulman. L’Antéchrist,
qui est né en Occident, sera vaincu et la gloire d’Allah sera exaltée pour
toujours.»
Les islamistes
Wahhabites* appuient leur vision apocalyptique sur un texte du prophète
Ézéchiel qui est considéré comme un prophète d’Allah. Il parle de ce combat de
Gog et Magog* contre le peuple saint. Il est étonnant de constater cette ironie
de l’histoire. C’est exactement le même texte qui nourrissait l’endurance
incroyable des zélotes juifs, les poussant à combattre jusqu’à la mort, alors que tout semblait perdu. Nous
allons montrer tout au long de ce chapitre à quel point ils se trompaient dans
l’interprétation de la prophétie. La prophétie d’Ezéchiel est la suivante[73]
(Quand Ezéchiel parle de Terre Sainte, il faut entendre
ici d’abord l’Arabie puis, en second lieu, la Palestine. Les Wahhabites
d’aujourd’hui voient dans Gog les deux grands Satans, U.S.A. et Europe croisée):
« Ainsi parle Dieu à Gog (le peuple de
l’Antéchrist): Ainsi, ce jour-là, alors que mon Oumma*[74]
vivra en paix, tu élaboreras le dessein
de te mettre en route pour l’attaquer. Tu quitteras ta résidence à
l'extrême nord, toi et des peuples nombreux avec toi, tous montés sur des
chevaux, troupe énorme, armée innombrable. Tu monteras contre mon Oumma. Tu
seras comme une nuée qui recouvre la terre.
Ainsi parle Dieu contre Gog: C'est de toi dont j'ai
parlé au temps jadis, par mes serviteurs les prophètes d'Israël, annonçant ta
venue contre le Peuple Saint. En ce jour-là, au jour où Gog s'avancera contre
le territoire de ma sainte Communauté, ma colère montera. Dans ma colère, je le
dis: ce jour-là, je le jure, il y aura un grand tumulte sur la Terre Sainte.
J'appellerai contre Gog toute sorte d'épée. Les soldats de Gog eux-mêmes
tourneront l'épée l'un contre l'autre. Je les châtierai par la peste et le
sang, je ferai tomber la pluie torrentielle, des grêlons, du feu et du soufre
sur ses troupes et sur les peuples nombreux qui sont avec lui. Je manifesterai
ma grandeur et ma sainteté, je me ferai connaître aux yeux des nation. Ils
sauront que je suis Allah.
Et toi, fils d'homme, prophétise contre Gog. Tu
diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu. Je me déclare contre toi, Gog, prince,
chef de Méshek et de Tubal. Je te ferai faire demi-tour. Je briserai ton arc
dans ta main gauche et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu
tomberas sur les montagnes de la Terre Sainte, toi, toutes tes troupes et les
peuples qui sont avec toi. Je te donne en pâture aux oiseaux de proie de toute
espèce et aux bêtes sauvages: Tu tomberas en plein champ, car moi, j'ai parlé,
Parole de Dieu. »
Oussama Bin Laden[75]
a indiqué en 1998 dans une fatwa* que
la première étape de sa guerre avait commencé. En premier lieu, il allait
combattre pour « unir tous les musulmans et
créer un gouvernement qui suive les règles des Califes. Le seul moyen d'y
parvenir consistera, selon lui, à renverser par tous les moyens presque tous
les gouvernements des pays musulmans, à faire disparaître l'influence
occidentale de ces pays et à supprimer un jour les frontières entre États. »
L’influence de ce
genre de prophétie est si puissante chez les jeunes musulmans qu’on se demande
quel esprit est en train de les séduire. En terre d’islam, le courant qui lit
dans ces textes l’annonce d’une victoire de l’humilité et de la miséricorde
voulus par Allah est de plu en plus minoritaire et muselé.
Parole de Muhammad: "Malheur aux arabes!" Les compagnons questionnèrent
alors: "Dieu nous détruira-t-il,
alors que parmi nous il y aura des bienfaisants? - Oui, c’est parce qu’en vous
se multiplieront les péchés (fornication et autres)" Et Allah est le
plus savant.
Depuis les attentats
du 11 septembre, nous devons nous poser la question suivante: qu'est ce qui a
fait de ces jeunes hommes les monstres qu'ils sont devenus? Cela vient-il
réellement de la querelle tenant à un morceau de terre au Moyen Orient?
Si on demande à des
Musulmans cultivés, pieux, de tendance traditionaliste mais progressistes, ce
qui a poussé une partie des jeunes de leur Oumma*
dans cette direction, beaucoup d'entre eux répondront par un mot: Wahhabisme. Cette variété d’islam est
apparue depuis moins de deux siècles en Arabie, et constitue la doctrine
officielle des États du Golfe. Il s'agit du projet religieux le plus violent,
le plus intolérant et le plus fanatique imaginable. Il s’agit de la forme la
plus extrémiste du fondamentalisme islamique. Tous les Musulmans ne sont pas
des terroristes kamikazes, mais tous les terroristes kamikazes musulmans sont
Wahhabites[77].
Le Wahhabisme fut
d’abord connu comme un puritanisme moral, qui réclame la punition de ceux qui
prennent plaisir à écouter quelque forme de musique que ce soit à l'exception
des tambours, et des punitions sévères pouvant aller jusqu'à la mort concernant
l'alcoolisme ou les transgressions sexuelles. Il s'agit d'aboutir à un islam
dépouillé, plaidant pour des prières simples et brèves, des mosquées sobres.
Ils prônent la destruction des pierres tombales (en ce que la décoration des
mosquées et les cimetières incitent à la vénération, qui est de l'idolâtrie
dans l'esprit Wahhabite). Les Wahhabites n'autorisent pas non plus que le nom
du prophète Muhammad soit inscrit dans les Mosquées, pas plus qu'ils ne
permettent la célébration de son anniversaire. Par-dessus tout, c'est la
spiritualité ostentatoire qu'ils haïssent, tout comme les Protestants détestent
la vénération des miracles et des saints de l'Église romaine. Ils condamnent
les "incroyants", ceux qui ne prient pas.
Au plan dogmatique,
leur doctrine est moins connue. Elle est pourtant essentielle. Ce sont eux qui
ont mis en vogue la mode d’une interprétation millénariste[78]
des prophéties coraniques. Ils sont certains que leur vision de l’islam et leur
domination militaire va s’imposer bientôt sur la terre entière.
Ibn Abdul Wahhab
(1703-1792)[79], le
fondateur de ce totalitarisme islamique. Il est pour certains le Mahdi[80] dont
la venue était prophétisée par le Prophète Muhammad. Il est né à Uyaynah, dans
la région de l'Arabie appelée Nejd, où est actuellement située la ville de
Ryad, dont le prophète lui-même avait prédit que de ce lieu pourrait naître
désordre et corruption[81].
Depuis les commencements de l'enseignement de Wahhab, vers la fin du XVIIIème
siècle, son culte était associé aux massacres de tous ceux qui s'opposaient à
lui.
Au XIXème
siècle, le fondateur du royaume Saoudien, Ibn Saoud, institua le Wahhabisme
comme croyance officielle. La haine arabe à l'encontre des Turcs trouva un
point d'accord dans les discours du Wahhabisme à propos de la
"décadence" de l'islam turc. La vérité est que le Califat ottoman
régnait sur une communauté (Oumma*)
multinationale, au sein de laquelle de grandes différences de culture et de
tradition étaient tolérées. Une telle
tolérance n'existe pas dans le Wahhabisme, qui est le fondement de
l'emportement de Bin Laden à l'encontre des U.S.A., dont le crime est d'avoir
permis à ses troupes d'avoir foulé le sol Saoudien.
Pour avoir une idée
de l’avenir sinistre que pourrait induire cette prophétie erronée, reprenons
notre analogie avec Flavius Josèphe. La guerre des Juifs ne commence pas en 64
après Jésus-Christ. Elle est l’aboutissement d’un lent mûrissement de la haine
contre les Romains grâce à l’action patiente, sur un siècle, de prédicateurs et
de faux prophètes juifs[82]:
« Les prophéties concernant la
future domination mondiale du judaïsme se répandirent partout dans le peuple
par la faute de nombreux prédicateurs itinérants. Ils trompaient le peuple,
sous un prétexte de religion. Ils le menaient dans des solitudes avec promesse
que Dieu leur ferait voir par des signes manifestes qu’il voulait les
affranchir de domination romaine. Un faux prophète égyptien, il était un très
grand imposteur, enchanta tellement le peuple qu’il assembla près de trente
mille hommes.»
Ce phénomène se
reproduit de nos jours. Partout en islam se lèvent des pseudo-imams. Beaucoup
d’entre eux se verraient bien dans le rôle du mahdi* annoncé par le
Prophète. Depuis 20 ans, le progrès de l’idéologie Wahhabite* dans le cœur des
jeunes musulmans est inquiétant[83].
L'écrivain Bengalais Zeeshan Ali a décrit la situation de manière touchante: «Les Musulmans du Bangladesh vivant aux
U.S.A., sont de bons musulmans. Mais, du fait d'un manque d'instruction, ils ne
se rendent pas compte lorsque leurs croyances sont détournées par les imams
Wahhabites. Or, aux U.S.A., 80% des mosquées sont financées et animées par
l’Arabie Saoudite[84].
Ces mosquées sont sous le contrôle des imams Wahhabites, qui prêchent
l'extrémisme aux jeunes. Ils les poussent à accuser leurs propres pères
d'hérésie, de péchés et d'incroyance. Et les enfants d'immigrants, lorsqu'ils
grandissent dans ce pays, ne sont confrontés qu'à cette vision à sens unique de
l'islam. Ils sont incités à penser qu'il s'agit là du seul islam. Naturellement
un grand écart se crée chaque jour entre pères et fils et ce silence persiste.»
Les jeunes, divisés entre la tradition et l'appel de la nouveauté, optent pour
la "révolution islamique". Ils se condamnent à leur propre
destruction.
Ils s’expatrient
dans des lieux adéquats pour se préparer au grand jour de la guerre. Leurs
écoles sont au Pakistan, en Afghanistan, au Soudan. Ils y reçoivent une
formation idéologique et théologique Wahhabite et une formation militaire. Les
meilleurs d’entre eux deviennent agents secrets. Ils retournent dans leurs pays
d’origine et se font dormants. Ils réfléchissent à la façon de tuer le plus
grand nombre d’infidèles. Ils combinent des massacres de masse et rêvent de les
réaliser. D’autres se rendent pour se battre là où a commencé la guerre sainte
(Tchétchènie, Kosovo, Algérie, Cachemire, Philippines). Ces influences sont
colportées à travers la communauté musulmane des U.S.A., forte de 10 millions
d'âmes, aussi bien qu'en Europe. Depuis 1990, les imams Wahhabites financés par
l’Arabie Saoudite viennent corrompre les jeunes des banlieues. Ils les font
passer d’une délinquance due à leur difficulté d’intégration à un fanatisme
religieux dangereux.
Pour eux, le Djihad* devient une sorte d'ultime
recours[85]. Ayant raté la vie
d'ici-bas, une certaine jeunesse préfère sauver celle de l'au-delà. Car de
cette guerre, le jeune volontaire n'espère pas spécialement sortir vainqueur,
il lui suffit de s'engager dans ce Djihad*
salvateur, quelle qu'en soit l'issue. Mort, il sera martyr, vivant, il
échappera à cette catégorie de gens sur laquelle un Hadith* a jeté l'opprobre. D'ailleurs le radical Djihad* renvoie à l'effort et à la
résistance dans le combat offensif. L'étymologie même du Djihad renvoie à la fois à l'entreprise guerrière et au dépassement
de soi. C'est pourquoi, même en se sachant faible, le Moudjahidine* n'évite pas le combat. Il lui suffit de résister pour
vaincre l'ennemi et gagner la confiance de Dieu et des hommes. Lors de la
guerre du golfe de janvier 1991 le peuple admirait Saddam le résistant face à
trente États forts.
Cette notion de combat-résistance que privilégie
l’islamiste Wahhabite* a ses racines dans la philosophie même de la religion
musulmane. Mais il en est une déviation pathologique. Ce type de musulman ne se
sent en paix avec Dieu et avec lui-même qu'après avoir combattu les impuretés
qui l'assaillent continuellement. Il doit faire ses ablutions cinq fois par
jour pour résister à la souillure corruptrice que charrie le temps. Le jeûne,
cet autre pilier de la foi, n'est en fait qu'une résistance aux appétits,
naturels. Le vrai musulman n’a pas cette vision exacerbé de la pureté. Certes,
il combat ses désirs en y résistant. Mais avant tout, il se sait pêcheur.
"Les meilleurs parmi les pêcheurs sont les repentants" (khayr al khattâ'un at tawwâbun) et non
ceux qui résistent avec arrogance à la pente du désir.
Deux raisons expliquent pourquoi les islamistes voudront cette guerre
jusqu’à la folie.
1- L’orgueil, la
certitude d’être les détenteurs de la vérité. Flavius Josèphe décrit ainsi
l’aveuglement auquel peut conduire l’orgueil[86]: « Ne peut-on pas donc dire avec raison
que les folies des zélotes est la véritable cause du malheur des Juifs, et que
ce que les Romains leur ont fait souffrir n’en a été qu’une juste punition?
Mais je laisse à chacun d’en juger comme il lui plaira. »
Comme tous les
fondamentalistes, les Wahhabites* sont les plus inintelligents de tous les hommes.
Inutile donc d’attendre d’eux un simple commencement de compréhension de la
notion d’humilité en islam. Voici un exemple significatif du niveau
intellectuel de leur soi-disant fidélité à Allah. Les talibans arabes
d’Afghanistan avaient un sens si tatillon de l’obéissance qui est due à Allah
qu’ils appliquèrent aux femmes deux commandements coranique, quitte à les
condamnaient à mort. 1) « La femme
doit rester à la maison et s’occuper de ses enfants ». Ils interdirent
donc aux femmes l’exercice des métiers et, en particulier, celui de médecin.
Ainsi, les femmes malades ne pouvaient être soignées par des médecins femmes.2-
« Le corps d’une femme ne peut être
dénudé que devant son mari ». Ainsi, les femmes malades ne pouvaient
pas non plus être soignées par des médecins hommes.
En ce qui concerne la
guerre, leur sagesse individuelle se résume à deux alternatives: « la
victoire politique ou la mort, c’est-à-dire le paradis ». Dans les deux
cas, étant vainqueurs, ils n’ont aucune raison d’arrêter le combat. Les
mouvements islamiques deviennent progressivement l'image même du motif obtus
qui les fait combattre. Au lieu de prôner le débat et de chercher à rendre
vivant l'islam dans la modernité, ils choisissent de s'enfermer dans
l'obscurantisme et «la négation du reste du monde». Ils deviennent eux-mêmes
des hommes à la barbe hirsute, aux yeux noircis par la pratique perpétuelle de
la haine, au visage rendu mobile par la ruse.
L’une des tentations
dans l’islam est l’étroitesse d’esprit. Par paresse intellectuelle et faux
abandon à Dieu, on se replie sur des apparences de dogmes. Il s’agit d’une
conséquence de la simplicité de sa foi, qui ne s’embarrasse pas des questions
subtiles. Face à la question de la souffrance, il ne viendrait jamais à l’idée
d’un musulman de se poser le célèbre dilemme chrétien de Jean-Jacques Rousseau:
« Soit Dieu est tout-puissant, et
s’il n’intervient pas pour sauver les hommes, c’est qu’il ne les aime pas; Soit
il est miséricordieux et s’il n’intervient pas, c’est qu’il ne le peut pas le
sauver. Donc il n’est pas tout-puissant. Dans les deux cas, le dogme s’écroule[87]. »
Un musulman se contentera de dire « Inch
Allah! »
2) En conséquence
directe de leur orgueil, leur incapacité à comprendre le vrai sens des
prophéties de Muhammad.
C’est la conséquence
de leur confusion totale entre politique et religion. Certains commentateurs
ont qualifié avec raison le Wahhabisme de nazisme religieux. Josèphe rapporte
que les Juifs connaissaient la même incapacité à se mettre d’accord sur le sens
de leurs textes qui étaient, « de
par la volonté de Dieu et pour leur malheur, à double sens. » Malgré
cela, et pour les aider, Dieu envoya aux Juifs quantité de signes les prévenant
du malheur, les mettant en garde contre la guerre. Josèphe raconte[88]:
« Quelques années avant la guerre,
il se leva un pauvre homme, qui était prêtre. Il se mit à prophétiser par toute
la Judée en disant simplement: « Voix du côté de l’orient! Voix du côté de
l’Occident! Voix du côté des quatre vents! Voix contre Jérusalem et contre le
Temple! Voix contre les nouveaux mariés et les nouvelles mariées, voix contre
tout le peuple! » Il parlait ainsi, toujours, sans injurier ceux qui le
battaient, ni remercier ceux qui lui donnaient à manger. Toutes ses paroles se
réduisaient à un triste présage, et il les proférait d’une voix plus forte dans
les jours de fête. Il continua d’en user ainsi durant sept ans cinq mois sans
aucune intermission et sans que sa voix cri fût ni affaiblie ni enrouée. Quand
Jérusalem fut assiégée, on vit l’effet de ses prédictions et, faisant alors le
tour des murailles de la ville, il se mit encore à crier: « Malheur, malheur
sur la ville, malheur sur le peuple, malheur sur le Temple », à quoi ayant
ajouté « Malheur sur moi », une
pierre lancée par une machine le renversa par terre, et il rendit l’esprit en
proférant ces mêmes mots. »
Le plus grand
d’entre tous les signes vint d’un Messie différent des autres, qui fut crucifié
sous Ponce Pilate, 40 ans avant la ruine du Temple. Lui ne voulait pas de cette
guerre. Il mit en garde ses disciples[89]:
«Lorsque vous verrez Jérusalem investie
par des armées, alors comprenez que sa dévastation est toute proche. Alors, que
ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront à
l'intérieur de la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les
campagnes n'y entrent pas; car ce seront des jours de vengeance, où devra
s'accomplir tout ce qui a été écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et à
celles qui allaiteront en ces jours-là! "Car il y aura grande détresse sur
la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive
et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée
aux pieds par des païens jusqu'à ce que soient accomplis les temps des païens. »
De même, les
musulmans ont reçu toutes les mises en garde qui leur sont nécessaires pour
cette époque. Muhammad leur a parlé de la méchanceté des Arabes vers la fin du
monde. Il faut relire ici les textes[90]
où il leur a prophétisé la ruine de la Kaaba*. Il les a prévenus de ne pas se
mêler des débats et des luttes pendant le temps de l’Antéchrist. Tout musulman
fidèle sait, de par le droit canon (charria)
et les règles de la guerre, que ceux qui commandent de tuer les femmes et les
enfants tout en se disant membres de l’Oumma*,
n’obéissent pas à Allah. Ils ne peuvent être de vrais musulmans. Malgré cela,
une partie de la jeunesse se laisse séduire[91].
Flavius Josèphe
décrit dans plusieurs passages de son livre le phénomène suivant : les
zélotes s’en prenaient davantage à leurs propres frères juifs qu’aux Romains[92].
Depuis 1990, il
n’est pas un seul jour sans qu’on entende parler de massacre de population
civile par des islamistes. Partout où vivent des musulmans, si les
gouvernements n’avaient pas éliminé par avance les islamistes, des massacres se
perpétuent. On n’imagine pas la somme des horreurs qu’ont eu à subir ces
peuples. L’un des points de focalisation de l’attention des français fut leur
ancienne colonie, l’Algérie. Les terroristes islamistes algériens sont aussi
Wahhabites. Leur contribution à la purification du monde réside dans le
massacre de personnes qui n’ont rien fait d’autre que projeter des films ou
lire des journaux laïques. Ils agissent au nom de la religion. Mais ils ne sont
que des barbares et des voleurs. Ils s’attaquent d’abord aux musulmans que
l’Occident qualifie de modérés. Ils tuent les hommes, éventrent les femmes
enceintes, décapitent les petits enfants. Après avoir pillé les maisons,
s’appuyant sur un verset du Coran* parlant des prisonnières de guerre, ils
enlevaient les jeunes filles les plus jolies pour en faire leurs esclaves
sexuelles. Quand elles tombaient enceintes, ils les exécutaient. Celles qui
purent s’enfuir furent traumatisées pour toujours et les gouvernements
musulmans des pays victimes se demandaient s’il ne fallait pas autoriser
l’avortement dans leur cas. Quand le pouvoir algérien reprochait aux islamistes
leur violence, leurs sabotages et terrorisme, A. BenHadj répondait, avec une
hypocrisie que seul peut comprendre le musulman qui connaît la complexité
légale des règles du djihad: "Est-ce de la violence que de prescrire
le bien et de pourchasser le mal, dans les limites des normes (dhawâbit ash
shar')?[93]".
Plus qu'une polémique casuistique, l'islamisme se considère, en tant que
défendeur de l'ordre divin, plus en droit d'exercer la violence que ceux qui, à
ses yeux, ne défendent qu’un ordre terrestre. Ainsi, le fait que la guerre
sainte ait des normes précises en islam ne les arrêtait pas. Que ne ferait-on
pas pour la gloire de Dieu?
Quels étaient les
torts de ces pauvres gens? Ils ne suivaient pas avec assez de ferveur les
islamistes dans leur haine de l’Occident. Tout ce qui rappelait « les
nations croisées » ou « les modes juives » était une preuve
contre eux. Avoir la télévision était un crime. Les filles qui continuaient
d’aller à l’école étaient forcément coupables car occidentalisées. Celles qui
ne portaient pas le voile islamique, qui se maquillaient, risquaient d’être
égorgées dans les rues. Le costume européen était signe de mort.
En Europe, ici et
là, on retrouva des imams fidèles à la vraie tradition musulmane assassinés.
Ceux qui ont l’imprudence ou le courage de mettre en garde contre le danger
Wahhabite* risquent leur vie. Ils sont plus en danger que tout autre car ils
peuvent, avec leur connaissance de la foi, démasquer la « Cause »
islamiste. En France, l’un d’eux fut exécuté en 1993. Le ministre français de l’Intérieur
prit alors conscience que des prédicateurs fanatiques étaient en train de
changer les banlieues. On en expulsa quelques-uns en secret. Mais il ne fallait
pas paraître raciste. Alors on ne fit rien de plus.
Pourquoi les
fanatiques s’en prennent-ils d’abord à leurs propres coreligionnaires ?
C’est qu’ils ont une faille[94],
que l'Occident connaît peu, un talon d'Achille, pour ainsi dire. Il réside dans le fait que la grande
majorité du monde musulman est composé de gens pacifiques qui préfèreraient
l'instauration de démocraties "à l'Occidentale" dans leurs propres
États. Le plus grand danger, les Wahhabites en sont conscients, vient du
fait que la majorité du peuple ne les suit pas. Bin Laden et les autres ne
défendent aucunement la tradition de l'islam. Ils représentent une rupture
ultra-radicale militant en faveur d'une utopie sectaire. Ainsi, le meilleur
qualificatif qui leur convient est celui d’islamo-fascistes, quoi qu'ils aient
davantage en commun avec les Bolcheviques. La plupart des musulmans ressentent
leur action comme une insulte à l’islam, une insulte malheureusement
irréformable de l’intérieur. Jamais aucun chef doctrinal ne pourra, par une
fatwa*, condamner et stopper l’action des fanatiques. Ne pouvant plus
convaincre, les Wahhabites s’efforcent d’imposer par la terreur leur vision des
choses au peuple fidèle. Ils ne respirent que meurtre pour tout ce qui n’est
pas leur idée, à commencer par l’islam sunnite*
ou chiite*.
Ce sont les mêmes
raisons qui conduisirent, d’après Josèphe, Israël à sa ruine totale[95]:
« Au milieu de tant de maux dont
Jérusalem était assiégée de toutes parts, et qui rendaient cette malheureuse
ville comme un corps exposé à la fureur des bêtes les plus cruelles, les
vieillards et les femmes juives faisaient des vœux pour la victoire des
Romains. Ils souhaitaient d’être délivrés par une guerre étrangère des misères
que cette guerre domestique leur faisait souffrir. Jamais désolation ne fut
plus grande que celle de ces infortunés habitants.»
Il est probable que
l’avenir des peuples musulmans soumis aux islamistes Wahhabites* ne sera pas
heureux. Une grande misère est prévisible. Aura-t-elle pour effet dans le
peuple musulman un rejet du fondamentalisme religieux ou, au contraire, une
augmentation de la haine envieuse de l’Occident et de son outrageante réussite?
L’échec total des systèmes politiques islamistes se voit partout où ils ont une
influence forte, du Soudan à la Somalie, de l’Afghanistan à l’Iran. La
Palestine est, dans la comparaison qu’on peut en faire avec Israël, un exemple
impressionnant de l’incapacité de ces hommes à simplement vivre sur la terre.
La recherche d’un hypothétique futur, qu’il soit patriotique ou religieux,
pousse les parents à ne prendre aucun souci de l’éducation profane de leurs
enfants. On les gave de thèses islamistes, d’apprentissages mécaniques des
textes saints. On multiplie au maximum le nombre des naissances, dans l’espoir
d’en faire des combattants du Prophète. Le résultat est une horde de jeunes
déstructurés et dépenaillés. De l’autre côté de la frontière, la prospérité
criante du petit peuple de quatre millions d’âmes, sa puissance industrielle et
militaire est ressentie comme une insulte permanente à l’islam.
Il est possible de
citer ici quelques-unes de ces voix courageuses qui osèrent accuser
publiquement l’islamisme Wahhabite naissant. Il y eut d’abord le frère du
terroriste Zacharias Moussaoui. Il dénonça publiquement l’acte de son frère, sa
volonté de se faire exploser le 11 septembre 2001 avec un avion de
ligne. Après l’attentat du 11 septembre, un musulman isolé, Ziauddin
Sardar, émit une fatwa* (un avis
religieux adressé aux musulmans, quoique n’engageant que lui). Il fut publié
dans le Time de Londres. « C’est ma fatwa contre les fanatiques. Les musulmans
raisonnables ne doivent plus se taire. Des fanatiques s'autoproclament martyrs,
dénaturant jusqu'à le rendre méconnaissable le sens le plus sacré qu'il y a à
être musulman. Pourquoi avons nous gardé le silence si longtemps? Aux
musulmans du monde entier j'adresse la fatwa suivante: tout musulman impliqué
dans le recrutement, le financement, l'entraînement, le soutien ou l'accueil de
ceux qui commettent des actes de violence aveugle à l'encontre d'individus ou
d'États se rend coupable d'actes de terreur et n'appartient pas à l'islam.
J’appelle tout musulman fidèle à le traquer et l’appréhender. J’appelle à le
conduire devant la justice. "Si vous voyez quelque chose de répréhensible,
dit le prophète Mahomet, alors changez-le de vos propres mains." »
Ces hommes se sont
levé au risque de leur vie. Si l’Occident ne les soutient pas, plus rien ne
pourra arrêtera les fous d’Allah.
Étant persuadés,
comme les Juifs du premier siècle, que cette guerre aboutira à leur triomphe,
les islamistes prennent tous les moyens pour l’obtenir. Flavius Josèphe décrit
de la manière suivante les premières actions des zélotes juifs de son temps[96] : « Les zélotes s’impatientaient,
voulant vivre ces évènements qui devaient aboutir, selon eux, à la ruine de
l’Empire romain impie et à la domination mondiale du judaïsme. Pour l’obtenir,
ils utilisèrent des moyens violents. Ils commencèrent par s’attaquer
physiquement à tous ceux qui, de près ou de loin, collaboraient avec l’Empire.
Ils se mirent à les tuer, d’abord avec ruse parce qu’ils étaient peu nombreux,
puis ostensiblement. On nommait leurs tueurs les sicaires, et ce n’était pas de
nuit, mais en plein jour, et particulièrement dans les fêtes les plus
solennelles, qu’ils faisaient sentir les effets de leur fureur. Ils
poignardaient au milieu de la foule ceux qu’ils avaient résolus de tuer. Ils
mêlaient ensuite leurs cris à ceux de tout le peuple contre les coupables d’un
si grand crime. »
Les premiers
meurtres de l’islamisme moderne commencèrent dès l’avènement de la République
islamique d’Iran. L'Ayatollah Khomeini lança des fatwa* de mort contre tous deux qui, de près ou de loin, avaient
collaboré à l’occidentalisation de l’Iran. Il envoya des commandos d’assassins
pour les poursuivre là où ils s’étaient réfugiés, en France, aux États-Unis.
Les Iraniens ne sont pas Wahhabites, ce qui explique en partie la lente mais
irrémédiable tendance à la modération et la normalité auxquelles ils aspirent
après une période d'utopie et de renaissance puritaine[97].
Mais l’avènement de la République islamique d’Iran eut un effet de catalyseur.
Il provoqua un sursaut de l’islam dans le monde entier, pour le meilleur et
pour le pire.
Bin Laden, tout
comme le sont les kamikazes palestiniens, est un Wahhabite[98].
Le sont aussi leurs alliés Égyptiens, qui exultèrent lorsqu'ils frappèrent à
mort des touristes étrangers à Louxor, il n'y a pas si longtemps, baignant dans
le sang de leurs victimes jusqu'aux coudes, et poussant de blasphématoires cris
de joie.
Flavius Josèphe
décrit une lente progression de l’audace et des violences des zélotes[99].
Peu à peu, se sentant plus nombreux, ils s’attaquèrent aux garnisons
romaines. « Peu de temps après, ceux qui étaient les plus portés à la guerre
surprirent la forteresse de Massada, coupèrent la gorge à toute la garnison
romaine, et y en mirent une de leur nation. »
Dans les années
1990, les attentats contre les intérêts américains se multiplièrent. Des
ambassades sautaient et avec elles, non seulement le personnel américain mais
des centaines de civils innocents[100].
Les États-Unis ne réagissaient pas vraiment, même lorsque ses bases et ses
navires de guerre étaient frappés. La liste des victimes civiles et militaires
s’allongeait. Il y eut pourtant plusieurs déclarations de guerre islamiste
Wahhabite[101]. Il
faut comprendre que ces terroristes se référant à Muhammad, ils appliquent à la
lettre sa prescription légale d’avertir l’ennemi avant de l’attaquer. Aux alentours du 7 mai 1998, un
collaborateur de Bin Laden, Mohammed Aftef, a envoyé une fatwa* publiée par
l'«Union des oulémas d'Afghanistan » visant les États-Unis et leurs alliés: « L'avenir des États-Unis sera sombre (...)
Ils seront attaqués de toute part, et des groupements islamiques surgiront les
uns après les autres pour lutter contre les intérêts américains.»
Mais tout cela
n’avait pas vraiment d’importance pour le citoyen de Californie. Le 20 août
1998, l'armée des États-Unis attaqua quelques tentes du réseau terroriste en
Afghanistan. Le sanctuaire du pays, les États-Unis eux-mêmes, était
invulnérable. Le risque semblait faible. La plupart des gouvernements musulmans
« tenaient » leurs islamistes. On pense au Maroc, la Tunisie, la
Turquie, exemptes jusqu’à ce jour de violence religieuse.
Continuons notre analogie
avec la guerre des Juifs, au premier siècle de notre ère. Flavius Josèphe
prolonge son récit en montrant à quel point la certitude d’une grande guerre à
venir contre les Juifs s’étendait au monde entier. Devant le fanatisme des
zélotes, ici et là, les peuples de l’Empire romain se mettaient à massacrer par
précaution des communautés juives. Les pauvres gens payaient pour les fous de
Dieu[102]:
« Il arriva, que les habitants de
Césarée coupèrent la gorge aux Juifs, tant que de vingt mille qui demeuraient
dans cette ville il s’en échappât un seul. »
Depuis les années
1990, ici et là, des peuples confrontés à la montée de l’islamisme prennent les
choses en main. L’Inde défend avec vigueur le Cachemire contre les islamistes
du Pakistan. Le gouvernement des Philippines fait ce qu’il peut contre les
prises d’otages et des décapitations de chrétiens par des indépendantistes
islamistes. La Russie agit avec violence en Tchétchènie. L’Europe ressent cela
de manière décalée. Elle défend souvent le droit des islamistes fanatiques,
comme si cela devait plaire aux musulmans. A cette erreur de jugement, le
président russe Poutine répondait dès 1999: « Nous
luttons contre le terrorisme en marche. Tôt ou tard, vous le comprendrez.»
Il ne croyait pas si bien dire. Beaucoup de musulmans tenaient le même
discours. Avec gravité, ils mettaient en garde contre le danger montant, jusque
dans les banlieues européennes. Sans cesse des signaux parvenaient, des peuples
musulmans eux-mêmes. On se souvient du résistant afghan Massoud qui, avant
d’être assassiné par des islamistes[103],
passant par la France, ne fut pas reçu officiellement. Nul ne le croyait quand
il disait « qu’une internationale de
la guerre était née, que ses trois buts étaient de chasser les juifs de la
terre de Palestine, d’éliminer le maximum d’Occidentaux impies et d’imposer au
monde entier la domination musulmane. »
Jusqu’au 11
septembre où le monde a basculé, l’Europe dormait. Les gouvernements européens
ne pouvaient comprendre. Soixante ans auparavant, ils avaient vécu une terrible
guerre raciste. Ils n’en voulaient plus. Tout discours mettant en garde contre
l’autre, sa différence, leur semblait raciste. On qualifiait de fascistes ceux
qui montraient du doigt l’islamisme montant dans les banlieues d’immigration.
Une telle dénonciation n’était crûe que si elle venait d’un maghrébin. En
France, la naïveté régnait au point qu’on faisait parvenir par la poste leur
nationalité à de jeunes islamistes. Certains étaient fichés par les services de
Police. Qu’à cela ne tienne, il convenait, sans qu’ils l’aient demandé, «de les intégrer en les aimant».
Ils sont lucides.
Ils considèrent la force supérieure des armées occidentales, le
sous-développement des pays musulmans et doutent du bon sens des islamistes qui
attendent la victoire d’une action directe d’Allah. Ils ressemblent à Flavius
Josèphe[104], qui
écrivait à propos de l’Empire romain: « Si
l’on considère quelle est la discipline des Romains et leur conduite dans
toutes les autres choses qui regardent la guerre, doutera-t-on que ce ne soit à
leur seule valeur et non pas à la fortune qu’ils doivent l’empire du monde? On
est obligé d’admirer que le fait qu’ils rendent leurs valets eux-mêmes capables
de combattre. La peur ne leur fait jamais perdre le jugement. La lassitude ne
peut les abattre. Ainsi, comme ils ne trouvent pas d’ennemis en qui toutes ces
qualités se rencontrent, ils sont toujours victorieux. Leurs exercices sont des
combats où l’on ne répand pas de sang, et leurs combats des exercices
sanglants. »
La
majorité des foules musulmanes a la lucidité de considérer les forces armées
U.S. avec le même réalisme. Le bon sens domine. Comment résister à l’armée
américaine? Les talibans afghans en firent l’amère expérience durant l’hiver
2001. Ils ne voyaient pas venir la mort qui frappait en silence, du ciel.
Malgré cela, les chefs de la révolte musulmane proclamaient dans les mosquées: « Le soldat américain est veule. En
Somalie, ils se sont écroulés à la première défaite. C’est qu’ils n’ont pas de
force en eux. Ils ne combattent pas pour leur foi et ils craignent par-dessus
tout la mort. Il suffit donc de faire chez eux quelques morts, de les exhiber à
la télévision et ils s’enfuient. » Ils voulaient communiquer leur foi
religieuse dans la victoire sûre et proche des armées de l’islam. Mais le
peuple restait par-devers lui dubitatif. Beaucoup prenaient les islamistes pour
des fous dangereux, des gens dont la haine risquait de provoquer la ruine de
l’islam tout entier.
Au temps des Romains, le parallélisme est frappant.
Pour obtenir leur guerre, les zélotes s’attaquèrent aussi aux symboles même de
l’union avec l’Empire[105] : « Un certain Éléazar, fils du prêtre
Ananias, persuada à ceux qui prenaient soin des sacrifices au Temple de
Jérusalem de n’accepter des présents et des victimes que de la part des seuls
Juifs. Les offrandes des romains furent refusées. Une telle humiliation aboutit
à jeter les semences d’une guerre contre eux. Car, par suite de cette
résolution, on refusa les victimes offertes au nom de l’empereur. Les prêtres
et les grands s’opposèrent de tout leur pouvoir à cette abolition de la coutume
d’offrir des victimes pour les souverains. Mais ce fut inutile, parce que ces
séditieux soutenus par Éléazar se fiaient en leur grand nombre, ne respiraient
que la révolte. »
A partir de 1979
puis de plus en plus, partout en terre d’islam, les attaques contre les symboles
de l’Occident se multipliaient. Des drapeaux U.S. étaient brûlés devant des
caméras. Des pantins représentants les chefs de l’Occident étaient lapidés. Le
sens du geste qui caractérise l’Orient visait à insulter gravement la puissance
dominante, à la provoquer. La plupart du temps, il s’agissait d’une attitude de
roquet, chacun sachant qu’il n’y aurait nulle conséquence. Mais les islamistes,
nouveaux zélotes, se désolaient de que les Américains se moquaient de ces actes
symboliques. Ils étaient moins susceptibles que les romains du premier siècle
qui, pour leur part, n’attendirent pas pour entrer en guerre. L’erreur des Américains est de ne pas
avoir pris au sérieux la certitude absolue de la foi des islamistes dans leur
pseudo-prophétie: « La troisième guerre
mondiale arrive et va aboutir à la domination des drapeaux de l’islam sur le
monde. »
En juillet 2000, le
commandeur des croyants d'Afghanistan, mollah Mohammad Omar, faisait publier
des décrets assurant la protection des bouddhas de Bamiyan. En février 2001, il
en ordonnait la destruction. Il devait être assez bien conseillé. Cette
destruction provoqua effectivement un plus grand scandale en Occident que
l’exécution de femmes adultères dans le stade de Kaboul. Pourtant, les
États-Unis ne déclarèrent pas la guerre qu’ils appelaient de leurs vœux.
Puisque leur guerre
n’arrivait pas, ils la provoquèrent en faisant l’impensable. Les zélotes juifs
n’osèrent jamais s’attaquer à la ville de Rome. Eux le firent. Leur geste était
à la fois le plus réel et le plus symbolique qui soit. Le World Trade Center
est le symbole du monde non-musulman, de cette mondialisation de l’argent qui
s’installe sur terre dans le mépris des lois de Dieu. Dans l’âme musulmane,
l’histoire de la tour de Babel que Dieu détruisit est présente. De même, ils
connaissent l’histoire du jeune David qui tua le géant Goliath avec l’aide de
Dieu: « Si Dieu est avec nous qui
sera contre nous? » Flavius Josèphe, commentant ce genre de pensée,
aurait dit avec la Bible[106]:
« Dieu leur avait envoyé un esprit
de mensonge afin qu’ils se trompent et que leur erreur aboutisse à leur
humiliation.»
Si l’on poursuit la comparaison avec Flavius
Josèphe, on peut se faire une idée générale de ce que sera l’avenir de l’islam
à moyen terme. Nous sommes au début de l’année 2002. La guerre en Afghanistan
est finie. Les Européens vont se rendormir. Ils ont tort. Tout commence.
Toujours sûrs de
leur victoire, les islamistes ne cesseront de provoquer les Américains et les
nations du monde entier. Cette obstination a la particularité de ne pas être
seulement politique. En ce sens, elle doit être comparée avec l’obstination passée
des zélotes juifs du premier siècle. De même, les provocations en vue de la
guerre ne vont jamais s’arrêter. Elles dureront un siècle s’il le faut.
L’Israël d’aujourd’hui en est témoin devant
le monde. Seule démocratie du Proche Orient, elle s’efforce depuis 1948 de
simplement vivre. Jusqu’en 1980, son
combat se faisait contre des terroristes mus par un sentiment patriotique.
L’État d’Israël étant une démocratie, il s’efforçait de ne jamais s’attaquer
délibérément aux civils. Lorsque l’armée d’Israël frappe, ce doit toujours être
un homme ou un groupe repéré pour ses activités terroristes. La mort des
enfants, si elle a lieu, ne doit jamais être voulue. Elle doit toujours être
« collatérale ». Avant 1990, lorsqu’un terroriste était tué, dix se
levaient. Depuis que la lutte est devenue islamiste Wahhabite*, depuis qu’il
s’agit pour les Palestiniens musulmans de récupérer pour Allah une terre de
l’islam, lorsqu’un moudjahidin (combattant de l’islam) est tué, mille se
lèvent.
Il est vrai que la
plupart des gouvernements musulmans se méfient des islamistes Wahhabites. Mais
les jeunes générations, quant à elles, sont de plus en plus rongé par la lèpre.
C’est comme un ange noir qui saisit ces âmes, exacerbant la colère et le désir
de vengeance des masses contre l’Occident. Dans les lieux clos où ils se
réunissent, ils mettent toute leur imagination à penser les attentats suicides
les plus originaux et meurtriers. Puisqu’il n’est plus possible de détourner un
avion avec un cutter, pourquoi ne pas en faire exploser en vol en introduisant
des explosifs dans ses chaussures[107]?
Tout est pensable et, devant la détermination d’un kamikaze, il n’y a pas de
sécurité totale.
Dans les années à
venir, il est probable que le monde occidental fera cette expérience jusqu’à
l’écœurement. Il y aura dans Paris des bombes humaines, jusqu’à ce qu’un
président des États-Unis décide de mettre un terme définitif aux espoirs
islamistes. Un autre scénario est peu probable. Ainsi va la religion
lorsqu’elle devient une secte.
Lorsque Flavius Josèphe
compare le comportement des Romains à celui des zélotes, on se croit au XXIème
siècle[108]: « Les Juifs, ne tenant compte de ce
qu’ils souffraient, ne pensaient qu’à attaquer les Romains, et s’estimaient
heureux de mourir pourvu qu’ils eussent tué quelqu’un. Titus au contraire
n’avait pas moins de soin de conserver ses soldats que le désir de vaincre. Il
disait que la témérité devait plutôt passer pour désespoir que pour valeur mais
que le vrai courage consistait à joindre la prudence à la générosité, et à se
conduire avec tant de jugement dans les périls qu’on n’oubliât rien pour tâcher
de s’en garantir et de les faire tomber sur les ennemis.»
La première bataille
devait, selon l’espoir des islamistes Wahhabites, aboutir à un nouveau Vietnam
américain en Afghanistan. Le calcul de leur chef, Oussama Bin Laden était
intelligent. Il y avait bon espoir de vaincre, pour de simples raisons
militaires. Que pouvaient des bombardiers volant à 15 kilomètres contre des
unités petites, mobiles, camouflées. Les Américains seraient contraints
d’attaquer au sol. Quinze ans plus tôt, n’avait-on pas vu la première
infanterie du monde, l’armée soviétique, s’embourber et se retirer piteuse de
ces montagnes inhospitalières? Ses calculs s’effondrèrent. La bataille dura
cent jours. L’armée terroriste de Bin Laden connut une débâcle totale car il
avait oublié une chose: on ne fait une guerre terroriste que si le peuple du
pays s’en fait complice. Si on est seul, qu’il n’y a pas de base arrière pour
se protéger et se refaire, on périt. Or les Afghans, persécutés et humiliés par
ces islamistes Wahhabites venant de l’étranger, les haïssaient. Bin Laden
faisait peu de cas de la survie de ses hommes, le paradis étant de toute façon
le terme de leur combat. Dans une vidéo trouvée près des champs de bataille, on
le voit rire à l’idée que certains de ceux qui détournèrent les avions de ligne
américains ne savaient pas que c’était une mission suicide. Au contraire,
l’armée américaine veille à avoir le moins de perte. Son honneur est depuis toujours
de rapatrier le corps des soldats tombés, même des années après le combat.
Un écrasement
militaire total de l’islam est à craindre au cours du XXIème
siècle. Les musulmans anti-Wahhabites* le craignent confusément. La grande
force du Wahhabisme est qu’il tient les lieux saints de l’islam, en Arabie
Saoudite. C’est aussi ce qui le rend extrêmement dangereux pour l’islam tout
entier. On frémit en se souvenant des prophéties de Muhammad sur les Arabes,
lorsqu’il annonçait leur méchanceté à venir: «Malheur aux Arabes! »[109]. On
pense aussi à cette prophétie qui annonçait la destruction de la Kaaba* par les
Abyssins. L’avenir est inquiétant pour l’islam qui pourrait bien être entraîné
dans le malheur à son corps défendant par les fous de Dieu.
Militairement,
l’avenir en question est entre les mains des États-Unis d’Amérique. Attaqués
injustement au cœur de leur ville, ils ne s’endormiront plus. Tolèreront-ils
longtemps la trop prévisible violence Wahhabite* à venir? La question majeure
qui se posera dans les discussions puis les actions américaines contre le
terrorisme sera la suivante: « Quel
est le rôle de l'Arabie Saoudite? »[110]
Historiquement, les
fanatismes religieux suicidaires n’ont disparu que dans l’apocalypse. L’exemple
le plus récent est celui du shintoïsme japonais en 1945. Les Japonais
vénéraient leur empereur comme un Dieu. Eux aussi crurent en une prophétie
affirmant que la nouvelle ère aboutirait à la domination du Japon sur le monde
entier. L’ère Meiji, inaugurée par le grand-père de l’empereur Hiro-Hito n’est
pas autre chose que cela. Les marins américains en prirent conscience quand ils
virent les avions kamikazes se précipiter sur leurs navires. Certains symptômes
indiquaient que la foi des japonais était d’ordre religieuse. Elle était donc
pire que celle des nazis qui, étant sans Dieu, craignaient avec intelligence la
mort. Les soldats américains ne faisaient pratiquement jamais de prisonniers
japonais. Les officiers se suicidaient. Des femmes se précipitaient des
falaises avec leurs enfants plutôt que de tomber dans les mains des G.I. Les
analystes comprirent qu’un débarquement maritime sur les plages du Japon
coûterait la vie à des centaines de milliers d’hommes, américains comme
japonais. « Ils ne cèderont jamais,
tant que leur foi religieuse en la divinité de l’empereur leur paraîtra
réalisable. » L’idée d’utiliser contre des civils les deux bombes
atomiques partaient de ce calcul. Entre deux maux, entre un crime contre
l’humanité ou un désastre plus grand, que choisir? La règle du pragmatisme est
de toujours choisir le mal qui fait le moins de morts.
Nous sommes face à
une nouvelle guerre du fanatisme religieux. Elle est différente car le cancer
terroriste n’est pas lié à une nation particulière mais est métastasé partout
dans le monde. De la même façon, il semble qu’il ne s’arrêtera pas tant que les
islamistes Wahhabites* conserveront un espoir, même lointain de refaire
l’action de David: vaincre le Goliath occidental.
Le livre de Flavius
Josèphe mérite d’être raconté jusqu’au bout. Il est probablement prophétique[111].
« Loin de composer avec la main que
leur tendait Vespasien, malgré de nombreuses défaites, les Juifs zélateurs
provoquaient les romains, excitaient leur haine à travers toute sorte de traîtrises.
C’est qu’ils gardaient une entière foi en la prophétie qui les avaient conduit
à combattre. Ils pourchassaient et tuaient les juifs
défaitistes. » Si l’on veut bien comprendre l’esprit
religieux qui motive ces islamistes, il est probable que l’attentat du 11
septembre 2001 n’est que le premier. Aux alentours du 29 mai 1998, le «Front
islamique international de lutte contre les Juifs et les croisés» a publié une
déclaration intitulée «La bombe nucléaire
de l'islam», dans laquelle était affirmé: «Les musulmans ont le devoir de rassembler le plus de forces possibles
afin de terroriser les ennemis de Dieu. »
Le Président George
Bush, connu pour sa fermeté et son sens de la justice[112] déclare sans cesse:
« Cette guerre sera longue, des
décennies peut-être. Partout où ils se cachent, nous les poursuivrons. Nul lieu
ne pourra plus être pour eux un refuge. Nous sommes en guerre. Cette guerre ne
prendra fin qu’avec la mort du dernier d’entre eux. »
En Europe, on discute sur les mots: « Parler de
guerre, n’est-ce pas exagéré? Les Américains ne feraient-ils pas mieux de
reconnaître leur tort? Leur tort est d’être trop puissants, de ne pas assez
aider les pays pauvres.» Il semble malheureusement que la fermeté américaine
comme l’idéalisme européen ne sont pas les maîtres de cette histoire.
Il est possible de
suivre pas à pas l’avenir probable de cette guerre, en relisant Flavius Josèphe[113]:
« Dans Jérusalem, les Juifs, se
voyant alors entièrement renfermés dans la ville, désespérèrent de leur salut.
On n’entendait pas de gémissements, parce que cette horrible faim dont l’âme
était entièrement occupée étouffait tous les autres sentiments. »
Ce que vécurent les
juifs est l’image de la souffrance ultime, celle qui frappe l’orgueil et qui
est seule capable de conduire à l’humilité. Des exemples récents sont
comparables. Les Allemands de 1918, n’ayant pas été humilié par une douloureuse
invasion de leur terre, s’estimaient trahis et désiraient, comme s’il
s’agissait de sport, une revanche. Vingt ans plus tard, ils délivrèrent de
nouveau le cavalier rouge de l’Apocalypse[114].
En 1945, ils ne le contrôlaient plus. Les femmes allemandes qui ont survécu au
joug des russes, rapportent encore des récits semblables à ceux de Flavius
Josèphe. Elles n’étaient pas elles-mêmes directement responsables des horreurs
des SS en U.R.S.S. mais c’est elles qui payèrent la dette accumulée. Une telle
misère fut seule capable d’arrêter pour toujours le nationalisme allemand.
Dans le passé, ce sont les Juifs eux-mêmes qui, dans
leur obstination à vouloir vaincre l’Empire, commencèrent la destruction de
leur Temple[115]. « Les juifs, affaiblis par les pertes
qu’ils avaient faites dans tant de combats, résolurent de ruiner une partie du
Temple de Jérusalem pour tâcher de sauver le reste. Ils commencèrent par
mettre le feu à cette partie de la galerie qui allait joindre la forteresse
Antonia. Ils furent ainsi les premiers qui travaillèrent à la destruction de
ces superbes ouvrages. Deux jours après, qui était le vingt-quatrième de
juillet, les Romains mirent le feu à cette même galerie.»
On peut imaginer
qu’il en sera de même à l’avenir pour l’islam. Les Wahhabites* retrancheront
leur impunité en Arabie Saoudite, espérant bien être hors d’atteinte des bombes
Occidentales pour deux raisons. 1- Une raison géopolitique: Jamais l’Occident
n’aura l’audace de s’attaquer à ces terres sacrées que seuls des pieds purifiés
peuvent fouler. Cela susciterait une telle levée des musulmans du monde entier,
plus d’un milliard d’individus dispersés dans tous les pays, que les politiques
occidentaux réfléchiront à deux fois.
2- Une raison religieuse:
Dieu ne tolèrera jamais que les infidèles s’attaquent à son sanctuaire sacré.
Les prophéties annoncent, selon eux, qu’il interviendra. Ce sera l’explosion de
Gog et Magog*. Elle marquera la ruine définitive des empires ennemis.
Déjà,
à l’époque de la guerre des juifs, Favius Josèphe dénonce cette fallacieuse
croyance[116]: « Un faux prophète fut cause de la
perte de ces misérables, qui n’étaient montés de la ville dans le Temple que
sur l’assurance qu’il leur avait donnée qu’ils y retrouveraient ce jour-là des
effets du secours de Dieu. Mais ce malheureux peuple est d’autant plus à
plaindre qu’ajoutant aisément foi à ces imposteurs qui abusaient du nom de Dieu
pour le tromper, il fermait les yeux et se bouchait les oreilles pour ne pas
voir et ne pas entendre les signes certains et les avertissements par lesquels
Dieu lui avait fait prédire sa ruine. »
Dans
les années, à venir, et jusqu’à ce que la guerre de l’islam soit terminée,
certains conseillers du président des Étas-Unis le presseront de s’en prendre à
toutes les nations musulmanes islamistes. Par-dessus tout, leur inquiétude
viendra du danger de la prolifération nucléaire. Il est certain que n’importe
quel islamiste Wahhabite* fait le rêve suprême de posséder « le feu et le souffre ». Anéantir Tell Aviv ou New York,
se retrouver devant Allah avec une telle action d’éclat, quel formidable
challenge! Le plus grand danger, dans l’immédiat, semble être le Pakistan et
ses quarante têtes nucléaires, son gouvernement fragile et son fort parti
islamiste Wahhabite. George Bush en est très conscient. Il procède avec ordre,
prudence. Il règle un problème après l’autre. Tant qu’il pourra user de la
diplomatie, il le fera[117].
Le Prophète Muhammad
a dit: "l'Antéchrist viendra et ira
dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses et, après
cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist.[118]"
Les Occidentaux
devront-ils se résoudre à attaquer l’Arabie Saoudite et à ruiner entièrement la
puissance politique de l’islam pour arrêter son terrorisme ? D’après ses
propres prophéties, lorsqu’elles sont bien comprises, l’islam semble
l’annoncer. Nul ne le sait encore mais la comparaison avec le récit de Flavius
Josèphe, avec les mentalités comparables qu’il décrit à son époque, laisse un
arrière-goût de pessimisme. Il a décrit en détail la mort politique du
judaïsme. Le Temple et l’État brûlèrent. Il n’en resta plus rien[119].
Non seulement le Temple fut détruit, mais par suite de l’obstination des
zélotes qui continuaient à se battre alors que tout était perdu, la ville de
Jérusalem fut rasée puis le pays des Juifs tout entier. « Ici et là, écrit Flavius Josèphe, bien après la ruine du Temple et de la ville de Jérusalem, des groupes
de ces assassins s’attaquaient encore à des intérêts romains, avec une
incroyable constance. Massada est le nom d'une citadelle juive, au sud-est
d'Hébron, près de la mer Morte, dans laquelle les derniers zélotes se
réfugièrent. Ces zélotes assassins avaient été la cause de toute cette guerre.[120]»
1- Destruction
annoncée des lieux saints d’Arabie
Le Prophète Muhammad a dit
que la Kaaba* serait détruite et tous les lieux saints profanés.
On ne
peut manquer de rappeler cette prophétie de Muhammad qui annonçait la
destruction de la Kaaba. La plus douloureuse expérience consiste en la perte de
ce à quoi on tient le plus. Elle conduit à réfléchir sur soi. Rien n’est plus
efficace pour l’humilité. Ainsi est La Mecque* dans la mentalité des musulmans.
C’est auprès de la Kaaba que se dresse le cinquième pilier de l’islam, le saint
pèlerinage. La destruction des lieux saints de la seconde religion du monde
serait certainement un bouleversement aussi considérable que le fut la fin du
Temple pour les Juifs. L’efft psychologique terrible aboutirait probablement à
l’apostasie* de foules musulmanes entièrement déstabilisées.
Les
villes de La Mecque* et de Médine* sont les deux premiers lieux saints de l’islam.
Il en reste un troisième, Jérusalem. Nous verrons ultérieurement que son sort
est intimement lié aux deux premiers.
La
destruction de la ville de Jérusalem peut illustrer ce que pourrait être celle
les États musulmans. Il convient de rappeler que, selon l’ordre de Muhammad,
dès qu’une terre est suffisamment islamisée, il faut imposer aux non-musulmans
une soumission définitive à un gouvernement islamique. La religion islamique
n’est certes pas imposée mais la loi civile de l’islam. Il en résulte une
puissance politique et une légitime fierté des musulmans. Ainsi, une telle
guerre pourrait avoir pour effet la destruction de toute l’œuvre politique
laborieusement construite par les générations de fidèles.
Au temps des Romains, les
derniers fous de Dieu se réfugièrent au sommet d’un rocher escarpé, Massada[121].
« Éléazar, un descendant, dit-on, de
Judas, les commandait. Flavius Silva, gouverneur romain de Syrie, en faisait le
siège avec ses hommes. Un mur fut élevé autour de la citadelle pour empêcher
toute fuite. Mais la place était naturellement défendue. Elle était située sur
un immense rocher trapézoïdal, entouré de profonds ravins. Seuls deux chemins
étroits franchissent les précipices. Remparts et tours complétaient la
protection. À l'abri de ces murs imprenables, les Sicaires disposaient de
grandes quantités de vivres et d'armes. Les soldats romains construisirent des
échafaudages d'où ils parvinrent, avec force coups de bélier et en mettant le
feu, à enfoncer les murailles. "Nous sommes sûrs d'être pris, lança
Éléazar, mais nous pouvons choisir, avant, de mourir noblement avec ceux que
nous aimons le plus." Suit une longue exhortation qu'il conclut:
"Hâtons-nous donc de leur laisser, au lieu de la jouissance qu'ils
espèrent de notre capture, la stupeur devant notre mort et l'admiration pour
notre intrépidité." »
Le 3 mai 72 (ou, selon
certains, 73), 960 hommes, femmes et enfants périrent ainsi égorgés par des
Sicaires tirés au sort et dont le dernier se suicida, écrit Flavius Josèphe.
Cela se passa au cours de l'immense incendie allumé pour anéantir Massada. Cet
immense suicide collectif impressionna durablement les Romains et, bien
au-delà, les civilisations postérieures. Suicide des assiégés, il était
également, au moins symboliquement, celui du peuple juif tout entier, abandonné
de Dieu. Éléazar, dans sa première harangue à la mort, n'avait-il pas regretté
l'incapacité de ses compagnons à "
pénétrer la pensée de Dieu et nous rendre compte que le peuple juif, qu'il
avait aimé autrefois, avait été condamné par lui ?"
L'interprétation
traditionnelle de Massada y décèle le signe et le symbole de la tentation
suicidaire du fou de Dieu. Poussant plus loin l'analyse historique et la
projetant sur le destin des islamistes Wahhabites*, on peut voir dans ce
suicide collectif le résultat de la fuite en avant du "parti de la
guerre" que constituaient les occupants de Massada. D'autres, à l'époque
déjà, avaient choisi la paix...
La partie combattante de l’islam risque de périr
écrasée par la guerre qu’elle aura elle-même voulue. Il est certain que les
armes occidentales seront plus fortes que la poitrine des martyrs musulmans. Une
haine accumulée et trop longtemps impuissante à se venger de leurs ennemis peut
conduire à ce malheur. Le rêve de posséder et répandre le feu nucléaire peut
obliger les nations occidentales à l’utiliser comme cela se produisit à
Hiroshima pour les kamikazes.
Muhammad
a dit que l’apostasie serait généralisée dans la communauté musulmane. Le vice
se répandra partout. Certains signes annoncés le prouvent parmi lesquels on trouve la perte des objets confiés
en dépôt, la rivalité dans la direction des mosquées, la multiplication des
constructions plus hautes les unes que les autres (signe d’orgueil), la
fréquence de la fornication, la consommation de l’alcool, prendre des filles
comme chanteuses et danseuses dans les réunions et les fêtes, le bâtard qui
devient maître et gouverneur, accorder des responsabilités à ceux qui ne le
méritent pas, la multiplication des nouveautés blâmables, le manque de pudeur
des femmes qui découvrent les parties intimes de leur corps, le juge qui
n’applique pas la justice, la rareté des savants qui dénoncent les nouveautés
blâmables, la décadence morale et d’autres actes illicites encore.
Après ces évènements
tragiques, l’apostasie* ne concernera probablement pas que l’islam mais toutes
les religions lors du « mai 68 » d’une génération future. Ceci
constituera la réalisation d’une prophétie évangélique: « Que personne ne vous abuse d'aucune manière. Auparavant doit
venir l'apostasie.[122]»
Cette guerre aura été si terrible, si injustement
menée par les islamistes Wahhabites*, qu’on n’en voudra plus jamais. Les
enfants qui naîtront recevront de leur parent les récits des horreurs qu’ils
auront vues et souvent condamnées. Comme tout ce qui est démesuré pour
l’imagination des jeunes, ces souvenirs provoqueront dans les générations
musulmanes suivantes un rejet dégoûté, de tout ce qui porte le nom d’Allah.
Qu’on se rappelle le phénomène somme toute analogue connu par l’Allemagne dans
la première moitié du XXème siècle. Les excès revanchards et
fanatiques des nazis eurent l’effet suivant dans la génération de leur fils:
gauchisme, écologisme et pacifisme. De même, il est probable que le souvenir
des ruminations haineuses et obsessionnelles des pères finira par produire dans
les fils un désir avide de plaisirs et de richesse à l’Occidentale... loin de
cet Allah aux mains rouges de sang.
A ce moment-là, l’islam ne
résistera ni à ses fautes passées ni surtout à la fragilité de ses bases
théologiques: «Le Coran* est, paraît-il,
dicté mot à mot par Dieu, dira-t-on de toute part; Dieu n’est-il pas bien
ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques?» Le christianisme fit
à la Renaissance sa révolution exégétique. Il le put car il ne considéra jamais
la Bible comme dictée par Dieu. L’islam ne pourra suivre, semble-t-il un tel
chemin. L’islam ayant été considérablement affaibli[123],
il sera possible à l’Antéchrist de s’attaquer à sa survie même.
Toutes les religions auront à en subir le contrecoup, «tout ce qui porte le nom de Dieu.[124]».
On peut deviner que c’est la jeunesse du monde entier qui rejettera la
religion. Comment expliquer qu’en mai 68, de jeunes belges aux cheveux longs
insultèrent les anciens combattants réunis autours du monument aux morts un 11
novembre? Ils les traitèrent de fascistes. «Mais
nous avons combattus le nazisme, répondirent-ils.» Rien n’y fit. Le rejet
des patries n’était pas une réaction de l’intelligence mais du cœur. Il en sera
de même pour les religions. Déjà le phénomène se fait sentir. Une étude
philosophique sérieuse montre que les guerres ont eu pour origine une
cause unique: l’orgueil humain, autrement dit l’incontrôlable désir du
pouvoir. Cette domination s’est incarné dans trois grands types de guerres:
posséder la terre d’autrui (exemple: Les Empires de Babylone, de Rome, la première
guerre mondiale), imposer à l’autre sa conception de la politique (la seconde
guerre mondiale, la guerre froide), imposer à l’autre sa religion[125].
Il étrange de constater que, même à la fin du XXème siècle et de ses
terribles guerres des idéologies politiques, beaucoup affirmaient que « toutes les guerres de tous les temps
avaient toujours été religieuses ». Cette idée, véhiculée par
l’idéologie laïque, est le signe d’un avenir lointain sombre pour les
religions, surtout à un moment qui semble donner raison à leurs ennemis.
Muhammad
a dit que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du
monde un petit reste de croyants. « Il y
aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la
voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus)
descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira: vient diriger notre prière
et Issa répondra: non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté
de Muhammad chacun peut présider la prière de l’autre[126].»
Cette crise sera bénéfique, au moins pour un
regard intérieur. Elle marquera le commencement de l’islam de l’intériorité et
du silence. La tradition musulmane dit qu’après les malheurs de la dernière
lutte commencera un âge d’or unique, comme jamais vu. Le spirituel sera alors
aisément accessible, même si, peu d’hommes en voudront. C’est que l’islam sera
devenu humble.
Deux textes de Flavius Josèphe montre
jusqu’où alla l’abaissement de la nation juive[127].
Ils sont terribles pour les Juifs en ce sens qu’ils montrent que la folie des
sicaires, leur inguérissable fanatisme ne fut même pas arrêté par la vision
expérimentale que tout était fini. Ils aboutirent à la destruction définitive
de l’éphémère Temple juif que Titus, dans sa volonté de faire la paix, avait
reconstruit sur les ruines du Temple de Jérusalem. Décidément, ce peuple lui
paraissait irréformable. Il devait disparaître. Cette ruine totale du judaïsme
politique fut en fait, aux yeux de Dieu, une victoire spirituelle. Le judaïsme
nouveau qui en naquit était pauvre de cœur, jamais installé sur une terre,
toujours persécuté et chassé mais souvent humble et priant.
Il semble, d’après
les prophéties même de Muhammad, qu’il en sera de même pour l’islam. Il n’y
aura plus trace de son existence politique, plus de lieux saints ni de terre de
l’islam. Mais Dieu discernera la présence de vrais fidèles musulmans. Leur
prière secrète et privée ressemblera à celle de Job dans son épreuve: “ Je sais moi que mon Rédempteur est
vivant et qu’il se lèvera le dernier dans la poussière. Et moi, après mon
éveil, de ma chair, je verrai Allah[128]”.
Ils auront été appauvris par l’épreuve, détachés de leurs rêves d’un islam
mondial par la vision de l’apostasie* de leurs jeunes. Il ne leur restera plus
qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui n’auront pas réalisé
cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils s’écrouleront devant la
constatation de la victoire de l’Antéchrist. Ainsi, par bataillons entiers, les
musulmans Apostasieront leur foi[129].
En ces jours, le petit reste des musulmans fidèles n’aura plus pour les
soutenir l’appel à la prière du muezzin, le jeûne effectué dans la joie de la
communion avec les autres musulmans, le pèlerinage dans les lieux saints. Il ne
leur restera plus que l’aumône qu’on peut camoufler en action sociale, le
Coran* qui nourrit l’âme de sa beauté venant du Très-Haut et la prière
d’adoration secrète, au fond du cœur. Nourris de leurs propres prophéties, les
musulmans prieront Dieu d’envoyer le Messie Jésus, lui qui doit revenir à la
fin du monde. Ils supplieront Maryama, sa mère immaculée, d’intercéder pour
cela auprès d’Allah. Et leur prière sera reçue du Ciel. On se réjouira de voir
des serviteurs si fidèles et on saura, en voyant les abîmes de pauvreté de leur
cœur, qu’ils seront grands au Ciel lorsqu’ils mourront.
Il existera des justes dans toutes les religions.
Ici et là, des cœurs chercheront Dieu, gardant fidèlement les traditions
reçues des pères, les semences de l’Esprit Saint qui les dispose au salut.
Muhammad a dit: « L’islam a commencé à Médine*, errant
et fragile. Il finira de la même façon.»
Pourquoi ce malheur
à venir de l’islam? Ce que disait Flavius Josèphe de Jérusalem il y a 1900 ans
semble tout à fait applicable à l’islam dans les années à venir[130].
Il écrivit : « Jérusalem,
misérable ville, qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Romains, après être
entrés par la brèche, t’ont réduite en cendre pour purifier par le feu tant
d’abominations et de crimes qui avaient attiré sur toi les foudres de la
vengeance de Dieu? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable
où Dieu avait établi son séjour? Tu fus punie après avoir, par la plus
sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vit jamais, fait de son
saint Temple le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir
apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes
offenses. »
« Je ne peux me persuader que les impiétés de
nos pères qui leur attirèrent ce même malheur[131]
furent comparables aux nôtres. N’ai-je donc pas sujet de croire que Dieu,
voyant ces saints lieux consacrés à son service souillés par tant
d’abominations, il les a abandonnés pour se ranger du côté de ceux à qui nous
fîmes la guerre. Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa
famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous
voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché, et qui pour connaître les
plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât
avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils
sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons
concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme
les autres font gloire de la vertu[132]. »
Dans
les prophéties musulmanes, Muhammad annonce sans cesse que cette destruction
finale sera le fait de l’Antéchrist, le Dajjal*.
Or, nous venons de montrer que si ces prophéties sont vraies, elles ne pourront
être réalisées que par l’Occident. L’Occident est-il donc l’antéchrist?
Certains l’ont nié, affirmant que l’Occident attaqué par un islam intégriste et
frustré dans son orgueil dominateur ne pouvait se battre que pour le Bien universel.
Pourtant,
à y regarder de plus prêt, il faudra faire acte de vérité. Quel est l’enjeu de
cette lutte? Deux conceptions du monde s’affrontent qu’Édgar Morin appelle deux
barbaries, « l’une venue du fond des
âges, l’autre glacée, anonyme, technico-industrielle.» Que symbolisaient en
effet les Twin Tower, sinon un matérialisme arrogant, peut-être l’un des pires
qui ait jamais existé sur terre. On le devine confusément au plan de la simple
humanité. Tout paraît propre et civilisé dans ce monde alors que, sourdement,
tout semble devoir être sacrifié à ce seul dieu: « mon bonheur, ici et maintenant ». Or qu’est ce qu’un
Antéchrist sinon une idéologie qui s’oppose aux commandements du Christ: « Établissez par-dessus tout
l’adoration de Dieu et la miséricorde envers le prochain, jusqu’au mépris de
vous-mêmes ». Le fait que l’Occident puisse être la cause de
l’humiliation salutaire de tout l’islam, de par la folie de quelque-uns de ses
membres, ne signifie pas que l’instrument de cette humiliation soit le bien.
Je peux même dire, et je
parle ici en théologien, que l’anti-christianisme actuel de l’Occident est plus
terrible aux yeux de Dieu que tous ceux qui ont existé jusqu’ici. L’un des
signes est donné par Maryama, la Vierge Marie, dans ses apparitions reconnues
des chrétiens eux-mêmes. Jamais elle n’a pleuré autant…
N’y a-t-il pas ici une
exagération, un blasphème contre l’humanité? Que peut-il y avoir de pire que le
nazisme ou le communisme ? Jésus disait: «Je
vous le dis à vous, mes amis: Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et
après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez
craindre: craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la
géhenne; Oui, je vous le dis, Celui-là, craignez-le[133].»
Le nazisme et le communisme
furent au-dessus de tout pour le meurtre conscient
et volontaire des corps. Mais ces
deux monstres du XXème siècle apparaissaient clairement comme ce
qu’ils étaient, des monstres. Il était donc plus facile de les repérer et de ne
pas les laisser tuer l’âme des
peuples. La civilisation occidentale est d’une autre trempe. Elle tue non
seulement les corps (elle a sans doute déjà éliminé physiquement plus d’hommes
que le nazisme et le communisme réunis, ne serait-ce qu’à cause de ses lois sur
l’avortement), mais pour le meurtre des âmes. En effet, elle a le pouvoir
d’anesthésier les consciences, de leur faire croire qu’il est bon et louable de
sacrifier ce qu’il y a de plus précieux au monde (Le fruit de son sein; La
femme ou l’homme de sa jeunesse[134];
La visite à ses vieux parents) au « devoir
d’être heureux en urgence, avant que la fleur ne se fane ». Cette
philosophie n’évite les massacres physiques qu’en apparence, tout en prétendant
les interdire.
Plus l’humanité approchera
de sa fin, plus le sens de ce texte de Jésus sera vrai et profond. Il prendra un sens théologique. Il faut toujours se
souvenir en lisant les terribles textes sur l’Antéchrist, que ces paroles sont
d’abord liées à la vie éternelle. Plus un Dajjal
a le pouvoir de conduire les hommes en enfer, plus il est terrible. Or, Dieu
aime par dessus tout, nous l’avons dit, l’humilité
et la miséricorde. Il est clair que la victoire sur l’islam marquera une
nouvelle étape dans la victoire mondiale des « valeurs
occidentales ».
Pris dans ce sens, il est
facile de comprendre pourquoi cet antichristianisme-là est le plus dangereux
qui ait jamais existé pour les âmes, quoique pas nécessairement le pire à venir[135].
On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposée par
l’humanisme sans Dieu consiste en un
égoïsme intelligemment géré. En nourrissant l’égoïsme d’une manière très
profonde, en le rendant viable à travers une apparence de bonheur individuel,
il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Étant très séducteur
et capable d’anesthésier jusqu’à la conscience de vivre dans l’égoïsme, il est
capable plus que tout autre antichristianisme terrestre d’entraîner le rejet de
Dieu et de l’islam au moment de la mort. Quand un nazi tue puis est tué au nom
de sa croyance raciste, il est certes dans l’erreur, mais sa propre vie lui
paraît moins importante que son idéal. Il y a donc en lui un certain sens du
sacrifice individuel. Il en est de même pour un communiste et de sa passion du
bonheur social des autres. Quand un humaniste moderne se regarde, il ne voit pas qu’il est égoïste. Il
peut se croire longtemps généreux puisqu’il respecte, dans sa recherche de
bonheur, la recherche d’autrui. Il condamne avec force le nazisme et le
communisme, affirmant à qui veut l’entendre[136]: « "Si nous avions vécu du temps de
nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des
prophètes." Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, affirmait
Jésus, vous êtes les fils de ceux qui ont
assassiné les prophètes! Eh bien! Vous, comblez la mesure de vos pères! »
Ainsi,
cette forme de pensée est capable de disposer plus que tout autre système
politique un peuple entier à se plonger en enfer lorsque l’islam est proposé.
Quelle difficulté en effet pour un homme habitué à ne penser qu’à son plaisir,
de choisir dans une conversion totale
l’humilité et la soumission à Dieu jusqu’au mépris de soi-même.
Un dernier point
reste à traiter. Quel est le rôle d’Israël dans cette histoire? Pour l’ensemble
de la communauté musulmane, fondée sur les Prophéties de Muhammad, le regard
sur le judaïsme est ambigu[137].
Ce peuple doit certes être protégé puisqu’il possède, quoique de manière
falsifiée, le Livre de la Bible et ses lois morales justes. Mais il a été
maudit par Dieu lorsqu’il a tenté de tuer son Messie, Issa fils de Maryama*. « Tout le peuple Juif répondit: Que son
sang soit sur nous et sur nos enfants! »[138] D’autre
part, le fait que ce peuple ait repris la terre de Palestine est en
contradiction totale avec la foi musulmane. Muhammad distingue en effet deux
sortes de terres dans le monde: La terre
de l’islam (Dar el-Islam), soumise à un Khalife* et à la domination des
règles morales musulmanes. Elle ne doit jamais être perdue. Telle était la
Palestine avant la création de l’État d’Israël, malgré la présence d’une grosse
minorité chrétienne. La terre de la
guerre (Dar el-Harb), celle sur qui ne flotte pas encore les drapeaux de
l’islam, où règne une morale injuste. La
Palestine est aujourd’hui de celles-là, quoique de manière limitée puisque les
Juifs sont tout de même des gens du Livre. Pour tout musulman, elle doit être
rendue à l’islam, de la même façon qu’elle le fut après un siècle de vaines
tentatives des croisés chrétiens.
Les prophéties
musulmanes concernant le peuple Juif sont inquiétantes puisqu’elles disent que
l’Antéchrist, celui qui réunira une armée et s’attaquera à l’islam sur sa terre
sainte d’Arabie vers la fin du monde sera un Juif borgne accompagné d’une armée
mondiale et de tous les démons de l’enfer. Avec la plaie ouverte de la lutte
Israëlo-Palestinienne, relayée de manière partisane sur les télévisions du
monde entier, l’antisémitisme, comme une vague noire, monte dans le cœur des
musulmans.
Les musulmans
feraient bien d’être prudents et d’observer avec précision l’histoire de ce
peuple. Son destin est particulier. Son histoire porte un mystère, même
aujourd’hui. Nous ferions bien de suivre le conseil du Prophète: « Lorsqu’il n’y aura plus ni assemblée, ni
imam, restez à l'écart de tous les partis... » Hadith* 92, 11.
Le destin du peuple Juif est
irréductible à toute catégorie connue. Ce peuple a la propriété de s’attirer
successivement les haines de peuples entiers. A chaque fois, c’est source pour
lui de grands malheurs mais aussi et de l’humiliation du celui qui le haït et
l’attaque. Cette humiliation ne venait jamais des Juifs eux-mêmes mais d’une
sorte de propriété immanente de l’antisémitisme. En étudiant l’histoire de
cette forme de haine, on s’aperçoit qu’elle est toujours en corrélation totale
avec une crise d’orgueil. Dès qu’un
peuple se considère comme supérieur aux autres, il se met à haïr Israël.
Jusqu’à
la fondation d’Israël en 1848, le peuple Juif étant totalement dispersé parmi
les nations. Au Moyen Age, l’Occident protégé de la domination de l’islam voit
se développer une civilisation chrétienne. Les signes de cette richesse
spirituelle sont encore visibles dans les villes en Europe. Pourquoi faut-il
que la paix et la réussite religieuse charrient avec elles tant d’orgueil, de
certitude de tenir le Ciel? Nous en avons une preuve dans la constante
persécutions des Juifs de cette époque. Ils représentent la résistance
spirituelle, la différence. Ils sont une épine dans l’idée qu’on se fait d’une
chrétienté pure et universelle. Alors Dieu, afin de sanctifier les chrétiens,
permit la multiplication des guerres, des famines. “Il faut que cela arrive, ne vous alarmez pas”, avait prévenu le
Messie dans l’Évangile[139].
Dieu autorisa même que l’islam vienne menacer de très près le magnifique temple
de l’Occident chrétien. Mais comment expliquer ce qu’il permit à partir de
l’année 1347, alors même que la civilisation chrétienne atteignait son apogée?
En deux ans, (1348-1350), l’incendie de la peste tuera un tiers de la
chrétienté latine. Le bilan est pire en proportion que les guerres mondiales
modernes.
Au
XIXème siècle l’incendie de la haine du Juif reprend en Europe. La
France n’en est pas exempte et l’impact énorme de l’affaire Dreyfus prouve que
cette haine structure l’orgueil national français. La sanction ne tardera pas.
Les nations européennes, sûres de leur invincibilité, vont s’en prendre l’une à
l’autre et s’humilier mutuellement dans les tranchées de la Grande Guerre. La
France en sort plus ou moins guérie.
L’Allemagne,
furieuse de l’indignité de sa défaite, n’ayant pas été assez humiliée, reprend
avec son désir de vengeance le flambeau de la haine du Juif. «J’appelle en premier lieu toutes les
nations civilisées à lutter contre cette plaie universelle qu’est le Juif
international», écrit Adolf Hitler, 30 avril 1945, dans son testament
politique. Puis, étant allé jusqu’au bout de sa haine, il se suicide.
On dirait que
l’existence de l’antisémitisme est, comme en médecine, le symptôme certain
d’une maladie qui s’appelle l’orgueil.
Il est aussi le signe presque infaillible que la main de Dieu se prépare à
frapper cet orgueil, pour le salut des hommes, puisque, je l’ai montré, Allah
ne supporte pas l’orgueil des hommes ou des nations.
Il semble que les nations
musulmanes dans leur ensemble sont en passe de retomber dans le piège de l’anti-judaïsme.
Depuis 1948, depuis la fondation d’Israël, l’expérience arabe est une longue
suite d’humiliations, d’occasions perdues et d’orgueil national de plus en plus
exacerbé. Au commencement, deux États avaient été prévus par l’ONU. Les
Palestiniens en possédaient un. Les Juifs acceptèrent. Le jour même de sa
fondation, le 15 mai 1948, à l’aube, le nouvel État d’Israël fut envahi
par les troupes du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, de l’Égypte. La guerre
sera difficile pour l’État hébreu, dont la population compte le jour de sa
proclamation 650 000 habitants et qui perdra près de
4 000 combattants et 2 000 civils. Cependant, malgré
quelques revers locaux (notamment à Jérusalem-Est, restée propriété arabe), la
nouvelle armée l’emportera sur tous les fronts (en partie grâce à une
importante livraison d’armes tchécoslovaques).
Le reste de l’histoire du
jeune État est une série d’attaques arabes, d’abord militaires puis
terroristes, puis enfin islamistes Wahhabites* qui, amèneront étapes par étapes
la ruine financière des nations arabes[141]
et le progrès économique d’Israël. Malgré toutes ces disconvenues, jamais les
Arabes n’ont perdu l’espoir de vaincre Israël. Il semble qu’ils n’ont pas assez
souffert pour renoncer à l’idée de le détruire. Ils préfèrent assassiner les
défaitistes que de céder[142].
Le conflit n’est pas qu’une
affaire de défense de la part d’Israël. Les extrémistes des deux bords, en
Israël (notamment les colons) et chez les Palestiniens (en particulier les
intégristes du Hamas, du Djihad islamique) veulent une victoire
totale et la disparition de l’autre.
Devant l’expérience de ses
victoires, le rêve de l’orgueil et de la puissance ne manqua pas de tenter
Israël. Pourquoi ne pas recréer le grand Israël du roi David? Cet idéal est
tentant pour des raisons religieuses (prophéties bibliques sur le retour
d’exil) et politiques (Sionisme, retour à toute la terre). Israël établit dès
1967 une politique de grignotage des territoires palestiniens arabes (achat de
terre, expulsion de population, implantation de colonies). Israël provoqua
alors une exacerbation du problème palestinien. Ayant perdu les guerres, les
États arabes encouragèrent le terrorisme Palestinien. L’OLP (Organisation de
Libération de la Palestine) devint devant le monde la vitrine légale du droit
des Palestiniens. La situation d’Israël devint alors délicate. Isolé
diplomatiquement, l’État hébreu s’appuie avant tout sur les États-Unis[143].
Depuis 1987, une révolte des jeunes palestiniens dans les territoires occupés
(Intifada, guerre des pierres) a fait, en un peu plus de cinq ans, plus de
mille morts palestiniens. Elle reprit de manière incroyable en 1998, la
restitution totale des territoires occupés par Israël et la création de l’État
palestinien étant pratiquement acquise. Le Premier ministre de l’époque
proposait en échange de la paix Jérusalem-Est comme capitale du nouvel État.
Les Palestiniens voulurent davantage. Ils exigèrent le retour sur les terres
même d’Israël les descendant des anciens habitants Palestiniens (plusieurs
millions de personnes). Autant demander la fin de l’État d’Israël. Le monde
comprit que l’espoir palestinien n’était pas la paix mais la reconquête de
toute la Palestine, l’expulsion vers la mer du reste des Juifs.
L’expérience des
défaites musulmanes devrait constituer un signe divin et amener à réfléchir ces
croyants. Mais cela semble impossible, comme si tout dans notre mentalité et
nos prophéties devait s’y opposer, pour notre plus grand malheur terrestre[144].
La lecture du Testament des Juifs est à cet égard éclairante. Lorsque le peuple
Juif, pour une raison que Dieu connaît (en général lié à l’orgueil qui doit
être abaissé), se prend pour le centre du monde, il finit par être châtié. S’il
s’obstine, il perd tout, jusqu’à sa terre et son Temple[145].
Parfois,
la main de Dieu humilie Israël[146]
(on pense à l’expérience terrible du génocide) parfois elle le protège. Dans ce
cas, mieux vaut ne pas être de ses ennemis: C’est une expérience que fit
l’empereur d’Assyrie Sennachérib. Il fit la guerre à Israël au temps du roi
Ézéchias[147]. « Après cela Sennachérib, roi
d'Assyrie, entra en Israël. Il fit dire au peuple: "Ainsi parle
Sennachérib, roi d'Assyrie: Sur quoi repose votre confiance pour demeurer ainsi
dans Jérusalem assiégée? Ézéchias ne vous livre-t-il pas à la mort, par la faim
et par la soif, quand il dit: "Dieu notre Dieu nous délivrera de la main
du roi d'Assyrie?" Ne savez-vous pas ce que moi-même et mes pères nous
avons fait à tous les peuples des pays? Les dieux des nations de ces pays
ont-ils pu les délivrer de ma main?" Ses serviteurs parlaient encore que
Dieu envoya un ange de peste qui extermina ses vaillants preux, les capitaines
et les officiers; celui-ci s'en retourna, le visage couvert de honte, dans son
pays; puis il entra dans le temple de son dieu où quelques-uns de ses enfants
le frappèrent de l'épée. "Ainsi parle Dieu Sabaot, commente le
prophète Juif Zacharie[148],
en ces jours-là, dix hommes de toutes les
langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement en disant:
"Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec
vous." »
Certains textes
bibliques parlent même implicitement de l’islam, sous la figure de leur ancêtre
Ésaü[149]:
« C'est moi Dieu qui dénude Ésaü, qui
mets à découvert ses cachettes. Car ainsi parle Dieu: "Toi qui commets
l’iniquité, tu resterais impuni? Tu ne resteras pas impuni, mais tu la boiras
pour de bon, la coupe de ma colère!" J'ai reçu de Dieu un message, un
héraut était dépêché parmi les nations: "Rassemblez-vous! Marchez contre
ce peuple! Debout pour le combat!" Car, vois, je te rends petit parmi les
nations, méprisé parmi les hommes. Cela t'a égaré de répandre l'effroi, de
t'exalter en ton cœur, toi qui habites au creux de la Roche et t'accroches au
sommet de la hauteur! Quand tu hausserais ton nid comme l'aigle, je t'en
précipiterais, oracle de Dieu.»
L’espoir
des islamistes Wahhabites* est que la main de Dieu soit aujourd’hui contre
Israël. Ils en sont sûrs. Ils ne doutent pas pour raison religieuse que tôt ou
tard, les Juifs seront écrasés. Mais cette espérance semble vaine. De plus, si
l’on considère les prophéties données par celui que nous considérons comme le
Messie, Jésus, fils de Marie, l’avenir apparaît sombre pour les espoirs
islamistes Wahhabites. Elles n’ont certes pas d’autorité définitive pour nous
puisqu’elles sont contenues dans le Nouveau Testament chrétien, dont la
falsification ne fait aucun doute. Mais ce Livre contient toujours quelques
vérités. Il convient donc d’en connaître, au moins par prudence, le contenu.
Il semble que le sens
mystérieux et profond de ce que vit actuellement Israël se trouve non dans les
prophéties de l’islam mais dans celles des chrétiens. Les musulmans affirment
qu’Israël est maudit par Dieu. D’après l’enseignement de saint Paul aux
Romains, il ne s’agit que d’une malédiction provisoire et apparente. Ce peuple
est conservé par Dieu devant le monde entier comme un signe puissant de son action
sur les hommes. Le fait que le Peuple d’Israël n’ait pas reçu le Messie qui lui
avait été envoyé, malgré les nombreuses prophéties qu’il avait reçues à ce
sujet, cela relève, selon saint Paul, à la fois de la volonté endurcie des
dirigeants du peuple et d’une volonté mystérieuse de Dieu, selon l’Écriture
sainte[150]: «Dieu leur a donné un esprit de torpeur: ils
n’ont pas d’yeux pour voir, pas d’oreilles pour entendre jusqu’à ce jour.» Il
ajoute[151]: «Dieu fait miséricorde à qui il veut et il
endurcit qui il veut.» Il veut signifier par là que l’aveuglement
intellectuel d’Israël qui refuse la foi au Christ est voulu par Dieu. Et Allah
est le plus savant...
Dieu ne peut vouloir
directement et par soi un mal de peine tel que celui-ci. Il est donc évident
qu’il n’a pas voulu l’endurcissement de ce peuple par vengeance à cause de la
mort du Messie mais à cause d’un bien plus grand qui devait en sortir par la
suite. Et on peut donner quelques-uns uns des motifs cachés:
1. Par son endurcissement,
le peuple Juif a permis que l’Évangile du Messie soit prêché à toutes les
nations, selon saint Paul[152]:
«Leur faux pas a fait la richesse du
monde.»
2. En second lieu, il
convenait qu’une partie du peuple d’Israël reste endurci dans l’Ancienne
Alliance afin de demeurer aux yeux du monde chrétien et musulman un témoignage
vivant de la lente maturation à la venue du Message qui avait été commencée en
Abraham et continuée à travers Moïse et les prophètes de ce peuple. Ils
témoignèrent de cette falsification opérée par les théologiens juifs qui
compliquèrent extrêmement la Thora de Dieu.
3. En troisième lieu, Israël
devait demeurer pour les nations un signe important du mode d’action de Dieu
sur tous les hommes et toutes les nations. Par toute son histoire faite d’exil,
de dispersion et d’errance, cette nation constituait une image du sort de
chaque homme sur terre, qui erre loin de sa patrie jusqu’à l’entrée dans la vie
éternelle. Tel est en particulier le signe d’Auschwitz.
4. Enfin et surtout, Israël
est un signe grandiose gardé jusqu’à la fin pour annoncer le retour du Messie
Issa ibn Maryama* et la fin du monde. C’est ce que veut signifier l’apôtre
quand il dit que «La conversion d’Israël
sera une résurrection d’entre les morts.»[153]
On peut même dire que le peuple d’Israël sera l’un des signes les plus
importants à la fin du monde, lorsque la proximité du retour du Messie Issa
(Jésus) sera annoncée. En effet, les signes concernant Israël sont
explicitement annoncés dans le Nouveau Testament des chrétiens par Jésus et se
sont jusqu’ici réalisés de manière visible dans l’histoire, et non seulement de
manière spirituelle pour les contemplatifs. Israël reste le peuple élu pour
annoncer la terre promise.
Le Messie, dans les
évangiles ou dans l’épître de saint Paul aux Romains, donne cinq prophéties
concernant l’avenir de ce peuple et son retour à la fin du monde. Elles sont
très concrètes.
1- Il annonce que le Temple
de Jérusalem sera détruit[154]:
«En vérité, je vous le dis, il ne restera
pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetée bas.» Et le temple sera
remplacé par un temple consacré aux idoles[155]:
«Vous verrez l’abomination de la
désolation installée dans le lieu saint.»
2- En second lieu, il
annonce que le peuple Juif sera déporté parmi toutes les nations[156]:
«Il y aura grande détresse sur la terre
et colère contre ce peuple. Ils tomberont sur le tranchant du glaive et ils
seront emmenés captifs dans toutes les nations.»
3- En troisième lieu, il y
aura des malheurs et des massacres perpétrés contre ce peuple[157]:
«Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur
moi! Pleurez plutôt sur vous-même et sur vos enfants! Car voici venir des jours
où l’on dira: heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas
enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri! Alors, on se mettra à dire aux
montagnes: Tombez sur nous! Et vous, collines, couvrez-nous.»
4- En quatrième lieu, ce
peuple reviendra dans la terre d’Israël et prendra de nouveau possession de la
ville sainte[158]: «Jérusalem sera foulée par les nations
jusqu’à ce que soient accompli le temps des nations.» Le retour d’Israël
marquera donc la fin du temps accordé aux non-juifs pour inaugurer un temps de
grâces accordées à Israël[159].
5- Enfin saint Paul annonce
un dernier signe qui précèdera immédiatement le retour du Messie Jésus dans sa
gloire: Israël reconnaîtra Jésus comme étant le Messie[160]:
«leur mise à l’écart de l’Alliance fut
une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une
résurrection d’entre les morts» De même Jésus annonce[161]:
«Vous ne verrez plus jusqu’à ce qu’arrive
le jour où vous direz: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.» Ce
qui signifie que, le jour où ils accepteront le Messie, celui-ci se montrera à
eux à nouveau.
Trois de ces prophéties sont
déjà réalisées, de manière puissante. Une quatrième est en passe de l’être,
depuis 1948.
1- Ainsi, vit-on en 70, soit
40 ans après l’ascension du Messie Issa ibn Maryama* (Jésus), le général Romain
Titus raser complètement le Temple de Jérusalem.
2- Puis au IIème siècle,
à la suite d’une dernière révolte juive, le reste de la population d’Israël fut
déporté. L’empereur fonda une nouvelle ville à la place des ruines de
Jérusalem: «Hélia Capitolina.» Sur le
lieu du Temple, un temple dédié à Jupiter fut construit. Pour les Juifs, «l’abomination de la désolation» dont
parle le prophète Daniel 9, 27, fut physiquement
dans le lieu saint. Les prophéties se réalisèrent à la lettre.
3- L’extermination, les
malheurs et les persécutions ne cessèrent de s’abattre sur les communautés
juives dispersées jusqu’à la persécution la plus récente et les massacres d’un
tiers des Juifs du monde par l’Allemagne nazie. C’est le signe maudit
d’Auschwitz[162].
4- Enfin en 1948, la
création du nouvel État d’Israël en Palestine marque une nouvelle étape, non
encore pleinement réalisée puisque Jérusalem n’est pas entièrement redevenue
une ville juive.
C’est là qu’il convient aux
musulmans d’être attentifs et d’écouter la voix qui leur vient du
christianisme. Les prophéties se réalisant matériellement, on peut deviner avec
une certaine force que Jérusalem deviendra la capitale du seul État juif.
Certes, étant musulmans, on peut légitimement mettre en doute la valeur de
cette prophétie. N’est-elle pas une nouvelle invention judéo-chrétienne,
penseront les Wahhabites. Pourtant, la prudence est de mise. Personnellement,
je n’irai pas risquer la survie de l’islam tout entier pour quelques milliers
de kilomètres carré de terre en Palestine. Si cette prophétie vient de Dieu, il
sera aisé aux musulmans de le reconnaître puisqu’elle semble devoir être
accompagnée d’un autre signe: ce sera la fin du temps des nations organisées
sous forme de pays. Le monde laissera place à une autre forme d’autorité
politique, mondialiste. Ce sera alors le temps du règne non de l’islam mais de
l’un des plus dangereux des Antéchrists.
Il est étonnant de voir que
les évènements annoncés dans l’histoire d’Israël ne sont pas uniquement
symboliques. Ils sont de type "Témoins
de Jéhovah", c’est-à-dire qu’ils
se réalisent au sens le plus littéral du terme. Mais ils ont aussi un sens
spirituel, très profond. Il apparaît quelque peu à celui qui est habitué à lire
de l’intérieur l’Histoire Sainte de l’humanité. On y voit symboliquement
manifestées une multitude de choses spirituelles. Toute l’histoire du Salut y
est inscrite à travers des allégories* proches de celles du récit de l’Hégire
et de l’errance des premiers musulmans. On ne peut qu’en donner une idée.
1- La destruction du Temple
d’Israël marque l’entrée dans un nouveau temps qui est celui de la nouvelle
Alliance, où Dieu n’est plus adoré à travers des rituels compliqués mais au
fond des cœurs, en esprit et en vérité. Au départ, la nouvelle Alliance est
celle du christianisme puis, quand les chrétiens proclamèrent de manière
abusive que le Messie était Dieu, elle fut l’islam et le Message de Muhammad.
Prise en un sens symbolique, cette destruction préfigure et annonce celle que
devra subir le nouveau temple qui est l’Oumma
dans un holocauste final qui précèdera la glorification du monde.
2- La dispersion du peuple
d’Israël ne doit pas être considérée comme une punition pour l’acte commis par
ceux qui ont tué Jésus car ce péché leur a été imputé personnellement lors de
leur jugement particulier. Cette dispersion est donnée aux nations comme un
signe prophétique qui manifeste notre sort ici-bas. Nous sommes en pèlerinage.
Notre terre, nos biens nous sont enlevés, un jour ou l’autre par la mort. Nous
devons y apprendre que nous sommes pécheurs et que nous méritons la dispersion.
Il s’agit d’un apprentissage de la vérité. En subissant une telle épreuve, le
peuple d’Israël réalise pour Dieu son rôle de peuple de prophètes donnés à
toute la terre. Les musulmans eux-même doivent passer par la mort mais pour
entrer dans le Jardin de Dieu.
3- La shoah est le plus terrible des signes. Le Messie Issa ibn Maryama*
(Jésus) n’a pas été persécuté par les seuls Juifs ou par quelques soldats
romains. Il l’a été par chacun de nous, dans la mesure où nous sommes infidèles
à la religion du Dieu d’Abraham. Aussi il serait vain d’affirmer que les
persécutions que subissent les Juifs sont des punitions du meurtre de Jésus. Il
faut plutôt affirmer qu’Israël est donné aux nations comme un témoignage
prophétique des conséquences terribles auxquelles aboutissent les péchés
puisqu’ils tuent l’adoration d’Allah et la miséricorde pour le prochain, d’une
manière analogue à la barbarie des persécuteurs lorsqu’ils massacrent un peuple
innocent. Le peuple d’Israël persécuté est donc signe de la fin du monde où se
manifestera la haine implacable du démon contre les enfants de Dieu.
5- La reconnaissance
par Israël de Jésus comme Messie de Dieu ne semble pas être pour demain.
Pourtant, ce sera le dernier signe, le plus profond, celui qui précèdera ou
accompagnera un événement historiquement inimaginable. Le Messie de Dieu
peut-il jaillir visiblement dans l’histoire, « comme l’éclair de l’Orient à l’Occident [163]»? Cela
paraît une croyance ridicule. Pourtant… Muhammad l’a explicitement enseigné.
Jamais, semble-t-il,
les musulmans ne cèderont sur Jérusalem. Toute notre foi, notre obstination se
concentre sur cette ville: « Elle
est terre d’islam, troisième lieu saint d’Allah. Nous en chasserons les
infidèles. » Voici une preuve de cette détermination. Il s’agit d’une fatwa (décision religieuse) du Mufti de
Jérusalem le Sheikh Ikrama Sabri concernant le Mur Occidental, le dernier
vestige du Temple détruit par Titus[164]
(Kotel hama’aravi, encore appelé Mur
des Lamentations). Elle a été diffusée le 20 février 2001 sur les ondes de la
radio officielle palestinienne "Voix
de Palestine":
« La question du Mur "Al-Bouraq" a été
soulevée au début du XXème siècle, après la Première Guerre
Mondiale, à la suite de la Déclaration Balfour sur la création d'un foyer
national pour les Juifs en Palestine. Les Juifs commencèrent alors à venir
nombreux en Palestine pour prier devant le Mur « Al-Bouraq », en prétendant que
c'est le "Mur des Lamentations". Il existe plusieurs versions de la
raison pour laquelle les Juifs pleurent devant le Mur. D'après l'une des
versions, ils pleurent parce qu'ils n'ont pas respecté les dix Commandements de
notre maître Moïse -la paix soit sur lui-! D'après une autre version, ils
pleurent le fait que le Prophète Mohammed était Arabe et pas juif. C'est à
cause de cela qu'ils appellent ce mur le "Mur des Lamentations". Mais
selon le droit international, il s'agit d'un patrimoine islamique consacré,
puisque le Mur "Al-Bouraq" fait partie de la muraille de la Mosquée
Al-Aqsa. Qui plus est, c'est le Prophète Muhammad lui même qui l'a sanctifié
lorsqu'il y attacha la jument Al-Bouraq, qui l'avait transporté sur son dos de
La Mecque* à Jérusalem, dans la nuit du Mi'raj (ascension au ciel de Muhammad,
selon la tradition musulmane). C’est pourquoi nous décrétons que ce Mur
appartient à l'islam et n'a rien à voir avec les Juifs. Concernant ce qui a été
publié dernièrement sur la chute de quelques pierres du mur et l'intention
qu’ont les Juifs de le réparer, nous affirmons que le ravalement de ce Mur
relève de l'autorité de l'Administration des Biens islamiques (Waqf) et qu’il
est interdit aux Juifs d'y faire quoi que ce soit, car il ne leur appartient
pas.»
La Mosquée d’Al-Aqsa
Si Dieu en a décidé
ainsi, Jérusalem sera rendue entièrement aux Juifs, de l’Ouest à l’Est, le Mont
du Temple compris. Personne ne peut rien contre le mystère de Celui qui a
décidé de faire de la lourde histoire humaine un apprentissage de la misère en
vue du salut. L’obstination musulmane ressemble à celle du Pharaon égyptien
confronté à Moïse. « Son obstination
venait de Dieu, commente le livre de l’Exode, car Dieu avait décidé de se glorifier aux dépends de Pharaon »[165].
Le lien né en 1948
entre Israël et la première puissance du monde, les États-Unis d’Amérique rend
clair le scénario à venir. Les acteurs des prophéties musulmanes parlant de
leur guerre finale sont en place. Il ne manque plus que la dernière provocation
(venant probablement des Arabes Wahhabites*) et qui allumera l’étincelle.
Muhammad disait: « Alors le Dajjal* (l’Antéchrist)
viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses
et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver
l'Antéchrist." Il viendra de la région du Khorassan, en Asie, et 70 000
juifs armés le suivront. Les diables que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans
les mers le suivront. Il attirera beaucoup de monde à lui car il donnera à
boire et à manger. La terre Sainte (l’Arabie) sera ravagée et la
Kaaba* détruite. Beaucoup de musulmans seront tentés de le suivre et
d’apostasier leur foi. Mais les musulmans fidèles mangeront (seront nourri) par
le dikrh, le Rappel d’Allah, la prière récitée cinq fois par jour. »
Les Juifs quant à eux, ont
reçu une autre promesse. Elle concerne l’Arche d’Alliance et la restauration
future du Temple de Jérusalem. Cette promesse se trouve dans leur Bible[166].
«Il y avait dans cet écrit qu'averti par
un oracle, le prophète Jérémie se fit accompagner par la tente et l'Arche,
lorsqu'il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté, contempla l'héritage
de Dieu. Arrivé là, trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit
la tente, l'Arche, l'autel des parfums, puis il en obstrua l'entrée.
Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par
des signes, ne purent le retrouver. Ce qu'apprenant, Jérémie leur fit des
reproches: "Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu'à ce que Dieu ait opéré le
rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde". »
Il s’agit d’une prophétie gardée par les chrétiens.
Le livre de l’Apocalypse des chrétiens annonce la venue de deux témoins qui
prophétiseront vers la fin du monde avant d’être mis à mort[167]:
“Mais je donnais à mes deux témoins de prophétiser pendant 1260 jours,
vêtus de sacs. Ce sont les deux oliviers et les deux flambeaux qui se tiennent
devant le maître de la terre. Si on s’avisait de les malmener, un feu
jaillirait de leur bouche pour dévorer leurs ennemis (...) Mais quand ils
auront fini leur témoignage, la Bête qui surgit de l’abîme viendra guerroyer
contre eux, les vaincre et les tuer. Et leurs cadavres, sur la place de la
grande cité, Sodome ou Égypte comme on l’appelle symboliquement, là où leur
Seigneur fut crucifié, leurs cadavres demeurent exposés aux regards des
peuples, des races, des langues et des nations, durant trois jours et demi,
sans qu’il soit permis de les mettre au tombeau. Les habitants de la terre s’en
réjouissent et s’en félicitent car ces deux prophètes leur avaient causé bien
des tourments. Mais passés trois jours et demi, Dieu les ressuscita et les
remit sur pied, au grand effroi de ceux qui les regardaient.”
Ce texte est une allégorie*
dont les sens, volontairement multiples, concernent les hommes de tous les
temps. Mais, vers la fin du monde, il prendra une signification encore plus
forte.
Traditionnellement, on considère que les deux
témoins qui doivent venir à la fin des temps sont Hénoch et Élie, les deux
hommes justes dont le Coran raconte qu’ils “ne
moururent pas” mais furent “enlevés” au ciel. Hénoch fut le septième
patriarche après Adam. La Bible juive le caractérise d’une seule phrase[168]: “Hénoch
marcha avec Dieu, puis il disparut car Dieu l’enleva.” Quant à Élie, il
disparut dans un char de feu sous les yeux du prophète Élisée[169]. Certains théologiens juifs, chrétiens et musulmans
pensèrent donc que ces deux prophètes attendaient dans l’autre monde et
devaient venir annoncer la première venue puis le retour du Messie Issa ibn
Maryama* (Jésus).
Cependant, si l’on regarde de près le Coran, on doit
parler autrement. Le texte de l’Apocalypse n’est pas à prendre au sens
matériel. Ce fait est prouvé par Jésus lui-même qui, en montrant Jean le
Baptiste disait[170]: « Et
lui, si vous voulez m’en croire, il est cet Élie qui doit revenir. Que celui
qui a des oreilles entende! » Jean baptiste était effectivement revêtu
de l’esprit d’Élie, de son zèle pour la foi et le comportement juste. Au mépris
de sa vie, il n’hésita jamais à dire la vérité. Face à face, il reprocha à
Hérode son fait[171]: «Il ne t’est
pas permis d’avoir la femme de ton frère.» Il y laissa sa vie. Les deux
témoins qui doivent revenir avant la fin du monde ne sont donc pas physiquement Hénoch et Élie. Il ne peut
s’agir matériellement de cet Élie qui a vécu au temps de la reine Jézabel, mais
plutôt d’un homme ou d’un témoignage revêtu de l’esprit d’Élie, c’est-à-dire de
sa spiritualité.
Il en sera de même à la fin du monde. Pour connaître
ce que peuvent représenter les spiritualités d’Hénoch et d’Élie, il suffit de
regarder leur vie. Ainsi, Hénoch représente la fidélité intérieure,
(l’humilité, la miséricorde, ces deux qualités aimées de Dieu) puisqu’il est
seulement dit de lui qu’il marcha avec
Dieu. Quant à Élie, sa vie est étonnante. Il va nous falloir l’analyser en
détail.
Ce qui le
caractérise, c’est le zèle qui le brûlait à l’égard de Dieu. La Bible rapporte
que Dieu lui apparut alors qu’il priait dans la montagne. Dès qu'Élie
l'entendit, il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se tint à
l'entrée de la grotte[172].
« Alors une voix lui parvint, qui
dit: "Que fais-tu ici, Élie?" Il répondit: "Je suis rempli d'un
zèle jaloux pour Dieu Sabaot, parce que les Israélites ont abandonné ton
alliance, qu'ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l'épée. Je suis
resté moi seul, et ils cherchent à m'enlever la vie. »
Mais sa figure
possède une autre qualité, beaucoup moins sympathique. Élie est violent. Il
exerça son zèle pour la religion à travers des actes de mort très efficaces. Il
n’hésita pas à faire cesser toute pluie durant son ministère pour conduire les
hommes à la conversion. Il commença son ministère ponctué de fléaux de la
manière suivante[173]:
« Élie le Tishbite, de Tishbé en
Galaad, dit à Achab, roi d’Israël: « Par Dieu vivant, le Dieu d’Israël que
je sers, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon
commandement. »
De même, il prouva aux
Juifs la vanité de l’idole Baal
qu’ils vénéraient en ridiculisant ses prophètes par un défi où le vrai Dieu
devait répondre[174].
« Élie s'approcha de tout le peuple
et dit: "Jusqu'à quand clocherez-vous des deux jarrets? Si Dieu est Dieu,
suivez-le; si c'est Baal, suivez-le." Et le peuple ne put rien lui
répondre. Élie poursuivit: "Moi, je reste seul comme prophète de Dieu, et
les prophètes de Baal sont 450. Donnez-nous deux jeunes taureaux; qu'ils en
choisissent un pour eux, qu'ils le dépècent et le placent sur le bois, mais
qu'ils n'y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l'autre taureau et je n'y
mettrai pas le feu. Vous invoquerez le nom de votre dieu et moi Dieu: le dieu
qui répondra par le feu, c'est lui qui est Dieu." Tout le peuple répondit:
"C'est bien." Le feu de Dieu tomba et dévora l'holocauste d’Élie et
le bois, et il absorba l'eau qu’il avait rajouté dans le canal. Tout le peuple
le vit; les gens tombèrent la face contre terre et dirent: "C'est Dieu qui
est Dieu! C'est Dieu qui est Dieu!" Élie leur dit: "Saisissez les
prophètes de Baal, que pas un d'eux n'échappe", et ils les saisirent. Élie
les fit descendre près du torrent du Qishôn, et là il les égorgea.»
L’esprit d’Élie est
donc celui de l’intransigeance de la foi, celui de la fidélité extérieure et
manifestée par tous les moyens.
Une autre fois, il
tua par le feu pelotons de l’armée du roi d’Israël[175].
« Le roi lui envoya un cinquantenier
avec sa cinquantaine, qui monta vers lui -il était assis au sommet de la
montagne- et lui dit: "Homme de Dieu! Le roi a ordonné: Descends!"
Élie répondit et dit au cinquantenier: "Si je suis un homme de Dieu, qu'un
feu descende du ciel et te dévore, toi et ta cinquantaine", et un feu
descendit du ciel et le dévora, lui et sa cinquantaine. »
Tout cela laisse à
un pacifiste humaniste un goût amer. Élie n’est pas un adepte des droits de
l’homme et de la liberté de conscience. Mais il est un adepte de la justice et
de la droiture devant Allah, le Créateur. Quelque chose le fait ressembler à …
l’islam.
Pour les chrétiens,
les deux témoins qui doivent venir à la fin du monde peuvent représenter, dans
leur premier sens qui est spirituel, la
vie contemplative qui est l’esprit d’Hénoch et la vie apostolique qui vit du zèle d’Élie. Hénoch et Élie doivent
être considérés comme présents à chaque époque à travers les moines d’une part
(Hénoch) et d’autre part les nombreux apôtres (Élie), à travers surtout tous
les chrétiens contemplatifs ou apostoliques qui vivent de la sainteté de leur
vocation.
Mais pour les
musulmans, la signification d’Hénoch et d’Élie va dans d’autres directions tout
à fait d’actualité. Selon l’une de ces significations, davantage politique, les
deux témoins représentent le
christianisme et l’islam. Si l’on suit le texte de l’Apocalypse, ces deux
religions sont les deux oliviers, c’est-à-dire les deux témoins de la paix[176]
de Dieu. Chacune avec sa grâce propre, elles témoignent de Dieu. Le
christianisme le fait plutôt en parlant de l’amour de Dieu (Hénoch). Notre
Prophète Muhammad reconnaissait cette qualité des moines chrétiens et ordonna
de toujours les respecter. L’islam le fait en secouant violemment les assises
d’un monde matérialiste, bien installé dans son égoïsme et son bonheur mondain.
L’islam est intransigeant dans la "pureté" simple et sans fioritures de sa
foi au Dieu unique (comme Élie).
Cette prophétie
signifie que tout au long de l’histoire et surtout à la fin du monde, deux
témoignages rappelleront aux monde pécheur la vanité de sa vie. L’un sera plus
féminin et doux (Hénoch), l’autre viril et source de fléaux (Élie). Ils seront
complémentaires, à l’image de Dieu qui est fort et miséricordieux. Les "1260 jours" de la vie des
deux témoins, c’est-à-dire trois ans et demi, signifient que les deux témoins
ont la même mission que le Messie Issa ibn Maryama* (Jésus) dont la prédication
dura trois ans et demi. Ils sont là pour rappeler que la vie terrestre n’est
pas la seule qui compte, qu’il y a une vie après la mort. De même, leurs
cadavres qui doivent rester sans vie trois jours et demi signifie qu’ils
vivront la même persécution que le Messie Issa ibn Maryama* (Jésus) puis
monteront au Ciel comme lui.
Avant les attentats
du 11 septembre, le christianisme à travers la voix du Vatican et l’islam à
travers les représentants politiques des nations musulmanes ont effectivement
été une épine permanente dans le flanc de la mondialisation en train de se
construire. Ils ont réalisé avec force devant un monde devenu matérialiste la
prophétie d’Hénoch et d’Élie.
Rappelons cette
histoire. A la fin de la seconde guerre mondiale, traumatisées par les malheurs
dus au culte du dieu "nation", l’Occident décida que jamais
plus il n’y aurait ce genre de guerre. Il s’efforça de bannir le désir de
gloire politique de sa pensée. Mais il se construisit autour d’une autre idole
qui lui réussit beaucoup au plan matériel. Il s’agit de l’humanisme hédoniste. Concrètement, il s’agit d’être heureux sur
terre, par tous les moyens. Pour
cela, deux choses sont importantes: avoir de l’argent et pouvoir en jouir sans
culpabilité. Le monde occidental poussa sa certitude d’avoir raison jusqu’à la
folie. Il paraissait normal aux occidentaux qu’au nom du bonheur individuel, un
enfant sur quatre puisse être éliminé par avortement, un couple sur deux détruit
par divorce, un nombre non mesurable de vieux parents délaissés. Mais que ne
ferait-on pas pour l’équilibre de sa vie, de son plan de carrière ou de ses
loisirs?
Au cours de ces
années, divers congrès mondiaux ceux de Pékin (1998), se réunirent ça et là.
L’occident essaya d’imposer sa manière de voir au monde entier. L’avortement
devait être une méthode de contraception comme une autre (l’hypothèse que
l’enfant survive dans l’autre monde à sa mort n’était même plus évoquée). Il
s’agissait d’une pensée impérialiste. Face à elle, deux témoins se levèrent. Il
y eut d’une part l’Église catholique à travers la voix du pape Jean-Paul II. Il
affirma plusieurs fois: « Au nom du
plaisir et de la liberté, plus de cent millions d’enfants ont été tués par
avortement dans le monde chrétien. Ces enfants sont les plus innocents des
êtres et leurs âmes blessées sont reçues par Dieu. L’idole du plaisir immédiat
produira d’autres morts: euthanasies économiques, suicide, chosification des
humains, jusqu’à l’abomination. Cela conduit à la destruction de l’homme tout
entier. C’est une culture de mort.»
L’autre témoin fut
la voix de l’islam, à travers les représentants officiels des nations
musulmanes: «Vos valeurs ne sont pas les
nôtres. Vous n’avez pas à imposer à nos peuples vos conceptions "droit de
l’hommiste" qui ne respectent que le plaisir des gens riches, beaux et
puissants, qui condamnent l’handicapé, l’enfant à naître, le vieillard à
mourir. Comme disait le Prophète Muhammad : un jour se lèvera contre
vous la petite fille tuée.» (Sourate 81, L’obscurcissement, versets 1 à 13).Leur témoignage était alors uni. Il
était souvent ressenti par le monde comme insupportable.
C’est pourquoi
l’Apocalypse parle de la guerre que leur fera le démon, jusqu’à les détruire.
Cette attaque se fait d’abord de l’intérieur, comme on le constate de nos
jours. L’islam est rongé par la violence fanatique. Le christianisme est
déstructuré par le culte de la liberté à tout prix. Ce sont deux mauvais
esprits qui défigurent ces deux religions. Chacune est attaquée par ce qui fait
sa grandeur: le christianisme par sa tendance à libérer l’homme; L’islam par
son épée au service de la droiture de l’adoration de Dieu. Mais cette lutte
deviendra un jour extérieure, politique ou militaire. C’est ce qui, visiblement,
guette en premier lieu l’islam, de par la faute impardonnable des islamistes
Wahhabites armés.
Vers la fin du
monde, lorsque l’Antéchrist aura achevé ses attaques contre le nom de Dieu, les
divisions et les oppositions entre le vrai christianisme ( christianismes
catholique*, orthodoxe*, protestants* de l’amour de Dieu et du prochain) et le
vrai islam (islams sunnite*, chiite*,
ismaélien, soufiste* de l’humilité et
de la miséricorde) paraîtront moins importantes devant la gravité du danger.
Ainsi, il est probable que le rapprochement commencé par le pape Jean-Paul II à
Assise en 1988[177]
est prophétique d’une unité bien plus intense, dans la pauvreté. Le vrai
œcuménisme naîtra de l’épreuve, de l’écrasement des orgueils liés au pouvoir,
la foi de chacun étant respectée. Face à un monde devenu matérialiste, dominé
par le Dajjal*, il s’agira d’une
union dans l’adoration de Dieu, chacun gardant la plénitude de sa foi jusqu’à
la venue du Messie.
Une visionnaire
catholique, sainte Odile, morte en 720 en Alsace, conclut une de ses célèbres
visions sur le futur par ces mots [178]:
« Les hommes auront vu de telles abominations
dans cette guerre que leurs générations n’en voudront plus jamais. Malheur
pourtant encore à ceux qui ne craignent pas l’Antéchrist, car il suscitera de
nouveaux meurtres. Mais l’ère de la paix sous le feu sera arrivée et l’on
verra les deux cornes de la lune (l’islam) se réunir à la croix
(christianisme), car en ces jours, les hommes effrayés adoreront Dieu en
vérité, et le soleil brillera d’un éclat inaccoutumé. »
L’humilité est la clef de cette histoire
Il
n’existe pas d’autre chemin pour conduire au paradis.
Or
la vie éternelle, c’est la soumission à Allah
Et
Allah est le Miséricordieux.
Allégorie: C’est un type de
prophétie souvent utilisé dans les Livres Saints, juifs comme chrétiens.
L’histoire parfois anodine d’un homme cache un sens plus profond. Elle révèle
non seulement des évènements à venir mais leur sens profond. Ainsi, la vie
d’Ismaël, l’ancêtre de l’islam, est l’allégorie de l’islam et de son histoire.
(Voir aussi l’analogie la fin de l’islam, chapitre 4).
Antéchrist (Voir Dajjal): (du grec, avant le Christ). Il
se distingue de son idéologie, appelée dans les Écritures l’esprit de l’Antéchrist. L’Antéchrist est tout homme qui incarne à
telle ou telle époque l’idéologie anti-chrétienne. A la fin du monde, le
dernier Antéchrist poussera jusqu’au sublime le culte de l’orgueil et de
l’égoïsme humain. L’Antichrist (celui qui lutte contre le Christ) est une expression
semblable.
Apostasie: C’est le fait de
renier sa foi après en avoir vécu. Les chrétiens comme les musulmans ont reçu
l’annonce explicite d’une apostasie de masse vers la fin du monde. Jésus
affirme que cela se fera à cause de la perte de l’amour de Dieu et du prochain.
Muhammad l’annonce du fait de la perte du zèle pour l’honneur de Dieu (Voir
chapitres 4 et 6).
Arabes: Habitants de la
péninsule arabique. D’après l’islam, leur ancêtre Ismaël reçut la promesse de
Dieu que la plus grande bénédiction toucherait sa lignée. Il serait source
d’une immense descendance, fille spirituelle et charnelle d’Abraham.
Effectivement, c’est par un prophète arabe (Muhammad) puis par les armées
arabes que l’islam fut donné au monde de l’Inde à l’Espagne. Mais, vers la fin
du monde, disait Muhammad, les Arabes répandront le mal dans le monde « Malheur aux Arabes!». Ils
précipiteront la guerre de Gog et Magog (Voir chapitre 4 et 6).
Bénir, bénédiction: L’expression
« bénédiction de Dieu » peut prendre deux sens selon qu’il est divin
ou humain. Pour Dieu, une religion ou un homme est béni s’il est humble, petit,
prêt à se comporter avec miséricorde envers les autres hommes, à l’image du
comportement d’Allah. C’est du moins l’interprétation musulmane du mot. L’homme
béni par excellence est Muhammad dans son exil de Médine car il est pauvre et
confiant en Dieu. Dans le sens humain, habituel, mondain du terme, être béni
par Dieu signifie souvent l’inverse: gloire humaine, réussite, pouvoir. Les
Protestants américains comme les islamistes Wahhabites communient dans cette
conception du mot bénédiction. Dieu se sert de cette ambiguïté des sens. Il en
fait un instrument pour sanctifier les hommes. Il laisse à chacun un temps de
pouvoir terrestre pour mieux, tôt ou tard, mettre un terme à cette gloire et
plonger à travers une chute douloureuse dans l’apprentissage de l’humilité.
L’explication du caractère mortel de toute réalité est ici (Voir chapitres 4 et
6).
Catholicisme : christianisme
originel. D’abord persécuté par les Romains puis devenu religion officielle de
l’Empire (313), le catholicisme se caractérise par le fait qu’il fut
responsable de la définition de Jésus le Messie comme le Verbe éternel de Dieu
fait homme. C’est lui qui établit la théologie de la Trinité, un seul Dieu en
trois énergies consubstantielles. Cette forme de christianisme* trouve son
unité autours de trois sources: 1- le Livre (ancien Testament Juif et Nouveau
Testament de Jésus), 2- les saints reconnus par les miracles qui suivent leur
mort, 3- la parole doté d’autorité divine du pape de Rome concernant la foi et
la morale.
Chiite: Division musulmane
apparue après la mort du prophète Muhammad et fondée sur la primauté d’un
dignitaire religieux et l’existence d’un clergé faisant exclusivement partie de
la descendance charnelle du Prophète.
Christianisme: C’est une religion
fondée sur l’exagération de ses membres qui firent de Jésus un Dieu. Étant une
religion du Livre, malgré ses falsifications, elle doit être respectée. En
terre d’islam, les chrétiens ont leur quartier, payent un impôt et n’ont pas
accès aux charges publiques. Les chrétiens sont sauvés par l’apparition du
Messie Jésus qui leur prêche l’islam sur le lit de mort ou à la fin du monde.
Cette religion disparaîtra dans l’autre monde où tous seront musulmans.
Coran: Livre dicté par Dieu
et le truchement de son Archange Gabriel. Muhammad, instrument fidèle quoique
inculte de Dieu, le récita à ses compagnons qui l’écrivirent. Il en commenta
les ambiguïtés (Hadith). Le coran est
supérieur à la Bible et aux Évangiles car il ne possède aucune falsification.
Ses règles d’interprétations sont précises mais rigides. La confrontation à
l’exégèse historico-critique constituera dans le futur une crise profonde de
l’islam (Voir chapitre 1, note).
Dajjal (Antéchrist): Puissance militaire
de la fin du monde. Elle sera dirigée par un homme, le Dajjal. Son idéologie sera anti-islamique. Il s’opposera à l’islam
au cours d’une grande guerre (la grande guerre de l’islam, Gog et Magog). Il
réussira et détruira les possessions islamiques dans le monde. Le Dajjal sera lui-même vaincu par
l’apparition du Messie Jésus, fils de Marie (Voir chapitre 4 et 6).
Djihad (guerre
sainte): Commandée par Allah vers la fin de l’exil à Médine pour reconquérir la
ville païenne de La Mecque et rendre la Kaaba au culte unique d’Allah. L’islam
sunnite distingue quatre guerres saintes. 1- Contre les mécréants pour répandre
la vraie foi, 2- Contre les pervers musulmans, 3- Contre Satan, 4- Contre ses
propres vices. Pour l’islam Wahhabite, la plus grande des guerres est non
seulement militaire, mais elle n’a aucune autre règle que l’efficacité. Pour
l’islam sunnite du XIème siècle, c’est la lutte contre soi-même.
Pour le coran et les Hadith, c’est la
guerre militaire mais elle doit être soumise à des règles légales précises:
Commandée par le seul Khalife, respectant la vie des civils. Usant de la ruse,
elle permet selon les circonstances l’exécution des prisonniers de guerre, sans
pourtant nier l’honneur et l’humanité. Elle ne vise pas à imposer mais à
proposer l’islam. Par contre, elle vise à imposer les lois humaines justes de
Moïse : interdire le meurtre, l’avortement, la trahison etc. (Voir
chapitre 1, n°2)
Djinn: Outre les anges qui
sont de purs esprits, Muhammad confirma avec certaines traditions préislamiques
que Dieu créa des êtres intermédiaires dotés d’esprit et d’un psychisme mais
dépourvus de chair. Ils voient et entendent mais ne peuvent être vus par
l’homme. Leur corps n’est pas fait de chair mais de feu (d’énergie?). Leur rôle
est de veiller sur les forces de la nature. Certains se révoltèrent contre
Dieu. D’autres lui furent fidèles. Ce sont les «génies» de l’islam.
Élie: Avec Énoch, ils
sont les deux hommes dont la Bible affirme qu’ils ne moururent pas. Énoch
représente l’amour de Dieu; Élie, le zèle apostolique (parfois intransigeant)
pour la gloire de Dieu. A la fin du monde, ils doivent revenir et annoncer le
retour du Messie. De fait, ils ne reviendront pas personnellement. Ils sont la
figure de deux témoins (plusieurs sens sont donnés à ce mot) donnés à
l’humanité pour qu’elle comprenne l’amour de Dieu et sa propre vanité. (Voir
Conclusion).
Eschatologie: C’est la partie de
la théologie qui étudie du mystère de la fin de toutes choses. Elle se divise
en deux parties: 1- La mort individuelle et le destin de chacun dans l’autre
monde; 2- La mort des communautés humaine et la fin du monde. Pour un musulman,
l’eschatologie de l’islam n’est qu’un chapitre d’une eschatologie plus grande,
celle du monde entier.
Fatwa : Avis religieux
adressé aux musulmans, quoique n’engageant que celui qui la prononce. Comme
chez les Protestants, chaque musulman est imam. N’ayant pas de magistère papal,
les fatwa islamique n’ont de valeur que pour ceux qui reconnaissent l’autorité
de l’imam émetteur. Depuis la révolution islamique d’Iran, le terme fatwa a
pris le sens malheureux d’appel à l’exécution sommaire.
Gog et Magog: Bataille militaire
finale de l’islam et de l’Antéchrist (Voir Apocalypse des chrétiens 20, 7-9). "L'Antéchrist viendra et ira dans le
voisinage de Médine. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les
infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist." Hadith 92, 26 (Point 2). Il viendra de
la région du Khorassan, en Asie, et 70 000 juifs armés le suivront. Les diables
que le Prophète Soulaïman a enchaînés dans les mers le suivront. Les musulmans
seront vaincus. Mais ce sera provisoire. La venue de Jésus dévorera
l’Antéchrist (Voir chapitres 4 et 6).
Hadj: C’est le Grand
Pèlerinage. Il se déroule pendant le douzième mois de l’année lunaire. Il est
le cinquième pilier de l'islam et un devoir religieux obligatoire fondé sur une
injonction du Coran. Tout musulman en bonne santé qui peut en supporter le coût
doit faire le pèlerinage au moins une fois dans sa vie. Vers la fin du monde,
La Mecque et son centre, la Kaaba,
seront détruites. Les musulmans seront privés du Hadj (Voir chapitres 4 et 6).
Hadith: Paroles et faits
authentiques du Prophète Muhammad, recueillis par ses compagnons les plus
proches. Ils permettent l’interprétation du texte du Coran. Parmi les Hadith, seuls ceux du Sahih de
El-Bokhâri sont considérés unanimement par les hautes autorités islamiques
comme les plus authentiques. Il en existe d’autres (Muslim etc.) Ils se placent
juste après le Coran dans l'ordre d'importance, de véracité, de fiabilité et
d'inspiration. La totalité des textes originaux sont en arabe (Voir chapitre 1,
note).
Hégire: Fuite de Muhammad et
de ses compagnons vers Médine, après avoir été chassés de leur ville, La
Mecque. Cet exil marque le début de l’ère musulmane. Sa signification
spirituelle est essentielle: le musulman est en exil sur la terre. Son vrai
monde est le paradis céleste. L’aspect politique de la conquête n’est pour le
Prophète qu’une mission de service de la foi, et non une recherche de gloire
politique. A la fin du monde, l’islam redeviendra ce qu’il doit être, une
religion de l’errance et la pauvreté (Voir
chapitres 4 et 6).
Hénoch: (voir Élie).
Islam: Culte de la
soumission à Dieu. C’est la religion d’Abraham, rendue dans sa pureté par le
Prophète Muhammad. Soumission, service, par opposition au christianisme qui se
prétend, de manière blasphématoire, la religion de l’amitié avec Dieu (Voir
chapitre 1, notes).
Islamiste: Vocabulaire impropre
utilisé actuellement pour désigner l’islam guerrier. Tout musulman est
islamiste puisqu’il a reçu comme commandement le Djihad. Mais ce commandement divin est lié à une série de règles
précises, une convention de Genève avant la lettre (voir chapitre 1, n° 2). Son
but est de proposer la foi de l’islam et d’imposer les lois de la morale
humaine dans le monde entier. Ceux qui pratiquent les attentats meurtriers, le
meurtre des enfants et des civils devraient être qualifiés de Wahhabites, du nom d’une secte musulmane
arabe (Voir chapitre 6).
Ismaël: Fils aîné d’Abraham,
fils d’une servante égyptienne, il est l’ancêtre des musulmans. Comme celle
d’Ésaü le frère de Jacob, sa figure archétypale illustre les qualités et les
défauts de l’islam. Pour les musulmans, c’est Ismaël que Dieu commanda à
Abraham de lui sacrifier. Cette croyance préfigure la fin de l’islam (Voir
chapitre 4, n°1).
Issa ibn Maryama: (Jésus fils de
Marie): Homme et non pas Dieu, il fut conçu miraculeusement dans le ventre de
sa mère, sans l’intervention d’un père humain. Il n’a jamais péché. Il a prêché
l’islam, il n’est pas mort sur la croix mais a été enlevé par Dieu au ciel. Il
est le Messie, celui qui apparaît aux mourants pour leur prêcher l’islam et qui
revient à la fin du monde pour instaurer le règne d’Allah sur terre (Voir
chapitres 4 et 6).
Jérusalem: Troisième lieu saint
de l’islam. Après sa conquête par les armées arabes, au IXème
siècle, une mosquée au dôme doré fut construite à l’emplacement du Temple ruiné
des Juifs. Pour les musulmans, ce Temple Juif ne doit jamais être reconstruit.
Les Juifs furent maudits de Dieu après avoir voulu tuer le Messie Jésus. Vers
la fin du monde, Jérusalem sera perdu par l’islam à cause de la guerre de
l’Antéchrist qui sera lui-même juif. (Voir chapitre 7).Pour les chrétiens au contraire,
le retour des Juifs dans la totalité de Jérusalem est un signe explicitement
rapporté par Jésus pour annoncer la fin du monde et l’étape de la fin des
structures politiques nationales.
Jésus (Voir Issa).
Judaïsme: Religion d’Abraham
et de Moïse. Pour les musulmans, elle fut falsifiée par ses prêtres et ses
docteurs qui ajoutèrent des commandements humains. Ayant voulu tuer Jésus, elle
a été maudite pour toujours, d’où les malheurs qui la frappe. L’Antéchrist sera
juif et s’attaquera à l’islam et à ses terres saintes. Étant une religion du
Livre, le judaïsme doit être respecté. En terre d’islam, les Juifs ont leurs
quartiers réservés, payent un impôt et n’ont pas accès aux charges. Les Juifs
sont sauvés par l’apparition du Messie Jésus qui leur prêche l’islam sur le lit
de mort (Voir chapitre 7).
Kaaba: Le sanctuaire de La
Mecque, la Kaaba, possède en son centre une pierre noire apportée par les
anges. Il serait le premier temple élevé en l’honneur de Dieu par Abraham et
son fils aîné Ismaël. A l’époque de Muhammad, l’enceinte de la Kaaba était
peuplée de plus de 300 idoles. Il la purifia et la rendit à Allah. Vers la fin
du monde, la ville et la Kaaba seront détruites par les armées de l’Antéchrist
(Voir chapitres 4 et 6).
Khalife: Chef politique et
religieux en terre d’islam. Selon les cas, il peut être soit un descendant du
Prophète, soit un homme reconnu pour sa justice et son zèle de la religion.
L’islam distingue deux terres: la terre de l’islam (Dar el-Islam), soumise au juste gouvernement d’un roi-imam
religieux, le Khalife; La terre de la guerre (Dar el-Harb), celle qui reste à conquérir en vue de l’instauration
de la justice d’Allah. Vers la fin du monde, les Khalifats musulmans seront
détruits (Voir chapitres 4 et 6).
La Mecque: La Mecque fut-elle
fondée, 2000 ans avant Jésus-Christ par Abraham et son fils Ismaël, père de
tous les Arabes. Située en Arabie Saoudite, elle est le premier lieu saint de
l’islam. Elle est la ville natale de Muhammad, le siège de la Kaaba autours
duquel tourne toute la prière des musulmans du monde entier. Muhammad la
conquit militairement vers la fin de sa vie et établit le départ de toutes les
conquêtes militaires arabes. C’est vers elle que se tournent tous les musulmans
dans leurs cinq prières journalières. Ils s’y rendent en pèlerinage une fois
dans leur vie. Vers la fin du monde, la ville sera détruite par les armées de
l’Antéchrist (Voir chapitres 4 et 6).
Mahdi: Le grand imam (chef
et enseignant musulman) qui doit venir vers la fin du monde, avant la venue de l’Antéchrist.
Il rétablira la pureté originelle de l’islam et rendra la Communauté (l’Oumma) prête pour affronter l’épreuve
finale de la guerre (Gog et Magog) (Voir chapitre 4 et 6).
Maryama: Marie, Vierge
immaculée, mère de Jésus. Son immaculée conception fait partie de la foi
musulmane, dès l’origine. Elle est la femme la plus sainte de la terre. Elle
n’a jamais péché. Elle portait jusqu’au sommet les deux vertus qui plaisent à
Allah : humilité et miséricorde. Elle a conçu de manière virginale son fils
Jésus, par le miracle de Dieu. Elle reviendra avec lui à la fin du monde.
Médine: Deuxième lieu saint
de l’islam. La jeune communauté musulmane s’y réfugia et s’y fortifia après
avoir été chassé de La Mecque. Vers la fin du monde, la ville et sa mosquée
sainte sera détruite par les armées de l’Antéchrist. Alors les musulmans
retrouveront la pureté du cœur de l’époque médinoise (Voir chapitre 4 et 6).
Moudjahidine: combattant militaire
de l’islam. Nul ne peut se décréter Moudjahidine sans avoir été envoyé par le
Khalife (chef d’État islamique). La guerre qu’il pratique est soumise à des
règles strictes mêlant l’efficacité au service de l’expansion de l’islam et le
respect de la vie des civils, au moins des Chrétiens et des Juifs. Pour les
païens et les idolâtres, les règles sont beaucoup plus souples. Une guerre plus
dure est permise contre eux car leurs mœurs doivent absolument être réformés
(Voir chapitre 1).
Musulman: (du sémite ancien soumission). Membre de l’Oumma, il est soumis à Dieu et à son
Coran (Voir chapitre 1).
Muhammad (570-632): (Mohamed en
français). Prophète de l’islam. Il était une personne fragile et illettrée,
quoique très douée pour les affaires. Il reçoit la visite de l’archange Gabriel
qui lui donne sa force et lui dicte mot à mot le Coran. Rejeté par sa ville, La
Mecque, il la reconquière à la force de l’épée, la convertit à l’islam et
unifie les tribus arabes sous une seule foi. Il est considéré comme un homme
pécheur, à la différence de Jésus mais il est le seul prophète dont le message
n’a jamais été falsifié (Voir chapitre 1).
Nations (fin du
temps des): Vers la fin du monde, les nations organisées politiquement seront
remplacées par un gouvernement mondial. Cet événement est lié par le Christ à
la récupération par les fils d’Israël de Jérusalem. Un scénario paraît
aujourd’hui se mettre à jour. Après sa révolte liée à la perte de Jérusalem,
l’islam voudra une guerre, la perdra et, à cause du traumatisme mondial,
provoquera à la fois les changements dans l’organisation du monde et en Terre
sainte. (Voir chapitres 4, 6 et 7).
Orthodoxie: Division du
catholicisme* intervenue vers l’an 1000 de l’ère chrétienne. Les orthodoxes
contestent essentiellement le rôle et l’autorité du pape de Rome en matière
d’enseignement de la foi et de la morale, de gouvernement de l’Eglise. C’est le
christianisme officiel de la Russie, de la Grèce, la Roumanie, la Serbie.
Oumma: C’est la Communauté
de tous ceux qui confessent leur foi en Allah et reconnaissent Muhammad comme
son prophète. Elle est la nouvelle nation sainte, le nouvel Israël. Le signe de
son appartenance est chez les hommes la circoncision. Tout homme né d’une femme
musulmane est musulman. Au paradis, Dieu unifiera l’humanité des sauvés dans
son Oumma éternelle.
Paradis: Se distingue du
paradis chrétien, il ne consiste pas dans la vision face à face de l’essence de
Dieu (Dieu est grand!) mais dans un lieu de délice, en présence des saints et
des animaux ressuscités. Les guerriers martyrs de l’islam ont reçu la promesse
d’être particulièrement entourés (70 vierges aux yeux noirs, les Houris) (Voir chapitre 1).
Piliers de
l’islam (cinq): Structure de la pratique cultuelle extérieure des musulmans: 1- la
profession de foi « Allah est le
seul Dieu et Mahomet est son Envoyé », 2- La prière cinq fois par jour
(C’est le dikrh, le Rappel d’Allah: Soubhannallah! Hamdoulillah!
Allahouakbar!), 3- Le jeûne du mois lunaire du Ramadan, 4- L’aumône légale
pour les pauvres, 5- Le Hadj,
pèlerinage à La Mecque.
Protestants: Division du
catholicisme intervenue vers le XVIème siècle de l’ère chrétienne.
Divisés en de multiples mouvements, les Protestants refusent l’autorité du pape
et des saints canonisés. Il ne reconnaissent de valeur qu’au Livre (Bible juive
et Nouveau Testament). Ils nient la possibilité que Dieu puisse être aimé comme
un ami, avec une réciprocité d’égalité. Ils sont en ce sens proche des
musulmans, bien qu’ils fassent de Jésus leur Dieu. Ils constituent la religion
majoritaire d’une partie de l’Europe du Nord, de l’Angleterre, des Etats-Unis.
Sunnite: Division des
musulmans, après la mort du Prophète. 90% des musulmans sont sunnites et
estiment que le Khalife peut être un homme juste qui ne descend pas du
prophète.
Témoins (les deux): Le livre chrétien de l’Apocalypse annonce vers la
fin du monde la venue de deux témoins. Ils prêcheront Dieu et la vie éternelle
avant d’être provisoirement vaincus par l’Antéchrist. Cette prophétie a un sens
symbolique donné à toutes les époques du monde (voir Hénoch et Élie).
Concrètement, elle se réalise dans chaque génération. A la fin du monde, elle
se réalisera une dernière fois de manière grandiose (islam et christianisme,
peut-être aussi deux hommes). (Voir conclusion).
Wahhabite: islamisme politique
puritain né en Arabie au XVIIIème siècle. Il annonce une domination
musulmane politique sur le monde entier. Pour ses membres, le fondateur Ibn
Abdul Wahhab (1703-1792), est considéré comme le Mahdi, l’imam saint annoncé pour la fin du monde. Cette secte
violente à son siège sur le trône de l’Arabie Saoudite. Par l’argent du
pétrole, elle finance l’enseignement de la jeunesse musulmane dans le monde
entier, la construction des mosquées et le terrorisme islamiste mondial (Voir
chapitre 6, 1).
INTRODUCTION- L’an 2000 de l’ère chrétienne
et les musulmans
Chapitre 1- Ce qu’est
notre religion
1- La clef de la
compréhension de tout l’islam
La vie terrestre, l’humilité et la
miséricorde
2- Répandre cette
vérité dans le monde entier. Le djihad.
Le fait de la guerre sainte (Djihad)
Les trois interprétations du djihad
Imposer la justice morale, ne jamais imposer
l’islam
Djihad, un débat redoutable dans l’islam
Chapitre 2- Pourquoi
le retard dans l’islamisation du monde ?
Il y a protection de
Dieu envers le christianisme, du judaïsme et les religions
Dieu préfère
l’humilité à l’orthodoxie de la foi
Chapitre 3- Le
christianisme, fouet de Dieu pour la sanctification de l’Oumma
Chapitre 4- Les
prophéties de l’islam sur sa propre fin
1- Une importante
prophétie: « Ismaël fut l’égorgé »
2- Les dix prophéties
de Muhammad
3- Les derniers
moments de l’islam
La venue du Mahdi, le grand imam
L’apparition du Dajjal, l’Antéchrist
La grande guerre de l’islam, Gog et Magog
La fin du monde et la résurrection des morts
Chapitre 5- La grande
guerre de l’islam a-t-elle commencé en 1979?
Chapitre 4- Si l’on
n’y prend pas garde, l’histoire se répète
« Celui qui ne connaît pas l’histoire se
condamne à la revivre »
1- La cause de cette
guerre: une prophétie mal comprise
La prophétie qui provoqua la guerre des Juifs
contre les Romains
Les Wahhabites sont les « zélotes »
modernes de l’islam
Les islamistes veulent la guerre
Première étape : barbarie contre le
peuple musulman modéré
Provoquer l’ennemi pour obtenir la guerre
L’attaque des garnisons militaires U.S.
La lucidité de certaines nations
non-musulmanes
La majorité des musulmans craignent cette
guerre à venir
L’attaque du World Trade Center
3- La guerre poussée
jusqu’au suicide de tout l’islam
La guerre ne fait que commencer
Le premier acte de la grande guerre de
l’islam
Deuxième acte : Attentats perpétuels
Dans les malheurs futurs qui frapperont
l’islam, un commencement d’humilité naîtra dans le peuple
Troisième acte : La mise en danger des
lieux saints de l’islam par les Wahhabites
4- La fin de l’islam
politique et guerrier
2- La destruction des Califats (royaumes)
musulmans
3- La destruction des derniers Moudjahidines,
leur attitude suicidaire, jusqu’à la folie
5- L’apostasie* des
masses islamiques
Il y aura une survie de l’islam, purifié par
l’épreuve
La conclusion prophétique de Flavius Josèphe
Conclusion de l’auteur: l’Occident est-il
l’Antéchrist?
Chapitre 7- Israël:
ce peuple n’est pas comme les autres
1- Quand la main de
Dieu est avec Israël
Haïr les Juifs et connaître le désastre
2- Quand Dieu protège
ce peuple
3- Le sens de
l’histoire d’Israël, d’après le prophète Issa
4- Les cinq signes
annoncés par le Messie
5- Si ces prophéties
viennent d’Allah, que les musulmans ne s’occupent pas de cette guerre
POSTFACE
11 septembre 2001: le monde bascule dans une
nouvelle étape de l’horreur. L’événement est grave et troublant. Il est vrai
qu’on ne peut manquer d’y voir une dimension apocalyptique, au sens le plus profond du terme. Beaucoup de
musulmans pressentaient avec crainte l’arrivée de l’an 2000 de l’ère
chrétienne.
Vous êtes un musulman fidèle. Vous désirez savoir si le Prophète
Muhammad a-t-il reçu révélation de ces évènements.
C’est ce que prétendent les islamistes Wahhabites. Qui sont ces
hommes ? Depuis plus de dix ans, ils tuent au nom d’Allah ceux dans l’Oumma qu’ils n’estiment pas assez
fervents. Sont-ils porteur de la vérité de notre religion ? Sont-ils au
contraire cette secte annoncée par le prophète lorsqu’il annonçait: « malheur aux Arabes! » ?
L’auteur ne s’est pas arrêté à la seule considération des prophéties de
l’islam. Il est allé voir si des événements si importants ont une place dans
l’eschatologie des deux autres religions du Livre, le judaïsme et le
christianisme.
Il en ressort une vision surprenante,
décapante. Non seulement l’avenir semble en partie annoncé, mais sa
signification profonde prend sens. Loin d’être en rapport avec l’islamisme
Wahhabite, elle annonce plutôt le renouveau futur de l’islam dans le sens de ce
qu’il était à Médine : humble, exilé et errant mais saint aux yeux de
Dieu. Elle a un rapport étroit avec la fin du monde et la venue du Messie, Issa
ibn Maryama.
Arnaud DUMOUCH
Place Jean Guyoz, 1
6200 Châtelet
Belgique
Tél. Fax : 0032-71-39-72-07
Arnaud DUMOUCH
Place Jean Guyoz, 1
6200 Châtelet
Belgique
Châtelineau, le 6 février 2002
Monsieur Abd Samad Moussaoui
Cher ami,
Lors de votre apparition à la télévision, après l’acte de votre frère Zacharias, j’ai été fortement impressionné par la force de votre parole et la lucidité de votre dénonciation du Wahhabisme.
Je suis un théologien chrétien. Je pense connaître et aimer l’islam. Je pense qu’il est nécessaire de donner à nos frères sunnites une compréhension profonde de ce qui se passe actuellement. Il faut le faire au plan politique : quelle est cette secte venue d’Arabie Saoudite ? Il faut aussi donner le sens religieux de ces évènements.
Avec l’aide d’amis marocains, j’ai écrit l’ouvrage que vous trouverez ci-joint. Je pense qu’il met les choses en place, avec force et suffisamment de clarté, dans la fidélité totale aux enseignements du Prophète.
Je me permets de vous citer à un certain moment (page 26).
S’il vous plait, lisez attentivement cet ouvrage[179]. S’il ne vous surprend pas trop, si son ton vous paraît juste, je souhaiterais que vous en rédigiez une préface (une ou deux pages). Je pense que, grâce à la force de votre témoignage, nous pouvons faire connaître le vrai islam, non seulement aux musulmans qui sont trop souvent ignorants, mais aux français.
C’est un travail qu’il est de notre devoir d’effectuer. Je suis comme vous très inquiet pour cette jeunesse qui se laisse entraîner par les faux prophètes et risque de mettre en danger la survie de l’islam tout entier.
Soyez assuré, cher Monsieur, de mon respect pour votre attitude.
Arnaud DUMOUCH
[1] D’après Michel Gurfinkiel, internet, 1999, Diffusé sur RCJ le 28 février 1999.
[2] Tout musulman fidèle appuie sa foi sur les deux sources laissées par notre prophète Muhammad, à savoir le Coran et les hadith*[2]. Nous n’avons pas le pouvoir de changer les paroles de Dieu et de les interpréter à notre guise, comme le firent les chrétiens et les Juifs, qui allèrent jusqu’à modifier le Livre qui leur avait été donné. Ces deux sources sont 1- Le Coran: Il fut écrit par les compagnons de Muhammad, sous sa dictée. Ses disciples les copièrent sur toutes sortes de matériaux feuilles de palmiers, pierres plates, omoplates de chameaux etc. Chaque mot lui venait de l’archange Gabriel qui soufflait à son oreille. Le mot arabe Coran signifie “Lecture” comme le mot grec Bible signifie “Livre”. Pour le musulman, le Coran est la Parole textuelle de Dieu. Tout “croyant’ doit savoir l’arabe, langue de la révélation, langue de la prière. Le Coran se divise en 114 chapitres (appelés sourates) et en 6000 versets: leur longueur est très inégale. Répondant aux circonstances historiques, il fut dicté en pleine action, au gré des réminiscences juives ou chrétiennes. La langue est très riche, le style plus oratoire que poétique, le rythme cadencé, souvent prenant. Pour le musulman, le Coran est tout: Le premier livre de Lecture, une continuelle leçon de choses, ‘le dictionnaire des pauvres’, le manuel de prière, le code de droit, le guide détaillé de la vie de chaque jour. La radio des pays musulmans diffuse des extraits aux heures de prière. 2- Les Hadith* sont les faits et paroles du prophète (y compris des révélations divines) rapportés oralement par les compagnons de Muhammad et fixés par écrit un siècle après le Coran[2]. C'est là que sont rapportés les enseignements de Muhammad donnés à divers disciples, ses réponses à diverses questions précises, les détails de sa vie familiale etc. Parmi les Hadith*, seuls ceux du Sahih de El-Bokhâri sont considérés unanimement par les hautes autorités islamiques comme les plus authentiques paroles et faits du prophète Muhammad, et ils se placent juste après le Coran dans l'ordre d'importance, de véracité, de fiabilité et d'inspiration. La totalité des textes originaux sont en arabe.
[3] Dieu est un et tout-puissant. Il est au-dessus des divisions. Il n’a pas de vie trinitaire, comme le croient les chrétiens. Dans la sourate de la famille d’Imran, et dans les autre vingt-trois premiers versets, Dieu répond aux chrétiens qui ont prétendu que Dieu avait un fils. Dieu proclame que Dieu est exempt de fils: « Dis: C’est un Dieu unique, un Dieu d’une unité absolue, qui n’a pas conçu et n’a pas été conçu, Et qui n’a pas d’égal » [Sourate de la pureté du dogme] Il déclare qu’il est l’Unique qui n’a pas d’égal au point de vue de Son être, de Ses attributs et Ses oeuvres (... d’une unité absolue) c’est à dire le maître entouré de perfection, dans son savoir, Sa sagesse, Sa clémence et toutes ses autres qualités (… qui n’a pas conçu), qui n’a pas eu d’enfant, (qui n’a pas été conçu) qui n’est pas né d’une chose avant Lui (et qui n’a pas d’égal) qui n’a pas de semblable. Ainsi Il renie la possibilité qu’il ait un enfant, car l’enfant ne naît que de deux choses semblables et égales. Dieu est très au-dessus de ces prétentions.
[4] Autre différence essentielle avec le christianisme : Les chrétiens croient que, après la mort, ils verront Dieu face à face. Dans la vision béatifique, c’est la Trinité elle-même Père, Fils et Esprit Saint qui vient, telle une colombe au creux d’un rocher, se nicher dans notre intelligence. Elle se fait notre propre pensée et se laisse comprendre dans l’exacte mesure où l’homme le désire par son amour. Celui qui aime désire davantage connaître son bien-aimé. Il le connaît et est comblé. Celui qui aime moins connaît moins bien Dieu mais est comblé dans son désir. Sainte Thérèse de Lisieux, pour expliquer ce mystère se souvient d’une image enseignée par sa sœur: «D’un grand verre et d’un petit dé à coudre remplis tous les deux d’eau à ras bord, lequel est le plus plein? ” Le chrétien comprend alors pourquoi il est important d’aimer et d’aimer de plus en plus durant sa vie terrestre. L’humilité ne peut être la seule qualité importante mais, au-dessus de tout, l’amour de Dieu et du prochain. La raison de la souffrance qui frappe l’humanité devient compréhensible (la croix). Elle a le pouvoir de creuser un désir dans le cœur, un désir de justice (donc, sans que l’homme le sache, un désir de Dieu qui produit son effet à l’heure de la mort).
[5] Et non aimer, épouser…
[6] La conséquence directe de tout cela est que l’islam orthodoxe nie la possibilité même de la charité dans son sens chrétien. Dieu ne peut être aimé comme un égal, c’est-à-dire à travers une amitié car il est le Tout-Autre. C’est un blasphème horrible contre l’humilité que l’homme prétende pouvoir être élevé par Dieu à son niveau en prétendant que Dieu s’est abaissé au niveau de l’homme. La vraie position de l’homme devant Dieu, la seule qui est juste, est celle du serviteur (muslim en arabe). Il ne convient pas de rester debout devant Dieu, comme le font les chrétiens qui prient, mais de se prosterner devant lui. Fondamentalement, l’islam se proclame donc la religion du serviteur fidèle, humble, obéissant. Le croyant n’a pas à comprendre. Il doit se soumettre à Dieu, son maître. La question de l’explication de la souffrance ne lui a pas été révélée dans le Coran? Qu’à cela ne tienne. Un serviteur se soumet "Inch Allah".
[7] D’après les paroles, trop souvent falsifiées des évangiles, Mathieu 18, 3 ;
[8] Souvent, cela se passe au dernier moment, sur leur lit de mort. Notre foi n’enseigne-t-elle pas qu’Allah envoie auprès de chaque mourrant, dans le moment de son passage, Issa le Messie afin qu’il prêche l’islam ?
[9] Le paradis ne consiste pas dans la vision béatifique. Les chrétiens croient que, après la mort, ils verront Dieu face à face. Dans la vision béatifique, c’est la Trinité elle-même Père, Fils et Esprit Saint qui vient se nicher dans l’intelligence de l’homme. Selon eux, Dieu se ferait notre propre pensée et se laisserait comprendre dans l’exacte mesure où l’homme le désire par son amour. Pour l’islam, ce mystère est impossible[9]. L’islam orthodoxe ne peut accepter ce genre de croyance car "Dieu est le tout-Autre, l’homme son serviteur prosterné". Depuis quelque temps, une partie des musulmans se spiritualise. La description du Coran montrant un jardin de délice, une sorte de harem oriental leur paraît de plus en plus une métaphore d’autre chose. Mais cette influence semble venir de la fréquentation des chrétiens et des soufistes (division spiritualisante des musulmans). Leur fondateur parlait de Dieu comme un Père ou un ami.
[10] Mais au commencement, il n’y avait ni souffrance ni mort. Tout était utile pour préparer chacun à devenir humble, sauf la souffrance. Cela se passait au temps de nos premiers parents, Adan et Eve.
[11] D’autres vertus sont importantes, en particulier le devoir de répandre partout ces vérités, nous le verrons au paragraphe suivant. Mais, d’une manière ou d’une autre, elles sont précédées de celles-là. Que vaut le djihad d’un musulman pervers, orgueilleux et dur de cœur ?
[12] Au commencement, le projet de Dieu consistait à faire mûrir le cœur
des hommes et des femmes à travers une vie terrestre sans souffrance. La seule épreuve devait être celle de la fidélité
au cours d’un temps passé ici-bas. Dieu créa Adam et Eve, le premier couple et
leur donna ce seul commandement: «Adorez-moi,
aimez-vous et aimez vos enfants. Faites tout ce que vous voulez mais placez
l’adoration humbledu Dieu unique comme source de tous vos actes.» Au bout
d’un certain temps, Dieu avait prévu de venir les happer, les “assompter” dans
la vie éternelle. Il le fera plus tard à la Vierge Marie, celle qui ne trahit
jamais son désir. Mais Adam et Eve trouvèrent cette soumission bien peu
excitante. Elle ne leur permettait pas la seule chose qui finalement rend la
vie piquante: « décider soi-même ce
qui est bien et mal; vivre sans directives, être son propre maître. »
Adam et Eve préférèrent vivre dans une totale liberté, quitte à ne plus se
soucier d’allah. Ils se détachèrent de leur Créateur. C’est le péché originel,
celui qui tua l’humilité et la
miséricorde.
L’orgueil d’Adam et Eve était orienté vers l’orgueil et l’égoïsme. Il avait le pouvoir, s’ils s’obstinaient à le garder, de les conduire à la solitude éternelle. D’autre part, leur péché était encore si peu obstiné qu’ils pouvaient être amenés à y renoncer. Alors Dieu agit pour les sauver. Il en prit les moyens. Pour cela il leur fit expérimenter leur petitesse, en les livrant à eux-mêmes. Il s’effaça. Il demanda aux anges de rendre leur action discrète.
[13] Starmania , Michel Berger. Cette sagesse de Dieu n’a pas disparu aujourd’hui puisqu’il existe des justes qui n’ont pas la foi. Les artistes sont souvent les baromètres de l’état spirituel du monde.
[14] Non au sens des « parfaits » mais de ceux qui ont reçu la grâce de savoir ce qu’ils font sur terre. C’est en ce sens que l’Église terrestre est sainte.
[15] Voir par exemple le Dictionnaire élémentaire de l'islam, par Tahar Gaïd, [extraits], où la guerre sainte est relativisée à un rôle défensif.
[16] Matthieu 26, 52;
[17] Ce qui n’est pas le cas de l’Ancien Testament, totalement reconnu par les chrétiens.
[18] La Voie du musulman. Il est écrit par Aboubaker Djaber Eldjazaïri (Aslim éditions 1986, France). Rien de tel qu’un tel texte doté de l’imprimatur des plus hautes autorités de l’islam sunnite pour comprendre le sujet. Les références du Coran ou des Hadith* (paroles du prophètes) sont indiquées.
[19] Les cinq premiers livres de la Bible hébraïque.
[20] Dictionnaire élémentaire de l'islam, par Tahar Gaïd.
[21] Ne pas tuer, voler, commettre l’adultère, mentir etc.
[22] Adorer un seul Dieu, ne pas faire d’image de lui, ne pas le blasphèmer.
[23] «La VOIE DU MUSULMAN». Il est écrit par Aboubaker Djaber Eldjazaïri (ASLIM éditions 1986, France), page 369;
[24] Actes 5, 34;
[25] Nouveau Testament des chrétiens, Actes 9, 1;
[26] Bible des Juifs, Jérémie 7, 13-14;
[27] Jean Chrysostome ;
[28] Voir , chapitre 1. Ce mystère y est expliqué dans ses causes et ses effets, dont le plus mystérieux est le mal permis sur la terre..
[29] Finalement, toutes les erreurs possibles, les pires des idéologies sont pour un temps donné « bénies ». elle reçoivent un temps de réussite terrestre. Dieu sait se servir de leur victoire puis de leur écroulement pour en tirer un bien plus grand. Il sauve les victimes. Il les récupère de l’autre côté de la vie et beaucoup d’entre eux ont compris jusqu’à la misère la stupidité de l’orgueil humain.
[30] Il fait plus que permettre la division. L’unité de l’Oumma est pour lui un mal si elle conduit à l’orgueil et à la damnation.
[31] Parce qu’il vaut mieux une Oumma divisée qu’une Oumma orgueilleuse, il se peut que l’unité des musulmans ne se fasse que dans l’humiliation extrême vécue au temps de l’Antéchrist ou encore au moment du retour du Messie.
[32] Thora juive, Deutéronome 28, 47-52;
[33] Il remarquable de constater que les chrétiens écrivent exactement la même chose des musulmans. Pour eux, Jésus viendra nous prêcher le christianisme sur notre lit de mort. Il nous expliquera qu’il était vraiment le Verbe éternel fait homme et qu’il est pas mort crucifié. Il montrera l’amour de sa croix. Alors la majorité des musulmans, disposés par leur religion à l’humilité, se convertiront au christianisme. Dans les deux religions, seul un péché contre l’Esprit Saint conduit en enfer. Le refus de croire à une vérité suffisamment révélée en est un.
[34] Genèse 15,
5-12 : « L'Ange de Yahvé la
rencontra près d'une certaine source au désert, la source qui est sur le chemin
de Shur. Il dit: "Agar, servante de Sarah, d'où viens-tu et où vas-tu?
"Elle répondit: "Je fuis devant ma maîtresse Sarah." L'Ange de
Yahvé lui dit: "Retourne chez ta maîtresse et sois-lui soumise."
L'Ange de Yahvé lui dit: "Je multiplierai beaucoup ta descendance,
tellement qu'on ne pourra pas la compter." L'Ange de Yahvé lui dit:
"Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom
d'Ismaël, car Yahvé a entendu ta détresse. Celui-là sera un onagre d'homme, sa
main contre tous, la main de tous contre lui, il s'établira à la face de tous
ses frères".»
[35] Voir la Thora juive, Genèse 21, 20;
[36] Extrait de l’ouvrage Les histoires des prophètes, par l’Imam Aboul-Fida Ismaël Ben Kathir, Editions Dar el Hker, Beyrouth, Liban, p.262;
[37] Voir dans la Thora juive, Genèse 22, 2 et ss;
[38] La connaissance de la fin du christianisme.
[39] Allusion à une ancienne pratique des polythéistes qui craignaient la pauvreté ou la capture de leurs filles par d’autres tribus. L’islam a interdit cette pratique.
[40] Coran, Sourate 81, L’obscurcissement, versets 1 à 13 ;
[41] « Les authentiques » de Al Boukhari et Muslim.
[42] Coran 99, 1-2 ; Coran 82, 1-4 ; 81, 1-14 ; 56, 1-6 ; 101, 5.
[43] sourate 44, La Fumée ; Sourate 41, verset 11 ;
[44] cf. Apocalypse de saint Jean 7, 3-4 ;
[45] Apocalypse 13, 11-18 ;
[46] Sourate 21, Les Prophètes, verset 104 ;
[47] Relire ici l’introduction de cet ouvrage…
[48] Tirmizzi dans « ce qu’on rapporte du Mahdi » note qu’il teint de Ibn Mass’oud ce Hadith* « un homme de ma famille viendra, son nom correspondra à mon nom ».
[49] Tome II page 520-521.
[50] Ibn Abdul Wahhab, fondateur arabe du Wahhabisme au XVIIIème siècle? L'Ayatollah Khomeini qui réveilla l’islam guerrier du XXème siècle?
[51] Hadith* 92, 11 ;
[52] Ezéchiel 39, 9-11. Il s’agit de l’annonce d’une grande guerre qui verra la défaite des impies.
[53] D’après la longue prophétie d’Ezéchiel, 39, 1 ss.
[54] Il s’agit des habitants musulmans de l’Arabie vers la fin du monde.
[55] Ces textes paraissent clairs? Il sont en fait ambigus et ne provoquent pas la paix des débats en islam. Chacun voit « l’Arabe pervers » annoncé selon ce qui l’arrange. Pour le terroriste Oussama Bin Laden, c’est la royauté de l’Arabie Saoudite qui a accompli l’horreur en introduisant les armées étrangères sur la terre sainte. Pour la famille royale arabe, les pervers sont les terroristes arabes puisqu’ils répandent le sang des femmes et des enfants par toute la terre… Pour la majorité des musulmans Sunnites, ce sont tous les arabes à cause de leur sectarisme Wahhabite* (voir plus loin).
[56] HAJA FDAL La mort selon les enseignements de l’islam, Rayane édition, Paris 1991, 63.
[57] Luc 13, 35;
[58] Création en 1979 en Iran d’une république islamique sectaire.
[59] J’ajoute cette note après les évènements du 11 septembre 2001. Devant l’humanité entière défilait à la télévision, en boucle, l’attaque suicide du World Trade Center aux U.S.A. Les deux tours venaient de s’écrouler après avoir été percuté par deux avions gros porteurs chargés de passagers détournés par des combattants de l’islam. Les commentateurs parlaient de « nouveau Pearl Arbour ». Ils n’avaient pas tort. Le monde entrait sans doute, après la guerre froide, dans une quatrième guerre mondiale. C’est face à ces évènements que j’ai entrepris de mettre par écrit le projet de ce livre qui était dans mon esprit depuis prêt de dix ans.
[60] Voir chapitre 7;
[61] Voir chapitre 6;
[62] Apocalypse 9, 15-19;
[63] La guerre des juifs contre les Romains, Livre 3, 27;
[64] Cette science théologique des fins dernières de tout, présente dans les trois religions monothéistes.
[65] Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31. J’utilise librement de la traduction de J.A.C. Buchon, Editions Lidis, Paris, 1968;
[66] Flavius Josèphe pense à Vespasien, devenu empereur romain. Mais le sens profond de la prophétie était bien plus élevé, l’empire concerné était éternel.
[67] Isaïe 11, 1-5;
[68] L’ambiguïté de Dieu vient d’abord de la psychologie trop humaine… de l’homme. Lorsque Dieu parle de « gloire, de victoire, de salut », il entend souvent « vie éternelle, donc humilité et son chemin, crucifixion et humiliation ». Seul un croyant lui-même passé au feu purificateur de Dieu finit par s’habituer à son style et à ne plus lire « succès mondain, gloire terrestre ».
[69] Voir deuxième partie, chapitre 2, 2 et 3 ;
[70] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.
[71] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.
[72] Ezéchiel
39, 12: « On les enterrera afin de
purifier le pays pendant sept mois.»
[73] Ezéchiel 38, 14; 39, 15;
[74] L’Oumma*est la communauté des musulmans. Il s’agit du nouvel Israël puisque ce peuple fut maudit. D’où la disparition du nom d’Israël, originellement présente dans ce texte.
[75] Fils cadet d'un riche entrepreneur saoudien, Oussama Bin Laden a mis en place une organisation mondiale dans les années soixante-dix en vue de recruter des terroristes musulmans désireux de participer à la guerre contre les Soviétiques en Afghanistan. En 1988, il a créé un réseau spécialisé dans le terrorisme et la subversion. Il disparaît en Afghanistan au cours de la guerre qu’il avait souhaitée. Il fut le premier grand terroriste islamiste, modèle probable de bien d’autres.
[76] Cette section reprend en grande partie l’article du journal The Spectator, 2001. Son auteur, Stephen Schwartz est aussi l'auteur de "Intellectuels et Assassins", publié par Anthem Press.
[77] A l'exception, peut-être, de certains disciples de gauchistes laïques se présentant comme musulmans aux seules fins de servir un intérêt strictement politique, comme Yasser Arafat ou Saddam Hussein.
[78] L’annonce politique d’une victoire non pas au Ciel mais ici-bas de l’islam le plus rigoureux. Comme les témoins de Jéhovah, ils vont jusqu’à annoncer le retour physique du Messie Jésus à la tête du gouvernement islamique mondial.
[79] Un troublant rapprochement des dates s’impose. Le Wahhabisme est la plus terrible attaque satanique contre l’islam depuis l’Hégire*. Il prend la religion par sa qualité d’honneur militaire et la transforme en un fanatisme exterminateur. Au même moment, le christianisme subissait une attaque au défaut de sa cuirasse (il libère l’homme) avec la Révolution française et le culte de l’homme divinisé…
[80] Un grand imam musulman qui rétablira l’islam dans sa pureté originelle avant la grande guerre.
[81] Les Musulmans anti-Wahhabites* appèlent le Wahhabisme "fitna an Najdiyyah", le malheur venant de Nejd.
[82] La guerre des juifs, livre 2, 23 ;
[83] Ce paragraphe reprend un commentaire de Stephen Schwartz (The Spectator, 2001). Voir aussi Intellectuels et Assassins, Anthem Press.
[84] Selon Hisham al-Kabbani, né au Liban et vivant actuellement aux U.S.A..
[85] Voir l’étude de Abderrahmane Moussaoui sur le Djihad* et la jeunesse algérienne, De la violence du Djihad* en Algérie;
[86] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 16 ;
[87] Voir la réponse catholique à ce dilemme au chapitre 1 de cette deuxième partie.
[88] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31 ;
[89] Luc 21, 21-24;
[90] Deuxième partie, chapitre 2 ;
[91] Le premier Calife* Abou Bakr pendant qu'il répartissait l'armée de la Palestine sous le commandement d’Oussama disait: "Ne vous comportez pas en traîtres! Ne mutilez pas (vos ennemis), ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. N'abattez pas et ne brûlez pas les palmeraies, ni les arbres fruitiers. Ne tuez ni mouton, ni vache et ni chameau, sauf pour vous nourrir. Vous allez passer près des gens qui se sont retirés du monde pour s'adonner à la retraite (des moines chrétiens): laissez-les tranquilles à leur vocation...". Puis il leur dit: " ... Partez au nom de Dieu!" Il n'est pas permis de tuer les mineurs, les femmes, les vieillards, les malades et les moines.
[92] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23, livre 4, 18, livre 3, 19 ;
[93] La charria réserve l’exercice de la violence au seul pouvoir établi. Cette loi menace de l’enfer les séditieux envers le Calife*.
[94] Ce paragraphe reprend un commentaire de Stephen Schwartz (The Spectator, 2001). Voir aussi Intellectuels et Assassins, Anthem Press.
[95] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 4 ;
[96] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23 ;
[97] Les assassinats religieux sont loin d’être terminés. Des réseaux dormants de tueurs attendent parfois depuis plus de 20 ans pour exécuter leur fatwa. Le docteur Reza Mazlouman, écrivain laïc et grand penseur de son pays, assassiné le 27 mai 1996 à son domicile de Créteil, ne cachait pas ses inquiétudes au sujet de la vie de son ami Hassan Abbasi. Il l'avait écrit à plusieurs reprises dans son journal. Le professeur Assemi, universitaire, défenseur de la paix et de la culture perse a, quant à lui, a été assassiné le 29 juillet 1996 à Deuschanbeh.
[98] Ce paragraphe reprend un commentaire de Stephen Schwartz (The Spectator, 2001). Voir aussi Intellectuels et Assassins, Anthem Press.
[99] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 30 ;
[100] Oussama Bin Laden est que le porte-parole médiatique d’un vaste mouvement de foi et de politique. En collaboration avec d'autres groupements de terroristes [la Djama islamiya (Égypte) et le Djihad* islamique (Égypte)], il est à l'origine des attentats odieux perpétrés le 7 août 1998 contre les ambassades des États-Unis à Nairobi (Kenya) et à Dar es-Salaam (Tanzanie). Ce n’était pas le premier attentat. La liste de ces actes est longue.
[101] Fatwa du 23 août 1996, déclaration de guerre sainte contre les U.S.A.; Février 1998, Djihad* contre les Juifs et les croisés». Cette fatwa, publiée dans le quotidien « Al-Quds Al-Arabi» du 23 février, affirmait que «les musulmans devaient tuer des Américains -y compris des civils- où qu'ils se trouvent dans le monde.»
[102] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 33 ;
[103] Ils se firent sauter avec lui. La culture de l’attentat suicide est lié à la foi religieuse dévoyée. En mourrant pour Dieu et l’islam, le paradis est assuré.
[104] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 3, 6 ;
[105] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 30 ;
[106] 1 Rois 22, 22 « Dieu répondit: J'irai et je me ferai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Yahvé dit: Tu le tromperas, tu réussiras. Va et fais ainsi. Voici donc que Yahvé a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes qui sont là, mais Yahvé a prononcé contre toi le malheur."
[107] Tentative ratée du 23 décembre 2001.
[108] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 22 ;
[109] Voir ces prophéties au chapitre 2, la foi sur la fin du monde en islam.
[110] La question ne peut être posée pour le moment parce que nombre de sociétés américaines dépendent du flux continu du pétrole Saoudien. Mais elle viendra nécessairement. Mais que seront ces intérêt financiers face aux menaces de prolifération nucléaire du terrorisme?
[111] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 35 ;
[112] Il lui est reproché son inflexibilité à faire exécuter les meurtriers condamnés à mort. On peut condamner à la prison à vie un criminel identifié et détenu. Mais que peut-on faire d’autre que tuer un groupe de fanatiques dont le rêve est de se faire sauter avec le maximum de civils, femmes et enfants?
[113] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 32 ;
[114] Apocalypse 6, 4;
[115] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 16 ;
[116] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 30 ;
[117] Certains commentateurs voient en lui un dangereux potentat, parce qu’il ne dit pas poliment aux islamistes: « Je condamne solennellement vos actes. Arrêtez.» Ils font erreur. On ne peut discuter avec un homme déterminé à tuer, quitte se suicider pour accomplir son forfait.
[118] Hadith* 92, 26 ;
[119] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 26 ;
[120] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36 ;
[121] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36 ;
[122] 2 Théssaloniciens 2, 3;
[123] Cette époque n'est pas pour aujourd'hui. Cette histoire peut se développer sur plusieurs dizaines d’années. Avant d’en venir à la guerre totale, l’Empire Romain subit pendant plus de 70 ans le terrorisme zélote. C'est donc que le temps de l’apostasie* généralisée n'est pas encore pour cette année. Mais il peut venir vite, en quelques générations d'autant plus que les moyens modernes de communication précipitent l’évolution des mœurs. Les enfants bouddhistes d'Orient se forment en ce moment avec la télévision occidentale tout entière imbibée du message de l’homme sans Dieu.
[124] 2 Thessaloniciens 2, 4;
[125] Parmi les religions, ce sont les monothéismes qui ont eu la plus profonde tendance au fanatisme, à cause même de leur zèle pour un seul Dieu. Lorsque les monothéismes religieux deviennent des idéaux politiques, alors le malheur fond sur l’humanité et ce depuis toujours. La première de ces guerres se produisit dans l’Egypte antique d’Akhenaton, lorsqu’il résolut d’imposer à son peuple le seul Dieu Aton. Mais il est abusif de dire que ces guerres sont les plus meurtrières car les religions possèdent en général en elles des contre feux dogmatiques: respect des créatures de Dieu etc. Ce n’est jamais le cas des guerres purement politiques. Les pires guerres sont celles du racisme. Hitler lui-même fut dépassé par la guerre ethnique du Rwanda qui fut, avec des machettes, six fois plus efficace (100 jours, un million de morts, 1995).
[126] Hadith* de Muslim;
[127] La Guerre des
Juifs contre les Romains, livre 7, 19 ; 7, 36
fin ;
[128] Job 19, 25. Ce texte est tiré de la Bible juive. Les musulmans reconnaissent Job comme un grand prophète et un vrai musulman.
[129] On le voit, comme le christianisme, Ismaël sera purifié par l’épreuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie* de ses fidèles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le désir de la venue du Messie. La croyance musulmane du fait qu’Ismaël fut le fils éégorgé » d’Abraham prend ici son sens réel.
[130] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 2 ;
[131] La même chose arriva lorsque ce roi de Babylone assiégea la ville, la prit, y mit le feu, et brûla le Temple.
[132] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 26, fin ;
[133] Évangile chrétien de Luc 12, 4;
[134] Bible juive, Malachie 2, 14: « C'est que Dieu est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu'elle fût ta compagne et la femme de ton alliance. »
[135] Le dernier antéchrist pourrait bien être, après la destruction des grandes religions, le retour conscient et choisi du culte de celui qui tire toutes ces ficelles, Lucifer. Sa révolte pourrait devenir la religion dernière de l’humanité.
[136] Une citation de Jésus lui-même suit. Elle convient parfaitement à cette génération des Occidentaux. Matthieu 23, 31-33;
[137] Encore une ambiguïté de Dieu et de sa révélation dont le terme aboutira à une purification par la souffrance et des Juifs et des musulmans.
[138] Évangile chrétien de Matthieu 27, 25; Il est intéressant de constater que le regard des chrétiens fut longtemps le même. Ce n’est qu’après l’horreur de l’holocauste que l’Église changea l’ambiguité des mots qu’elle employait sur le Judaïsme. « En quoi le crime de certains chefs des Juifs du temps de Jésus ne rend pas coupable les Juifs d’aujourd’hui? »
[139] Évangile chrétien de Mathieu 21, 6;
[140] Cette rétrospective historique est faite avec l’aide de l’Encyclopædia Universalis, édition 1995.
[141] Guerre d’Indépendance (1948-1949), campagne du Sinaï (1956), guerre de Six Jours (juin 1967). Parmi ces guerres, la guerre de Six Jours (5 juin-11 juin 1967) est remarquable. Elle aboutit à l’effondrement total des armées arabes. Dès le premier jour, l’aviation égyptienne est détruite au sol, puis le Sinaï conquis en deux jours. En même temps, le roi Hussein, à qui pourtant Israël avait demandé de se tenir à l’écart du conflit, ouvre le feu à Jérusalem. En trois jours, la Cisjordanie tombera aux mains d’Israël. Les deux derniers jours, les troupes israéliennes escaladent le Golan et s’en emparent, mettant ainsi fin aux bombardements incessants dont souffraient les colonies de la Haute-Galilée. Elle est suivie de la guerre d’usure sur le canal de Suez (de septembre 1968 à août 1970), guerre du Kippour (octobre 1973), opération du Liban (appelée en Israël « opération paix pour la Galilée ») à partir de juin 1982. Aujourd’hui, il s’agit d’une guerre larvée, faite de lancés de pierre (Intifada) et d’attentat suicides meurtriers. Depuis 1980, le conflit à tendance à fortement s’islamiser. Il semble ne devoir jamais se terminer.
[142] Le roi Abdallah de Jordanie, soupçonné de vouloir parvenir à une paix séparée avec Israël, est assassiné (21 juillet 1951). Le Président Sadate d’Égypte est encore qualifié de traître dans les maisons arabes, pour avoir cédé et signé une paix séparée avec Israël. Il fut lui aussi exécuté par des islamistes (Frères musulmans). Ce conflit ressemble en tout point au plus grand que nous avons décrit précédemment.
[143] Le soutien américain fut à l’origine dicté surtout par des motifs presque mythiques (la création de l’État d’Israël ressemblait à celle des États-Unis à la fin du XVIIIe siècle), religieux (les prophéties chrétiennes sur le retour d’Israël à Jérusalem) et électoraux (la part importante de l’électorat juif aux U.S.A.). Il ne cessera de se renforcer de manière spectaculaire.
[144] Et la purification de leur orgueil en vue de la vie céleste.
[145] Bible des Juifs, Jérémie 49, 10;
[146] Torah des Juifs, Nombres 14, 9 « N’ayez pas peur du peuple de ce pays, car nous n'en ferons qu'une bouchée. Leur ombre protectrice les a quittés, tandis que Dieu est avec nous. N'en ayez donc pas peur."
[147] Bible des Juifs, Chroniques 32, 7-21; Les exemples sont multiples dans l’histoire d’Israël.
[148] Bible des Juifs, Zacharie 8, 23;
[149] Bible des Juifs, Jérémie 49, 10-16;
[150] Bible des Juifs, Isaïe 29, 10;
[151] Nouveau Testament chrétien, Romains. 5, 18;
[152] Nouveau Testament chrétien, Romains. 11, 12;
[153] Nouveau Testament chrétien, Romains 11, 15;
[154] Évangile chrétien de
Matthieu 24, 2;
[155] Évangile chrétien de
Matthieu 24, 15;
[156] Évangile chrétien de
Luc 21, 24;
[157] Évangile chrétien
de Luc 23, 28;
[158] Évangile chrétien
de Luc 21, 24;
[159] Nouveau Testament chrétien, Romains 11, 25;
[160] Nouveau Testament chrétien, Romains 11, 15;
[161] Évangile chrétien de Luc 16, 35;
[162] En effet, observait en 1989 le cardinal J.-M. Lustiger au cours d’un entretien télévisé avec E. Wiesel.» Le juif est le témoin d’un au-delà de l’homme: à travers le Juif, Hitler a voulu tuer Dieu, ce Dieu qui, en choisissant Israël, manifestait son intention de sauver le monde: «Par toi (Abraham) se béniront tous les clans de la terre» Genèse 18, 18; 22, 18; 26, 4);
[163] Cette phrase de l’évangile de Luc 17, 24 est reçue comme un signe eschatologique musulman.
[164] D'après la liste « Réponse Israël » (texte révisé par CJE).
[165] Thora juive, livre de l’Exode 14, 4 « J'endurcirai le cœur de Pharaon et il se lancera à leur poursuite. Je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, et les Égyptiens sauront que je suis Dieu." C'est ce qu'ils firent. »
[166] Bible juive, 2 Maccabées 2, 4-7. Il ne s’agit pas ici d’une quelconque arche mystique mais de l’authentique tabernacle construit par Moïse contenant les tables de la loi, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et la manne du désert.
[167] Nouveau Testament des chrétiens, Apocalypse 11, 3-13;
[168] Thora des Juifs, Genèse 6, 22
[169] Bible des Juifs, 2 Rois 2, 11
[170] Nouveau Testament des chrétiens, Mathieu 11, 14;
[171] Nouveau Testament des chrétiens, Marc 6, 18;
[172] Bible des Juifs, 1 Rois 19, 13;
[173] Bible des Juifs, 1 Rois 17, 1. Le cycle d’Élie est rapporté dans la Bible au premier livre des Rois, à partir du chapitre 17.
[174] Bible des Juifs, 1 Rois 18, 21-38;
[175] Bible des Juifs, 2 Rois 1, 9-15;
[176] L’expression paix de Dieu n’a, on le voit rien à voir avec la paix. Elle a plus rapport avec la vie après la mort qu’avec le bonheur ici-bas.
[177] Il invita des représentants des grandes religions du monde à prier ensemble Dieu pour la paix.
[178] Prophétie de sainte Odile, manuscrit original traduit, Bibliothèque Nationale de France.
[179] Si vous n’avez pas d’ordinateur, faites-le-moi savoir. Je vous ferai parvenir le texte écrit.